L’auteur
Gérard-Dominique
CARTON intervient tant en France qu’à l’international, dans les entreprises
industrielles, commerciales et financières. Il a commencé sa carrière au CIC
Paris dans les ressources humaines, avant d’être recruté par American Express,
où il a occupé les fonctions de DRH France puis de DRH International et DRH Etats-Unis
avant d’être nommé vice-président exécutif au Canada. En 1989, il fonde un
groupe conseil centré sur l’ingénierie du changement et ses implications
notamment en stratégie, management et ressources humaines. Il a une formation
universitaire en psychologie clinique, en sociologie et en économie politique.
Ses
Postulats
Le changement
étant, avant toute chose, le fruit d’une représentation mentale de la réalité,
la volonté de se rapprocher de la réalité des autres est une des conditions
sine qua non de réussite du changement. Cette volonté dépend de notre propre
système de motivation. Le management du changement repose à la fois sur une
vision stratégique et une méthode opérationnelle, toutes deux fondées sur la
psychologie. La sous-estimation du facteur humain est la cause principale de
l’échec en matière de changement.
Sa
démarche
La première partie
de l’ouvrage détermine les contours du changement qu’il soit individuel,
collectif, personnel ou professionnel. Dans un deuxième temps il va expliquer les
mécanismes psychologiques mis en œuvre dès lors que le changement proposé ou
imposé ne correspond pas aux aspirations de notre interlocuteur. Pour finir
l’auteur apporte à la fois une méthode et des outils permettant de gérer et
mesurer l’impact des changements au plan humain pour en faire un élément de
progrès. Pour ce faire et particulièrement dans la partie plus théorique,
l’auteur nous apporte soit des exemples rencontrés dans l’exercice de ses
diverses fonctions, soit des exemples standards de la vie privée. Dans la
partie méthodologie, il appuie sa démarche en apportant des outils concrets
tels que des questionnaires et des schémas. Pour finir, il reprend en une liste
exhaustive, qu’il appelle «équation de la réussite dans la conduite du
changement», des paramètres énoncés tout au long de l’ouvrage à destination des
personnes qui doivent changer et des hommes qui pilotent le changement.
Résumé
de l’ouvrage
Le changement,
qu’il soit d’ordre individuel, collectif, personnel ou professionnel fait partie
intrinsèque de la vie de l’humanité et de son évolution. Notre méconnaissance
du facteur humain, voir de son oubli, conduit inévitablement le changement à un
constat d’échec. Gérard Dominique Carton établi cinq catégories de cause à cet
échec et propose une méthodologie d’accompagnement du changement quel que
soit sa nature ou son objet. D’un point de vue social, c’est une méthode qui
permet à la fois l’intégration par le sujet du changement et la génération
d’une culture propice à celui-ci dans le respect de l’individu.
Comprendre le changement
Changer représente une action
modificatrice du système ou du comportement dont la vision du résultat relève
du champ de la perception individuelle (perception définie par S.Bruner comme
un processus en trois étapes : émission d’une hypothèse, réception
d’information venant du milieu ambiant et vérification de l’information au
regard de notre hypothèse). Cette perception s ‘élabore et s’auto-modifie
en fonction de plusieurs aspects :
-
notre cadre de référence (nos valeurs,
notre vision du monde, la notion du bien, du mal, notre éducation) et de nos
aspirations,
-
la notion du temps et de son évaluation
à la réalisation d’une action est différente en fonction des individus et de
leur position dans le processus de changement (pilotes et pilotés),
-
l’origine du changement (exogène au
groupe ou à l’individu, endogène ou les deux)
Le processus du
changement, au-delà du but recherché, doit s’élaborer à travers des filtres et
des paramètres relationnels qui restent toutefois des critères de valeurs
individuels augmentant la difficulté de son acceptation. En effets les buts ne
doivent pas répondre à une recherche axée uniquement sur les aspirations
personnelles de son instigateur (comme par exemple changer pour changer,
changer pour assouvir un pouvoir, changer pou vérifier des hypothèses). Il est
nécessaire pour le faire accepter de s’interroger sur sa nécessité, son utilité
et l’intérêt que peuvent porter les personnes qui vont subir ce changement.
Au-delà même de ces éléments, le processus de changement s’élabore dans un
climat de confiance environnemental et relationnel.
Tout processus de
changement implique des modifications irréversibles. Changer implique toujours
la perte de quelque chose. Cette perte est d’autant plus facile à accepter que
le changement ayant provoqué cette perte se rapproche de nos aspirations.
Toutefois, même si le résultat induit par le processus de changement est
conforme à l’effet recherché, il n’en reste pas moins que la perte de ce que
nous avions avant peut provoquer des réactions contraires comme le
«spleen ».
Gérard-Dominique
Carton explique le processus d’intégration à travers un changement imposé loin
de nos aspirations. La durée de chaque étape du processus d’intégration dépend
de notre attachement à ce qui veut être changé, appelé valence (terme
psychologique expérimental qui désigne la valeur que nous attribuons à un objet
ou à une situation et qui motive notre attirance ou notre répulsion) et de
notre capacité de visualiser les résultats de ce changement.
Toutefois, à la
pénibilité du changement d’une catégorie d’individus, il ne faut pas sous-estimer
la pénibilité du non-changement pour les autres. Ne pas changer peut induire
les mêmes réactions plus ou moins fortes en fonction de la valeur que nous
attribuons à ce que nous souhaitons voir évoluer ou changer.
L’observation
rétrospective monte que le changement lui aussi évolue par l’évolution des
systèmes d’information qui raccourcissent le temps des cycles de changement,
par les pressions économiques et sociales qui sont de plus en plus fortes et
par la mondialisation qui tend vers une homogénéisation des comportements de
consommation.
Cependant il est
important de noter que le changement est activé uniquement si l’état permanent
est ressenti comme une insatisfaction. Toutefois ce changement rompt
l’équilibre instauré par des repères et des règles du jeu. Il est donc toujours
déstabilisant car il remet en cause nos points de repère.
Nous parlons de
processus de changement car il s’inscrit toujours dans un ensemble d’actions et
de conséquences dont les causes et les effets interagissent. Il faut donc
envisager le changement dans un ensemble dynamique sans s’attacher au résultat
initialement voulu et au comment car la une résistance active au changement est
incontournable s’il doit se traduire dans les faits. D plus le résultat est
toujours différent de l’idée que l’on s’en faisait à sa conception. Le
changement obéit à des lois dynamiques tel le temps qui diminue l’intensité du
changement ou le rythme qui augmente avec le temps (plus on change, plus on
crée un besoin nouveau de changement).
Le changement à
toutefois un prix qui peut être analysé par la différence entre son prix
économique (mobilisation des moyens techniques, financiers et de matières
premières) et social (existence, emplois, espérances, remises en causes) et le
résultat économique (création de richesse, augmentation de la croissance,
amélioration de la compétitivité) et social (régulation de l’équilibre social).
La valeur positive du changement est donc source de progrès si elle correspond
à un résultat économique et social supérieur à leurs prix respectifs.
Représentation de
la matrice de la valeur des changements par Carton :
Les
cinq phases du changement (approche psychologique)
Gérard-Dominique
Carton analyse le processus de changement à travers des cas de personne dont
les changements individuels sont difficiles car trop éloignés de leurs
aspirations. Ce processus développé en cinq phases (détaillées plus loin) est
une mécanique inéluctable et pas forcément perçue par les individus eux-mêmes.
L’intégration du changement qui représente la cinquième phase ne pourra se
faire qui si les autres ont été déroulées. Le temps de chaque phase est
différent en fonction des individus.
-
Le refus de comprendre : l’auteur
la qualifie de réflexe. Cette phase est inéluctable car elle permet d’adapter
la réalité de l’individu au résultat attendu. Elle est aussi primordiale car
elle va conditionner la durée et la pénibilité du processus. Enfin elle est
douloureuse car elle génère des incompréhensions de part et d’autre entre les
pilotes et ceux qui doivent le vivre.
-
La résistance : l’auteur la
qualifie d’innée, d’utile, nécessaire et pertinente. Elle est pertinente d’un
point de vue psychologique car elle permet de verbaliser et donc de minimiser
les frustrations et marque la personnalité de l’individu. Elle est pertinente
d’un point de vue opérationnel car le changement proposé n’est pas forcément le
meilleur et peut être amélioré. Elle est pertinente du point de vue de
l’éthique car certains changements peuvent s’avérer injustes et/ou malhonnêtes.
Enfin elle est pertinente d’un point de vue humain car elle permet de réguler
les abus de pouvoir et de domination statutaire et par conséquent d’éviter un
autocratisme absolu. Elle se manifeste sous quatre formes non linéaires :
-
L’inertie : absence de réaction
évidente de l’individu à l’annonce qui permet du gagner du temps et trouver des
raisons pour ne pas accepter ce changement. Cette attitude est souvent révélée
par notre gestuelle.
-
L’argumentation : verbalisation de
nos doutes et de nos réserves. Nous entrons dans une logique de négociation
afin de faire reconnaître les inconvénients liés au changement et tenter de
faire modifier le résultat en fonction de notre réalité. L’argumentation est un
jeu dialectique qui peut prendre des proportions considérables si le pilote
entre dans ce jeu. Les stratagèmes alors utilisés sont soit l’homonymie qui
vise à utiliser systématiquement un mot dans un sens différent de celui donné
par le pilote, soit l’attaque de la personne qui vise à faire perdre le calme à
notre interlocuteur, soit par la généralisation qui vise à démontrer qu’une
hypothèse n’est pas toujours vraie ou la spécification qui vise à montrer
l’exception de l’hypothèse.
-
La révolte : réaction forte qui
s’installe quand l’argumentation ne nous a pas permis d’ajuster notre réalité
au changement proposé et que le pilote n’a pas su nous rendre ce changement
acceptable par rapport à notre réalité. Il existe deux formes de révolte, la
première, la menace tactique, qui relève du bluff et qui induit une relation de
pouvoir et une escalade des rapports de force, la seconde, la menace
stratégique qui tente de faire échouer le changement par la démonstration
rationnelle des conséquences socio-économiques.
-
Le sabotage : réaction qui reflète
une soumission apparente au premier abord et une révolte intense à faire
échouer le processus.
-
La décompensation : L’auteur la
qualifie de phase clé dans le processus de changement. Elle représente
l’abandon de toute forme de résistance et le commencement du travail de deuil.
La décompensation est plus ou moins forte en fonction de l’affectivité qui nous
liait à ce qui va changer (sentiment de perte intense) et en fonction de
l’intensité de la résistance que nous avons déployée pour mettre en échec ce
changement. La fin de cette phase correspond à l’acceptation du changement
comme un devoir de faire avec. Elle permet la progression de notre champ de
réalité. La décompensation s’effectue généralement en dehors de l’entreprise.
-
La résignation : L’auteur la
qualifie de démission devant les pressions personnelles ou environnementales.
C’est la phase la plus longue du processus. Elle marque la fin du travail de
deuil. Nous cherchons alors des arguments rationnels, par rapport à notre
réalité, pour nous faire accepter les changements et les contours nouveaux
d’une nouvelle réalité.
-
L’intégration : l’auteur la
qualifie d’acceptation totale du changement. Elle se passe en deux temps,
l’intégration conceptuelle et l’intégration comportementale. Lors de
l’intégration conceptuelle, nous acceptons les raisons du changement et les
résultats nouveaux qu’il va impliquer. Nos habitudes restent cependant encore
présentes. Lors de l‘intégration comportementale, nous adaptons notre
comportement à ce changement. Nous changeons nos habitudes, nos attitudes et
notre langage. Cet ajustement se fait selon quatre schémas :
-
Le schéma de compensation :
l’environnement nous interdit nos anciens comportements (exemple la prison)
-
Le schéma de sublimation : rendre
acceptable un comportement sous la pression de l’environnement (exemple un
chasseur qui devient garde-chasse)
-
Le schéma de résolution : nous
changeons notre comportement car il nous devient insupportable
-
Le schéma de progression :
progression longue dont les résultats ne se perçoivent pas tout de suite
(exemple l’apprentissage)
Piloter
le changement
Comprendre les
mécanismes du changement au niveau individuel, par conséquent à travers ces
cinq phases, ouvre des perspectives nouvelles et permet d’influencer le
processus afin d’en diminuer sa pénibilité et sa durée. Mais cela implique
aussi de connaître et de respecter certains principes de conduite de
changement :
-
Tout changement n’est pas
nécessairement intégrable car il se base avant tout sur des valeurs, des
croyances et un système affectif.
-
L’intensité vécue d’un changement est
fonction de l’attachement à ce qui change pour celui ou ceux pour qui cela
change.
-
La résistance au changement est un
facteur de progrès et une opportunité d’améliorer le changement.
-
Tout changement s’accompagne d’un
sentiment de perte et de gain.
-
L’intégration d’un changement est
indissociable d’une évolution de l’échelle des valeurs.
-
Les corps sociaux et les individus
s’opposent toujours aux changements qui leurs sont imposés.
-
Les changements réussis ne sont qu’une
étape. C’est un processus continue.
Piloter un
changement passe des étapes successives comme son annonce, son anticipation, la
compréhension des différentes phases et leur gestion.
L’annonce
représente un travail important et délicat car elle sera comprise à travers
notre filtre individuel de perception qui conditionne le déroulement du
processus. Toute annonce de changement à valence négative et à distance
aspirationnelle longue déclenche le processus des cinq phases. L’annonce doit
par conséquent être exhaustive (car elle renforce la confiance et le respect
par rapport à notre interlocuteur), factuelle (car elle limite la portée
affective et limite l’interprétation), précise (car elle limite l’insécurité et
l’interprétation et rend obligatoire sa préparation) afin de monter aussi bien
les valeurs du changement que son prix. Une annonce partielle peut s’avérer
catastrophique même pour un interlocuteur pour qui cette annonce est proche de
ses aspirations. La qualité de l’annonce a pour objectif soit l’intégration du
changement directement, soit indirectement par le processus des cinq phases.
Anticiper c’est
prévoir, réfléchir à l’avenir afin de décider d’actions dans le présent en
tenant compte de l’évolution des sources externe du changement. Pour cela deux
méthodes sont possibles :
-
La recherche active sur hypothèses qui
repose sur le principe de management participatif. C’est faire réfléchir un
groupe de personnes sur les hypothèses du changement. Les protagonistes du
changement vivent à ce moment les mêmes phases mais de façon moins pénible.
Attention il doit s’agir d’hypothèses et non de décisions si nous voulons
instaurer un climat de confiance. Cette méthode permet de réduire la pénibilité
du processus de changement, d’éliminer les hypothèses non viables et d’élargir
les perspectives. En contre partie, il y a une perte de temps en amont (mais un
gain en aval), une perte de pouvoir et de contrôle de l’initiateur du
changement.
-
La métalogique (logique de discussion)
qui a pour objectif d’atteindre le consensus, l’adhésion du groupe. Les
arguments avancés lors de la discussion peuvent être de trois catégories
auxquelles nous devons prendre garde et refuser d’y entrer : les arguments
logiques qui reflète une échelle de valeur où peut apparaître une forte
résistance à celui qui tente d’altérer l’ordre de ces valeurs, les arguments
dialectiques dont l’objectif est d’être reconnu comme ayant raison et les
arguments exorcistes pour résister à l’idée ou au projet.
La gestion
individuelle du changement passe par la reconnaissance de la progression de
notre interlocuteur d’une phase à l’autre en vue d’un objectif commun qui est
l’intégration. C’est le dialogue qui permet le mieux d’ajuster les réalités et
d’influencer les perceptions.
-
Lors du refus de comprendre, l’annonce
a bousculé la réalité de notre interlocuteur, il faut par conséquent lui
laisser du temps pour ajuster celle-ci. Il ne faut pas reformuler l’annonce car
c’est un facteur aggravant d’incompréhension et que notre interlocuteur tente
de la faire changer pour la rendre conforme à ses aspirations.
-
La résistance est une phase nécessaire
de souffrance. Il faut amener notre interlocuteur à s’engager dans
l’argumentation en se gardant nous même de l’utiliser, le pousser au bout de
ses arguments en restant factuel et à l’écoute. En cas de révolte, ne pas
inciter notre interlocuteur à mettre à exécution sa menace. En ca de sabotage
ne pas l’ignorer et monter qu’il n’est pas passé inaperçu.
-
La décompensation doit se traiter avec
compréhension et sympathie en se gardant d’exprimer des jugements de valeur. A
ce stage le pilote doit argumenter de façon positive. Son discours doit être
positif et non réaliste. L’auteur indique «Il exprimera parfois le regret que
nous ne lui ayons pas communiqué ces éléments plutôt, n’en croyez rien, il ne
les aurait pas entendus lors de la phase de résistance ».
-
La résignation montre que le changement
est accepté sans enthousiasme. Il ne faut donc surtout pas faire de
triomphalisme. Le pilote doit aider son interlocuteur à terminer le deuil de sa
vision passé de l’avenir. Le dialogue doit porter sur les gains du changement.
-
L’intégration représente un état
définitif. La reconnaissance des efforts et de la participation à
l’amélioration du changement de notre interlocuteur est utile et bienvenue. Il
appartient au pilote d’accompagner l’intégration du langage et du comportement.
Dans le cadre d’un
changement collectif, les réactions du groupe sont plus marquées. Le potentiel
de résistance est proportionnel à la taille du groupe. Les aspirations d’un
groupe sont plus grandes que la somme des aspirations des individus qui le
compose. L’annonce du changement sera filtrée sur les mêmes paramètres que la
gestion individuelle. La gestion collective du changement doit s’appuyer sur
les principes de fonctionnement de groupe pour être efficace. Il existe deux
niveaux de changement collectifs :
-
Le changement par régulation qui sert à
perpétrer un système et ses résultats. Il respecte en grande partie les
cultures, croyances et échelles de valeurs collectives. Les remous qu’il
provoque sont de type individuel et parfois catégoriel. Le groupe réagit par
acceptation, refus ou schisme (désaccord total, peu concevable au niveau de
l’entreprise). En entreprise de nombreux changements mis en place sont des sous
systèmes visant à obtenir l’amélioration des résultats des systèmes.
-
Le changement par régénération a pour
objet de remplacer un système obsolète en raison de ses résultats
insatisfaisants (exemple le réengénéring). Il dérange car il est créatif dans
l’approche et supprime les points de repère habituels. Les résultats du nouveau
système ne peuvent être connus qu’après sa mise ne place. Avant ce sont des
hypothèses liées à la réalité économique, sociale, humaine ou politique.
Le changement
étant un processus dynamique, les micros changements des sous systèmes se
répercutent sur le système tout entier. L’onde provoquée (la force et la
vitesse d’un changement génèrent une onde dont la propagation à partir du point
d’impact est matérialisée par des régulations en série à l’intérieur et à
l’extérieur même du système concerné) va proposer des ajustements en série et
des effets durables. Aujourd’hui les changements que nous vivons sont des
extensions ou des conséquences de décisions prisent en amont.
Dans cette
démarche collective, la compréhension passe par la clarté de l’annonce. Si un
membre du groupe comprend, il prendra le relais du pilote auprès de ses pairs.
L’inertie est la forme privilégiée de résistance d’un groupe. Il faut faire
émerger un leader (qui est pour le changement) avec qui nous pourrons dialoguer
sur le contenu et les buts du changement. Le leader peut argumenter pour le
changement avec les membres du groupe contrairement au pilote. La
décompensation est souvent de courte durée et marquée par une perte de tonus.
Elle s’atténue sou la pression d’une conformité qui empêche de trop prendre à
cœur les événements professionnels. Le pilote doit faire preuve de
compréhension, d’empathie et de confiance en l’avenir. Lors de la phase de
résignation, le pilote doit recadrer vers l’avenir et entraîner le groupe à se
mettre en mouvement. Les membres du groupe n’avancent pas au même rythme dans
le processus des phases. Le pilote doit concentrer sa communication de façon à
ce que les plus avancés soient rejoins par les autres. Lorsque le groupe a su
trouver un gain supérieur au prix à payer, le changement est intégrer. Il reste
à ajuster le langage et les comportements.
Concevoir un
processus de changement c’est accepter qu’il soit infini et que tout changement
mis en place à une vie propre dont une partie échappe à l’auteur ou au
concepteur. L’aspect systémique fait que ces effets rétroagissent sur les causes.
Enfin concevoir un
processus de changement c’est :
-
Analyser l’existant
-
Identifier les besoins de formation du
management intermédiaire en terme de conduite du changement
-
Déterminer le niveau d’accompagnement
pour chaque étape
-
Déterminer des objectifs mesurables
-
Favoriser l’approche participative
-
Mesurer les résultats intermédiaires.
Les
outils de communication
L’auteur s’appuie
sur la méthode de la PNL (Programmation Neuro Linguistique) en indiquant au
préalable des outils développés plus loin, les principes et postulats
suivants :
-
Nous ne pouvons pas ne pas communiquer
-
L’important dans la communication est
la réponse que l’on obtient
-
L’information comportementale est
primordiale
-
Il est utile d’établir une distinction
entre ses propres comportements et ceux d’autrui
-
Ce que l’on appelle échec doit être
compris en terme de feedback
-
La meilleure façon de faire évoluer le
comportement de notre interlocuteur est de faire évoluer le nôtre
-
Nous augmentons considérablement
l’efficacité de notre communication si nous la centrons sur l’autre plutôt que
sur nous-mêmes
-
La communication comporte deux aspects,
le contenu et la relation, la transmission du premier est subordonnée à la
qualité de la seconde
La sémantique
positive : Culturellement nous avons tendance à utiliser la sémantique
négative plutôt que la positive (exemple : ne pas tuer). Elle s’exprime
sous forme la plus courante par l’interdit. Notre bon sens nous fait comprendre
que ne pas tuer revient à respecter la vie mais dans une situation de stress,
il est courant que l’instinct prenne le pas sur le bon sens. Souvent
l’utilisation de la sémantique négative entraîne le contraire de ce qui est dit
(exemple : la personne qui vous demande de ne pas pensez à votre mère ou
de ne pas vous inquiétez engendre souvent l’effet inverse).
Le
recadrage : l’acte de recadrage permet de faire apparaître la réalité sous
un autre jour à partir de perspectives différentes. Il permet de sortir des
alternatives et trouver des angles d’analyse différents.
La spécification :
Il faut comprendre ce qui génère les résistances chez l’autre. Nous savons que
chaque personne réagit en fonction de son cadre de référence (expériences,
croyances) et que l’analyse du changement annoncé est liée à ce cadre. Il est
donc important que nous montrions à notre interlocuteur notre volonté de la
comprendre (empathie) sans jugement. La meilleure méthode étant le
questionnement, c’est à dire substituer les arguments par le questionnement.
Elle prend plus de temps mais est bien plus efficace dans l’objectif de
d’intégration plutôt que de soumission. Comprendre quelqu’un ne veut pas dire
lui donner raison, c’est lui reconnaître en parité totale, le droit à un avis
différent du notre.
Le renforcement
positif : Comme pour la sémantique négative, notre éducation nous à
«conditionner » à formuler essentiellement un renforcement négatif par une
sémantique négative d’où la peur de l’échec. Pourtant le renforcement positif
permet de développer notre confiance en nous, notre satisfaction personnelle et
notre créativité. La progression de notre interlocuteur dans le processus de
changement mérite d’être reconnue et formulée. Il doit évidemment être sincère
et ne pas relevé d’une technique ou stratégie pour garder la confiance de notre
interlocuteur.
Les réflexes de la
communication : Chaque personne à son mode de traitement de l’information
que nous appelons Méta-modèle. Il est important de comprendre ou reconnaître
notre méta-modèle et celui de notre interlocuteur afin de favoriser la
communication. L’auteur nous donne quelques exemples :
-
Aller vers/Eviter de
-
Accord/désaccord
-
La relation au temps :
Associée/dissociée
-
Globale/spécifique
-
Similitude/différence
-
Curiosité/préjugés
-
Soi/autres
La communication
paradoxale : C’est aller dans le sens de notre interlocuteur plutôt que de
le contredire. L’effet de la communication paradoxale est de bloquer le système
de pensée de l’interlocuteur et de créer un effort de concentration de nature à
interrompre la logique développée. C’est
un procédé technique et pas naturel appelé par Watzlawick «la prescription du
symptôme». Un tel procédé est souvent associé à de la manipulation qui n’en est
pas, d’après l’auteur, si nous ne cherchons pas un avantage au détriment de
l’autre.
La zone
réflexive : Nous opérons des choix de traitement de l’information soit en
zone réflexive soit en zone d’égo. La zone réflexive étant le siège de
l’intelligence et de la dignité et la zone d’égo celui de la vanité et de la
sottise. Par conséquent, il est préférable de favoriser la réflexion plutôt que
l’instinct avant de parler. La réflexion nous amène à ne pas argumenter et à
utiliser la spécification, à trouver les recadrages et à identifier les
méta-modèles de notre interlocuteur.
La
cartographie : dans le cadre d’un changement collectif, elle permet de
mesurer l’intégration du changement au sein d’une population à partir d’une
méthode de questionnement. Le principe est de croiser le degré d’acceptation
des individus d’un groupe avec le pourcentage de la population qu’ils
représentent au sein du groupe. Voici un exemple de cartographie :
De manière
générale, celui qui annonce le changement lui confère une connotation
particulière (la connotation sera différente entre un Directeur général et un
cadre intermédiaire. Le second sera plus pragmatique). Il est donc important de
préparer l’annonce et de la diffusée par cercles concentriques relationnels.
Cadrer l’annonce c’est éviter une coloration non voulue et prendre en compte
l’intérêt de chaque groupe. La tradition orale ne permet de véhiculer que ce
qui a été compris.
Durant le
processus, la communication sur les résultats obtenus permet de recadrer les
perceptions individuelles et d’établir des conclusions sur les actions
entreprises et celles à entreprendre.
Le
changement comportemental
Parler de
changement de comportement suppose que le sujet se trouve dans la phase
d’intégration.
Tout au long de
notre vie, nous construisons des registres comportementaux. C’est à dire que
nous apprenons à adapter des comportements en réponse aux sollicitations de
l’environnement. Nous apprenons les comportements en observant les réactions
autour de nous et en intégrant les codes culturels qui y sont associés.
L’absence de modèles différents conditionnel la rigidité comportementale. Pour
autant, un registre réduit ne traduit pas forcément un manque d’ouverture
d’esprit. Cependant, élargir son registre est plus facile quand les modèles
restent compatibles avec nos valeurs et notre éthique.
Intégrer un
changement revient par conséquent à accepter d’élargir son registre
comportemental en réponse à l’environnement. Phénomène rendu possible si nous
attribuons une valeur positive au changement et qu’il est de nature à produire
l’effet escompté.
Ces registres nous
permettent de nous ajuster aux situations. Ces ajustements sont des régulations
qui maintiennent la relation existante et son résultat. Ces ajustements par
régulation s’accompagnent le lus souvent d’une compensation ayant pour rôle de
transformer le négatif en positif. Elles conduisent soit à un ajustement, soit
à une séparation. Plus notre registre est grand, plus il nous offre de
possibilité de régulations positives ou négatives et moins nous sommes
confrontés à la rupture.
A l’inverse de la
régulation, la rupture vise à instaurer un nouveau système avec une ligne
d’équilibre différente de la première, ce qui entraîne un résultat
comportemental et relationnel fondamentalement différent du premier. Dans
l’entreprise la démission, le licenciement sont des ruptures traditionnelles
alors que la mobilité, la promotion ou encore la sanction s’analysent comme des
régulations.
Dans le cadre d’un
processus de changement, l’ajustement que nous faisons dans le cadre des phases
est du domaine de la régulation spontanée. C’est pourquoi il est important que
le pilote de son coté, applique la régulation positive (écoute, empathie,
spécification, renforcement positif, sémantique positive, recadrage).
En plus de ce
système de régulation interpersonnelle, vient se superposer un système
méta-régulateur à plusieurs niveaux, ce qui permet de passer au niveau
supérieur quand la régulation est inopérante. Dans notre société, la rupture
est souvent associée à un échec relationnel, ce qui explique l’existence de
beaucoup de niveaux de méta-régulation (par exemple en droit social : le
contrat de travail, les accords et règlements, les conventions collectives, la
juridiction prud’homale, la juridiction d’instance, la cour de cassation). Sur
le plan collectif, l’usage de la méta-régulation offre des ouvertures stratégiques
de management du changement. A chaque fois que nous sommes en position
d’arbitrage, nous sommes en position de méta-régulateur si nous utilisons un
système externe à celui des protagonistes.
L’auteur appelle
« Swing », la représentation du processus de changement
ci-dessous :
Figure 5.1 Le
processus de changement
Pour l’auteur, le
graphe montre que nous intégrons les changements au nom de la satisfaction, ce
qui peut paraître paradoxale de prime abord, puisque le changement est synonyme
de souffrance. Le point d’équilibre est une mesure subjective de satisfaction
relationnelle. Nous estimons avoir une relation équilibrée si elle nous
satisfait et s’il nous semble qu‘elle satisfasse en retour notre interlocuteur.
Lorsqu’une rupture
ou une régulation ne correspond pas aux aspirations de notre interlocuteur, le
« swing » du changement débute.
Actualité
de la question
Aujourd’hui parler
de changement en tant que tel paraît difficile. Il semble plus approprié de
parler d’une période actuelle comme étape dans le processus de changement
permanent, considérant le processus de changement comme dynamique et ouvert.
J’ai relevé
quelques exemples, loin d’être exhaustifs, pour tenter d’illustrer notre
période.
Les affaires comme
Enron ont comme effet direct la loi Sarbanes Oxley adoptée le 30 juillet 2002
qui aura un impact dans les sociétés françaises (Capital finance – n°656 – mars
2003). Ces règles modifient, en autre, le gouvernement d’entreprise, la
profession d’auditeur et la transparence des comptes.
La crise irakienne
va sans doute redessiner les contours des relations internationales. Elle a
provoqué un attentisme des marchés financiers, des cours du pétrole et du monde
des affaires. La fragilité de l’économie constatée avant cette crise se voit
renforcée par la paralysie des investisseurs et l’inquiétude des consommateurs.
L’impact du
«papy-boom» impose aux entreprises de réfléchir à ces effets dans
l’organisation et aux solutions à mettre en œuvre. Le travail engagé sur la
révision de notre système de retraite en
est une résultante.
Force est de
constater que l’entreprise ne cesse d’évoluer et de se transformer. Après la
mode du management participatif et des groupes de progrès, il y eut celle de la
qualité, puis celle des projets d’entreprise et du management de la culture et
enfin celle du réengénéring des processus et de l’introduction des NTIC.
Prenons comme
dernier exemple, la formation. L’accroissement régulier des niveaux de
formation générale, de la disponibilité large de moyens d’accès à la culture,
les enjeux découlant de la rapidité des évolutions technologiques, la pression
de la compétition économique expliquent que la formation soit essentiellement
mobilisée comme variable d’ajustement de l’emploi et des compétences (Yves
Palazzuschi –hors série - ressources humaines - mars 2003). Dans les secteurs
sujets à innovations technologiques comme l’hôpital ou les télécom, la
formation peut paraître un levier de transformation de l’institution et
d’adaptation des employés.
Commentaires
Pierre Morin et
Eric Delavallée dans leur ouvrage le manager à l’écoute du sociologue
(éditions d’organisation – 2000 ) posent la question du changement comme réalisation de buts. Les techniques
dont se dote l’organisation pour les réaliser peuvent être réparties en deux
grandes familles : les techniques de production (qui permettent de
produire les biens ou les services) et celles de gestion (qui viennent en
soutien des techniques de production, par exemple : la gestion des
ressources humaines, la formation, la finance, etc.).
Les entreprises
génèrent leur propre culture, c’est à dire un ensemble de valeurs, croyances et
normes de comportement qui s’expriment par des productions symboliques,
langages ou idéologies produits de l’histoire de l’entreprise. Au cours d’une
démarche de changement, celui qui initie le changement doit veiller à ce que
les évolutions des quatre sous-systèmes (objectifs, structure, techniques et
culture) soient cohérentes. L’entreprise est une organisation ou coexiste un
ensemble d’acteurs aux intérêts divergents. Le sociologue préfère interpréter
les conduites et les relations de pourvoir.
S’inspirant des
travaux de Michel Crozier et Erhard Friedberg, les auteurs définissent le
pouvoir comme la capacité pour un individu à maîtriser des zones d’incertitude.
Au sein d’une entreprise, l’acteur adopte un comportement rationnel, mais
relevant d’une rationalité limitée car elle dépend toujours de la
représentation qu’il a de la situation (représentation qui peut être erronée).
Dans chaque
situation de travail, l’acteur va chercher à optimiser ses gains ou à limiter
ses pertes. Sa réussite dépendra de son pouvoir, c’est à dire de sa capacité à
mobiliser des ressources pertinentes en vue de maîtriser des zones
d’incertitudes majeures dans le système concret d’actions pour influencer le
comportement des autres acteurs.
En mettant au cœur
de ses préoccupations les stratégies des acteurs, le manager ne cherche plus à
motiver chacun de ses collaborateurs : il préfère agir sur les effets
organisationnels en intervenant sur les jeux de pouvoir et les caractéristiques
de l’organisation et, notamment, les objectifs, la structure et les techniques
dont l’une des plus importantes est la gestion des ressources humaines.
Pour Françoise
Kourilsky-Belliard dans du désir au plaisir de changer (Dunod – 1999),
le changement qui conduit le système à se transformer est celui qui permet une
remise en causes des règles du système humain. C’est donc le seul qui peut
conduire à une réelle transformation des organisations et des relations
humaines.
Tout changement
doit passer par une reconstruction de la réalité. Dans une approche
constructiviste, la réalité n’est pas prédéterminée, mais constamment
reconstruite.
Puisque la réalité
est intimement liée au regard que l’on porte sur les choses, le recadrage est
la meilleure technique pour engager le changement. Il permet de changer le
point de vue perceptuel, conceptuel, et/ou émotionnel à travers lequel une
situation donnée est perçue pour la déplacer dans un autre cadre qui s’adapte
aussi bien, et même mieux aux faits concrets de la situation et qui va en
changer toute la signification. Or changer la signification d’une situation
entraîne inévitablement des changements d’attitudes et de comportements qui
peuvent être à l’origine de transformations profondes.
Provoquer le
changement nécessite d’entrer en relation avec autrui : dialoguer,
coopérer, mettre en commun. La qualité de la communication est une condition
fondamentale.
Il existe d’autres
leviers de changement : la définition du problème, la projection de la
personne dans un futur souhaité, la prescription paradoxale (prescrire à la
personne vivant une situation difficile, le symptôme qui la fait souffrir ou
l’empêche de réaliser ce qu’elle souhaite. Cette technique, mise au point par
Milton Erickson s’appuie sur le fait que plus une personne craint l’apparition
de son symptôme, plus elle cherche à l’éliminer, plus ce combat produit le
symptôme redouté).
Pour François
Petit et Michel Dubois dans introduction à la psychosociologie des
organisations (Dunod – 1998), les individus n’ont pas peur à priori du
changement. Par contre, tout acteur ne s’y engagera qu’après une analyse
stratégique en termes de pouvoir et d’alliances. Il cherchera des assurances
pour savoir où il va, ce qu’il peut perdre, pour mieux connaître ses propres
enjeux par rapport au changement.
Il existe une
pluralité de logiques d’actions dans l’organisation qui ne sont pas dictés
seulement par les jeux de pouvoir mais aussi par le compromis. Les rapports les
plus courants sont généralement faits de méfiance, de tolérance, de respect,
tenant toujours compte des pouvoirs de l’autre. Toutes relations sociales
reflètent à un moment un certain niveau de compromis. Ce dernier est en fait ce
que l’on peut attendre raisonnablement compte tenu des données, à un instant
« t », de la situation. Il n’est ni constant, ni définitif. Au sein
d’une organisation, la création de cette zone de consensus est importante.
La coopération
devient une nécessité profonde et fait appel au mode de régulation conjointe
(notion développé par Reynaud). L’action collective compose la vie de
l’organisation qui devient un système de plusieurs régulations interactives où
il n’est plus question d’opposer les actions aux réactions, ni les organisateurs
aux organisés : l’ensemble des événements qui s’y déroulent compose le
tout.
Beaucoup
d’ouvrages parlent du changement, le secteur de la formation professionnelle
n’a évidemment pas été épargné par cette question. Les formateurs/consultants
spécialisés en management cherchent à apporter des solutions aux entreprises et
beaucoup ont proposé des méthodes afin de faciliter ces passages parfois
difficiles. Gérard-Dominique Carton développe sa méthode en y intégrant une
notion psychologique dans les cinq phases ou « swing » du changement
en partant du postulat que tout changement non désiré par une personne (loin de
ses aspirations) va engendrer systématiquement le déroulement de ces
phases chez l’individu :
-
La résistance (Larousse de la
psychologie) : propriété d’un phénomène psychologique qui fait qu’il est
difficile à modifier – Tout ce qui fait obstacle au travail de la cure, tout ce
qui entrave l’accès du sujet à sa détermination inconsciente.
-
Décompensation (Larousse de la
psychologie) : crise avec effondrement des éléments de défenses
habituelles chez un sujet dont la névrose était jusque là relativement
compensée et qui est brusquement confronté à une situation affectivement
difficile ou dangereuse à laquelle il ne peut faire face sur le plan émotionnel.
-
Résignation : renoncement,
fatalisme – se soumettre sans protestation à quelque chose de désagréable ou de
pénible – accepter en dépit de ses répugnances, de son dégoût, de sa répulsion,
de son antipathie. La résignation suppose l’existence de résistances
potentielles.
-
Intégration : action de faire
entrer dans un tout. Dans la société l’intégration désigne le débouché du
processus d’insertion. L’insertion doit pouvoir déboucher sur l’intégration de
l’individu. Mais celui ne peut être considéré comme intégré, selon Durkheim,
que dans la mesure ou il possède une conscience commune, partageant les mêmes
croyances et pratiques, en interaction avec les autres et voué à des buts communs.
La décompensation
est synonyme de destruction des résistances (résistances primordiales pour
arriver à l’intégration de l’interlocuteur selon Carton), la résignation est
contraire à la décompensation car elle suppose une certaine forme de
résistance, l’intégration qui représente
l’acception d’un « tout » est par conséquent contraire à la
résignation. La compréhension du « swing » du changement comme objet
essentiel de la réussite du changement me paraît aléatoire et hasardeux.
Une méthode
garantissant le succès des mises en œuvre de décisions stratégiques peut
paraître, de prime abord, comme séduisante mais illusoire. En effet les
différents ouvrages cités, loin d’être exhaustifs, montrent la complexité d’un tel sujet par
l’importance des interactions sociales, la prise en compte de l’individu et des
interactions interpersonnelles, la spécificité de l’organisation, les
phénomènes exogènes….
Il est important
de considérer d’une part que toute modification d’un élément entraîne la
modification de tout les autres et donc du tout, et d’autre part que chaque
acteur s’engage dans un processus de changement à condition qu’il en comprenne
les conséquences pour lui.
Bibliographie
·
Le manager à l’écoute du sociologue de
Pierre Morin et Eric Delavallée – Editions d’organisation 2000,
·
Du désir au plaisir de changer de
Françoise Kourilsky-Belliard – Edition Dunod 1999,
·
Introduction à la psychosociologie des
organisations de François Petit et Michel Dubois – Edition Dunod 1998,
·
Capital Finance, N° 656 , 10 mars 2003
·
Hors série Sciences humaines, mars 2003
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