samedi 19 décembre 2009

L'étude des visages au cours du temps

La mise en relation de la forme du visage et du caractère est aussi vieille que l'humanité.

Ce qui est recherché dans un visage traduit les préoccupations de l'époque (le bonheur et le destin, la vertu, l'idéal esthétique, la supériorité d'une catégorie par rapport à une autre, les aptitudes fonctionnelles, le terrain pathologique médical ...)

Les méthodes d'analyse et de synthèse proviennent des croyances, de l'observation de la nature, de la théorie d'un seul auteur, de la création d'une nouvelle approche à partir d'une découverte récente, de l'analyse factorielle, de la morphométrie .

La grande difficulté méthodologique est, soit de faire une synthèse à partir d'éléments épars, soit de faire rentrer un type mixte dans une classification de types francs.

La morphopsychologie du Dr Louis Corman est une tentative de créer une méthode synthétique, une science déductive, qui se nourrit de l'observation et qui cherche à intégrer les apports pertinents des autres approches avec une validation permanente sur des cas pratiques. Formé à l'école Freudienne, il met en avant la psychologie dynamique qui veut que l'opposition, le contraste sont à la base de la dynamique comportementale.

500 av J.C.- Pythagore étudia le rapport entre la morphologie du visage et le comportement.

400 av J.C. - Hippocrate (460 av. J.-C., vers 370 av. J.-C.) médecin grec, divisa l’humain en « gras » et en « maigre » et élabore la théorie des quatre humeurs. Une combinaison des quatre éléments (Eau, Feu, Air, Terre) aux 4 qualités physiques (Froid, Chaud, Sec, Humide) influant sur les « humeurs » (sang, bile, pituite, atrabile)

339 av J.C. – Le terme Physiognomonie constitue le titre d’un ouvrage d’Aristote (384 – 322 av J.C.), terme formé de phusis « nature, manière d’être, caractère » et gnomon, gnomonos « qui discerne, qui interprète ». Disciple de Platon, précepteur d'Alexandre le Grand, peut sans doute être considéré comme le plus grand savant de l'Antiquité.

Antiquité : la typologie planétaire

Une forme de visage est établie pour chacune des planètes qui gouvernent les signes astrologiques (on parle aussi de typologie planétaire); certaines de ces planètes sont en relation avec des Dieux de la mythologie, d'où le nom de typologie mythologique; les anciens ne connaissaient que le septénaire, des auteurs modernes (Marie-Louise Sondaz, Corinne Blanc) on étendu ce principe aux planètes nouvelles.






















170 - Galien (131 – 201) médecin grec, élabora quatre complexions ou quatre tempéraments d’après la théorie des humeurs d’Hippocrate. Le colérique ou bilieux (bile rouge ou jaune), le sanguin (le sang), le flegmatique (la pituite), le mélancolique (la bile noire). Cette « classification », encore utilisée au XIXème siècle, est aujourd’hui obsolète

1586 - Au XVIe siècle, la physionomie et les expressions du visage intéressèrent les médecins. Giambattista Della Porta (1536-1615), auteur d’un De Humana Physiognonomia, initia la Physiognomonie, « science » qui consistait à trouver des ressemblances entre les visages humains et certains animaux et à en tirer des conclusions quant au caractère.

































Renaissance
Dürer les canons de proportion
Recherche artistique des proportions idéales et de l'harmonie des formes
















Jérôme Cardan : la Metoboscopie
Mise en relation des rides du front avec les planètes du zodiaque (astromancie)












Leonard de Vinci
Canon de proportion du portrait idéal : Isabelle d'Estre; l'expression des émotions : le sourire ambigu (la Joconde, Sant'anna....). Note : le sourire qui montre les dents n'apparaîtra qu'au 19ème siècle


















1668 Charles Le Brun : Conférence sur l'expression des passions
Le peintre Charles Le Brun fut un des premiers à construire et à illustrer la typologie des émotions.











1775 - La Physiognomonie, du pasteur suisse Johann-Caspar Lavater (1741-1801).
« La physionomie humaine est pour moi, dans l’acception la plus large du mot, l’extérieur, la surface de l’homme en repos ou en mouvement, soit qu’on l’observe lui-même, soit qu’on n’ait devant les yeux que son image.
La physiognomonie est la science, la connaissance du rapport qui lie l’extérieur à l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible.
Dans une acception étroite, on entend par physionomie l’air, les traits du visage, et par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur signification.» (Extrait de, La physiognomonie ou l’art de connaître les hommes, Johann-Caspar Lavater)













1800 - La Cranioscopie, de Franz Joseph Gall (1758-1828).
Cette méthode permettait de deviner la personnalité et le développement des facultés mentale et morale sur la base de la forme externe du crâne.
F.J. Gall fut le premier à affirmer que les fonctions du cortex devaient avoir des localisations précises. Ce qui donnerait lieu à des proéminences osseuses appelées « bosses » (dont celle, fameuse, des maths).
Mais sa théorie manquait de preuves scientifiques et quelques charlatans la détournèrent. On sait aujourd’hui qu'il n'existe pas de rapport entre le développement cortical et le relief crânien.
N’oublions pas cependant que la cranioscopie inspira Paul Broca (1824-1880). Plus tard, la cranioscopie fut renommée phrénologie (de phrenos, esprit et logos, étude) par ses disciples, notamment par son élève Johann-Caspar Spurzheim.



1790 Franz Joseph Gall : la phrénologie
La phrénologie recherche les "facultés de l'âme" par l'analyse des bosses du crâne censées refléter les variations du volume du cerveau. Ces facultés sont proche parentes des aptitudes modernes. S'il est démontré qu'il n'existe pas de "bosses des mathématiques" (aptitude très difficile à identifier), par contre il faut reconnaître que la phrénologie pratiquée par plusieurs centaines de milliers d'adeptes à laissée quelques observations pertinentes (par exemple la bosse de l'esthétisme au dessus de l'oeil).












1810 - La Phrénologie de Johann-Caspar Spurzheim (1776-1832).
La phrénologie se fonde entièrement sur les principes de la cranioscopie de Franz Joseph Gall, c'est-à-dire la palpation du crâne à la recherche de ces proéminences.

Mais la phrénologie attira, comme la cranioscopie, beaucoup de charlatans et de pseudo-scientifiques. De ce fait, la phrénologie a dérivé sur une dangereuse et condamnable forme de racisme. La physiognomonie puis la phrénologie fut la base de travail de Carl Huter (1861-1912).

Au XXe siècle, des psychiatres et psychologues se sont intéressés à classer des types de constitutions physiques qui prédisposent à certains troubles.

En Italie : Pende a vu une opposition entre les longitypes (hommes grands et minces) et les brévitypes (hommes petits et trapus).

En Amérique : Sheldon distingue les ectomorphes (longs) et les endomorphes (ronds)

En France : la morphophysiologie de Claude Sigaud (1914, La forme humaine) complétée par ses élèves Chaillou, Mac-Auliffe, Thooris, Lambert donne les fondements de la morphopsychologie.

Le docteur Paul Carton en 1926 avec son "Diagnostic et Conduite des tempéraments" modernise la théorie des quatre tempéraments d’Hippocrate qui inspire Corman.


1928 Dr Léon Vannier : La typologie
L'homéopathie utilise une typologie du corps et du visage pour déterminer le terrain et définir le médicament approprié pour toutes les maladies réversibles : type carbonique, phosphorique et fluorique. Elle prend aussi en compte le teint, le grain de peau, les dépôts graisseux etc ...


1924 Dr A.Thoris
Mise en relation du visage (et du corps) avec les 4 grands appareils : digestif, respiratoire, musculaire et cérébral








1924 Ernst Kretshmer (1888-1964) médecin allemand, distingue, à partir d’observations psychiatriques, le type morphologique pycnique (tendance maniaco-dépressive) et leptosome (tendance schizoïde).








1928 Dr Léon Vannier : La typologie
L'homéopathie utilise une typologie du corps et du visage pour déterminer le terrain et définir le médicament approprié pour toutes les maladies réversibles : type carbonique, phosphorique et fluorique. Elle prend aussi en compte le teint, le grain de peau, les dépôts graisseux etc ...


1929 Pierre Abraham : les hémifaces
Le visage n'est pas symétrique. En étudiant séparément l'hémiface droite et l'hémiface gauche on peut être informé de l'état du moi actif et du moi passif. C'est Pierre Abraham, le premier, qui a tenté d'interpréter la signification psychologiques des dissymétries.
Le Bouddhisme Thaïlandais avait déjà représenté ces dissymétries en attribuant au côté gauche les éléments féminins, et au côté droit les éléments masculins.
La morphopsychologie à récemment tenté de mettre en rapport les hémifaces avec le cerveau gauche et le cerveau droit.













1937 Le docteur Louis Corman (1901-1995) psychiatre nantais, créa la morphopsychologie.

La morphopsychologie, reprenant les notions de dilatation et de rétraction élaborées en 1914 par le docteur Claude Sigaud (gastro-entérologue lyonnais) et la morphologie planétaire présentée par Gervais Rousseau, a commencé, concernant la signification des visages, à combler empiriquement le fossé entre l’évidence intuitive et la connaissance objective.





















1945 La Caractérologie de G. Heymans (1857-1930), D. Wiersma (1858-1940) et R. le Senne (1882-1954).
Selon leur traité,le caractère présente trois propriétés plus ou moins prononcées : l’Emotivité et son opposé non-Émotivité, l’Activité et son opposé non-Activité, et le Retentissement soit Primaire, soit Secondaire. Chaque combinaison crée une typologie. La principale critique qui est opposée, outre sa méthode statistique, est d'identifier le caractère à la personnalité ou au moi.


1948 Dr M. Martiny : la biotypologie
La biotypologie décrit 8 types de base en fonction des forces qui semblent s'exercer sur la forme de référence.
- hypomésotrope / hypermésotrope,
- promésotrope, métamésotrope
- prohypertrope, métahypotrope
- prohypotrope, métahypertrope


















1949 - La Prosopologie, de Roger Ermiane, médecin français, étudie le jeu des muscles peauciers. Il écrit Jeux Musculaires et Expressions du Visage en 1949. Visage et Caractère: La Psychologie des Visages en 1963. Album des expressions du visage en 1978.









1954 – William H. Sheldon (1898-1977) médecin psychologue américain, d’après ses publications The Varieties of Human Physique et The Varieties of Temperament, classe le genre humain selon les trois feuillets embryonnaires (endoderme, mésoderme, ectoderme) en trois types, l’endomorphe (viscéro-tonique), le mésomorphe (somato-tonique) et l’ectomorphe (cérébro-tonique).

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