Sur le plan historique, l'Ordre de la Rose-Croix est apparu au XVIIe siècle, mais il fait remonter ses origines traditionnelles aux écoles de Mystères de l'Ancienne Égypte. Dépositaire d'une connaissance ésotérique hors du commun, cet Ordre mystique, longtemps considéré comme une société secrète, s'est perpétué jusqu'à nos jours et demeure actif dans le monde entier.
Qui sont vraiment les Rose-Croix ? Comment leur héritage culturel et spirituel s'est-il transmis à travers les siècles ? Quel est le contenu de leur enseignement ? En quoi consiste leur philosophie ? Quel regard portent-ils sur le monde actuel ? Comment voient-ils l'avenir ?
Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ce documentaire se propose de répondre.
Une croix au centre de laquelle se trouve une rose : tel est le symbole
de la Rose-Croix, un ordre hermétiste chrétien apparu en Allemagne au
tout début du XVIIe siècle. Ses membres sont appelés les rosicruciens.
Le terme « Rose-Croix » désigne, dans leur langage, un état de
perfection spirituelle et morale que l’initié atteint au terme d’une
longue démarche tenant à la fois de la recherche philosophique et de
l’alchimie spirituelle. Pour les rosicruciens, cette voie de sagesse et
de régénération intérieure est dédiée à l'étude des lois universelles
qui œuvrent dans l'homme, la nature et l'univers et à leur application
dans la vie quotidienne en vue de changer la société. Elle repose sur
l’un des préceptes de l’alchimiste Paracelse : « Nul ne transmute aucune
matière s'il ne s'est transmuté lui-même. »
Si l’existence du supposé fondateur de la Rose-Croix, Christian
Rosenkreutz, a fait l’objet de nombreuses controverses, sur le plan
historique, l'Ordre est mentionné pour la première fois dans deux
manifestes, la « Fama Fraternitatis » et la « Confessio Fraternitatis »,
respectivement édités en Allemagne en 1614 et 1615. Mais la tradition
rosicrucienne fait remonter ses origines aux écoles de Mystères de
l'Ancienne Égypte. Dépositaire d'une connaissance ésotérique hors du
commun, cet Ordre mystique, longtemps considéré comme une société
secrète, s'est perpétué jusqu'à nos jours et demeure actif dans le monde
entier, notamment sous sa nouvelle appellation : l’Ancien et Mystique
Ordre de la Rose-Croix (A.M.O.R.C).
Qui sont vraiment les Rose-Croix ? Comment leur héritage culturel et
spirituel s'est-il transmis à travers les siècles ? Quel est le contenu
de leur enseignement ? En quoi consiste leur philosophie ? Quel regard
portent-ils sur le monde actuel ? Comment voient-ils l'avenir ? Telles
sont quelques-unes des questions auxquelles ce documentaire se propose
de répondre.
. Mystères de l’ancienne Égypte
Les origines de la tradition rosicrucienne remonteraient aux Écoles de
Mystères de l’ancienne Égypte, vers -1500 avant J.-C. Comme leur nom
l'indique, ces Écoles ou « Maisons de Vie », regroupaient – sans
distinction de sexe – des initiés fascinés par les mystères de
l'existence qui souhaitaient en percer les secrets. Avides de savoir et
de connaissance, ces personnes aspiraient à une meilleure compréhension
des lois naturelles, universelles et spirituelles. En ce sens, le mot «
mystère » est à détacher de la signification qu'on lui donne
aujourd'hui. Il n'était pas synonyme d'« insolite » ou d'« étrange »
mais désignait plutôt une gnose, une sagesse secrète, connue des seuls
Initié(e)s.
En Égypte antique, l'une des premières Écoles de Mystères fut l'école
osirienne. Ses enseignements portaient sur la vie, la mort et la
résurrection du dieu Osiris. Ils étaient présentés sous la forme de
pièces théâtrales ou, plus exactement de drames rituels. Seules les
personnes ayant donné la preuve de leur désir sincère de connaissance
pouvaient y assister. Au cours des siècles, les Écoles de Mystères
ajoutèrent une dimension encore plus initiatique au savoir qu'elles
transmettaient. Leurs travaux mystiques prirent alors un caractère plus
fermé et se tinrent exclusivement dans les temples qui avaient été
construits dans ce but. D'après les enseignements rosicruciens, les plus
sacrés aux yeux des Initiés étaient les grandes pyramides de Gizeh.
Ainsi, contrairement à ce qu'affirment la plupart des historiens, ces
pyramides n'ont pas été construites pour servir de tombeau à quelque
pharaon. Elles étaient à l'origine des lieux d'études et d'initiations
mystiques.
. L’Ordre de la Rose-Croix
C'est au XVIIe siècle que l'Ordre sortit de son anonymat, à la suite de
la publication de trois manifestes imprimés en Allemagne et en France.
Il s'agit de la « Fama Fraternitatis », de la « Confessio Fraternitatis »
et des « Noces chymiques » de Christian ROSENKREUTZ, datant
respectivement de 1614, 1615 et 1616. Ces trois manifestes, mêlant des
récits à la fois historiques et allégoriques, sont censés avoir été
rédigés par un collège de Rosicruciens éminents : « le Cercle de
Tübingen ». Quelques années plus tard, en 1623, une affiche émanant du «
Collège principal de la Rose-Croix » fut placardée dans les rues de
Paris. Révélant au grand jour l’existence de cet ordre hermétique, elle
appelait aussi les « esprits savants et cultivés » à le rejoindre.
Cette affiche marqua le début d'un nouveau cycle d'activité pour
l'Ordre, qui se fit connaître alors publiquement sous le nom d' « Ordre
de la Rose-Croix ». Son apparition coïncide avec l’émergence du
piétisme, une doctrine religieuse fondée sur la nécessité de développer
une piété personnelle et un sentiment religieux individuel, préférables à
la connaissance de la stricte orthodoxie doctrinale. Il s’agissait
alors de retrouver un rapport personnel à Dieu, basé sur un cheminement
intérieur et non sur le respect de règles rigides. La pensée
rosicrucienne profita sans doute de ce nouveau courant de pensée,
précurseur du siècle des Lumières, pour s’implanter dans le débat
spirituel. C’est à cette époque que se constituèrent aussi les premiers
cénacles se réclamant de l’héritage des Rose-Croix ou faisant référence à
leur tradition.
. Du secret à la lumière
Moins religieuse que l’Opus Dei, et plus ésotérique que la
Franc-maçonnerie, la Rose-Croix poursuit un but analogue à celui de la
plupart des sociétés secrètes : la recherche de la perfection pour
l’être humain. Dans une série de brefs témoignages, des rosicruciens
racontent leurs premiers pas dans l’A.M.O.R.C et leur découverte de
cette gnose où fusionnent philosophie, mysticisme et hermétisme. Nous
apprenons aussi que plusieurs personnages historiques célèbres auraient
été rosicruciens : Isaac NEWTON, Benjamin FRANKLIN, Léonard De VINCI,
Francis BACON, et même Edith PIAF.
Mais si la filiation rosicrucienne n’est plus du domaine du secret
absolu aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, la
libre-pensée des Rose-Croix les a longtemps exposés à des persécutions
politiques ou religieuses à des époques où s’écarter de la doctrine
orthodoxe était considéré comme un crime. L’exemple du rosicrucien
Giordano BRUNO, brûlé vif en 1600 pour avoir développé une théorie
héliocentrique de l’Univers basée sur les travaux de Nicolas COPERNIC,
montre à quel point ce secret était nécessaire en ces temps troublés.
Aujourd’hui, l’A.M.O.R.C a tourné le dos à ce passé clandestin. De
nombreux rosicruciens affichent sans complexe leur filiation à l’Ordre,
et les sièges de l’organisation ont pignon sur rue dans de nombreuses
villes. Pour partager une partie de leurs enseignements, les Rose-Croix
organisent aussi des conférences publiques par l’intermédiaire de
l’Université Rose-Croix Internationale (U.R.C.I), ouverte aussi bien aux
membres qu’aux non-membres.
En revanche, une certaine forme d’hermétisme entoure encore ce qui se
passe à l’intérieur des loges, dont les activités sont exclusivement
réservées aux membres de l’Ordre. Dans une partie extrêmement
intéressante du reportage, l’une de ces loges ouvre ses portes aux
caméras pour une visite guidée. Les murs de ce temple rosicrucien sont
recouverts de symboles égyptiens, allusion aux Écoles de Mystères dans
lesquelles la tradition Rose-Croix plonge ses racines. La symbolique du
lieu représente la Terre, avec les quatre points cardinaux représentés
par quatre portes massives formant un axe Est-Ouest et un axe Nord-Sud. A
la croisée de ces deux axes se trouve un autel triangulaire qui,
symboliquement, éclaire de sa sagesse les membres présents. Les orateurs
prennent la parole depuis un lutrin situé près de la porte Est, qui
évoque l’endroit où le soleil se lève pour rayonner sur le monde. Quant à
la Rose-Croix, il ne s’agit nullement d’un symbole religieux : la croix
représente le corps physique de tout être humain, et la rose symbolise
la floraison de sa partie spirituelle, son âme.
. Une démarche spirituelle et personnelle
En ce qui concerne le processus d’adhésion, la Rose-Croix ne pratique
aucune discrimination. Le sexe, la race, les allégeances politiques ou
religieuses et la situation sociale n’y ont aucune importance.
L’enseignement rosicrucien s’étale sur 12 degrés, chacun de ces degrés
comprenant de 12 à 24 monographies. Celles-ci sont de petits fascicules
de 5 à 10 pages proposant les enseignements de la philosophie
rosicrucienne qui doivent être étudiés par les membres. De monographie
en monographie, de degré en degré, chaque rosicrucien va ainsi se
consacrer à l’apprentissage du savoir que les Rose-Croix se sont
transmis au fil des siècles.
Voici un court résumé du contenu de chaque degré :
- Le premier degré consiste en un exposé des lois fondamentales qui
régissent le macrocosme et le microcosme. Il présente une synthèse des
enseignements concernant les origines de l'univers et de la structure
atomique de la matière.
- Le deuxième degré est centré sur l’analyse de la conscience humaine.
Ses phases objective, subjective et subconsciente font l'objet d'une
étude approfondie, permettant ainsi d'avoir une compréhension claire de
ce que les psychologues enseignent au sujet des facultés mentales.
- Le troisième degré est consacré aux lois de la vie. Ces lois, telles
qu'elles se manifestent sur le plan terrestre, ont leur origine dans une
seule et même énergie cosmique : la Force Vitale. Il est expliqué
également que les règnes minéral, végétal, animal et humain forment une
chaîne naturelle qui sert de support à l'évolution de l'Âme Universelle.
- Le quatrième degré repose sur l’étude d’un manuscrit très ancien de
l'A.M.O.R.C. permettant de comprendre en quoi la matière, la conscience
et la vie forment un tout cohérent et participent conjointement à
l'Évolution cosmique.
- Le cinquième degré expose la vie et l'œuvre des plus grands
philosophes de la Grèce antique, tels Thalès, Pythagore, Platon, etc.
- Le sixième degré est consacré à la thérapeutique rosicrucienne et
donne de nombreuses règles à respecter pour se maintenir en bonne santé.
- Le septième degré se rapporte au corps psychique de l'homme et aux
fonctions qui lui sont propres, parmi lesquelles la projection psychique
(le voyage astral).
- Le huitième degré est axé sur la philosophie. Il traite
essentiellement des origines de l'homme et de sa destinée. Il y est
notamment question de sujets tels que Dieu, l'Âme Universelle, l'âme
humaine et ses attributs, l'avant-vie, les mystères de la naissance et
de la mort, le karma et la manière de le maîtriser, la réincarnation,
etc.
- Le neuvième degré est consacré à l'étude du symbolisme traditionnel et
des principes mystiques qui s'y rapportent. C'est également dans ce
degré que les Rosicruciens sont initiés à des facultés qui font appel à
l'âme elle-même et qui permettent à l'homme de tirer profit de sa nature
divine.
- Les dixième, onzième et douzième degrés ne sont pas dévoilés aux non-membres, en vertu d’une règle des Rosicruciens.
Il est à noter que cet enseignement n’est pas doctrinal. Chacun des
thèmes abordés par les différents degrés est proposé à l’élève pour que
celui-ci puisse développer une réflexion originale et personnelle. Il
s’agit ainsi de donner aux membres une sorte de « boite à outils » pour
leur permettre de se forger une vision personnelle inspirée de la
philosophie rosicrucienne plutôt que de leur inculquer celle-ci sous la
forme de préceptes inaliénables et figés. Les membres ne sont pas non
plus tenus de se présenter en loge pour participer aux rencontres ; dans
les faits, un grand nombre de rosicruciens se sont initiés à la
philosophie de l’Ordre en utilisant le système des « cours par
correspondance ». A raison d’une monographie par semaine, reçue par la
Poste ou par Internet, ils doivent y consacrer le temps qu’ils estiment
nécessaire à leur apprentissage. Cette démarche tient avant tout de
l’introspection personnelle ; l’individu doit assimiler les préceptes
rosicruciens en s’interrogeant sur la façon dont il peut les intégrer à
sa vie afin de se transformer de l’intérieur.
. Ésotérisme
Triangle, orient, loge : ces termes ne sont pas sans rappeler la
symbolique de la Franc-maçonnerie, cette société secrète créée
officiellement en 1717 et qui poursuit un but proche de celui des
rosicruciens : l’accomplissement de l’Homme. Il est cependant difficile
de dire lequel des deux ordres apparut en premier. Certains spécialistes
estiment que le rosicrucianisme serait né d’un courant dissident de la
Franc-maçonnerie, alors que d’autres pensent que les premières loges
Franc-maçonnes, apparues au tout début du 18ème siècle, auraient été
directement inspirées par la pensée rosicrucienne.
Si ce débat sur les origines n’a jamais pu être tranché définitivement,
il est un fait que les Rose-Croix et les Francs-maçons ont des liens
traditionnels et historiques assez forts, au point que certaines
obédiences maçonniques spiritualistes comportent toujours le grade de «
Chevalier Rose-Croix ». Comme les Francs-maçons, les Rosicruciens
portent un tablier pendant les rituels. S’il fallait dissocier les deux
organisations, ce serait donc, d’une part sur la place accordée aux
loges, très présentes dans la Franc-maçonnerie, alors qu’elles sont
accessoires chez les Rose-Croix, et d’autre part sur l’importance de la
démarche spirituelle, au centre de l’alchimie spirituelle prônée par les
Rose-Croix, alors que cet élément n’est pas du tout présent dans la
Franc-maçonnerie.
Aussi bien pour se reconnaître entre eux que pour s’ancrer dans les
traditions de leur Ordre, les Rosicruciens ont développé un certain
nombre de signes, de symboles et de rituels qui leur sont propres.
Héritée de l’époque où les Rose-Croix devaient vivre dans le secret par
peur des représailles et des persécutions, cette tradition s’est en
partie maintenue, non qu’il y ait d’importants secrets à protéger, mais
parce qu’elle assure aussi l’identité et la cohésion de l’Ordre. Dans
nos sociétés modernes où l’anomie fait de plus en plus loi, la part
d’hermétisme et de secret contenue dans la pensée rosicrucienne
deviendrait ainsi le moyen de se construire une identité mise à mal.
Parmi les enseignements réservés aux membres de la Rose-Croix, il y
aurait l’apprentissage d’un alphabet particulier utilisant des symboles
cryptés pour transmettre des textes secrets. Cet alphabet rosicrucien
est cependant à replacer dans le contexte de la tradition : à l’époque
où les Rose-Croix étaient obligés de se constituer en société secrète,
les membres utilisaient ces symboles cryptés pour communiquer entre eux.
Aujourd’hui, cet alphabet dont les lettres sont constituées de
différentes variantes du triangle n’a plus cours au sein des loges
rosicruciennes.
Le triangle est par ailleurs un symbole ésotérique très présent dans la
tradition rosicrucienne. Il correspond à l’énoncé de la loi dite « loi
du triangle » qui veut que lorsque deux conditions de nature opposée
sont réunies (les côtés du triangle), elles en produisent toujours une
troisième (sa base). Le triangle est aussi le symbole de l’aspect
ternaire de tout ce qui existe : Père, Fils, Saint Esprit ; Vie, Mort,
Au-Delà ; ou encore les trois éléments primordiaux que sont la Terre,
l’Eau et le Feu (la symbolique de l’air est très contemporaine).
. Rituels d’initiation
Chez les Rose-Croix, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des
sociétés dites « secrètes », il n’y a pas de rite d’initiation
obligatoire. Les membres qui le souhaitent peuvent cependant se
soumettre à un rituel initiatique. Cette démarche est censée marquer le
commencement symbolique du voyage intérieur qu’ils s’apprêtent à
entreprendre.
La fin de chaque degré d’apprentissage rosicrucien donne ainsi lieu à
l’envoi d'une monographie spéciale consacrée à une initiation que le
membre est invité à effectuer chez lui. En plus de cette initiation
individuelle, il peut se rendre dans l'une des Loges de l'A.M.O.R.C. et
participer à une cérémonie collective regroupant plusieurs candidats.
Accomplie dans toute sa pureté traditionnelle, cette cérémonie s'inspire
des rites qui étaient effectués dans les Écoles de Mystères de
l'Antiquité. Bien que facultative, elle présente un grand intérêt sur le
plan intérieur.
Cette initiation est aussi un moyen de passer des enseignements
théoriques dispensés par les monographies à des expériences plus
concrètes invitant l’initié à mettre en pratique ses connaissances. L’un
des exercices proposés consiste par exemple à essayer de voir l’aura
des gens présents autour de soi afin d’élargir les limites habituelles
de la vision. Un autre, appelé « projection », repose sur une
construction mentale d’un avenir où le sujet essaie de se projeter dans
une direction qu’il souhaite donner à sa vie. Il peut ainsi dominer ses
peurs en les anticipant et venir ainsi bien plus facilement à bout des
obstacles. Le développement de l’intuition occupe également une part
importante de ces exercices.
. Voyage astral
L’un des aspects les plus surprenants de l’Ordre de la Rose-Croix est la
pratique du « voyage astral », une étape qui est proposée aux
Rosicruciens du 7ème degré. Celui-ci se rapporte au corps psychique de
l’homme et aux fonctions qui lui sont propres. Il comporte également une
étude approfondie de l'aura humaine et des centres psychiques, dont la
plupart correspondent à ce qui est désigné sous le nom de « chakras »
dans les traditions orientales. Vient ensuite un examen des sons vocaux
traditionnels – les « mantras » – et de l'influence physique, psychique
et spirituelle qu'ils exercent sur l'homme.
Pour les Rose-Croix, tout être humain possède trois corps : un corps
physique, un corps psychique, et un corps spirituel immortel que l’on
pourrait appeler « âme ». Il serait possible, au moyen de certaines
techniques, de projeter ce corps psychique afin d’étendre notre
conscience à l’extérieur de nous-mêmes vers des lieux éloignés de
l’endroit où nous nous trouvons physiquement. Cette faculté est
naturellement extrêmement difficile à développer. La technique
d’origine, utilisée par les premiers Rose-Croix, est proposée comme base
de cet apprentissage, mais chaque pratiquant est invité à la modifier
et à la perfectionner en fonction de ses propres intuitions et
expériences. Dans tous les cas, la technique du voyage astral ne
s’acquiert qu’au terme d’un lent et difficile apprentissage. De nombreux
Rosicruciens interrogés dans le reportage avouent d’ailleurs sans la
moindre gêne ne jamais être parvenus à la maîtriser.
. Réincarnation : le chemin des âmes
Le but ultime des Rosicruciens est d’atteindre l’état de Rose-Croix,
c'est-à-dire la perfection absolue de l’âme. Mais cette quête ne se fait
pas en une vie humaine, c’est pourquoi les Rosicruciens croient en la
réincarnation. A leurs yeux, cette survivance de l’âme aiderait l’Homme à
s’améliorer au fil de ses vies successives, afin qu’il puisse devenir
un jour Rose-Croix.
Mais pour les Rosicruciens, on ne se réincarne pas immédiatement après
la mort. L’âme quitterait en effet son enveloppe charnelle pour
fusionner avec la Conscience Universelle et le règne supra-humain, formé
de toutes les âmes en transition, c’est-à-dire pas encore réincarnées.
Ainsi, dans le vocabulaire Rosicrucien on ne parle pas de mort ou de
décès mais de « transit », c'est-à-dire de passage de l’âme vers une
autre vie où le travail d’amélioration peut reprendre afin d’élever la
conscience vers un niveau supérieur. Dans ce schéma où l’individu est en
devenir permanent, la mort et la réincarnation sont donc les étapes
indispensables de tout cheminement intérieur.
. Organisation et objectifs
L'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix s'étend actuellement au
monde entier et constitue par conséquent une Fraternité internationale.
En France, le siège de la Rose-Croix se trouve au Château d’Omonville,
sur la commune du Tremblay (Eure).
L’Ordre comprend plusieurs juridictions, chacune couvrant, par delà les
frontières, tous les pays de même langue. Il existe ainsi une
juridiction allemande, anglaise, espagnole, française, grecque,
italienne, japonaise, néerlandaise, nordique, etc.
Le siège de chaque juridiction, traditionnellement désigné sous le nom
de « Grande Loge », est dirigé par un Grand Maître, lequel est élu pour
un mandat renouvelable de cinq ans.
Dans son ensemble, l'A.M.O.R.C. est dirigé par un Conseil Suprême qui se
compose des Grands Maîtres de toutes les juridictions. Ce Conseil est
placé sous la présidence de l'Imperator, titre traditionnel et
symbolique qui désigne le responsable le plus élevé de l'Ordre.
En tant que tel, il est le garant de la Tradition rosicrucienne et
supervise les activités administratives et mystiques de toutes les
Grandes Loges. Comme chaque Grand Maître, il est élu à cette fonction
pour un mandat renouvelable de cinq ans.
Au-delà de cette organisation, l’A.M.O.R.C. n’est pas uniquement un
mouvement spiritualiste, préoccupé par la seule dimension spirituelle de
l’existence. Il est aussi profondément humaniste. Autrement dit, il
dispense une philosophie qui vise au bonheur de tous les êtres humains,
sans distinction. Dans cette perspective, il est attendu de ses membres
qu’ils se comportent, non pas en tant qu’individus de telle ou telle
nationalité, mais en tant que citoyens du monde. Vu sous cet angle,
l’humanisme rosicrucien consiste à considérer l’humanité entière comme
une seule et même famille d’âmes. Pour les Rosicruciens, Dieu, ou quel
que soit le nom que l’on donne à ce principe créateur, existe en
quantité infime au cœur de chaque individu ; c’est ce « noyau divin »
qu’il faut développer par le biais de l’apprentissage initiatique, afin
de faire émerger ce que l’homme a de meilleur en lui.
Finalement, l’utopie Rosicrucienne telle qu’elle s’affiche dans la
Déclaration Rosicrucienne des Devoirs de l’Homme
http://www.drc.fr/catalogue/noel2008/livres/declaration.pdf ne
consiste-t-elle pas à revendiquer un avenir meilleur en plaçant l’Homme
devant ses devoirs fondamentaux : respect de soi-même, respect d’autrui,
respect de la Nature et de la vie sous toutes ses formes ?
« Si tous les individus s’acquittaient de ces devoirs fondamentaux, il
resterait peu de droits à revendiquer, car chacun bénéficierait du
respect qui lui est dû et pourrait vivre heureux dans la société. C’est
pourquoi toute démocratie ne doit pas se limiter à promouvoir un «État
de droits», auquel cas l’équilibre évoqué dans le Prologue ne peut être
maintenu. Il est impératif également qu’elle prône un «État de devoirs»,
afin que tout citoyen exprime dans son comportement ce que l’homme a de
meilleur en lui. Ce n’est qu’en s’appuyant sur ces deux piliers que la
civilisation pourra assumer pleinement son statut d’humanité. » (Source :
Déclaration Rosicrucienne des Devoirs de l’Homme).
EN RÉSUMÉ : De trop nombreuses personnes se font aujourd’hui encore des
Rose-Croix l’image d’une société secrète aux rituels occultes et aux
prolongements tentaculaires. Ses membres seraient des « initiés »
infiltrés dans les coulisses des États et présidant à leurs destinées.
Adeptes de complots et de machinations en tous genres, ils prépareraient
secrètement la réalisation de leur « Grand Œuvre », manipulant les
puissants comme des marionnettes, ourdissant des coups d’état et des
assassinats, déclenchant des guerres pour avancer leurs pions sur
l’échiquier planétaire.
Une fois expurgée de ces fantasmes d’un autre âge, la réalité qui
apparaît est bien différente, et le grand mérite de cet excellent
documentaire est de ne nous la restituer sans le moindre artifice.
Convoqués comme témoins, des Rosicruciens parlent de leur quête de
vérité intérieure, de leur mysticisme, de leur engagement spirituel et
philosophique. Avec une honnêteté qui force le respect, ils évoquent
aussi les limites de leur croyance, leurs doutes, leurs échecs. En fond,
un commentaire très pédagogique reprend les grandes dates du
Rosicrucianisme, évoque ses origines hermétiques, récapitule les
fondements de sa philosophie, et tente de définir ses objectifs dans une
double perspective individuelle et sociétale.
Il ressort de cette démarche un portrait extraordinairement clair et
précis de cet Ordre qui a définitivement tourné le dos à ses secrets
d’un autre âge pour embrasser son époque avec ce mélange de ferveur qui
caractérise les mystiques et d’esprit critique propre aux philosophes.
Lumineux et instructif.
Le Signe Secret, L'Ordre de la Rose-Croix - 1 de 3 par Introcrate
Le Signe Secret, L'Ordre de la Rose-Croix - 2 de 3 par Introcrate
Le Signe Secret, L'Ordre de la Rose-Croix - 3 de 3 par Introcrate
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