Il y a des films comme ça, qui, dès leurs premières minutes,
vous préviennent qu’il n’y aura pas de happy end, et pourtant qui vous
happent, comme le polar « Mort à l’arrivée » (le héros enquête sur son
assassinat) ou comme « American Beauty » (le narrateur raconte ses
dernières semaines alors qu’il est déjà mort).
Au début de « Maggie » (sorti le 27 mai en salle), réalisé par Henry Hobson, on apprend que le monde commence à endiguer la terrible épidémie du virus necroambulis, qui a frappé de nombreux humains. Un père récupère dans un hôpital sa fille, Maggie.
Mordue et donc à son tour infectée, elle n’a plus que quelques semaines avant de devenir une créature agressive et dépourvue de conscience. Mais son père fait le choix de la ramener à la maison.
C’est un charme du cinéma de genre d’utiliser des conventions pour raconter une histoire inattendue. Dans « Warm Bodies » (2013), le film de zombies est ainsi la toile de fond d’une comédie romantique originale, puisqu’il s’agit d’une histoire d’amour entre un mort-vivant et une humaine avec, au premier plan, un zombie échappant à sa condition et « parlant » (la séquence d’ouverture, avec le héros en voix off, est d’un bel humour noir : le personnage se dit qu’il a mauvaise mine et devrait mieux se nourrir, avant de se souvenir « Ah ! C’est vrai, c’est parce que je suis mort »).
Dans la plupart des films de morts-vivants, la transformation en monstre a lieu en quelques instants (dans « 28 jours plus tard »
de Danny Boyle, une goutte de liquide contaminé « zombifiait » un
personnage en quelques secondes). Dans « Maggie », la dégradation
s’étire au contraire en semaines, et on frissonne devant cette part
d’humanité à laquelle l’adolescente s’accroche.
Quant à Schwarzenegger, s’il reste dans toutes les mémoires pour les « Terminator », et a montré dans la comédie-thriller « True Lies » qu’il assure aussi dans un registre plus humoristique), il est une bonne surprise, à contre-emploi en père taiseux qui refuse l’inéluctable.
Le personnage de Maggie, et ceux d’autres infectés, évoquent n’importe quel malade condamné sans rémission ; malade parfois plus lucide que ses amis ou parents qui refusent d’admettre cette perte prochaine. Avec les risques supplémentaires ici, quand le « malade » est contagieux.
Et bien sûr, l’angoisse devant les pulsions destructrices croissantes : voir dans « Shining », le roman de Stephen King, les derniers moments de lucidité du père, qui aime sa femme et son fils mais sait qu’il ne pourra bientôt plus lutter contre la fièvre homicide qui le dévore.
Au début de « Maggie » (sorti le 27 mai en salle), réalisé par Henry Hobson, on apprend que le monde commence à endiguer la terrible épidémie du virus necroambulis, qui a frappé de nombreux humains. Un père récupère dans un hôpital sa fille, Maggie.
Mordue et donc à son tour infectée, elle n’a plus que quelques semaines avant de devenir une créature agressive et dépourvue de conscience. Mais son père fait le choix de la ramener à la maison.
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Bande-annonce de « Maggie »
Une « zombification » lente
L’histoire baigne dans un climat mélancolique, même si, zombies obligent, il y a quelques passages gore. Ce film part d’un terrain apparemment connu pour nous entraîner ailleurs ; ceux qui croiraient que « Arnold Schwarzenegger, c’est le superhéros qui va sauver la situation » feront d’autant plus fausse route que ce n’était pas lui qui devait jouer le rôle au départ, mais Paddy Considine.C’est un charme du cinéma de genre d’utiliser des conventions pour raconter une histoire inattendue. Dans « Warm Bodies » (2013), le film de zombies est ainsi la toile de fond d’une comédie romantique originale, puisqu’il s’agit d’une histoire d’amour entre un mort-vivant et une humaine avec, au premier plan, un zombie échappant à sa condition et « parlant » (la séquence d’ouverture, avec le héros en voix off, est d’un bel humour noir : le personnage se dit qu’il a mauvaise mine et devrait mieux se nourrir, avant de se souvenir « Ah ! C’est vrai, c’est parce que je suis mort »).
Schwarzenegger à contre-emploi
D’abord prévu pour Chloë Grace Moretz, le rôle titre est (bien) joué par Abigail Breslin, hier gamine potelée de « Little Miss Sunshine » (2006) puis héroïne de « La Stratégie Ender » (2013), entre autres. C’est son deuxième film de morts-vivants : en 2009, elle était une des survivantes de « Bienvenue à Zombieland », qui injectait des éléments de comédie (comme la liste des règles de survie énoncée en intro) dans un film d’horreur.Quant à Schwarzenegger, s’il reste dans toutes les mémoires pour les « Terminator », et a montré dans la comédie-thriller « True Lies » qu’il assure aussi dans un registre plus humoristique), il est une bonne surprise, à contre-emploi en père taiseux qui refuse l’inéluctable.
Les zombies, des malades sans rémission
Dans les films de zombies classiques, même récents ( « World War Z », en 2013, avait des effets spéciaux spectaculaires mais une histoire peu convaincante, ne gardant guère que le titre de l’excellent roman de Max Brooks qui, pour le coup, est un chef-d’œuvre), les morts-vivants sont une meute menaçante. Dans « Maggie », ce sont des proches, comme cette jeune fille sur laquelle son père veut veiller à tout prix.Le personnage de Maggie, et ceux d’autres infectés, évoquent n’importe quel malade condamné sans rémission ; malade parfois plus lucide que ses amis ou parents qui refusent d’admettre cette perte prochaine. Avec les risques supplémentaires ici, quand le « malade » est contagieux.
Et bien sûr, l’angoisse devant les pulsions destructrices croissantes : voir dans « Shining », le roman de Stephen King, les derniers moments de lucidité du père, qui aime sa femme et son fils mais sait qu’il ne pourra bientôt plus lutter contre la fièvre homicide qui le dévore.
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