dimanche 10 avril 2011

Ordre de la Rose Croix

Sur le plan historique, l'Ordre de la Rose-Croix est apparu au XVIIe siècle, mais il fait remonter ses origines traditionnelles aux écoles de Mystères de l'Ancienne Égypte. Dépositaire d'une connaissance ésotérique hors du commun, cet Ordre mystique, longtemps considéré comme une société secrète, s'est perpétué jusqu'à nos jours et demeure actif dans le monde entier.

Qui sont vraiment les Rose-Croix ? Comment leur héritage culturel et spirituel s'est-il transmis à travers les siècles ? Quel est le contenu de leur enseignement ? En quoi consiste leur philosophie ? Quel regard portent-ils sur le monde actuel ? Comment voient-ils l'avenir ?

Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ce documentaire se propose de répondre.

Une croix au centre de laquelle se trouve une rose : tel est le symbole de la Rose-Croix, un ordre hermétiste chrétien apparu en Allemagne au tout début du XVIIe siècle. Ses membres sont appelés les rosicruciens. Le terme « Rose-Croix » désigne, dans leur langage, un état de perfection spirituelle et morale que l’initié atteint au terme d’une longue démarche tenant à la fois de la recherche philosophique et de l’alchimie spirituelle. Pour les rosicruciens, cette voie de sagesse et de régénération intérieure est dédiée à l'étude des lois universelles qui œuvrent dans l'homme, la nature et l'univers et à leur application dans la vie quotidienne en vue de changer la société. Elle repose sur l’un des préceptes de l’alchimiste Paracelse : « Nul ne transmute aucune matière s'il ne s'est transmuté lui-même. »

Si l’existence du supposé fondateur de la Rose-Croix, Christian Rosenkreutz, a fait l’objet de nombreuses controverses, sur le plan historique, l'Ordre est mentionné pour la première fois dans deux manifestes, la « Fama Fraternitatis » et la « Confessio Fraternitatis », respectivement édités en Allemagne en 1614 et 1615. Mais la tradition rosicrucienne fait remonter ses origines aux écoles de Mystères de l'Ancienne Égypte. Dépositaire d'une connaissance ésotérique hors du commun, cet Ordre mystique, longtemps considéré comme une société secrète, s'est perpétué jusqu'à nos jours et demeure actif dans le monde entier, notamment sous sa nouvelle appellation : l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix (A.M.O.R.C).

Qui sont vraiment les Rose-Croix ? Comment leur héritage culturel et spirituel s'est-il transmis à travers les siècles ? Quel est le contenu de leur enseignement ? En quoi consiste leur philosophie ? Quel regard portent-ils sur le monde actuel ? Comment voient-ils l'avenir ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ce documentaire se propose de répondre.

. Mystères de l’ancienne Égypte

Les origines de la tradition rosicrucienne remonteraient aux Écoles de Mystères de l’ancienne Égypte, vers -1500 avant J.-C. Comme leur nom l'indique, ces Écoles ou « Maisons de Vie », regroupaient – sans distinction de sexe – des initiés fascinés par les mystères de l'existence qui souhaitaient en percer les secrets. Avides de savoir et de connaissance, ces personnes aspiraient à une meilleure compréhension des lois naturelles, universelles et spirituelles. En ce sens, le mot « mystère » est à détacher de la signification qu'on lui donne aujourd'hui. Il n'était pas synonyme d'« insolite » ou d'« étrange » mais désignait plutôt une gnose, une sagesse secrète, connue des seuls Initié(e)s.

En Égypte antique, l'une des premières Écoles de Mystères fut l'école osirienne. Ses enseignements portaient sur la vie, la mort et la résurrection du dieu Osiris. Ils étaient présentés sous la forme de pièces théâtrales ou, plus exactement de drames rituels. Seules les personnes ayant donné la preuve de leur désir sincère de connaissance pouvaient y assister. Au cours des siècles, les Écoles de Mystères ajoutèrent une dimension encore plus initiatique au savoir qu'elles transmettaient. Leurs travaux mystiques prirent alors un caractère plus fermé et se tinrent exclusivement dans les temples qui avaient été construits dans ce but. D'après les enseignements rosicruciens, les plus sacrés aux yeux des Initiés étaient les grandes pyramides de Gizeh. Ainsi, contrairement à ce qu'affirment la plupart des historiens, ces pyramides n'ont pas été construites pour servir de tombeau à quelque pharaon. Elles étaient à l'origine des lieux d'études et d'initiations mystiques.

. L’Ordre de la Rose-Croix

C'est au XVIIe siècle que l'Ordre sortit de son anonymat, à la suite de la publication de trois manifestes imprimés en Allemagne et en France. Il s'agit de la « Fama Fraternitatis », de la « Confessio Fraternitatis » et des « Noces chymiques » de Christian ROSENKREUTZ, datant respectivement de 1614, 1615 et 1616. Ces trois manifestes, mêlant des récits à la fois historiques et allégoriques, sont censés avoir été rédigés par un collège de Rosicruciens éminents : « le Cercle de Tübingen ». Quelques années plus tard, en 1623, une affiche émanant du « Collège principal de la Rose-Croix » fut placardée dans les rues de Paris. Révélant au grand jour l’existence de cet ordre hermétique, elle appelait aussi les « esprits savants et cultivés » à le rejoindre.

Cette affiche marqua le début d'un nouveau cycle d'activité pour l'Ordre, qui se fit connaître alors publiquement sous le nom d' « Ordre de la Rose-Croix ». Son apparition coïncide avec l’émergence du piétisme, une doctrine religieuse fondée sur la nécessité de développer une piété personnelle et un sentiment religieux individuel, préférables à la connaissance de la stricte orthodoxie doctrinale. Il s’agissait alors de retrouver un rapport personnel à Dieu, basé sur un cheminement intérieur et non sur le respect de règles rigides. La pensée rosicrucienne profita sans doute de ce nouveau courant de pensée, précurseur du siècle des Lumières, pour s’implanter dans le débat spirituel. C’est à cette époque que se constituèrent aussi les premiers cénacles se réclamant de l’héritage des Rose-Croix ou faisant référence à leur tradition.

. Du secret à la lumière

Moins religieuse que l’Opus Dei, et plus ésotérique que la Franc-maçonnerie, la Rose-Croix poursuit un but analogue à celui de la plupart des sociétés secrètes : la recherche de la perfection pour l’être humain. Dans une série de brefs témoignages, des rosicruciens racontent leurs premiers pas dans l’A.M.O.R.C et leur découverte de cette gnose où fusionnent philosophie, mysticisme et hermétisme. Nous apprenons aussi que plusieurs personnages historiques célèbres auraient été rosicruciens : Isaac NEWTON, Benjamin FRANKLIN, Léonard De VINCI, Francis BACON, et même Edith PIAF.

Mais si la filiation rosicrucienne n’est plus du domaine du secret absolu aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, la libre-pensée des Rose-Croix les a longtemps exposés à des persécutions politiques ou religieuses à des époques où s’écarter de la doctrine orthodoxe était considéré comme un crime. L’exemple du rosicrucien Giordano BRUNO, brûlé vif en 1600 pour avoir développé une théorie héliocentrique de l’Univers basée sur les travaux de Nicolas COPERNIC, montre à quel point ce secret était nécessaire en ces temps troublés.

Aujourd’hui, l’A.M.O.R.C a tourné le dos à ce passé clandestin. De nombreux rosicruciens affichent sans complexe leur filiation à l’Ordre, et les sièges de l’organisation ont pignon sur rue dans de nombreuses villes. Pour partager une partie de leurs enseignements, les Rose-Croix organisent aussi des conférences publiques par l’intermédiaire de l’Université Rose-Croix Internationale (U.R.C.I), ouverte aussi bien aux membres qu’aux non-membres.

En revanche, une certaine forme d’hermétisme entoure encore ce qui se passe à l’intérieur des loges, dont les activités sont exclusivement réservées aux membres de l’Ordre. Dans une partie extrêmement intéressante du reportage, l’une de ces loges ouvre ses portes aux caméras pour une visite guidée. Les murs de ce temple rosicrucien sont recouverts de symboles égyptiens, allusion aux Écoles de Mystères dans lesquelles la tradition Rose-Croix plonge ses racines. La symbolique du lieu représente la Terre, avec les quatre points cardinaux représentés par quatre portes massives formant un axe Est-Ouest et un axe Nord-Sud. A la croisée de ces deux axes se trouve un autel triangulaire qui, symboliquement, éclaire de sa sagesse les membres présents. Les orateurs prennent la parole depuis un lutrin situé près de la porte Est, qui évoque l’endroit où le soleil se lève pour rayonner sur le monde. Quant à la Rose-Croix, il ne s’agit nullement d’un symbole religieux : la croix représente le corps physique de tout être humain, et la rose symbolise la floraison de sa partie spirituelle, son âme.

. Une démarche spirituelle et personnelle

En ce qui concerne le processus d’adhésion, la Rose-Croix ne pratique aucune discrimination. Le sexe, la race, les allégeances politiques ou religieuses et la situation sociale n’y ont aucune importance. L’enseignement rosicrucien s’étale sur 12 degrés, chacun de ces degrés comprenant de 12 à 24 monographies. Celles-ci sont de petits fascicules de 5 à 10 pages proposant les enseignements de la philosophie rosicrucienne qui doivent être étudiés par les membres. De monographie en monographie, de degré en degré, chaque rosicrucien va ainsi se consacrer à l’apprentissage du savoir que les Rose-Croix se sont transmis au fil des siècles.

Voici un court résumé du contenu de chaque degré :

- Le premier degré consiste en un exposé des lois fondamentales qui régissent le macrocosme et le microcosme. Il présente une synthèse des enseignements concernant les origines de l'univers et de la structure atomique de la matière.

- Le deuxième degré est centré sur l’analyse de la conscience humaine. Ses phases objective, subjective et subconsciente font l'objet d'une étude approfondie, permettant ainsi d'avoir une compréhension claire de ce que les psychologues enseignent au sujet des facultés mentales.

- Le troisième degré est consacré aux lois de la vie. Ces lois, telles qu'elles se manifestent sur le plan terrestre, ont leur origine dans une seule et même énergie cosmique : la Force Vitale. Il est expliqué également que les règnes minéral, végétal, animal et humain forment une chaîne naturelle qui sert de support à l'évolution de l'Âme Universelle.

- Le quatrième degré repose sur l’étude d’un manuscrit très ancien de l'A.M.O.R.C. permettant de comprendre en quoi la matière, la conscience et la vie forment un tout cohérent et participent conjointement à l'Évolution cosmique.

- Le cinquième degré expose la vie et l'œuvre des plus grands philosophes de la Grèce antique, tels Thalès, Pythagore, Platon, etc.

- Le sixième degré est consacré à la thérapeutique rosicrucienne et donne de nombreuses règles à respecter pour se maintenir en bonne santé.

- Le septième degré se rapporte au corps psychique de l'homme et aux fonctions qui lui sont propres, parmi lesquelles la projection psychique (le voyage astral).

- Le huitième degré est axé sur la philosophie. Il traite essentiellement des origines de l'homme et de sa destinée. Il y est notamment question de sujets tels que Dieu, l'Âme Universelle, l'âme humaine et ses attributs, l'avant-vie, les mystères de la naissance et de la mort, le karma et la manière de le maîtriser, la réincarnation, etc.

- Le neuvième degré est consacré à l'étude du symbolisme traditionnel et des principes mystiques qui s'y rapportent. C'est également dans ce degré que les Rosicruciens sont initiés à des facultés qui font appel à l'âme elle-même et qui permettent à l'homme de tirer profit de sa nature divine.

- Les dixième, onzième et douzième degrés ne sont pas dévoilés aux non-membres, en vertu d’une règle des Rosicruciens.

Il est à noter que cet enseignement n’est pas doctrinal. Chacun des thèmes abordés par les différents degrés est proposé à l’élève pour que celui-ci puisse développer une réflexion originale et personnelle. Il s’agit ainsi de donner aux membres une sorte de « boite à outils » pour leur permettre de se forger une vision personnelle inspirée de la philosophie rosicrucienne plutôt que de leur inculquer celle-ci sous la forme de préceptes inaliénables et figés. Les membres ne sont pas non plus tenus de se présenter en loge pour participer aux rencontres ; dans les faits, un grand nombre de rosicruciens se sont initiés à la philosophie de l’Ordre en utilisant le système des « cours par correspondance ». A raison d’une monographie par semaine, reçue par la Poste ou par Internet, ils doivent y consacrer le temps qu’ils estiment nécessaire à leur apprentissage. Cette démarche tient avant tout de l’introspection personnelle ; l’individu doit assimiler les préceptes rosicruciens en s’interrogeant sur la façon dont il peut les intégrer à sa vie afin de se transformer de l’intérieur.

. Ésotérisme

Triangle, orient, loge : ces termes ne sont pas sans rappeler la symbolique de la Franc-maçonnerie, cette société secrète créée officiellement en 1717 et qui poursuit un but proche de celui des rosicruciens : l’accomplissement de l’Homme. Il est cependant difficile de dire lequel des deux ordres apparut en premier. Certains spécialistes estiment que le rosicrucianisme serait né d’un courant dissident de la Franc-maçonnerie, alors que d’autres pensent que les premières loges Franc-maçonnes, apparues au tout début du 18ème siècle, auraient été directement inspirées par la pensée rosicrucienne.

Si ce débat sur les origines n’a jamais pu être tranché définitivement, il est un fait que les Rose-Croix et les Francs-maçons ont des liens traditionnels et historiques assez forts, au point que certaines obédiences maçonniques spiritualistes comportent toujours le grade de « Chevalier Rose-Croix ». Comme les Francs-maçons, les Rosicruciens portent un tablier pendant les rituels. S’il fallait dissocier les deux organisations, ce serait donc, d’une part sur la place accordée aux loges, très présentes dans la Franc-maçonnerie, alors qu’elles sont accessoires chez les Rose-Croix, et d’autre part sur l’importance de la démarche spirituelle, au centre de l’alchimie spirituelle prônée par les Rose-Croix, alors que cet élément n’est pas du tout présent dans la Franc-maçonnerie.

Aussi bien pour se reconnaître entre eux que pour s’ancrer dans les traditions de leur Ordre, les Rosicruciens ont développé un certain nombre de signes, de symboles et de rituels qui leur sont propres. Héritée de l’époque où les Rose-Croix devaient vivre dans le secret par peur des représailles et des persécutions, cette tradition s’est en partie maintenue, non qu’il y ait d’importants secrets à protéger, mais parce qu’elle assure aussi l’identité et la cohésion de l’Ordre. Dans nos sociétés modernes où l’anomie fait de plus en plus loi, la part d’hermétisme et de secret contenue dans la pensée rosicrucienne deviendrait ainsi le moyen de se construire une identité mise à mal.

Parmi les enseignements réservés aux membres de la Rose-Croix, il y aurait l’apprentissage d’un alphabet particulier utilisant des symboles cryptés pour transmettre des textes secrets. Cet alphabet rosicrucien est cependant à replacer dans le contexte de la tradition : à l’époque où les Rose-Croix étaient obligés de se constituer en société secrète, les membres utilisaient ces symboles cryptés pour communiquer entre eux. Aujourd’hui, cet alphabet dont les lettres sont constituées de différentes variantes du triangle n’a plus cours au sein des loges rosicruciennes.

Le triangle est par ailleurs un symbole ésotérique très présent dans la tradition rosicrucienne. Il correspond à l’énoncé de la loi dite « loi du triangle » qui veut que lorsque deux conditions de nature opposée sont réunies (les côtés du triangle), elles en produisent toujours une troisième (sa base). Le triangle est aussi le symbole de l’aspect ternaire de tout ce qui existe : Père, Fils, Saint Esprit ; Vie, Mort, Au-Delà ; ou encore les trois éléments primordiaux que sont la Terre, l’Eau et le Feu (la symbolique de l’air est très contemporaine).

. Rituels d’initiation

Chez les Rose-Croix, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des sociétés dites « secrètes », il n’y a pas de rite d’initiation obligatoire. Les membres qui le souhaitent peuvent cependant se soumettre à un rituel initiatique. Cette démarche est censée marquer le commencement symbolique du voyage intérieur qu’ils s’apprêtent à entreprendre.
La fin de chaque degré d’apprentissage rosicrucien donne ainsi lieu à l’envoi d'une monographie spéciale consacrée à une initiation que le membre est invité à effectuer chez lui. En plus de cette initiation individuelle, il peut se rendre dans l'une des Loges de l'A.M.O.R.C. et participer à une cérémonie collective regroupant plusieurs candidats. Accomplie dans toute sa pureté traditionnelle, cette cérémonie s'inspire des rites qui étaient effectués dans les Écoles de Mystères de l'Antiquité. Bien que facultative, elle présente un grand intérêt sur le plan intérieur.

Cette initiation est aussi un moyen de passer des enseignements théoriques dispensés par les monographies à des expériences plus concrètes invitant l’initié à mettre en pratique ses connaissances. L’un des exercices proposés consiste par exemple à essayer de voir l’aura des gens présents autour de soi afin d’élargir les limites habituelles de la vision. Un autre, appelé « projection », repose sur une construction mentale d’un avenir où le sujet essaie de se projeter dans une direction qu’il souhaite donner à sa vie. Il peut ainsi dominer ses peurs en les anticipant et venir ainsi bien plus facilement à bout des obstacles. Le développement de l’intuition occupe également une part importante de ces exercices.

. Voyage astral

L’un des aspects les plus surprenants de l’Ordre de la Rose-Croix est la pratique du « voyage astral », une étape qui est proposée aux Rosicruciens du 7ème degré. Celui-ci se rapporte au corps psychique de l’homme et aux fonctions qui lui sont propres. Il comporte également une étude approfondie de l'aura humaine et des centres psychiques, dont la plupart correspondent à ce qui est désigné sous le nom de « chakras » dans les traditions orientales. Vient ensuite un examen des sons vocaux traditionnels – les « mantras » – et de l'influence physique, psychique et spirituelle qu'ils exercent sur l'homme.

Pour les Rose-Croix, tout être humain possède trois corps : un corps physique, un corps psychique, et un corps spirituel immortel que l’on pourrait appeler « âme ». Il serait possible, au moyen de certaines techniques, de projeter ce corps psychique afin d’étendre notre conscience à l’extérieur de nous-mêmes vers des lieux éloignés de l’endroit où nous nous trouvons physiquement. Cette faculté est naturellement extrêmement difficile à développer. La technique d’origine, utilisée par les premiers Rose-Croix, est proposée comme base de cet apprentissage, mais chaque pratiquant est invité à la modifier et à la perfectionner en fonction de ses propres intuitions et expériences. Dans tous les cas, la technique du voyage astral ne s’acquiert qu’au terme d’un lent et difficile apprentissage. De nombreux Rosicruciens interrogés dans le reportage avouent d’ailleurs sans la moindre gêne ne jamais être parvenus à la maîtriser.

. Réincarnation : le chemin des âmes

Le but ultime des Rosicruciens est d’atteindre l’état de Rose-Croix, c'est-à-dire la perfection absolue de l’âme. Mais cette quête ne se fait pas en une vie humaine, c’est pourquoi les Rosicruciens croient en la réincarnation. A leurs yeux, cette survivance de l’âme aiderait l’Homme à s’améliorer au fil de ses vies successives, afin qu’il puisse devenir un jour Rose-Croix.

Mais pour les Rosicruciens, on ne se réincarne pas immédiatement après la mort. L’âme quitterait en effet son enveloppe charnelle pour fusionner avec la Conscience Universelle et le règne supra-humain, formé de toutes les âmes en transition, c’est-à-dire pas encore réincarnées. Ainsi, dans le vocabulaire Rosicrucien on ne parle pas de mort ou de décès mais de « transit », c'est-à-dire de passage de l’âme vers une autre vie où le travail d’amélioration peut reprendre afin d’élever la conscience vers un niveau supérieur. Dans ce schéma où l’individu est en devenir permanent, la mort et la réincarnation sont donc les étapes indispensables de tout cheminement intérieur.

. Organisation et objectifs

L'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix s'étend actuellement au monde entier et constitue par conséquent une Fraternité internationale. En France, le siège de la Rose-Croix se trouve au Château d’Omonville, sur la commune du Tremblay (Eure).

L’Ordre comprend plusieurs juridictions, chacune couvrant, par delà les frontières, tous les pays de même langue. Il existe ainsi une juridiction allemande, anglaise, espagnole, française, grecque, italienne, japonaise, néerlandaise, nordique, etc.

Le siège de chaque juridiction, traditionnellement désigné sous le nom de « Grande Loge », est dirigé par un Grand Maître, lequel est élu pour un mandat renouvelable de cinq ans.

Dans son ensemble, l'A.M.O.R.C. est dirigé par un Conseil Suprême qui se compose des Grands Maîtres de toutes les juridictions. Ce Conseil est placé sous la présidence de l'Imperator, titre traditionnel et symbolique qui désigne le responsable le plus élevé de l'Ordre.

En tant que tel, il est le garant de la Tradition rosicrucienne et supervise les activités administratives et mystiques de toutes les Grandes Loges. Comme chaque Grand Maître, il est élu à cette fonction pour un mandat renouvelable de cinq ans.

Au-delà de cette organisation, l’A.M.O.R.C. n’est pas uniquement un mouvement spiritualiste, préoccupé par la seule dimension spirituelle de l’existence. Il est aussi profondément humaniste. Autrement dit, il dispense une philosophie qui vise au bonheur de tous les êtres humains, sans distinction. Dans cette perspective, il est attendu de ses membres qu’ils se comportent, non pas en tant qu’individus de telle ou telle nationalité, mais en tant que citoyens du monde. Vu sous cet angle, l’humanisme rosicrucien consiste à considérer l’humanité entière comme une seule et même famille d’âmes. Pour les Rosicruciens, Dieu, ou quel que soit le nom que l’on donne à ce principe créateur, existe en quantité infime au cœur de chaque individu ; c’est ce « noyau divin » qu’il faut développer par le biais de l’apprentissage initiatique, afin de faire émerger ce que l’homme a de meilleur en lui.

Finalement, l’utopie Rosicrucienne telle qu’elle s’affiche dans la Déclaration Rosicrucienne des Devoirs de l’Homme http://www.drc.fr/catalogue/noel2008/livres/declaration.pdf ne consiste-t-elle pas à revendiquer un avenir meilleur en plaçant l’Homme devant ses devoirs fondamentaux : respect de soi-même, respect d’autrui, respect de la Nature et de la vie sous toutes ses formes ?

« Si tous les individus s’acquittaient de ces devoirs fondamentaux, il resterait peu de droits à revendiquer, car chacun bénéficierait du respect qui lui est dû et pourrait vivre heureux dans la société. C’est pourquoi toute démocratie ne doit pas se limiter à promouvoir un «État de droits», auquel cas l’équilibre évoqué dans le Prologue ne peut être maintenu. Il est impératif également qu’elle prône un «État de devoirs», afin que tout citoyen exprime dans son comportement ce que l’homme a de meilleur en lui. Ce n’est qu’en s’appuyant sur ces deux piliers que la civilisation pourra assumer pleinement son statut d’humanité. » (Source : Déclaration Rosicrucienne des Devoirs de l’Homme).

EN RÉSUMÉ : De trop nombreuses personnes se font aujourd’hui encore des Rose-Croix l’image d’une société secrète aux rituels occultes et aux prolongements tentaculaires. Ses membres seraient des « initiés » infiltrés dans les coulisses des États et présidant à leurs destinées. Adeptes de complots et de machinations en tous genres, ils prépareraient secrètement la réalisation de leur « Grand Œuvre », manipulant les puissants comme des marionnettes, ourdissant des coups d’état et des assassinats, déclenchant des guerres pour avancer leurs pions sur l’échiquier planétaire.

Une fois expurgée de ces fantasmes d’un autre âge, la réalité qui apparaît est bien différente, et le grand mérite de cet excellent documentaire est de ne nous la restituer sans le moindre artifice. Convoqués comme témoins, des Rosicruciens parlent de leur quête de vérité intérieure, de leur mysticisme, de leur engagement spirituel et philosophique. Avec une honnêteté qui force le respect, ils évoquent aussi les limites de leur croyance, leurs doutes, leurs échecs. En fond, un commentaire très pédagogique reprend les grandes dates du Rosicrucianisme, évoque ses origines hermétiques, récapitule les fondements de sa philosophie, et tente de définir ses objectifs dans une double perspective individuelle et sociétale.

Il ressort de cette démarche un portrait extraordinairement clair et précis de cet Ordre qui a définitivement tourné le dos à ses secrets d’un autre âge pour embrasser son époque avec ce mélange de ferveur qui caractérise les mystiques et d’esprit critique propre aux philosophes. Lumineux et instructif. 


Le Signe Secret, L'Ordre de la Rose-Croix - 1 de 3 par Introcrate


Le Signe Secret, L'Ordre de la Rose-Croix - 2 de 3 par Introcrate


Le Signe Secret, L'Ordre de la Rose-Croix - 3 de 3 par Introcrate

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.