mercredi 30 juillet 2014

Je suis rancunier

Petites vexations d’aujourd’hui ou grandes blessures d’antan, rien ne passe. Certains conservent indéfiniment une dent contre ceux qui les ont offensés. Comment s’installe la rancune ? Et comment en sortir ?

Pourquoi ?

« On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Eh bien, moi, je le mange… surgelé ! » raconte Sylvia, 35 ans. Qui n’a jamais connu ce désir de vengeance après un affront, un préjudice, une humiliation ? Ou plutôt ce désir d’« être vengé » !
Car voilà l’une des caractéristiques de la rancune : sauf cas exceptionnel, nous faisons tout pour ne pas mettre cette vengeance à exécution. « Parce que c’est une colère “stabilisée” et tenace, explique la psychologue québécoise Michelle Larivey. Même si elle peut être ravivée lorsque nous évoquons les circonstances qui en sont la source, cette colère s’est installée en nous pour y demeurer, parfois un temps extrêmement long. »
Cas typique de Lucie qui, à 45 ans, garde encore une énorme rancune à l’égard de son frère qui l’a dénigrée pendant toute son enfance : « Je ne l’ai pas revu depuis vingt-cinq ans, parce que je ne lui pardonne pas de m’avoir fait souffrir à ce point-là. » Comme elle, certains vont jusqu’à couper les ponts avec ceux qui leur ont fait du tort, tandis que d’autres boudent indéfiniment…

Une impasse relationnelle

Conserver sa rancune, c’est entrer dans un rapport de force : ne pas plier devant les événements, continuer à refuser ce qui s’est passé. Michelle Larivey distingue la rancune, cette animosité durable et le ressentiment (ou encore rancœur), « qui contient en plus de la tristesse, même si elle est parfois peu apparente, car la colère lui sert de paravent ». Tandis que la rancune s’appuie en général sur un préjudice, le ressentiment provient d’un fait vécu comme une véritable injustice ou une profonde désillusion. Mais il y a d’autres différences : la première est un sentiment qui reste stable en nous-même, tandis que le second est une émotion vivace, que l’on peut réveiller et entretenir à tout moment. Quoi qu’il en soit, l’une et l’autre constituent des impasses relationnelles.
« Je me conduis d’une manière distante et froide avec mon chef de service, parce qu’il ne m’a pas accordé l’augmentation que je mérite, décrit Sébastien. Mais je ne lui en parlerai pas, ce n’est même pas la peine… » Une stratégie pas franchement efficace, ni pour obtenir une augmentation, ni pour entretenir une communication saine.

Une émotion toxique

En fait, la rancune et le ressentiment – dont les mécanismes prennent racine dans la petite enfance, lorsque les parents n’autorisent pas l’expression du mécontentement – nous servent à maintenir la force de notre colère et de notre lien émotionnel avec une expérience passée. « En même temps, ajoute Michelle Larivey, cette fidélité à notre expérience négative nous maintient dans une position de fermeture aux autres et nous interdit tout nouveau contact qui pourrait être réparateur. »
Autrement dit, une rancune peut créer un surpoids d’angoisses, de malaise, de mal-être… Toutes les études sur les émotions négatives le confirment : la rancœur et le ressentiment favorisent la dépression, les troubles anxieux, le stress, les maux de tête, les troubles du sommeil… Ce que disent aussi ces mêmes études, c’est que réussir à se débarrasser de nos colères intérieures améliore le niveau d’énergie, le sommeil, le rythme cardiaque… Mais ce nettoyage passe par un procédé tout simple, dont nous connaissons tous le principe : le pardon.

Que faire ?

Exprimez-vous
La manière la plus efficace de vous débarrasser d’une rancœur, c’est de l’exprimer à la personne concernée. Si un échange verbal vous semble impossible, vous pouvez lui écrire en détaillant les raisons de votre colère, en décrivant votre sentiment d’injustice, le tort qu’elle vous a causé… Vous pouvez même parler de votre désir de vengeance ! Cette démarche n’a pas forcément pour but de vous réconcilier – vous pouvez dire ou écrire : « Voilà pourquoi je ne veux plus te revoir » – mais d’être en paix avec vous-même.
Pardonnez
Plus facile à dire qu’à faire. Le pardon est pourtant indispensable pour évacuer la rancune. Cette attitude exige de votre part un abandon de votre ressentiment et de votre désir de vengeance. Méditez sur les raisons de votre colère, sur le mal que ce sentiment vous cause. Si vous voulez renouer avec la personne qui vous a blessé, exprimez-lui votre pardon, oralement et physiquement, avec une accolade par exemple.
Conseils à l'entourage
Si vous sentez qu’une personne a du ressentiment à votre égard, autorisez-la à vous dire des choses désagréables sur votre comportement… Vous devez aussi être capable de dire ce que vous-même pensez de votre attitude, de manière sincère et authentique. Si vous vivez avec une personne rancunière, tentez le « jeu du sac de sable » : une fois par mois, il s’agit de tout se dire, surtout le plus pénible, pendant deux minutes et quinze secondes. Puis de rester fâchés pendant trois minutes et sept secondes. Ainsi,
on vide son sac, et le sable s’écoule…

Témoignage

A lire La Puissance des émotions de Michelle Larivey.
Pour tout savoir sur les émotions : leur définition et leur classification (simples, mixtes, contre-émotions…), avec des conseils sur la manière de les utiliser (Editions de l’Homme, 2002).

Apprivoiser les sentiments négatifs de Betty Doty et Pat Rooney.
Cet ouvrage détaille les mécanismes des émotions négatives (haine, remords…) pour nous aider à trouver les moyens de les transformer en sentiments positifs (InterEditions, 2005).

Sophie, 41 ans, secrétaire de direction : « J’ai écrit une lettre de vingt pages… Ce fut libérateur ! »
« Pendant des années, j’en ai voulu à mes parents qui me disaient que je n’étais pas assez intelligente pour faire des études, se moquaient de mes amies, de mes petits copains… Alors j’ai perdu mon envie d’aller vers les autres et j’ai fini par me dire que les bonnes relations, c’est “pas de relations du tout” ! Je suis devenue secrétaire, sans grande conviction. Un jour, une collègue m’a dit qu’elle n’avait jamais vu une personne aussi méfiante et rancunière que moi. Tout était prétexte à ressentiment : une parole ironique, un regard, un oubli…

Elle m’a dit : “Pourquoi tu n’écris pas ce que tu ressens à tes parents plutôt que d’en vouloir à la terre entière ?” J’ai écrit une lettre de vingt pages… Ce fut libérateur ! Ma collègue a voulu la faire lire à son copain. J’ai accepté, et nous avons commencé à en parler : il avait une expérience semblable à la mienne. Il m’a ensuite présenté un de ses amis, avec qui je vis maintenant. La lettre, je ne l’ai jamais envoyée. Mais elle a été beaucoup lue et commentée. On en parle, je parle… Je commence à devenir moi-même. »

lundi 28 juillet 2014

Global Gay


Global Gay par TOUSCOPROD

Le 27 juillet 1982, sur proposition de Robert Badinter, l’homosexualité n’était plus un délit en France. Aujourd’hui, les homosexuels risquent encore leur vie dans 7 pays, où leur sexualité est passible de la peine de mort, et la prison dans 27 pays à travers le monde. Plus d’infos dans le documentaire "Global Gay", de Rémi Lainé et Frédéric Martel. >>> http://www.dailymotion.com/video/x18aj90_global-gay_shortfilms?start=114
Explorez ici tous les films des Manufactures >>>www.lesmanufactures.fr


dimanche 27 juillet 2014

Les 4 modèles de management selon les générations

Les attentes au niveau du management sont bien différentes selon les générations. Quel est le modèle pour manager les baby-boomers, la génération X, la Y et la Z ?
Le management doit-il s'adapter aux différentes générations de collaborateurs de l'entreprise ? Vaste débat ! En attendant de trancher cette question, les managers opérationnels sont confrontés à des exigences et des demandes parfois contradictoires de leurs collaborateurs. On savait déjà que la culture du management de chaque pays impactait fortement le style du management, le facteur générationnel joue aussi.

Du management 1.0 au management 4.0

Un tableau intéressant (trouvé sur le blog Fresh Air) synthétise les modèles managériaux à appliquer selon les générations.
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D'abord le management 1.0, un management directif adressé aux Baby-boomers. Une organisation du travail taylorique, une méthode classique (et dépassée ?) où la communication est descendante et la structure hiérarchique bien établie. Dans ce modèle, les collaborateurs sont d'abord motivés par la sécurité de l'emploi et le niveau de la rémunération.
Vient ensuite le management 2.0 en direction de la génération X. Dans ce modèle symbolisé par le Lean Management, la communication est plus transversale et le management plus participatif. Les collaborateurs aspirent aussi à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Avec l'arrivée de la génération Y, le management a du faire sa révolution et passer en mode 3.0. Ce modèle de management agile est fondé sur plus de liberté et de flexibilité accordée aux jeunes managés. Dans ce contexte, l'entreprise doit faire sa mue vers un style de management inspiré de l'holacratie et miser sur le travail collaboratif. Les outils changent aussi, les réseaux sociaux, comme l'organisation, s'adaptent à l'individualisme grandissant des collaborateurs.
Dernière étape en date : le management 4.0 baptisé dans ce tableau "Harmocratie". Pour guider la génération Z dans cette organisation organo-intuitive, le manager doit être éclairé, devenir un compositeur habile qui laisse s'exprimer la créativité et l'innovation dans l'entreprise.
Ce tableau est à rapprocher d'un autre sur les usages de communications selon les générations pour bien comprendre le mode de fonctionnement des baby-boomers, des X, Y et Z et leur permettre surtout de travailler ensemble !
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Les classes moyennes n’ont plus les moyens de partir en colo

Moins de 10% des enfants partiront en colonie de vacances cet été en France. La fréquentation a été divisée par deux en l’espace de 15 ans. En cause, l'augmentation des prix.

Plage d'Argelès-sur-Mer  © MaxPPP

« La colonie de vacances de Pierre Perret a vécu ». C’est le constat dressé par Jean-Pierre Chaussier, responsable du pôle « Jeunesse et sports » à la Direction départementale de la cohésion sociale des Pyrénées-Orientales, un département qui accueille chaque été des milliers d’enfants. « Principale évolution, les séjours sont plus courts, plus chers, et l’hébergement se fait la plupart du temps dans des campings traditionnels. ».

Au début des années 2000, les Pyrénées-Orientales comptaient 75 centres de colonies de vacances, des bâtiments en dur qui étaient exclusivement dédiés à cette activité. Aujourd’hui, il n’en reste qu’une vingtaine. Tous les autres ont fermé ou ont été vendus à des promoteurs immobiliers.

« Avec le renforcement des normes réglementaires, le cout de fonctionnement de ces structures a explosé » explique Jean-Pierre Chaussier. « Les normes sanitaires en matière de restauration changent en permanence et imposent de faire des travaux. De plus, la diminution des classes vertes ou des classes de neige a réduit l’activité hors saison. Avec les couts d’entretien, ce n’est plus rentable ».

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Jean-Pierre Chaussier, de la Direction départementale de la cohésion sociale des Pyrénées-Orientales 
Résultat : sur les 10.000 enfants qui vont séjourner au mois de juillet 2014 dans les Pyrénées-Orientales, seuls 15% seront accueillis dans des locaux en dur. Les autres iront dans des campings traditionnels, sous tente ou en mobil home. « Sur le littoral, il n’a pratiquement plus de structures en dur. Si l’on veut que les enfants découvrent la plage, le camping est désormais la seule solution ».

Des colonies plus chères

Autre évolution, les colonies de vacances doivent proposer aujourd’hui davantage d’activités pour faire le plein. « La colonie de papa avec baignade le matin et grande promenade l’après-midi n’existe plus. Maintenant, les organisateurs proposent du canyoning, de la voile, du jet-ski. Tout cela a un cout ».

Aujourd’hui, les parents doivent débourser en moyenne 500 euros pour une semaine de colonie de vacances, sans compter le transport. « Tous les professionnels font le même constat, explique Jean-Luc Carmignac, qui chapeaute les activités de l’UCPA en Languedoc-Roussillon. Depuis 4 ou 5 ans, les enfants issus des classes moyennes se font de plus en plus rares. Désormais, les seuls à pouvoir se payer des colonies, ce sont les enfants de cadres, ou à l’inverse, les enfants très défavorisés, dont les familles bénéficient d’aides sociales aux vacances. »

Jean-Pierre Chaussier confirme, « La colonie de vacances est de moins en moins un lieu de mixité sociale, comme cela pouvait être le cas il y a 20 ou 30 ans ».

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Reportage de François DAVID 

Le gouvernement souhaite relancer les colos

Conscient de l’essoufflement des colonies, le gouvernement prépare une batterie de mesures pour alléger les contraintes administratives. Un décret est prévu pour l’automne prochain.
Par ailleurs, des fonds seront débloqués pour aider les structures à remettre aux normes leurs équipements.

Requiem pour les chrétiens d'Orient


Le Point.fr - Publié le - Modifié le

Le sort tragique des chrétiens d'Irak et de tout le Moyen-Orient n'émeut pas grand monde. Pourtant, leur existence même est menacée.

Des chrétiens de Mossoul déplacés prient, le 20 juillet 2014.
Des chrétiens de Mossoul déplacés prient, le 20 juillet 2014. © Uncredited/AP/SIPA
"Devenez musulmans et sujets du califat ou alors payez la jyziah." Dans les rues de Mossoul désormais contrôlée par les combattants sunnites de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), les haut-parleurs déversent la bonne parole djihadiste. Le message a le mérite de la clarté : si les chrétiens refusent de se convertir, ils doivent s'acquitter de la jyziah, un impôt auquel étaient jadis soumis les dhimmis - chrétiens ou juifs - en terre d'islam. Il reste cependant une troisième voie pour les chrétiens de Mossoul qui ne voudraient pas être relégués au rang de dhimmis, c'est-à-dire de citoyens de seconde zone : partir. Mais sans rien emporter. L'ultimatum expire, en principe, samedi 26 juillet. Les chrétiens de Mossoul sont prévenus : après cette date, les récalcitrants sont purement et simplement promis au sabre salvateur des sicaires.

Pour lever toute ambiguïté et éviter que le gibier ne s'échappe, des "N" ont été tracés sur les maisons des chrétiens. "N" pour nazaréen, "N" comme Jésus de Nazareth. Cette épuration religieuse n'est pas un cas isolé. Les deux tiers des chrétiens d'Irak - plus d'un million - ont fui le pays. La majorité d'entre eux sont catholiques romains de rite chaldéen. Le renversement du régime dictatorial, mais laïque de Saddam Hussein et le chaos engendré par l'irresponsable intervention américaine ont signé leur arrêt de mort.

Les chrétiens syriens derrière Assad

En Syrie, la plupart des chrétiens sont orthodoxes. Ils se raccrochent désespérément à Bachar el-Assad et à la Russie protectrice historique des Églises orthodoxes d'Orient. Les événements d'Irak et les exactions des combattants djihadistes en Syrie même ne risquent pas de les faire changer d'avis.
En Égypte, l'Église copte, fondée par saint Marc selon la tradition, est sur la défensive. Les chrétiens ont payé un lourd tribut à la montée de l'islamisme : massacres, lieux de culte incendiés, intimidation en tout genre. Ils ont vu la prise du pouvoir par le maréchal al-Sissi comme une divine surprise. En Turquie, un ministre d'Erdogan envisage de transformer la basilique Sainte-Sophie (un musée depuis 1934) en mosquée.
En Palestine, le nombre de chrétiens se réduit comme peau de chagrin, même si Mahmoud Abbas, le président (musulman) de l'Autorité palestinienne, ne manque jamais de s'afficher, comme son prédécesseur Yasser Arafat, à la messe de minuit de Bethléem. Même le Hamas ménage officiellement les chrétiens. Il n'empêche : la pression "sociétale" et politique de l'islam pousse les chrétiens à l'exil. Même phénomène en Israël, où il n'est pas facile d'être doublement minoritaire : arabe dans un pays juif et chrétien dans une communauté majoritairement musulmane.
Le calvaire des chrétiens de Mossoul ne suscite bizarrement aucune grande vague d'indignation en France. Dans la torpeur estivale, quelques déclarations éparses en forme de condoléances résignées. Mais pas de grande mobilisation des professionnels de la pétition et des intermittents de la manifestation. Même l'Église catholique paraît bien timorée à l'exception de quelques institutions très actives (telle l'Oeuvre d'Orient) : une petite intention de prière à la messe du dimanche et l'on passe à autre chose. Mossoul n'est pas Gaza.
Lire aussi La persécution des chrétiens d'Irak est un "crime contre l'humanité" (Ban Ki-moon).

Hollande et les musulmans : les dangers de la stratégie Terra Nova

ANALYSE - Le politologue Laurent Bouvet juge maladroit l'hommage rendu mardi par François Hollande aux soldats musulmans morts pour la France.

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Laurent Bouvet est directeur de l'Observatoire de la vie politique (OVIPOL) à la Fondation Jean-Jaurès. Son dernier ouvrage, Le sens du peuple: La gauche, la démocratie, le populismeest paru aux éditions Gallimard.
François Hollande a inauguré mardi dernier à la Grande mosquée de Paris un «mémorial du soldat musulman», pour rendre hommage aux «100.000 soldats de confession musulmane» tués pour la France pendant les deux guerres mondiales. Que pensez-vous de cette initiative. S'agit-il d'une entorse à la tradition républicaine française?
Lauren Bouvet: La mise en avant de la confession religieuse des soldats pour la France est relativement classique dans l'armée et les cérémonies d'hommage, que l'on songe aux aumôneries ou au 11 novembre. Mais dans ce cas, elle est à mon sens problématique, parce qu'il s'agit de distinguer une seule religion et parce que c'est le président de la République qui le fait à un moment qui ne correspond à aucune date historique particulière.
Cela pose me semble-t-il un double problème: de fond et d'opportunité.
Sur le fond, pourquoi rendre hommage aux «soldats musulmans» plutôt qu'aux soldats des «troupes coloniales» ainsi qu'elles ont toujours été dénommées? La distinction qui était faite, au temps de l'empire colonial français, entre soldats français et soldats coloniaux n'était pas d'ordre religieuse. Les seconds n'étaient pas citoyens français mais se battaient tout de même, de gré ou de force, pour la France. Ils méritent donc à ce
titre les mêmes hommages que les soldats français et surtout l'égalité de traitement tant mémorielle que financière - ce qui leur a été longtemps dénié. Mais pourquoi distinguer certains, parmi eux, par leur religion?
C'est la question de l'opportunité qui se pose dès lors. Et là, on n'ose imaginer qu'une telle cérémonie ait pu être pensée uniquement dans le but d'apaiser une désaffection de ce que l'on appelle «l'électorat musulman»!
Faut-il voir dans cet hommage, qui a suivi de près la feuille de route sur l'intégration de Jean-Marc Ayrault, une tentative de flatter un électorat musulman qui a été décisif dans l'élection de 2012 (où 86% des musulmans ont voté pour François Hollande)? Cette stratégie dite «Terra Nova» fonctionne-t-elle?
Si c'était le cas, je crains, outre le problème de principe évoqué précédemment, que ce soit totalement illusoire.
D'abord parce que cette notion «d'électorat musulman» devrait être regardée de près (hétérogénéité, difficulté à la saisir en l'absence de chiffres fiables sur la religion des électeurs…). Ensuite parce que des gestes symboliques de ce genre peuvent être à double tranchant, ils peuvent séduire mais aussi choquer d'autres électeurs, et donc ce que l'on peut gagner d'un côté peut être perdu de l'autre. Enfin parce que cela témoigne
d'une conception de la stratégie électorale totalement erronée: celle qui consiste à tenter de conquérir des groupes d'électeurs identifiés par un critère identitaire saillant supposé l'emporter chez eux sur les autres. Or l'identité individuelle est le résultat d'une multiplicité de critères identitaires, comme le comportement électoral est le résultat d'une grande variété de facteurs. La religion en est un, parmi beaucoup d'autres.
La stratégie dite de «Terra Nova» (suivant une note publiée par ce think tank en mai 2011), visant à agréger des électorats spécifiés par un critère d'identification des individus y appartenant (femmes, jeunes, minorités ethniques et «quartiers», diplômés du supérieur…) afin de créer une «nouvelle coalition» pour la gauche, étant à la fois très critiquable méthodologiquement et dangereuse politiquement comme on le voit aujourd'hui de manière éclatante pour le PS.
Certains musulmans, emmenés par Farida Belghoul, ont été en première ligne sur la théorie du genre, s'opposant pour la première fois en masse et frontalement aux réformes sociétales du gouvernement. Y-a-t-il à long terme un véritable risque pour le Parti socialiste de perdre le vote musulman?
Le risque pour le PS, et la gauche plus généralement, c'est de voir les «électorats» ainsi conçus se détourner les uns après les autres. D'une part car ils ne sont pas homogènes et donc difficiles à satisfaire de manière générale. Ainsi, supposer que tous les musulmans puissent vouloir la même chose et pensent à l'identique n'a-t-il aucun sens. Certains musulmans, dans le cas que vous évoquez, sont plus favorables que d'autres à des mesures mises en oeuvre par le gouvernement, notamment en termes d'égalité hommes-femmes. D'autre part parce qu'il y a un risque pour un parti ou un gouvernement qui réfléchirait en termes «d'électorats» ainsi déterminés de voir les contradictions surgir entre ceux-ci à chaque mesure qu'il propose.C'est ce qui arrive aujourd'hui. On constate presque tous les jours que la «nouvelle coalition» de Terra Nova qui est supposée avoir soutenue François Hollande éclate sous le poids de ses contradictions face aux mesures dites «sociétales», tout spécialement en matière de moeurs.
Cette stratégie de segmentation électorale qui est celle d'une partie du PS, mais aussi d'une partie de la droite, comporte-t-elle un risque pour la cohésion nationale? Nourrit-elle l'angoisse identitaire des Français qui se manifeste justement par un rejet croissant de l'islam?
Le risque pour la cohésion nationale à un moment où les tensions dues à la crise économique sont fortes, c'est d'ajouter de la division à la division, en particulier en n'ayant de cesse de mettre en avant dans le débat public les identités spécifiques de tel ou tel groupe ou «minorité».
Qu'il y ait des groupes d'intérêt constitués autour de la promotion de tel ou tel critère identitaire spécifique (genre, religion, région, langue, orientation sexuelle, origine ethno-raciale…), à droite comme à gauche, à l'extrême-droite comme à l'extrême-gauche, c'est normal dans une démocratie pluraliste, d'autant que des
discriminations existent à raison de certains de ces critères identitaires qui nécessitent une mobilisation de ces groupes et la sensibilisation des pouvoirs publics.
En revanche, que des partis de gouvernement s'appuient sur des démarches de ce genre en leur laissant jouer un rôle non négligeable dans l'élaboration des propositions ou des projets de loi par exemple, ou bien en leur promettant de faire droit à toutes leurs revendications pour des raisons électorales, voilà qui est plus surprenant et donc plus dangereux politiquement. La politique et l'exercice du pouvoir peuvent difficilement se définir comme un simple processus d'addition des intérêts particuliers et des revendications identitaires spécifiques.
Le PS, en particulier, a donné beaucoup trop de prise ces dernières années à une telle conception (dont Terra Nova avait bien résumé la logique d'ensemble), élaborant son projet en fonction d'électorats spécifiques supposés. Alors que la démarche qui consiste à proposer un projet à l'ensemble de la société et à en convaincre la majorité des citoyens apparaît à la fois comme plus conforme à une certaine idée de la République, et surtout plus efficace car plus durable dans le temps, une fois le parti qui procède ainsi parvenu au pouvoir.
Une très grande partie des difficultés de François Hollande et de sa majorité aujourd'hui viennent de ce défaut de conception stratégique.

Quels sont vos 5 signaux pour 2014/2020 ? Manager's Choice

Associé Fondateur de l'Observatoire des Tendances Top Contributor
Quels sont les 3 signaux/phénomènes les plus porteurs de sens dans votre secteur d’activité pour les 5 ans à venir ? (les signaux peuvent être contradictoires…) Vous pouvez rajouter vos propres items !

1. Déflation
2. Dérèglement climatique / météo sensibilité
3. Hyper-concurrence / déréglementation / guerre économique
4. Compression du pouvoir d’achat
5. Montée des générations Y et Z
6. Développement de l’individualisme
7. Développement nouvelles formes d’économies émergentes
8. Développement tout azimut des innovations de rupture
9. Développement des communautés et de nouvelles formes de solidarité
10. Mouvement de relocalisations
11. Transition énergétique
12. Défiance systématique des consommateurs, citoyens, etc + vigilance extrême au quotidien
13. Un monde de plus en plus « full high tech » : démat, virtualisation, objets connectés, réseaux sociaux, digital, etc
14. L’apparition des robots dans la vie pro ou perso
15. La prise en compte de la santé et du bien-être dans le monde du travail #RH
16. Le développement de nouvelles formes de pauvreté
17. De nouvelles attentes des salariés à l’égard du monde du travail / nouveaux critères d’appréciation du succès professionnel
18. La désertification rurale au profit des mégazones urbaines
19. Les tendances slow / décroissance / simplicité volontaire / free lifers / autonomie
20. Les circuits courts / la désintermédiation / les communautés
21. Les mouvements d’expatriation
22. Le développement durable
23. L’économie souterraine (hors système)
24. Les retraites à financer / la protection sociale à financer
25. La fracture sociale
26. Le développement de l’entrepreneuriat qui vient compenser la baisse du salariat
27. Un rapport décomplexé avec l’argent
28. Le développement du burn out et de pathologies issues du monde du travail
29. La fin du « business as usual » dans de nombreux secteurs d’activités
30. L’érosion tendancielle des marges dans les entreprises
31. La généralisation du recyclage
32. La généralisation de crises/bulles à répétition
33. La tendance au repli des Etats
34. L’apparition de pénuries
35. Le développement d’une société où chacun se prend en charge un peu plus lui-même sans attendre l’Etat
36. La fin d’une société articulée intégralement autour de la consommation
37. La révolution de la médecine (santé globale, prévention, etc)
38. Le développement de nouveaux maillages territoriaux / nouveau rôle de la cité
39. La prise en compte de la nouvelle génération de retraités dans un environnement économique sous contrainte
40. Le développement du consommateur snipper (la version hard du consommacteur)
41. Le développement de nouvelles formes de travail (coworking, télétravail, nomadisme, etc)
42. Le retour des rêves et des utopies

Les 7 principes de l’Harmocratie

Une caractéristique des entreprises actuelles est leur aversion du risque se traduisant notamment dans une affectation des budgets R&D dans l’amélioration de leurs gammes existantes plutôt que dans l’innovation de nouveaux produits. Pourtant, parallèlement à ce raisonnement, nous constatons que les organisations dont la réussite est remarquable ont toutes le même profil : start-ups proposant des solutions innovantes. Le succès d’aujourd’hui, et encore plus celui de demain, est donc intimement lié à une prise de risque initiale et à la capacité à innover et à proposer des produits différents. Être proactif plutôt que réactif sera le nouveau credo de nos industries.
Ce changement de paradigme ne peut se construire sur les modèles managériaux existants orientés vers la productivité (Taylorisme), sur la qualité (LEAN Management) ou encore sur l’adaptation (Management agile). Il implique non seulement de déstructurer les organisations hiérarchiques pyramidales traditionnelles pour leur substituer des réseaux collaboratifs mais aussi de développer une nouvelle vision du manager, passant de décideur à médiateur dont le rôle n’est plus de donner des ordres mais bien de faciliter les différentes interactions entre les groupes, les individus et leur environnement, de développer la créativité, de promouvoir le partage et l’expérimentation tout en favorisant l’épanouissement et l’engagement individuel et collectif.
C’est tout l’enjeu de la philosophie harmocratique constituée des sept principes suivants :
principes harmocratie
Expérimenter la confiance
De nombreuses crises que connaissent actuellement nos entreprises sont une réponse à la perte de confiance des collaborateurs. De nos jours, la transparence peut paraître optionnelle alors qu’elle est en passe de devenir une condition sine qua non à la croissance. Cette confiance doit se co-construire en adéquation avec les objectifs à court, moyen et long terme selon trois niveaux :
  • du médiateur envers les collaborateurs,
  • des collaborateurs envers le médiateur,
  • des collaborateurs entre eux.
Cette expérimentation implique une cohérence entre les actes et les paroles, une éthique personnelle et collective compatible, une capacité d’accepter les critiques et de se détacher provisoirement de ses sentiments et un développement de la culture positive de l’erreur. L’idée sous-jacente étant que des collaborateurs confiants sont plus dynamiques, plus ouverts et surtout plus engagés dans les démarches de développement de l’organisation. Nous pouvons également souligner que cette confiance sera primordiale dans le management futur de toutes les entreprises.
Auto-valoriser les équipes
Cette piste propose d’organiser les équipes de façon à apporter de la valeur non seulement à la raison d’être de l’entreprise mais aussi à chaque raison d’être individuelle. Ce point implique la construction d’une image identitaire commune forte tenant compte des attentes et des aspirations de chaque individu. Dans ce cadre, le médiateur est non seulement un support pour l’équipe mais lui assure également une protection contre les tensions liés à l’environnement. Ce changement de rôle du manager traditionnel demande à ce dernier d’accepter de perdre le « pouvoir ».
Construire des équipes auto-organisées est nécessaire mais il faut également valoriser la raison d’être de celle-ci ainsi que chacun des rôles impliqués. Chaque collaborateur doit comprendre son apport de valeur pour lui-même, pour son équipe et pour l’organisation. L’auto-valorisation est le résultat de la somme des satisfactions individuelles et de leurs interactions au sein du réseau collaboratif.
Cette pratique permet alors de former des équipes auto-organisées autosatisfaites soulignant un collectivisme fort libéré de toutes tensions. Les équipiers sont alors plus épanouis, plus productifs et plus créatifs.
Développer les appétences collaboratives
Beaucoup d’organisations travaillent sur des facteurs de motivation exogènes, tels que les primes, pour stimuler leurs équipes. Cette technique, héritée du Taylorisme, est devenue aujourd’hui contre productive car elle incite les collaborateurs à mentir (phénomène de la carotte et du bâton) et à se concentrer sur la forme plutôt que sur le fond.
Aussi, l’intérêt des collaborateurs dans leur rôle et dans l’organisation peut être développé afin de créer un climat de bien-être et de plaisir au travail. Cette démarche demande de connaître les facteurs de motivation intrasèque de chaque membre. L’idée sous-jacente étant qu’un collaborateur heureux et épanoui dans son travail sera plus enclain à s’impliquer dans l’organisation.

Libérer les pensées parasites
Nos pensées peuvent devenir parasites, être omniprésentes, nous empêcher de dormir ou de nous concentrer, nous enfermer dans une spirale de mal-être et nous rendre vulnérables à l’anxiété ou à la dépression.
Dans notre contexte, les pensées parasites de l’équipe disparaissent naturellement. Cependant les interactions environnement/organisation/équipe sont fortes. C’est pourquoi il est important que le médiateur protège son équipe contre les facteurs extérieurs de contamination. Son rôle est de les identifier, les contrôler et les modifier.
La protection de l’équipe est indispensable à son bien-être et à sa production de valeurs.

Faciliter la créativité
La force première des entreprises à succès est leur capacité à innover en permanence. Il est donc important de conserver la créativité naturelle de la génération Z. Cette facilitation implique le développement d’un environnement propice que nous pouvons atteindre par le jeu. Cette démarche méthodique, organisée et ouverte à tous permet de développer non seulement la créativité individuelle mais aussi de construire une créativité collective qui, à l’instar de l’intelligence collective, ne correspond pas à la somme des créativités individuelles mais bien à un niveau supérieur.

Construire une organisation intuitive
Depuis quelques années, dans certaines entreprises, le manager traditionnel s’efface devant un manager plus sensible, intuitif et à l’écoute des hommes et des événements. Le pari du médiateur harmocratique est de laisser parler son intuition, retrouver son équilibre et sa force intérieure pour créer une organisation à son image. L’entreprise dispose de sa propre raison d’être, de sa propre culture et de sa propre pensée. Dans un environnement complexe, en perpétuel changement et en demande constante d’anticipation, l’entreprise organique doit également retrouver et développer son intuition, retrouver son équilibre intérieur.

Promouvoir l’harmonisation continue
L’harmonie est acquise par les points précédents. Reste alors à maintenir continuellement cette harmonie. L’avantage de ce point est de dépasser la simple pensée de l’amélioration continue pour la combiner à un phénomène d’ adaptation et d’innovation permanent.
Ainsi, le changement devient le quotidien de l’organisation. La notion de changement disparaît tout comme la réticence des collaborateurs ouvrant des possibilités inimaginables pour l’entreprise.


Je développerai chacun de ces principes individuellement dans mes prochains billets.

La médaille de saint Benoît

Saint Benoît est souvent représenté avec un calice d’où sort un serpent, pour rappeler que ce Saint échappa à la mort en faisant un signe de Croix sur une coupe pleine de poison que ses moines lui présentaient à boire. « Ce poison de mort ne put supporter le signe de vie qui est la Croix, dit saint Grégoire, et la coupe de verre se brisa comme si on avait lancé contre elle une pierre. » Les lettres inscrites sur la croix et autour d’elle font allusion à ce miracle.



 La médaille de saint Benoît est une médaille très ancienne. Le plus vieux manuscrit y faisant allusion date de 1415.

 

D'un côté, la médaille doit porter une image de saint Benoît. Généralement, elle est entourée de la légende Sanctus Benedictus monachorum Patriarcha, ce qui signifie Saint Benoît, Patriarche des moines.

De l'autre côté de la médaille, il y a la croix dite de saint Benoît. Elle est souvent accompagnée par plusieurs séries de lettres :
  • C S P B : « Crux Sancti Patris Benedicti » : Croix du saint Père Benoît.
  • C S S M L : « Crux Sacra Sit Mihi Lux » : La croix sacrée doit être ma lumière.
  • N D S M D : « Non Draco Sit Mihi Dux » : Le dragon ne doit pas être mon guide.
  • V R S N S M V : « Vade Retro Satana, Numquam Suade Mihi Vana » : Arrière Satan, ne me tente jamais par la vanité.
  • S M Q L I V B : « Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venena Bibas » : Ce que tu offres, ce n'est que du mal, Bois toi-même tes poisons.
PAX est parfois remplacé par IHS : Iesus Homo Salvator ou, de façon plus communément admise : Iesus, Hominum Salvator (« Jésus Sauveur des hommes »).

Cette médaille est parfois appelée « Croix de saint Benoît ». Cette appellation peut prêter à confusion, à cause du crucifix-médaille, invention relativement récente d'un fabricant de crucifix qui a fabriqué en 1932 un crucifix (dit de la bonne mort)avec une médaille de saint Benoît fixée en son centre, demande faite par le père bénédictin Gaspar Lefebvre (né à Lille le 17 juin 1880-1966 /Sint Andries Abdij B-8200 Brugge 2-BELGIQUE). Cette invention a rencontré un succès indéniable, et cet objet est très répandu dans les boutiques d'articles religieux (hauteur la plus répandue : environ 7,5 cm ; existe aussi en 18,5 cm). On y trouve même des modèles qui font 2,5 cm, ce qui est absurde, car la médaille elle-même ne fait plus que quelques millimètres, et les inscriptions sont totalement illisibles, alors que ce sont elles qui confèrent à cette médaille sa valeur.


La vie et la règle de saint Benoît de Nursie nous apprend qu'il trouvait dans l'invocation du Christ la force victorieuse à l'aide de laquelle il menait toutes ses luttes. Durant toute sa vie, saint Benoît eut une grande vénération pour la sainte croix, non seulement dans le but de vaincre ses propres tentations, parfois très violentes, mais encore pour anéantir de façon merveilleuse les mauvaises intentions et les artifices du démon, dont il est fait mention dans le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. D'après la tradition, saint Benoît fit éclater une coupe empoisonnée par le signe de la croix. Il invitait ses disciples à avoir une confiance semblable à la sienne dans ce signe.
 Force de salut, vraie force miraculeuse, ainsi fut décrit le signe de la croix à Saint Maur, le disciple de saint Benoît dont est tirée aujourd'hui encore, la bénédiction dite de saint Maur, une bénédiction pour les malades. Les bénédictins, s'appuyant sur la foi de saint Benoît dans ce signe de bénédiction, utilisaient la croix de saint Benoît depuis le moyen-âge. Rien d'étonnant que dès les premiers temps, on ait représenté le Patriarche des moines d'Occident avec la sainte croix. Cette coutume paraît surtout avoir trouvé une grande propagation à cause de la guérison miraculeuse de Brunon, le fils cadet du comte Hugues d'Eguisheim, en Alsace, devenu pape plus tard, et qui occupa le siège de saint Pierre sous le nom de Léon IX, de 1049 à 1054. Adolescent, il fut mordu au visage par un animal venimeux, et après avoir gardé le lit pendant deux mois, il perdit l'usage de la langue. Son état devint désespéré. Voici que, se sentant entièrement réveillé, il aperçut subitement une échelle rayonnante de clarté montant de son lit jusqu'au ciel, de laquelle il vit descendre un vénérable vieillard qui vint à lui et toucha d'une croix son visage malade puis disparut. Le jeune malade, subitement et miraculeusement guéri, se plaisait à relater ce prodige pendant toute sa vie, et l'archidiacre Wilbert, l'auteur de cette relation, précise que Brunon a reconnu en ce vieillard respectable saint Benoît en personne, probablement parce que, déjà à ce moment, il était d'usage de le représenter la croix à la main. Il est à présumer qu'à partir de cet événement, la vénération pour saint Benoît, toujours représenté la croix à la main, se propagea de jour en jour, surtout en Allemagne, où saint Léon passa une grande partie de sa vie.
 De la croix est tirée la médaille de saint Benoît, originaire d'Allemagne, semble-t-il. Les bénédictins reçurent l'approbation de ce sacramental par un bref du pape Benoît XIV, le 12 mars 1742. La médaille fut pourvue de bénédictions et d'indulgences. A travers les siècles, on atteste que l'utilisation de la croix de saint Benoît, avec un grand esprit de piété est particulièrement efficace.
 Outre l'effigie de saint Benoît avec la croix, la médaille portera plusieurs lettres mystérieuses. Une curieuse histoire nous est rapportée à ce propos. On raconte qu'en 1647, on emprisonna quelques nécromanciennes en Bavière. En les interrogeant, elles déclarèrent que leurs agissements superstitieux étaient toujours restés sans effet aux endroits où se trouvait l'emblème de la sainte croix; leur domination ne pouvant notamment atteindre le couvent de Metten, elles en conclurent que ces lieux étaient particulièrement protégés. Après des investigations faites audit couvent, on constata que plusieurs peintures de la croix, appliquées de longue date sur les murs, portaient certaines lettres auxquelles on n'avait plus prêté attention. La signification de ces lettres ne put être trouvée que lorsqu'on découvrit dans la bibliothèque du couvent un manuscrit datant de 1415, dans lequel saint Benoît figurait portant dans la main droite une crosse se terminant par une croix. Sur cette crosse on lisait le texte suivant: "Crux sacra sit M lux N Draco sit Mihi Dux." Sa main gauche tenait un parchemin enroulé sur lequel figuraient les mots suivants: " Vade Retro Satana Nuq Suade M Vana. Sunt Mala Quae Libas Ipse Venena Bibas." Ce document révéla l'origine et le sens des lettres apposées aux murs; celles-ci formaient les initiales du libellé et du manuscrit. Ce fut à partir de cette époque que la médaille de saint Benoît commença de se répandre.
 De tout ceci, nous retiendrons ce qui suit. "On trouve pour la première fois, dans un manuscrit bénédictin du 14ème siècle, les vers léonins accompagnant la croix de saint Benoît sur la médaille aujourd'hui. L'existence de la médaille elle-même n'est attestée que depuis le milieu du XVIIème siècle, les filles de la Charité fondées à cet époque l'avaient adoptées pour leur chapelet." (Explication sur la médaille de l'Abbaye de Solesmes).
 Saint Benoît est représenté habituellement la croix brandie comme une arme de défense sur une des faces de la médaille dans une main et dans l'autre un livre, la sainte Règle. Sur l'autre face figurent en abrégé les inscriptions suivantes:
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 C S P B : Crux Sancti Patris Benedicti : Croix du saint Père Benoît.
Sur l'arbre de la croix, on lit de gauche à droite:
N D S M D : Non Draco Sit Mihi Dux : Le dragon ne doit pas être mon guide.
De haut en bas:
C S S M L : Crux Sacra Sit Mihi Lux : La croix doit être ma lumière.
Une inscription plus longue entoure la croix. Elle commençait autrefois par le nom de Jésus "IHS". Elle a été remplacée par le mot "PAX".
L'inscription se poursuit vers la droite par les lettres:
V R S N S M V : Vade Retro Satana, Numquam Suade mihi Vana : Arrière Satan, ne me tente jamais par la vanité.
S M Q L I V B : Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venenum Bibas : Ce que tu offres, ce n'est que du mal, ravale ton poison.
 La plus ancienne forme de la médaille de saint Benoît est ovale et porte le monogramme de Jésus à son sommet, comme il a été dit (IHS): la nouvelle forme de médaille, dans le style de Beuron, est ronde. Elle a été créée pour le Jubilé de saint Benoît de 1880, 1400ème anniversaire de sa naissance. Elle est aujourd'hui encore en usage sous le nom de médaille du Jubilé. Ainsi qu'il a été mentionné plus haut, à la place de "IHS", elle porte au-dessus de la croix de saint Benoît, la devise bénédictine "PAX", "Paix". C'était à l'origine un monogramme du Christ en lettres grecques Chi - Rho, ce qui a donné en latin XP, d'où PAX. Relevons que cette devise fut d'abord celle de la Congrégation Bénédictine cassinienne avant de devenir celle de l'ordre bénédictin tout entier.
 Depuis la réforme des indulgences, les médailles ne sont plus munies d'indulgences particulières semble-t-il. Elles paraissent avoir disparues sous leur forme ancienne. Actuellement, d'ailleurs, ce ne sont plus tellement les objets qui sont bénis, mais bien plutôt les personnes qui en font usage. Cependant, leur usage pieux comme aide spirituelle sera recommandée. La vertu de la médaille de saint Benoît réside dans l'invocation du Christ par l'intercession de saint Benoît. Elle donne une protection particulière contre les attaques du démon, les tentations de toutes natures et les maladies. On peut porter la médaille sur soi ou la fixer sur la porte des maisons et des étables et dans l'auto. On évitera naturellement d'attacher une valeur superstitieuse à la possession de la médaille. Il ne suffit pas de la porter ou de la mettre dans un endroit que l'on veut protéger. Il faut avant tout vouloir conformer sa propre vie à l'Evangile et aux enseignements de saint Benoît.
 Saint Benoît est Patriarche des moines d'Occident, patron de l'Europe avec les saints Cyrille et Méthode. Il est aussi patron de la bonne mort avec saint Joseph.


http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/medaille.htm

vendredi 11 juillet 2014

Guerre en Ukraine : pourquoi les médias fr en parlent si peu ?

Maxence Layet

Depuis quelques jours, les circonstances font que je dispose d'informations de première main sur les événements en cours en ukraine. Je vérifie depuis comment la situation est relatée dans les médias français. Résultat : continuons à jouer au foot les amis ! Par rapport aux morts en Israel, c'est silence radio ou presque sur les combats pourtant extrêmement violents en cours à la porte de l'Europe.
En gros, je vois trois choses à retenir. 

ATTENTIONS
Si les medias en parlent peu tout d'abord, c'est qu'il y a peu de journalistes sur place. Les medias s'appuient alors, au mieux mais par defaut, sur les dépèches des agences de presse qui semblent bien les seules a disposer de correspondants sur place. L'envoi de journalistes est devenu un luxe... Voire une déraison si le terrain s'avère à fortiori hautement hostile.

Car les faits invitent à envisager une stratégie délibérée de tirs sur les journalistes... Une tactique de dissuasion, de gestion de l'information coutumière de tout bon régime autoritaire qui se respecte (tactique appliquée, rappelons le, en France y compris, notamment lors des manifs citoyennes afin de faire la chasse aux images gênantes. Quantité de journalistes témoignent de leur appareils photos jetés à terre ou vidés par des policiers en civil). Selon les circonstances, aucune des parties en présence n'aura d'état d'âmes. 

http://fr.rsf.org/ukraine.html

Hier en Irak et en Syrie, aujourd'hui en Israel ou en Urkaine, les journalistes sont pris pour cible. Pour un journaliste de guerre tombé au nom du devoir de l'information, c'est un journaliste en moins pour raconter ce qui se passe à cet endroit du monde. Qui, et quand, viendra pour le remplacer ?

ECONOMIE MIXTE
Deuxièmement, nous devons avoir conscience qu'il existe un risque fort et réel d'épuration ethnique en Ukraine envers les "separatistes" dans les zones reprises par les forces "loyalistes". L'histoire de l'Ukraine a montré de telle exactions ultra nationalistes. De tels courants sont bien présents au sein de la contre-offensive menée contre les villes séparatistes.

L'analyse précise de la composition des forces ukrainiennes en conflit reste à faire, notamment dans le "partenariat public privé" qui les constitue. L'expression peut sembler saugrenue mais telle est le double visage des troupes de Kiev : une armée régulière "publique", doublée de mercenaires d'Academi (ex Blackwater) et de milices "privés".



http://www.parismatch.com/Actu/International/Ukraine-Revelations-sur-la-tuerie-de-Kransnoarmeisk-564090

Ce modèle d'organisation, 'béta-testé' selon moi depuis l'invasion américaine de l'Irak, est le reflet de l'intensive marchandisation du monde et de la libre-circulation des conflits cultivés au cours des dix dernières années (pour le seul et unique bénéfice, pourrait on ajouter, des grands marchands d'armes). 

Le fait est aujourd'hui que les milices "de l'ouest ukrainien" représentent un contingent ultra déterminé. Qui suscitent en retour la radicalisation des populations pro-russes "de l'Est" qui ont peur pour leur vie et considèrent qu'elles n'ont plus rien à perdre.

BOMBARDEMENTS
Troisième et dernier point, la parole de Kiev de ne pas bombarder les populations civiles est cousue de fil blanc. Ce voeu pieux et "politiquement correct" ne tient pas. Et il ne sera pas tenu. Les dépeches soulignent combien sur le terrain les combats sont violents et les pilonnages appuyés. Les obus et les bombes tombent sur des zones urbaines. Les échos remontant de Donietsk, Solviansk et des villages alentours sont sans équivoque.

http://www.bbc.com/news/world-europe-28211686 (en anglais)
http://www.hrw.org/news/2014/07/05/day-luhansk-war-s-crimes-horrors-and-uncertainties (en anglais)

Mon expérience directe vient malheureusement valider ce constat. Le 8 juillet, le hasard m'a mis en conversation skype avec des civils a Donietsk. Qu'entendait on en bruit de fond ? Des explosions, correspondant à des bombardements sur les faubourgs de la ville. Depuis l'électricité a été coupée. La population russophone locale, isolée, se prépare à l'assaut "loyaliste".

DECALAGES
En clair, ca ne rigole pas. Ce qui se mène en Urkraine est une vraie guerre, d'une dureté proche de ce qui se fait en Syrie, l'intégrisme nationaliste se substituant à l'intégrisme religieux. Tout ceci est effroyable, mais ce qui me choque le plus c'est que cela ne soit pas à la une de nos medias, pas autant - et loin de là - de ce qui s'est passée il y a quelques mois.

Pour avoir une idée un peu plus claire de cette situation obscure et hautement confuse, puisque largement gardée sous le radar, il y a les sites russes - à consulter en activant son filtre "anti propagande" bien sur - et le recours à des requêtes en ligne ciblées, "AFP Ukraine", ou "Journaliste Ukraine" par exemple, afin de traverser le mur du brouillard électronique... Et là, bingo, une poignée de liens "frais" à consulter... Mais sur lalibre.be par exemple.

Cela donne une idée de l'intérêt des medias français à suivre l'affaire... J'ai visité yahoo, libé, le monde... L'ukraine est tres loin de faire la une, et les articles référencées en ligne présentent en général un décalage de 3 ou 4 jours.

J'ai découvert les depeches AFP sur un site belge. Et il m'a fallu 10 mn de recherches délibérées pour glaner et rassembler les infos distillées sur France 24 et RFI... Comptons 15 mn de temps additionnel avec le privilège supplémentaire de savoir lire l'anglais et de disposer à mes côtés d'un russophone pour vérifier certains faits précis. C'est selon moi assez affligeant. L'information est là, mais déboussolée. Il est aisé d'en déduire combien ce contexte épars "facilite" le silence et l'invisibilité sur ce conflit.

THEOPHRASTE
Bien sur, il faut voir dans ce manque de suivi en ligne une conséquence des relations compliquées (euphémisme) entre Google et les médias de presse français. Faute de modele economique satisfaisant, les grands medias français ont demandé à ne plus être référencé par Google News. Pourtant, à contrario, cela n'empêche pas d'autres événements - du faits divers sportif à l'escalade meurtrière en Israel - de faire la une de tous les medias et aggrégateurs en ligne... Alors ?

Un voile pudique, cordon sanitaire médiatique sur les combats en cours en Ukraine, est en place. Simple effet systémique d'un conflit ultra violent donc difficile à couvrir... Le manque d'images induisant une absence de mise à la Une ? Cette discrétion a t elle été favorisée en haut lieu ? Une stratégie tacite entre grandes puissances sous la houlette de spin doctors bien inspirés ? Pourquoi ? Pour ne pas heurter, choquer et indigner l'opinion publique européenne, en particulier française, sur la nature du régime ukrainien ? Pour ne pas briser le capital sympathie des européens occidentaux envers un pouvoir ukrainien visiblement europhile mais immodérement nationaliste ?

Comme dans tout conflit, une guerre de l'information est en cours. Le silence, l'oubli, la censure "molle" ou la surinformation saturant les canaux, attirant notre attention dans d'autres sujets, est facile. Notre devoir de vigilance, d'indépendance d'esprit et d'insurrection des consciences est d'autant plus nécessaire. En Ukraine, il se passe des choses dont les medias français ne vous parlent pas ou peu.

Pourquoi ?

Les phosphates créent-ils les hyperactifs ?


Chère amie, cher ami,

Lorsque j’étais enfant, nous nous amusions toujours à lister les ingrédients commençant par « E » dans les produits que nous consommions à la cantine de l’école, notamment dans les flans au caramel.

Cela nous amusait de voir que la liste des émulsifiants, des gélatines et des additifs en toute sorte était bien plus longue que celle des ingrédients « normaux ».

Puis nous mangions nos pots sans nous poser de questions parce qu’il y avait du lait et du sucre et que c’était bon.

Nous ne savions pas alors que derrière ce « E quelque chose » se cache parfois un minéral qui n’a pas fini de faire parler de lui parce qu’il représente un sérieux danger pour notre santé – s’il est pris en excès. Il s’agit du phosphate - un sel d’acide phosphorique. On le retrouve naturellement dans certains aliments (graines de soja, noix de cajou, certains poissons) et surtout dans les plats préparés ou les aliments industriels (sodas, Nutella, barres chocolatées, charcuteries industrielles…).

L’excès de phosphate : un danger peu connu

Comme nous l’a appris Paracelse [1] : tout est une question de dose [2]. Car le phosphore est un nutriment essentiel au fonctionnement de chacune de nos cellules [3]. Il fonctionne en synergie, notamment avec le calcium. L’important pour nous est de prendre autant de l’un que de l’autre. Une carence en phosphore que l’on retrouve par exemple chez les personnes anorexiques, provoque des faiblesses musculaires, des douleurs osseuses, et un état d’anémie [4]. Par ailleurs, le phosphore est particulièrement utile pour favoriser la croissance : c’est la raison pour laquelle on s’en sert pour les engrais ou l’alimentation animale.

Mais pour la plupart des gens en Occident, le vrai risque est l’excès de phosphore lié à une alimentation trop riche en phosphates. Chez l’adulte, cet excès est associé à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaires, rénales et osseuses et chez l’enfant à l’hyperactivité, l’autisme, voire la schizophrénie [5].

Une étude d’observation menée sur près de 10 000 patients entre 1994 et 1998 [6], a montré qu’un taux élevé de phosphore dans le sang augmentait la mortalité chez les personnes en bonne santé.

Nous savons que l’excès de phosphore joue sur les niveaux de calcium et de vitamine D dans le corps. Il est certain aussi que d’une personne à l’autre les seuils de tolérance varient et que certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à un taux élevé de phosphore dans le sang.

Si les scientifiques n’ont pas encore décrypté l’ensemble des conséquences liées à l’intoxication au phosphore, nous savons déjà qu’elles sont loin d’être anodines, notamment chez les enfants.

Les enfants hyperactifs mangent-ils trop de phosphates ?

Depuis 30 ans, des médecins suisses proposent aux parents d’enfants hyperactifs ou atteints de troubles de l’attention, de changer la diète de leur progéniture en adoptant une alimentation à bas niveau de phosphates [7]. Cette thérapeutique s’appelle la diète Hafer du nom d’une pharmacienne allemande qui l’a créée dans les années 70 pour son propre fils.

La diète Hafer est une application pratique des thèses notamment de Benjamin F. Feingold, pédiatre et allergologue américain qui pensait qu’il existait un lien entre les colorants et additifs des aliments et l’hyperactivité des enfants. L’expérience ayant réussie, elle a été retranscrite dans un livre [8] qui a beaucoup circulé dans les cercles de médecins et de diététiciens ouverts aux méthodes naturelles mais reste peu connu du grand public.

Le principe est simple et la promesse ambitieuse : il suffit d’une diète de quatre jours pour constater une amélioration chez l’enfant qui perd son hyperactivité dans une grande majorité des cas, ou retrouve sa concentration.

En revanche, le moindre écart provoque de nouveaux troubles de l’attention dans les heures qui suivent.

Même si cette approche demande à la famille de changer son mode de vie, elle présente les avantages d’être rapide, efficace, et d’éviter à l’enfant de prendre de la Ritaline, le médicament que l’on utilise pour soigner les troubles de l’attention.

Cette approche permet aussi d’éviter d’avoir à rencontrer sans résultat des psychologues les uns après les autres. L’approche psychologique ne peut pas marcher puisque l’enfant souffre d’une intoxication alimentaire !

Pour autant, la diète ne permet de guérir que les enfants devenus hyperactifs à cause d’une intoxication aux phosphates. Dans ces cas, il faudra envisager d’autres traitements.

Comment éviter l’intoxication aux phosphates ?

Sans rentrer dans le détail complet d’une diète que l’on retrouve sur Internet sur le site de la Fondation Kousmine par exemple [9] ou en anglais [10], on s’aperçoit globalement que le problème vient d’abord des produits industriels (yaourts et charcuterie par exemple) et des plats préparés.

On trouvera des phosphates dans les petits poissons gras (sardines) ou certains fruits (noix de cajou) mais les avantages de ces produits pour notre santé surpassent de loin leurs inconvénients.

Une fois de plus dans notre recherche d’une alimentation choisie et adaptée, il faut mettre de la patience et de la sagesse, ce qui n’est jamais simple dans une société où tout le monde court tout le temps après la montre.

Naturellement Vôtre,

Augustin de Livois

PS : Toujours dans le domaine de la nutrition, n’oubliez pas que nous proposons deux conférences sur le gluten :

Sources :

[1] Alchimiste Suisse du 16e siècle, père de la toxicologie et de nombreuses branches de la médecine.

[2] « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose détermine ce qui n’est pas un poison. »

[3] Phosphorus

[4] Ibid

[5] Autisme, schizophrénie et hyperactivité- Phosphates dans l’alimentation : les enfants poussés au bord de la folie.

[6] Le phosphore alimentaire : nouveau risque pour la santé ?

[7] La diète HAFER

[8] “La drogue cachée : les phosphates alimentaires, cause de troubles du comportement, de difficultés scolaires et de délinquance juvénile”, 1976 traduit en français publié en 1978 et réédité par les Editions du Madrier, dernière édition 1992.

[9] La diète HAFER

[10] Low-phosphorus diet: Best for kidney disease ?

mardi 8 juillet 2014

Politique

http://videos.tf1.fr/jt-20h/2010/l-interview-integrale-de-nicolas-sarkozy-au-20h-5655455.html


EXCLUSIF - Interview de Nicolas Sarkozy sur... par Europe1fr

http://www.lcp.fr/chroniques/2014/07/08/161994-4-millions-de-vues-pour-le-depute-japonais-en-pleurs



Notion polysémique, la politique recouvre au moins trois sens :
  • la politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, indique le cadre général d'une société organisée et développée ;
  • plus précisément, la politique, au sens de Politeia, renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une communauté, d'une société, d'un groupe social. La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et/ou de multiplicités. C'est dans cette optique que les études politiques ou la science politique s'élargissent à tous les domaines d'une société (économie, droit, sociologie, et cetera) ;
  • enfin, dans une acception beaucoup plus restreinte, la politique, au sens de Politikè, ou d'art politique se réfère à la pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux différents partis politiques auxquels ils peuvent appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.

lundi 7 juillet 2014

Le duel des réseaux de notables

Rotary contre Lions
Marc Landré, publié le

Nés en Amérique il y a près d'un siècle, ces clubs philanthropiques sont aussi des lieux de pouvoir. Face-à-face des deux plus sélects. 

Le Rotary International, la plus ancienne et l'une des plus importantes organisations non gouvernementales au monde, fêtera dans un an son premier siècle d'existence. C'est à Chicago, en 1905, que Paul Harris, un avocat, a eu l'idée de créer un club pour les milieux d'affaires de l'Illinois. Les cinq fondateurs se recevant chez eux à tour de rôle, l'association prit le nom de Rotary, pour in rotation, en anglais. Elle s'est transformée au fil des ans en un " club service ", intervenant aux quatre coins de la planète pour répondre " aux besoins les plus critiques ". La petite histoire raconte que son principal concurrent, le Lions International, a vu le jour lui aussi à Chicago, en 1917, sous la houlette de l'assureur Melvin Jones et de quelques membres du Rotary. Ces derniers, gênés de faire attendre dans le froid leur chauffeur pendant leurs heures de réunion, leur ont créé un club. Un bel esprit de " confraternité ", auquel les héritiers de Harris et Jones ne cessent depuis de se référer. 
1/Représentativité et étendue du réseau Avantage Lions 
Les descendants des " chauffeurs de maîtres " ont depuis pris leur revanche. Le Lions International distance aujourd'hui son aîné d'une courte tête : 1,4 million d'adhérents contre 1,2 million au Rotary, 43 000 clubs dans le monde contre 31 000, et une implantation dans 185 pays contre 166. Il n'y a qu'en France que les successeurs des " patrons magnanimes " continuent de l'emporter puisque le nombre de " rotariens " y dépasse celui de " lions " : 34 000 contre 31 700 pour environ un millier de clubs chacun. Moins élitistes, les Lions Clubs sont composés de cadres moyens et supérieurs de petites entreprises, alors que les Rotary Clubs font plutôt se côtoyer des dirigeants, des militaires de haut rang et des professions libérales. Les deux se retrouvent toutefois sur un point : le peu de place fait aux femmes (11 % de lionnes et 8 % de rotariennes). Ces dames ont dû attendre une décision de la Cour fédérale américaine au milieu des années 80 pour que les portes des clubs s'ouvrent enfin. Les deux organismes possèdent aussi leur lot de personnalités, notamment des ministres en exercice. Six pour le Lions : Nicolas Sarkozy, François Fillon, Gilles de Robien, Jean-Paul Delevoye, Renaud Muselier et Dominique Bussereau. Et deux (d'honneur, mais pas des moindres) pour le Rotary : Raffarin et Sarkozy. 
2/Sélectivité du club Avantage Rotary 
Mis à part, peut être, le ministre de l'Intérieur, ne devient pas rotarien ou lion qui veut ! L'intégration des nouveaux membres est définie dans les épais manuels de procédure. Le futur rotarien doit être âgé de plus de 30 ans et être repéré " pour ses qualités professionnelles et sa capacité à servir autrui ". Après enquête, son parrain le convie à plusieurs réunions, seul et avec son conjoint, pour tester son engagement et demander l'avis des anciens. Ce n'est qu'au bout d'un processus de six mois que la commission de nomination intronise ou non l'impétrant. Le nouveau lion suit à peu près le même parcours, même si les procédures sont moins contraignantes. L'affiliation à un Lions Club est ouverte, sur parrainage, " aux hommes et aux femmes majeurs jouissant d'une bonne réputation ". Mais, à la grande différence du Rotary, n'importe qui peut se porter candidat. " On ne vient pas chez nous pour faire des affaires, explique Serge Grilhault des Fontaines, le président du Lions Club en France. On intègre les gens pour ce qu'ils sont et non pour le poste qu'ils occupent. " 
3/Puissance financière Avantage Rotary 
Ce sont essentiellement les cotisations annuelles de leurs membres (1 000 euros en moyenne pour un rotarien français et 500 euros pour un lion) qui les font vivre. Les clubs vendent aussi des magazines et des livres. Au niveau mondial, le Rotary International dispose ainsi d'un budget de 65 millions de dollars pour faire tourner une lourde machine, qui emploie 500 personnes et gère 31 000 clubs. La fondation du Rotary International, le bras armé des interventions de l'ONG, dispose d'un budget annuel de 120 millions de dollars (dont 80 % servent à financer des programmes humanitaires, éducatifs ou médicaux) et de près de... 500 millions de réserves. Le Lions International est très discret en ce qui concerne ses budgets de fonctionnement, même si l'association affirme être l'ONG la plus généreuse au monde, avec 700 à 900 millions de dollars de subventions et dons distribués au total par an. Un chiffre astronomique, qui est cependant bien éloigné du montant total officiel des subventions que sa fondation internationale a distribuées depuis sa création : 315 millions de dollars. La fondation du Rotary a, elle, dépensé près de 1,2 milliard de dollars en interventions diverses depuis 1936. 
4/Efficacité des actions humanitaires Avantage ROTARY 
Où va tout cet argent ? Chaque club a ses causes de prédilection : l'éradication de la poliomyélite pour le Rotary, la lutte contre la cécité pour le Lions. Le Rotary a ainsi dépensé 500 millions de dollars depuis 1985 pour vacciner 2 milliards d'enfants dans le monde contre la polio. Le Lions a consacré, lui, plus de 150 millions de dollars depuis 1993 pour le programme SightFirst, notamment en développant les opérations de la cataracte ou en envoyant de vieilles paires de lunettes dans les pays défavorisés. Le Lions, lui, soutient une multitude de causes. Il est bien souvent la première ONG à délivrer des aides d'urgence dans les pays touchés par des catastrophes naturelles. Les deux clubs oeuvrent également pour le maintien de la paix. Le Rotary a créé sept centres d'études où sont formés 70 jeunes par an à la diplomatie et à la résolution des conflits, tandis que le Lions organise chaque année un concours international d'affiches pour la paix. 
5/Utilité de l'entraide interne Avantage Lions 
En plus de leurs opérations caritatives ou humanitaires, le Rotary International et le Lions International forment également des réseaux fort utiles pour leurs propres adhérents. " L'entraide entre membres existe, mais elle n'est pas systématique ", nuance Serge Grilhault des Fontaines. " Quand on devient rotarien, on entre dans une grande famille ", abonde Norbert Turco, l'un des responsables du Rotary en France. Qu'un membre perde son emploi, et ce sont tous les adhérents de son club qui vont se mobiliser pour lui venir en aide. Pratique : quand un clubiste déménage, il peut s'appuyer sur les membres de la ville d'adoption pour faciliter son intégration ou trouver une école pour ses enfants en cours d'année. Un privilège qui n'a rien d'automatique au Rotary, où l'on a instauré des sortes de quotas par profession représentée, et où l'accord préalable des membres du club d'arrivée est nécessaire. 
Résultat du match 
Rotary 3/ Lions 2 
Dans la course à l'aide humanitaire, c'est le Rotary International qui s'en tire le mieux grâce à une meilleure coordination de ses actions à l'échelle planétaire et à une meilleure centralisation de ses services. Avec son côté sélect et plus élitiste, il a moins souffert dans les années 90 de la désaffection des Français pour les " clubs service ", puisqu'il a réussi à stabiliser ses effectifs, alors que le Lions, continue de perdre 200 membres par an. 

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