vendredi 10 décembre 2010

Lens ancestraux transgénérationnel

Pour Didier DUMAS, le non-dit (ou l’impensé) transgénérationnel que l’on appelle un fantôme et qui cause des dégâts considérables en se transmettant aux descendants, cache essentiellement des questions de sexe et de mort. L’inconscient transgénérationnel repose sur des structures mentales à la fois individuelles et collectives. Notre esprit se construit dans la relation à l’autre(d’abord à la mère et au père). Il ne prend existence que dans le « Deux » : la communication et la relation aux autres. Dans les termes de Nicolas Abraham, le fantôme est « une pathologie de l’inconscient qui se transmet d’inconscient à inconscient dans les relations de filiation ». Ce concept modifie considérablement la vision psychanalytique ; pour Freud, l’inconscient n’est constitué que des vécus oubliés de notre petite enfance.
Chez Nicolas Abraham, il s’agit aussi de vécus oubliés, mais ceux-ci peuvent concerner nos parents ou des ascendants plus éloignés, même à plusieurs générations de nous.
Aujourd’hui, nous pouvons être plus précis : le fantôme est toujours un traumatisme concernant le sexe ou la mort et rarement autre chose. Un traumatisme qui se transmet aux générations suivantes sous forme de « secret de famille ». Ces traumatismes individuels peuvent évidemment s’associer à des traumatismes collectifs, guerres, déportations,... Cette dimension collective de la transmission des traumatismes, ni Freud, ni Nicolas Abraham ne l’ont perçue. Tout ce que Freud a appelé le Sur-Moi est en fin de compte la psyché collective. En clinique, le fantôme n’est donc pas un ancêtre mal mort qui chatouille les pieds de ses descendants, mais une structure émotionnelle, familiale ou collective faisant que l’on ne l’a pas vraiment enterré. La clinique transgénérationnelle permet de comprendre que la transmission de l’esprit implique le croisement de deux lignées.
Le fantôme se transmet en partie d’une activité mentale inconscient de nature empathique ou télépathique qui est celle qui est à l’œuvre dans la psyché du fœtus ou du petit enfant et qu’on appelle l’activité mentale originaire. La psyché individuelle ne se forme que vers 3 ans. Jusque là, le bébé vit dans une psyché communautaire qui est celle de sa famille. Cette activité mentale permet alors un mécanisme de structuration psychique appelé « le processus originaire ». L’originaire est une dynamique mentale qui permet d’être tout à la fois soi-même et l’autre. Cette dynamique est celle à l’œuvre dans l’identification qui permet à l’enfant de dupliquer les structures mentales de ses parents, et se faisant, il reproduit leurs fonctionnements mentaux. L’originaire est ainsi le processus par lequel nous intégrons psychiquement les autres. Ce qui implique un fonctionnement continu, sans fin, dans lequel la psyché se construit comme le corps, en puisant en permanence des matériaux à l’extérieur de soi.

http://www.systemique.be/spip/spip.php?article121

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