Mis à jour le 22/05/2014
Pourra-t-on un jour supprimer la mort ?
Les transhumanistes y croient.
Ils travaillent à mettre au point
différentes techniques pour abolir
le vieillissement, prémunir contre
les maladies et accidents,
ou encore conserver nos données en vue d’une
future résurrection.
« Certains préfèrent
assurer leur immortalité par leur descendance, d’autres par leurs
œuvres. Je préfère assurer la mienne en ne mourant pas », a écrit Woody Allen.
Si l’abolition de notre condition mortelle est un vieux
rêve, ce siècle voit pour la première fois des chercheurs, penseurs,
simples quidams du monde entier espérer très sérieusement passer le cap
du quatrième millénaire. De fait, de nombreuses technologies, telles la
génétique, les cellules souches, la biologie synthétique ou la
nanotechnologie nous permettent d’envisager un tel projet de manière
rationnelle. Google vient même de lancer une filiale, Calico, qui se
propose de lutter contre les maladies liées au vieillissement. Pour
Laurent Alexandre, cofondateur de Doctissimo et auteur de
La Mort de la mort (2011),
« le premier être humain qui vivra mille ans est peut-être déjà né ».
Techniques contre
le vieillissement
Soyons clairs : il n’existe aujourd’hui aucun moyen de
supprimer le vieillissement et nous procurer une durée de vie, sinon
infinie, du moins « indéfinie ». Ce résultat ne pourra être assuré que
par des technologies encore à venir. Mais cette échéance se rapproche
peut-être. Né aux États-Unis, mais se répandant doucement sur la surface
du globe, le courant transhumaniste a fait de l’immortalité l’un de ses
principaux objectifs (mais pas le seul).
L’un des
leaders les plus populaires du mouvement,
Ray Kurzweil, envisage un programme en trois étapes. La première se
résume à vivre le plus longtemps possible en adoptant une sévère
discipline de vie basée sur nos connaissances et nos technologies
actuelles, même si elles sont imparfaites par des moyens artisanaux. Le
temps d’atteindre la seconde étape : l’avènement de nouvelles thérapies
géniques capables d’éliminer le vieillissement. À terme, la troisième
étape consisterait à remplacer nos organes par des équivalents
cybernétiques afin de nous protéger de causes de mortalité extérieures,
comme les accidents.
Pour passer la première étape, R. Kurzweil conseille de
faire de l’exercice, se livrer à la relaxation et la méditation pour
éliminer notre stress, et surtout s’en tenir à un régime alimentaire
très strict.
De fait, l’alimentation fait partie des chevaux de bataille
des champions de la lutte contre le vieillissement. Par exemple,
nombreux sont ceux qui pratiquent la restriction calorique – qui revient
à se nourrir très en deçà des seuils caloriques conseillés. Un tel
régime, plutôt difficile à suivre, a porté ses fruits chez des animaux,
comme les souris, en doublant la durée de vie des rongeurs soumis à
l’expérience (chez les primates, et donc
a fortiori chez les
humains, les résultats sont beaucoup plus ambigus). D’autres, à l’instar
du chercheur Michael Rose (qui a réussi en laboratoire, par un
processus de sélection des œufs, à quadrupler la durée de vie d’une
population de mouches), s’intéressent plutôt au régime « paléo », qui
consiste à éliminer les céréales et les laitages de son assiette.
Pour l’un des plus fameux évangélistes de la longévité
accrue, Aubrey de Grey, le recours à ces régimes et compléments
alimentaires sont largement inefficaces. Le corps est un système
chaotique, non linéaire, et il est difficile de peser exactement les
conséquences de nos actions et de nous assurer qu’elles auront des
suites positives à long terme. Il conseille, pour sa part, une approche
héritée de l’ingénierie, et non de la biologie (A. de Grey est
informaticien de formation, pas médecin). À ses yeux, on ne peut
prévenir les causes du vieillissement, mais on connaît les signes de son
action, au nombre de sept selon lui, parmi lesquelles l’apparition de
cellules cancéreuses, la mutation des mitochondries ou la formation
d’amas dans les cellules. Et l’on pourrait bientôt remédier à ces
symptômes séparément ; reste à appliquer les traitements ensemble. La
solution qu’il préconise consiste à créer des espèces de « cures de
jouvence » capables d’annuler les effets du vieillissement. Autrement
dit, on continuerait de vieillir, mais en rajeunissant à intervalles
réguliers.
L’uploading, immortalité garantie ?
Ne pas vieillir, c’est bien mais peut on aller plus loin ?
Pour certains transhumanistes, la clé se situerait au-delà des
transformations corporelles ou même cybernétiques. Il s’agirait de
télécharger le contenu de notre cerveau au sein d’un ordinateur. À noter
que cette idée, apparemment délirante, est partagée par des chercheurs
reconnus comme Marvin Minsky, l’un des pères de l’intelligence
artificielle, ou Hans Moravec, professeur de robotique à Carnegie Mellon
La théorie est la suivante : notre esprit est une production
émergente de l’interaction entre les neurones. Si nous pouvons
cartographier ces interactions, et les reproduire sur un autre support,
nous aurons effectué une « copie de sauvegarde » de notre personnalité.
Reste alors à placer cette copie dans un nouveau corps, artificiel ou
même virtuel, pour ressusciter l’individu ainsi préservé.
Accomplir un tel enregistrement et
a fortiori une telle simulation est encore hors de portée, et de loin, de la science. Mais il va sans dire que les adeptes de l’
uploading
suivent avec un grand intérêt les deux grands projets actuellement en
cours sur le cerveau, la Brain Initiative américaine et le Human Brain
Project, qui se poursuit à l’université de Lausanne. Si le groupe
américain entreprend une recherche tous azimuts en neurosciences, les
Européens se concentrent, eux, sur la création d’une simulation
informatique du cerveau humain. Ce qui constituerait bien évidemment une
étape fondamentale vers la réalisation de l’
uploading.
Reconstruction de la personnalité
Concédant que l’
uploading ne pourra être réalisé
avant fort longtemps, d’aucuns envisagent une technique plus artisanale,
la « reconstruction de la personnalité ». Parmi les défenseurs de ce
point de vue, on trouve William Bainbridge, qui est connu pour avoir
créé, en compagnie de Mihail Rocco, l’acronyme NBIC (pour
bio-informatique-cognition), dans un rapport soumis à la National
Science Foundation en 2001.
L’idée de la reconstruction de la personnalité est la
suivante. On commence par réunir le maximum de données concernant un
individu. À l’heure actuelle, il est possible d’enregistrer une vaste
proportion de notre vie de manière numérique, et d’ici quelques années,
il ne sera pas inenvisageable de posséder des enregistrements vidéo de
notre existence entière. On pourra ainsi élaborer une intelligence
artificielle dotée d’une personnalité ressemblant à celle que l’on
souhaite restituer. La méthodologie consisterait à soumettre le sujet à
une série de questionnaires et de tests, et bien sûr d’analyser son
comportement grâce aux enregistrements disponibles. On grefferait
ensuite cet ensemble de « souvenirs » sur la personnalité artificielle
ainsi obtenue, et cela donnerait, selon W. Bainbridge et ses amis, une
intelligence artificielle reproduisant à peu près la personnalité
d’origine et constituant ainsi une espèce de « résurrection ».
Le problème des transhumanistes est qu’ils avancent en ordre
dispersé. Nous n’avons pas affaire à des groupes activistes clairs,
mais plutôt à des nébuleuses idéologiques mal définies et divisées entre
elles. Ainsi, d’aucuns pensent qu’une intelligence artificielle va
naître et nous sauver tous, tandis que d’autres ricanent à cette idée.
Les uns ne jurent que sur la cryonique
(encadré ci-contre), les
autres y voient une superstition pseudoscientifique. Beaucoup sont
athées, mais on trouve des déistes (comme l’astrophysicien Frank
Tipler), des bouddhistes, des néopaïens, et il existe même une
association transhumaniste mormone. Au plan politique, on rencontre des
libertariens anarcho-capitalistes forcenés, mais autant appartiennent à
la gauche, voire à l’extrême-gauche. Même sur des sujets aussi
techniques que la propriété intellectuelle, les clivages persistent
entre artisans de « l’
open source » ou du logiciel libre et ceux qui, au contraire, professent que la science n’avance pas sans brevets.
De l’autre côté, la critique n’est guère plus homogène. On
peut adresser au transhumanisme des objections politiques, économiques,
métaphysiques ou religieuses. Un écologiste convaincu et un catholique
pratiquant se retrouveront pour critiquer l’omniprésence de la
technologie et l’idée d’une longévité fortement accrue. Ils ne
s’opposeront pas moins sur la plupart des autres sujets.
Les forces en présence
Pour essayer de mettre de l’ordre, James Hughes (qui dirigea
un temps la World Transhumanist Association avant de s’éloigner de ce
mouvement ; il s’occupe aujourd’hui du
think tank IEET,
Institute for Ethics and Technology) a créé un modèle : celui des trois
axes politiques. Traditionnellement, l’analyse politique ne tient compte
que de deux axes, l ‘économique et le sociétal. L’axe économique va de
l’hyperlibéral ou libertarien au communiste. L’axe sociétal va de
l’extrême tolérance au conservatisme exacerbé. Ainsi, la plupart des
membres de la droite traditionnelle sont libéraux au plan économique
mais conservateurs sur les questions de morale. La configuration de la
gauche est inverse. À cela s’ajoutent des groupes plus marginaux qui se
situent différemment, par exemple les libertariens (libéraux
économiques, moralement tolérants) ou les communistes traditionnels à la
Jeannette Vermerch (dirigistes économiquement, conservateurs
moralement).
J. Hughes propose de rajouter une troisième dimension, l’axe
« biopolitique ». Ce dernier permet de cartographier les positions qui
vont du « bioluddisme » (totale opposition aux transformations
biologiques) au transhumanisme jusqu’au-boutiste (reconfiguration
complète de la nature humaine voire de la biologie dans son ensemble).
Selon lui, cette troisième dimension révèle des proximités et des
oppositions d’un nouveau style. Cela permet de comprendre, par exemple,
qu’un Benoît XVI rejoint un laïc comme Jürgen Habermas dans sa critique
de la mise en cause de la nature humaine. Ou qu’un Francis Fukuyama,
plutôt libéral économiquement, se retrouve proche des écologistes
profonds dans ses positions sur la « fin de l’homme ».
Les religions, pourrait-on penser, sont globalement opposées
à cette extension indéfinie de la vie. De fait, une grande partie de la
pensée du précédent pape, Benoît XVI, se basait sur une argumentation
antitranshumaniste. Les technologies de manipulation du vivant,
expliquait-il, abolissent les limites de la nature humaine et mettent en
cause notre identité. Du reste, au printemps 2013, les partisans de la
« manif pour tous » reprenaient souvent cette thématique, affirmant
ainsi que la perte de la « filiation » annonçait le commencement d’une
perte progressive de notre humanité.
« La mort est absurde »
Mais on ne saurait être si catégorique pour les autres
religions. L’islam ne s’est guère prononcé sur le sujet. Quant au
judaïsme, il n’a pas non plus de position officielle là-dessus. Dans son
livre
The Long Tomorrow, M. Rose raconte sa surprise à l’écoute du discours d’un rabbin sur l’extension de la vie :
« Le judaïsme identifie Dieu et la vie, a expliqué ce dernier.
La mort n’a aucun caractère de rédemption. La mort est absurde. La mort est mon ennemi. »
Et de terminer son intervention en exprimant son soutien aux recherches
sur l’extension de la durée de vie. Côté bouddhiste, peu de réactions
sur le sujet de la part des « orientaux », mais on notera une forte
connexion entre philosophie bouddhique et transhumanisme chez certains
adeptes occidentaux. J. Hughes, déjà mentionné, et Michael LaTorra, deux
activistes proches du transhumanisme, sont tous deux des bouddhistes
pratiquants adeptes de la méditation, et ils ne sont pas les seuls.
Ceci dit, les interrogations économiques sont sans doute les
plus inquiétantes. Cette immortalité sera-t-elle réservée aux riches ?
Il est probable que si demain apparaissent des remèdes contre le
vieillissement, on les trouvera plus facilement à Los Angeles, Tokyo ou
Paris, qu’à Lagos ou dans la campagne indienne. Et
quid de la
surpopulation et de l’épuisement des ressources ? Ces questions ne
peuvent manquer de se poser. Certes, plus un pays est développé et plus
ses habitants vivent longtemps, moins sa population tend à s’élever.
Mais on ne parle plus là d’une longévité accrue de quelques trimestres,
voire quelques années, mais de 150, 200 ou 300 ans ! Rien ne dit que
cette statistique tiendra encore le coup, surtout si on est capable de
faire des bébés tous les 30 ou 40 ans. On pourrait ainsi avoir 5 ou 6
« enfants uniques »…
De surcroît, « surpopulation » ne doit pas s’entendre au
sens littéral. Aujourd’hui, 20 % de la population mondiale utilise 80 %
des ressources terrestres. Si l’on choisit comme critère une vie assez
confortable, à l’européenne, nous sommes déjà en surpopulation.
Une abolition du vieillissement, si jamais elle arrive un
jour, ne pourra pas fonctionner de manière viable sans que l’on
s’assure, d’une manière ou d’une autre, un accès relativement égalitaire
au partage des ressources. Peut-être aussi faudra-t-il partir en quête
de nouvelles richesses et de nouveaux espaces. Il est intéressant de
noter que les premiers mouvements « transhumanistes », nés dans les
années 1970, se sont formés autour de groupes comme la « L5 Society »
qui envisageait la colonisation civile de l’espace, moins sous la forme
d’une installation sur les planètes du système solaire que par la mise
en place de « cités spatiales » dans la haute orbite terrestre. À cette
époque, la question de la longévité était inextricablement liée à celle
de l’espace. Cette connexion a disparu avec les années et c’est
peut-être une erreur… Bizarrement, il semble désormais beaucoup plus
facile d’abolir notre condition mortelle que de réaliser une base sur la
lune. Les actuelles avancées dans le secteur de l’espace privé, avec
des entreprises comme Virgin Galactic ou SpaceX, relanceront-elles les
espoirs dans ce domaine ?
La vie éternelle, quête éternelle
Historiquement, l’alchimie reste le mouvement le plus
remarquable
à s’intéresser à l’abolition de la mortalité. Celle-ci se
divise en trois branches qui présentent de fortes similitudes :
l’occidentale, la chinoise et l’indienne.
• L’alchimie occidentale se fixe surtout sur la
pierre philosophale et la transmutation des éléments. L’un de ses buts
est la fabrication d’un élixir de longue vie, dérivé de la Pierre, qui
permette de conserver éternellement sa jeunesse. Du reste, les légendes
abondent d’alchimistes ayant atteint l’immortalité comme Nicolas Flamel
(un mythe qui constitue d’ailleurs la trame du premier volume des
aventures de Harry Potter).
• L’alchimie indienne est très proche dans ses buts
de son équivalent occidental, se concentrant tant sur la transmutation
des métaux que sur les applications médicales et la recherche de la
longévité.
• Ce sont les Chinois qui ont le plus insisté sur la
quête de l’immortalité physique. Ils divisent l’alchimie en deux
branches. La première est externe, et cherche la mise au point d’un
élixir de longue vie à l’aide de procédés chimiques. À noter que de
nombreux alchimistes chinois ingéraient à cette fin des dérivés du
cinabre (mercure). Ce qui n’est peut-être pas la voie royale vers
l’immortalité, puisqu’il s’agit d’un poison mortel… L’autre méthode est
l’alchimie interne, qui transpose les procédés alchimiques sur le plan
de l’imagination : le corps devient le laboratoire de l’alchimiste, qui
effectue ses opérations à l’aide de visualisations, de techniques
respiratoires et de méditation. Déjà moins dangereux. S’il est douteux
que cette technique ait permis à quiconque d’accéder à l’immortalité,
les principes alchimiques ont fortement influencé des pratiques comme
celle du qigong, qui ont au moins le mérite de réduire notre stress et
de nous maintenir en forme jusqu’à un âge avancé !
Rémi Sussan
La cryogénie va t-elle ressusciter les morts ?
Même les plus optimistes doutent que l’immortalité soit accessible
dans les toutes prochaines années. Et si c’est le cas, elle ne
concernera probablement pas notre génération. Quel espoir nous
reste-t-il ? Depuis les années 1960, certains défendent l’idée de la
« cryonique » (en anglais
cryonics). Il suffirait, selon eux,
de conserver le corps dans une solution glacée, à base d’azote liquide,
juste après la mort. Cela permettrait de maintenir celui-ci en stase,
sans dégradation, et notamment le cerveau. Avec l’espoir que, dans un
avenir proche ou lointain, la science le ressuscitera. Du reste, le prix
d’une congélation du corps entier étant assez élevé, les groupes
cryoniques proposent également une option de « neurosuspension » : la
congélation de la tête seule. Par la suite, si les précieuses
connections cérébrales sont préservées, peut-être pourra-t-on se livrer à
l’
uploading.
Après tout, pourquoi pas ? Pendant longtemps, le signal de la mort a
été l’arrêt cardiaque. Aujourd’hui, on « ressuscite » des patients
quotidiennement. En réalité, la définition de la mort a changé : elle se
signale aujourd’hui par un électro-encéphalogramme plat. Peut-être un
jour la mort sera-t-elle signalée par la destruction des connexions
synaptiques.
Ne comptons pas sur les cryonistes pour ressusciter les morts. Ce
n’est pas leur propos. Leur seul objectif est de les conserver dans le
meilleur état possible en vue d’une éventuelle résurrection. Sur ce
plan, cette technologie fonctionne-t-elle ?
En fait elle se heurte à plusieurs problèmes. Le premier est celui du
temps de congélation. Si on souhaite que le cerveau reste le plus
intact possible, il faut le « congeler » très vite. Or, une telle
opération prend du temps, et les premières lésions cérébrales ne tardent
pas à apparaître.
Second obstacle, l’action même de congélation détruit les cellules
nerveuses ! Les cristaux de glace leur sont en effet extrêmement
nuisibles.
Les adeptes de la cryonie sont conscients de ces écueils. Pour
essayer de les minimiser, ils envoient de l’oxygène régulièrement dans
le cerveau pendant la cryogénisation, afin de prévenir les lésions, et
ils emploient des produits chimiques, des cryoprotectants, pour limiter
l’action dévastatrice de la glace. Mais il s’agit avant tout de
bricolage, et il semble bien qu’avec les technologies actuelles, les
cerveaux ainsi conservés se trouvent endommagés.
Rémi Sussan
Rémi Sussan
Journaliste spécialiste des NBIC (nanotechnologies, biochimie, informatique et cognition), il a récemment publié
Frontière grise. Nouveaux savoirs, nouvelles croyances et stupidités sur le cerveau, François Bourin, 2013.
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