mardi 26 juin 2012

Portrait-robot du salarié au smic

Le commerce de détail comprend de nombreux salariés au smic. Dans les boulangeries-pâtisseries, ils représentent 28% des salariés.
Le commerce de détail comprend de nombreux salariés au smic. Dans les boulangeries-pâtisseries, ils représentent 28% des salariés. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Environ 2,5 millions de salariés perçoivent le salaire minimum horaire, selon la Dares. Les femmes et les salariés à temps partiel sont surreprésentés.

Environ 10% des salariés du secteur privé devraient voir leur fiche de paie légèrement gonfler cet été, grâce au «coup de pouce» que le gouvernement entend donner au smic. Les données recueillies par la Direction du travail (Dares) permettent de dresser le portrait type des salariés au smic. Ceux-ci sont le plus souvent des femmes, à temps partiel et travaillant dans une petite entreprise du secteur tertiaire.
En 2011, 25% des salariés à temps partiel étaient rémunérés au smic, contre 7% de ceux à temps complet. C'est la double peine: selon une analyse de la Dares parue en 2009, le fait d'être à temps partiel multiplie par deux le risque d'être payé au salaire minimum. Les secteurs les plus gourmands en contrats courts ou en temps partiel sont aussi ceux qui rémunèrent le plus mal.
Il en va ainsi de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme (36% des salariés y sont rémunérés au smic), du commerce (plus de 20%) ou encore du secteur de l'habillement et du textile (28%). Dans l'industrie, en revanche, des conventions collectives plus favorables assurent davantage de rémunérations au-dessus du smic.

TPE et PME fragilisées

D'une manière générale, les smicards sont aussi plus nombreux dans les petites entreprises, grosses consommatrices de temps partiels et employant 70% d'employés ou d'ouvriers. Dans les TPE ne comptant qu'un ou deux salariés, la part des salariés au smic bondit ainsi à 30%, contre 5% dans les entreprises de plus de 500 salariés.
Les TPE et les PME sont donc particulièrement exposées aux revalorisations du salaire minimum. La CGPME a récemment alerté le gouvernement du risque que représente un «coup de pouce» pour les «milliers de TPE et PME dans l'incapacité de supporter une augmentation de leur masse salariale alors que leurs marges se contractent». D'autant plus que par le jeu des négociations salariales, la hausse du smic se répercute sur les rémunérations voisines. Le groupe d'experts sur le smic soulignait dans un rapport de 2010 que lorsque le salaire minimum progresse de 1%, ceux compris entre 1 et 1,1 smic progressent à leur tour de 0,16% en moyenne.


2,5 millions de salariés au smic en 2011, un chiffre qui fluctue

Dans l'ensemble de l'économie, administration comprise, 2,5 millions de salariés environ étaient rémunérés au smic en 2011, selon la Direction du travail (Dares). En raison des revalorisations régulières du salaire minimum, ce chiffre tend à fluctuer: les salariés rémunérés juste au-dessus du smic sont régulièrement «rattrapés» par les hausses successives. Si les négociations salariales sont peu dynamiques, la proportion de salariés au smic tend à augmenter, la revalorisation du smic ayant pour effet de tasser la hiérarchie des salaires. Ce fut par exemple le cas en 2011 dans plusieurs branches du commerce, relève la Dares. Dans l'ensemble des secteurs, la part des salariés au smic avait ainsi atteint un record en 2005, à 16,3%, du fait de plusieurs années de revalorisations importantes. Ce taux avait ensuite progressivement reculé.
 

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