samedi 28 février 2015

Instabilité de la société et déséquilibre culturelle dangereux


Père Rougé : la pérennité des jours fériés d... par KTOTV

Je serais un vrai privilégié

dimanche 22 février 2015

La Techouva תשובה


La techouva (hébreu תשובה, « retour » ou « réponse ») désigne le processus de repentance dans le judaïsme, tant dans la Bible hébraïque que dans la littérature rabbinique. Conformément à la pratique juive, une faute, une erreur, un acte interdit, peuvent être pardonnés sous réserve d'engager une démarche de techouva.

Puisqu'aucun homme n’est parfait1,2 selon la Torah, chacun se doit de porter en continu un regard critique sur son propre comportement afin de s’inscrire dans un processus de techouva.

La techouva comprend les étapes suivantes :
  • le pardon aux yeux de son prochain : si la faute a été commise contre autrui, il est nécessaire d’obtenir son pardon ;
  • la confession : la faute doit être mise en mots, formulée ;
  • le regret : l'entière conscience de la dynamique négative générée par la faute est nécessaire ;
  • l’engagement pour le présent et le futur : prendre la résolution de ne plus jamais céder à cette tentation.
La responsabilité de l'homme à l'égard de l'homme est telle que le « Tout Puissant » n’est pas assez puissant pour l'annuler3. Par exemple, si on a humilié ou blessé quelqu’un, il est nécessaire de s’excuser auprès de lui et d’obtenir son pardon. Cependant, si la première étape concerne la relation entre l'homme et son prochain, les dernières portent sur la relation entre l'homme et son Créateur. Un rite seul ne saurait suffire à effacer la faute commise.

Le Talmud enseigne que « là où se tient l'homme qui a fait techouva, même les justes parfaits ne sauraient tenir »9. La techouva permet en effet de puiser dans le mal l'énergie qui permettra que, selon le Talmud, « les fautes deviennent des mérites »10. C'est ainsi que le pouvoir ultime de la techouva permet de sublimer le mal et de le transformer en bien.



Le mouvement de techouva (« mouvement de repentance » ou de « retour ») est un phénomène mondial de retour au judaïsme ou à un judaïsme plus orthodoxe, parmi le peuple juif. Il a commencé vers le milieu du XXe siècle, quand un nombre important de Juifs auparavant hautement assimilés a décidé de se remettre à pratiquer le judaïsme. Le voyage spirituel et religieux de ceux qui ont choisi cette voie, les a menés vers toutes les sensibilités du judaïsme, certains allant même jusqu'à l'étape extrême du judaïsme orthodoxe et ses branches telles que le judaïsme Haredi et le judaïsme hassidique. Ce mouvement a continué jusqu'à nos jours et fait l'objet d'études par des chercheurs qui ont écrit des articles et des livres sur sa signification dans l'histoire juive moderne.
En réponse à ce mouvement parmi le peuple juif, les différentes autorités religieuses et les rabbins des différents courants du judaïsme, libéral ou réformé, Massorti ou conservateur, mais plus spécialement ceux du judaïsme orthodoxe, essayent d'apporter des réponses spécifiques et des programmes d'assistance et d'aide. Les termes « kiruv » ou « kiruv rechokim » (« ramener les éloignés ») et « baal techouva » sont souvent associés pour indiquer aussi bien les Juifs retournant au judaïsme traditionnel que les efforts et les soutiens à ce phénomène.
Le mouvement de techouva s'est développé partout où vivent des Juifs et pour différentes raisons
D'après le New York Magazine:
« Le mouvement de techouva, le retour à l’observance traditionnelle juive, est un des phénomènes les plus surprenants de la vie juive des 20 dernières années.
Les gens effectuant ce changement important dans leur vie, ont grandi dans un monde séculaire. Ils sont allés dans de bonnes écoles et ont obtenu un excellent métier. Ils ne sont pas devenus orthodoxes parce qu’ils étaient effrayés ou parce qu’ils avaient besoin d’être dirigés par un ensemble de prescriptions militaristes pour vivre leur vie. Ils ont choisi l’orthodoxie car elle satisfaisait leur besoin de stimulation intellectuelle et de sécurité émotionnelle1. »
Pour cette raison, le mouvement de techouva, en tant que version moderne des mouvements juifs nationaux et internationaux antérieurs, s'est étendu à toutes les cultures, tous les continents et toutes les communautés. Les Juifs de l'ancienne Union soviétique ont peu de choses en commun avec les hippies américains ou les maoïstes français, et les Israéliens ont peu de choses en commun avec les Juifs d'Afrique du Sud ou d'Australie, mais dans tous ces pays et dans leurs centres juifs, se sont développés des mouvements de techouva parmi toutes les professions et à tous les niveaux socioprofessionnels. .
Ce mouvement de 'retour' et les conditions qui l'entourent ont attiré l'attention du président des États-Unis, Ronald Reagan, qui dans un discours en 1984 devant le B'nai B'rith, a dit en citant Irving Kristol:
« Maintenant, il y a un aspect direct de notre renaissance nationale que je désire mentionner, le retour vers la foi de millions d'Américains, la foi comme source de force, de confort et de valeur.
Cette nouvelle conscience spirituelle s'étend aux gens de toutes les religions et de toutes les croyances. Irving Kristol a écrit : «la quête d'une identité religieuse est, dans le monde d'après guerre, un phénomène général, exprimé de la même façon par les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. En outre, elle ne semble pas être un phénomène passager, mais puise plutôt ses racines dans une crise authentique, une crise morale et spirituelle, ainsi qu'une crise dans la pensée libérale et séculaire occidentale.»
Dans notre pays, Kristol affirme: « Jamais depuis la Shoah et l'émergence de l'État d'Israël, les Juifs américains n'ont atteint une identité juive plus explicite et plus significative. Et selon le rabbin Seymour Siegel du Séminaire de Théologie Juive, cette tendance parmi les Juifs américain est illustrée par un intérêt croissant pour l'histoire juive et la langue hébraïque, et par l'essor, et j'espère avoir raison, du mouvement de techouva, un mouvement puisant de Juifs, jeunes et vieux, orthodoxes, conservateurs et réformés, retournant vers le chemin de la foi.».
Comme les Américains de différentes religions trouvent de nouvelles significations dans leur croyance, nous devons ensemble retourner aux valeurs fondamentales de la famille, du travail et de la croyance dans le même Dieu d'amour tout-puissant. Et en accueillant cette renaissance de la foi, nous devons de façon même plus fervente combattre l'affreuse intolérance. Il n'y a pas de place pour les gens pleins de haine en Amérique 2.  »

Origines du mouvement

Aux États-Unis

Ce mouvement est apparu identifiable dans les années 1960, quand un nombre croissant de jeunes Juifs, élevés dans des familles juives américaines non pratiquantes, ont commencé à développer un fort intérêt dans la pratique du judaïsme, et parmi eux, beaucoup, en contradiction avec les attentes sociologiques, par la pratique du judaïsme orthodoxe.
Le rabbin Yosef Blau, Mashgia'h rou'hani de la Yeshiva University de New York explique:
«  Un mouvement de techouva est apparu chez un nombre significatif de Juifs provenant de familles non traditionnelles, retournant à la pratique de leurs grands-parents et arrières grands-parents. En fait, un des challenges auquel est confronté l'orthodoxie moderne, est que nombre de ces personnes sont attirés par l'orthodoxie européenne3. »
Le mouvement de techouva n'a pas concerné uniquement le judaïsme orthodoxe, mais est un phénomène beaucoup plus large qui a été étudié et commenté par des sociologues, des historiens et des penseurs juifs depuis les années 1960. Le mouvement de techouva a été à l'origine amplement inspiré par la contreculture des années 1960 et 1970, par le mouvement hippie (le rabbin musicien Shlomo Carlebach a essayé et a en partie réussi à canaliser cette contreculture et la musique dans une direction juive au travers de sa musique et de son enseignement4), par le Festival de Woodstock, la sous-culture de la drogue, par le nouvel intérêt aux religions orientales, que le rabbin Aryeh Kaplan a essayé de canaliser vers la religion juive par ses écrits, et enfin par l'esprit de rébellion de la jeunesse qui envahissait les campus des lycées et universités américains. C'est en prenant connaissance de ce phénomène et pour y répondre que le Rabbi des Loubavitchs, Menachem Mendel Schneerson (1902-1994), envoya des émissaires, pour entrer en contact avec ces jeunes et les "recruter" pour le judaïsme.
Alors que l'origine des premiers retours au judaïsme semble reliée en partie à l'atmosphère ambiante anti-establishment des années 1960, son extraordinaire développement est le résultat de l'envolée de la fierté juive suite à la victoire d'Israël en 1967 lors de la guerre des Six Jours: « On peut dire que l'inspiration provoquée par la guerre des Six Jours a alimenté les débuts du mouvement de techouva5». Les recherches effectuées par Janet Aviad suggèrent aussi que la victoire souvent proclamée miraculeuse d'Israël en 1967 a donné un élan au mouvement de techouva6.
Bien que les effets de la Shoah et l'emprise du mouvement de contreculture aient conduit beaucoup à abandonner leur éducation religieuse, d'autres ont désiré expérimenter des styles de vie libérés alternatifs, et pour cela ont exploré la vie religieuse juive, avec la pratique du chabbat, les prières intensives et l'étude approfondie du Talmud et de la Torah. Beaucoup ont adopté la façon de vivre du judaïsme orthodoxe, bien que certains par la suite ont quitté le mouvement orthodoxe pour rejoindre le judaïsme conservateur ou libéral et qu'une petite minorité se sont orientés vers d'autres croyances.
« ..dans les années 1970, le judaïsme orthodoxe commence un remarquable renouveau, stimulé par l'esprit missionnaire du mouvement de techouva parmi les Juifs. Le mouvement Loubavitch (aussi appelé Chabad) a envoyé des émissaires à des centaines de communautés juives aux États-Unis et dans le monde. Le judaïsme réformé (libéral) a aussi connu une importante croissance, due en large mesure à l'arrivée de nombreux couples mixtes, dont seul un des conjoints était juif7. »

Dans l'ancienne Union soviétique

Le mouvement de techouva est apparu aussi dans les territoires de l'ancienne Union soviétique, qui avait presque totalement sécularisé sa population juive. L'essor de la fierté juive est apparu en réponse au développement de l'État d'Israël, à la politique pro-arabe et antisioniste de l'URSS et en réaction à l'antisémitisme en URSS.
La victoire d'Israël lors de la guerre des Six Jours, en 1967 a enflammé le cœur des Juifs soviétiques et plus particulièrement de Russie. Soudainement des centaines de milliers de Juifs ont désiré s'installer en Israël, bien qu'ils n'osaient pas exprimer leur désir ouvertement. Plusieurs milliers ont fait des demandes de visa pour Israël et ont été instantanément frappés d'ostracisme par les organisations gouvernementales y compris par le KGB. Plusieurs centaines deviennent alors des refuzniks (otkazniks en russe), prêts à être internés pour démontrer leur sionisme. En plus, parmi la population juive, apparaît un nouvel intérêt pour l'étude et la pratique du judaïsme, un désir que le gouvernement communiste avait depuis longtemps essayé d'éradiquer.
De nombreux Juifs russes commencèrent à étudier les textes juifs qu'ils arrivaient à se procurer. Des rabbins étrangers vinrent les visiter afin de leur enseigner comment apprendre la Torah et comment observer les lois juives. Les objets rituels juifs comme les téfilines, les mezouzot, les siddourim, et même la matza, étaient envoyés illégalement en Russie. Après la chute du régime communiste, de nombreux textes religieux ont été imprimés en russe et envoyés aux Juifs russes vivant en Russie, mais également à ceux vivant aux États-Unis et en Israël.
Le mouvement de retour au judaïsme a été un mouvement spontané venant de la base qui a alimenté le mouvement refuznik; Il a pris par surprise les autorités soviétiques et même la communauté juive en dehors de l'Union soviétique et a contribué à l'aliyah des Juifs des états de l'ex-Union soviétique après la chute du communisme. De jeunes leaders sont apparus tels que Yosef Mendelevich, Eliyahu Essas (qui est devenu rabbin), Herman Branover, et Yitzchok Kogan, qui tous ont émigré en Israël et sont actuellement très actifs auprès des émigrés russes en Israël, ainsi que Kogan qui dirige une communauté à Moscou.

En Israël

Pendant les années 1960, est apparu un mouvement parmi les Juifs israéliens séculaires qui correspondait à une recherche de spiritualité. À cette époque, la majorité des parents israéliens étaient des sionistes séculaires. Cette quête spirituelle a entraîné certains Israéliens à rechercher des réponses dans la tradition juive.
Le rabbin Aharon Feldman observe que:
« Des décades d'endoctrinement par le système scolaire séculier et les médias en Israël n'ont pas réussi à produire un effet quelconque sur le sens de l'identité que la plupart des Juifs ressentent pour le judaïsme, comme le montrent de récentes enquêtes. Les gens sont devenus conscients de la vacuité, et de la terreur, d'une culture consumériste sans but. Ceci a conduit à une forte aspiration pour des valeurs spirituelles. Cette aspiration a pris des proportions importantes dans un mouvement de téchouva. Le secret est que les Juifs croient en Dieu et qu'ils ont une Torah8. »
En Israël, des écoles spéciales ont été créées pour les nouveaux religieux, dédiées à l'étude intensive de la Torah, des textes classiques et aux commentaires rabbiniques anciens. Ces écoles se sont ouvertes principalement à Jérusalem à partir du début des années 1970. Les deux plus significatives sont la yechiva Aish HaTorah ("Le feu de la Torah"), dirigée par le rabbin Noach Weinberg, et la yechiva Ohr Somayach ("Joyeuse lumière") dirigée par le rabbin Nota Schiller9. Ces deux rabbins sont diplômés d'universités américaines et sont capables de discuter avec la tournure d'esprit du monde moderne.
Les Hassidim avec de nombreuses maisons de prières d'un bout à l'autre d'Israël et des programmes de yechiva dédiés aux Israéliens, aux Russes, aux Français et aux Américains réussissent à atteindre des milliers de personnes. Leurs adeptes se rassemblent au Mur des Lamentations, à l'aéroport international David-Ben-Gourion, ainsi qu'en d'autres lieux publics pour mettre les téfilines et pour distribuer le vendredi des bougies de chabbat.
Le rav Amnon Yitzhak prétend pouvoir ramener plus de 1 million de Juifs vers la Torah.

En France

Le phénomène de téchouva est aussi perceptible en France. Dans les années 1960, de nombreux étudiants d'origine juive militent dans des mouvements gauchistes, trotskistes ou maoïstes. Ils furent parmi les leaders du mouvement étudiant de mai 68, comme Alain Geismar, Alain Krivine, Daniel Cohn-Bendit.
Dans les années qui suivirent ces événements, certains ont continué à militer dans des mouvements d'extrême gauche (Krivine), d'autres ont continué à faire de la politique, mais de façon plus modérée (Cohn-Bendit rejoignit le mouvement des écologistes), d'autres abandonnèrent complètement la politique. Enfin certains ont fait techouva, retrouvant leurs origines juives et la pratique religieuse de leurs ancêtres.
Un des exemples les plus marquants est celui du philosophe Benny Lévy (1945-2003), maoïste, fondateur et dirigeant de la Gauche prolétarienne, qui devint le secrétaire particulier de Jean-Paul Sartre. Après la mort de Sartre, il part étudier la Torah à la yechiva des étudiants de Strasbourg, avant d'émigrer en Israël où il écrira entre autres, un traité sur le messianisme juif moderne.

Challenges, critiques et difficultés

Comme tout mouvement social, il y a des controverses et des critiques. Des chercheurs ont étudié le taux de personnes quittant ce mouvement et les raisons10, ainsi que les nouveaux challenges qui apparaissent:
« Maintenant, nombreux sont ceux qui parmi les plus jeunes du baby boom et de la génération suivante retrouvent le chemin de la synagogue. Certains ont une faim spirituelle, tandis que d'autres ne recherchent qu'une place pour garder leurs enfants. Quel qu'il en soit, ils rejoignent les communautés en grand nombre dans les quartiers périphériques des grandes villes. Cependant, ce n'est pas si aisé de s'impliquer religieusement. Une vie religieuse significative nécessite des connaissances, et apprendre prend du temps, ce dont manque de nombreuses jeunes familles. La plupart des parents manquent aussi de compétences religieuses de base, la vaste majorité des Juifs américains ne savent pas lire l'hébreu des livres de prière et il leur est alors difficile de participer de façon active au rituel de la synagogue. Cela les fruste dans leur expectative religieuse égalitaire. Les rabbins doivent tenir compte d'autant de types différents de personnes que possible et les encourager à trouver leur chemin pour s'agréger à la communauté, et par la synagogue avec Dieu. Compte tenu des barrières du langage, c'est un challenge difficile11. »
En dépit des barrières et des challenges, le mouvement de techouva n'a perdu ni sa force ni son élan, et continue de croître spontanément parmi les Juifs de tous secteurs et de toutes classes, dans le monde entier. Cependant, bien que ce mouvement ait un grand impact, il a aussi ses limites:
« Le mouvement de téchouva est un mouvement de Juifs qui sont "retournés" à la religion ou qui sont devenus plus pratiquants. Si l'intérêt dans la religion est en progression, il n'a cependant pas été suffisant pour compenser la perte démographique générale résultant des mariages mixtes et de l'acculturation12. »
 

Sens de la Vie, Sens de la Mort, L'Infini

 

  


 



 










 












 

 






Qu'est-ce qu'une société ?

Les théories sociologiques développent quatre grands modèles explicatifs reposant sur un des piliers de la société : pouvoir, échange, culture et affects. Mais chacune de ses forces d’agrégation contient aussi un ferment de désagrégation.
Pour savoir ce qu’est une société, rendons-nous d’abord sur une plage en bord de mer un jour d’été. Quelques centaines de personnes sont là, allongées sur le sable. Certaines sont seules, en train de rêvasser au soleil, de lire ou de regarder autour d’elles. D’autres sont venues en couple ou en famille autour d’un parasol. Ici ou là, il y a des groupes un peu plus grands comme ces adolescents qui rient et jouent au ballon.

Difficile de considérer l’ensemble des vacanciers sur la plage comme formant une société. Les gens ne se connaissent pas et n’interagissent pas vraiment ensemble. Par contre, les petits groupes familiaux ou amicaux forment bien des petits microcosmes sociaux : on y parle, on interagit, on joue, on se touche, on échange. Cela ressemble déjà plus à une société, même si le groupe d’amis va se disperser tout à l’heure, quand chacun rentrera à son domicile.

Il n’existe pas de définition canonique de la société. Mais tous les sociologues s’accorderont pour dire qu’une société est plus qu’une collection d’individus qui coexistent sur un même territoire (comme les gens sur cette plage). Pour « faire société », il faut que les individus forment une unité plus vaste et soient reliés entre eux par des liens, des règles, une culture commune et des interactions.

La société n’est donc pas une affaire de nombre, ni de ressemblance (tous les gens sur la plage sont en maillot de bain). La société suppose des liens d’interdépendance suffisamment consistants pour former un ensemble plus vaste. Voilà pourquoi on parle de société pour désigner des ensembles humains comme les habitants d’un pays – la « société française » par exemple – car même si tous les Français ne se connaissent pas les uns les autres, leur vie est en partie régie par des règles et des institutions communes. Chaque Français fait aussi partie de sociétés plus restreintes : sa famille (plus ou moins soudée), une institution d’appartenance (l’école, l’entreprise), etc. L’agrégation de ces microcosmes forme d’ailleurs une société de sociétés.


Les quatre piliers 
de l’ordre social
.
« Comment les formes sociales se maintiennent-elles ? » est le titre d’un article publié par le sociologue Georg Simmel dans L’Année sociologique en 1886, à l’époque de la naissance de la sociologie. Avec cette question simple, le sociologue pose l’une des questions fondatrices les plus redoutables des sciences sociales : quel est le ciment du lien social ? Qu’est-ce qui fait que les gens acceptent de vivre ensemble, coopérer ou suivre les mêmes règles ?

La question est simple, la réponse l’est un peu moins. Certains y ont répondu en mettant en avant le poids de la contrainte et de la coercition, d’autres ont fait valoir qu’il n’est de société sans valeurs communes, d’autres encore se sont intéressés aux échanges et nœuds de contrats qui relient les individus. La hiérarchie, le contrat, les règles, les valeurs, l’échange, l’imaginaire, l’attachement, etc. : il existe en effet tout un arsenal de forces et de liens qui peuvent unir les membres d’un groupe humain.

Pour simplifier, on peut regrouper les réponses des sciences sociales autour de quatre grands pôles :
1) la société, c’est le pouvoir ;
2) la société, c’est l’échange ;
3) la société, c’est la culture ;
4) la société, ce sont les émotions collectives.

Pouvoir, contrat, échange ou sentiment sociaux : à chacun de ces pôles du lien social, on peut associer des groupes de théories et d’auteurs (1).

1. La société, c'est le pouvoir

Un premier groupe d’analyses met l’accent sur le rôle de la contrainte et du pouvoir dans le maintien de l’ordre social. C’est le rôle qu’assignait Thomas Hobbes à l’État-Léviathan : mettre fin à l’état de nature et à « la guerre de tous contre tous » en instaurant une autorité politique supérieure, tel est le fondement de l’ordre social. Pour le sociologue Max Weber, l’État détient dans les sociétés modernes le « monopole de la violence légitime ». En s’arrogeant le droit exclusif de rendre justice, de constituer une armée, d’assurer les fonctions de police, l’État met fin aux guerres privées (féodales), aux vendettas, aux duels. Il est le garant d’un ordre social contre la violence privée.

Première réponse donc : il n’est pas de société sans pouvoir, sans hiérarchie, sans contrainte que fait peser une autorité politique sur les membres d’une communauté.

Mais le pouvoir, ce n’est pas uniquement le pouvoir de l’État. Tout d’abord parce qu’il existe bien des « sociétés sans État » (Pierre Clastres), mais non pas sans pouvoir. Ensuite parce que dans les sociétés modernes, le pouvoir ne se limite pas à l’État. Il est présent partout : dans les entreprises, à l’école, dans la famille. Une grande partie de l’œuvre de Michel Foucault (1926-1984) s’attache à montrer comment la modernité occidentale s’est construite par la mise en place d’institutions visant à « encadrer » l’individu. Dans son Histoire de la folie (1961), puis dans Surveiller et punir (1975), M. Foucault décrit dans le détail comment, du XVIe au XIXe siècle, furent pensés et édifiés l’asile et la prison, « dispositifs d’enfermement » ayant pour but de mettre à l’écart les fous, les déviants, les délinquants, les marginaux. Le pouvoir a alors pris la forme d’une véritable « société disciplinaire » : l’école, les ateliers d’entreprises, les hôpitaux, les casernes étaient de véritables lieux d’embrigadement des corps et des esprits.

Selon M. Foucault, les sciences de l’homme elles-mêmes (savoirs médicaux, psychiatriques, psychologiques) ont pu être aussi des auxiliaires du pouvoir en ceci qu’elles ont joué un rôle dans la normalisation des conduites. Savoir et pouvoir entretiennent des liens de proximité.

Évidemment, les formes et l’intensité du pouvoir ont évolué. Au cours du XXe siècle, on est passé de formes de surveillance et de domination autoritaires à des formes de pouvoir moins rigides. Au sein de l’État comme dans l’entreprise, l’école ou la famille, l’autorité absolue a laissé place à l’ordre négocié. L’autorité traditionnelle, patriarcale, a perdu de son poids. La société contemporaine n’est ni un asile ni une prison. Mais les jeux de pouvoir y sont toujours présents. Il n’est d’ordre social sans contrainte et sans pouvoir.

Les théories de la domination ont cependant connu une nette inflexion en sciences sociales à la fin du XXe siècle. Jusque-là, la domination et le pouvoir social étaient vus comme un processus d’encadrement et de contrainte imposé. Les travaux de M. Foucault sur l’asile ou la prison étaient emblématiques de cette façon de concevoir le pouvoir. Puis, avec son Histoire de la sexualité (1976-1984), M. Foucault amorce un tournant. Jusque-là, ses travaux portaient sur les dispositifs de contrôle que la « société de surveillance » exerce sur les corps et les esprits. Dans Histoire de la sexualité, il se démarque de l’« hypothèse répressive » (qu’il a lui-même auparavant défendue) pour s’intéres­ser à ce qu’il nommera le « gou­vernement de soi », c’est-à-dire les techniques d’autocontrôle visant à contrôler sa vie. L’ascèse, la diététique, la tempérance sont autant de façons par lesquelles, par exemple, les philosophes grecs cherchaient à dominer leur existence.

Désormais, nombre de sociologues vont s’intéresser à cette sorte de « soumission volontaire » où l’individu s’impose des règles de vie nécessaires à la réalisation de ses projets. Dans l’entreprise, où la contrainte fait place à l’autonomie, ou dans la vie quotidienne, où le maintien d’un corps respectant les normes de santé et de beauté impose à l’individu une nouvelle forme d’autodiscipline et de contrôle de soi.

 

2. La société repose sur l'échange

Une autre façon d’envisager le lien social consiste à mettre l’accent sur les formes de contrat, de coopération et d’échange entre individus. Dans cette optique, ce n’est plus le pouvoir qui cimente les relations sociales, mais l’échange qui s’établit autour d’intérêts communs.

Adam Smith parlait de la « main invisible » pour désigner le lien d’interdépendance créé par la division du travail. Le médecin a besoin du boulanger pour faire son pain ; ce dernier a besoin du maçon pour bâtir sa maison, qui a besoin du médecin pour se soigner, etc. Toutes les formules de contrats (de travail, de commerce, voire de mariage…) sont bâties sur ce principe d’intérêts réciproques. Émile Durkheim parle de « solidarité organique* » pour désigner cette forme d’interdépendance liée à la division du travail.

Pour certains sociologues, le lien social est fondé sur le principe de l’échange marchand. Il met aux prises des individus égoïstes mus par leur strict intérêt. La coopération repose alors sur un mécanisme de « donnant, donnant » dont il faut analyser les tenants et les aboutissants (Robert Axelrod, Comment réussir dans un monde d’égoïstes. Théorie du comportement coopératif, Odile Jacob, 1996). La « théorie des jeux coopératifs » relève de cette perspective.

La théorie du « don/contre-don » de Marcel Mauss est une autre façon d’envisager l’échange (dans une optique moins comptable). Dans son Essai sur le don (1923-1924), le sociologue souligne que les nombreux cadeaux (entre tribus, entre chefs d’État, entre amis, etc.) sont une forme de contrat implicite qui contribue à entretenir les relations sociales. Le don (offrir des cadeaux, rendre un service) est une forme d’échange déguisée qui appelle toujours un retour. Ainsi, je ne peux pas longtemps être invité par des amis sans, à mon tour, les inviter un jour. Le don appelle le contre-don. Dans cet échange caché, ce ne sont pas les biens échangés qui comptent, mais le fait d’entretenir un lien social.

Outre l’échange marchand et le don/contre-don, il existe des formes d’échange reposant sur des formes subtiles d’interactions sociales visant à permettre l’ajustement et la coordination des individus entre eux. Ces ajustements réciproques reposent en partie sur des actions ritualisées (Erwing Goffman), des constructions de règles communes de communication informelle qu’ont analysées dans le détail les théories sociologiques interactionnistes.

3. La société repose sur la culture

Une société repose aussi sur des valeurs, un imaginaire partagé, des représentations collectives, des idéaux et idéologies, tout ce que l’on désigne couramment par « culture ». Comment l’intégration culturelle d’une communauté se réalise-t-elle ? Comment un individu en vient-il à assimiler les modèles culturels que partage une communauté ? Les sociologues ont d’abord accordé beaucoup d’importance aux mécanismes de socialisation primaire*.

La socialisation est un autre pilier du lien social. Il n’y a pas de société possible sans que les individus aient intégré un minimum de règles de sociabilité, codes de conduite et culture commune. Tout enfant doit apprendre certains usages (s’asseoir à table, manger avec une fourchette ou des baguettes), les règles de vie pro­pres à son milieu d’appartenance (saluer, embrasser ou tendre la main à un proche, etc.). Pour intégrer un milieu professionnel, il faut aussi posséder non seulement les savoir-faire propres au métier, mais aussi les codes de conduites, les rites et règles spécifiques à chaque profession ou entreprise. Cela vaut pour n’importe quelle communauté humaine.

La socialisation, c’est-à-dire l’intériorisation des normes et codes culturels d’une société, a d’abord été vue par les sociologues et psychologues sociaux sous l’angle d’une forme de « conditionnement » où l’individu intègre passivement les règles du milieu et se retrouve prisonnier de la culture de son milieu.

Des années 1930 aux années 1980, la sociologie a fait la part belle aux théories sociales qui mettent l’accent sur les rôles sociaux, les conditionnements sociaux, les habitus et l’intériorisation des normes. Le courant de l’anthropologie culturelle américaine (Ralph Linton, Margaret Mead, Ruth Benedict) parle de personnalité de base pour décrire la façon dont un individu (un petit garçon, une petite fille, un citoyen américain ou japonais) se socialise en intégrant les modèles qui lui sont transmis par l’éducation et les normes de son milieu.

Pour le sociologue allemand Norbert Elias (1897-1990), l’histoire occidentale est marquée par une évolution des normes qu’il nomme « processus de civilisation ». Ce mouvement séculaire correspond au passage d’une société féodale, où la violence des conduites est omniprésente, à une société moderne où les conduites quotidiennes sont de plus en plus pacifiques, c’est-à-dire « civilisées » ou « policées ».

Dans La Société de cour (1939), N. Elias décrit l’évolution des comportements du chevalier (qui valorise la lutte et la force physique) à celui du courtisan (gentilhomme pacifique et raffiné). À partir du XVIIe siècle, les normes de conduites au sein des classes supérieures valorisent les bonnes mœurs, « l’étiquette », l’apparat, la délicatesse, au détriment de la force brute jugée vulgaire. Les hommes aiment alors à se poudrer, font assaut de politesse. En bref, les mœurs se civilisent. Le processus de civilisation s’identifie donc à une intériorisation des conduites où les individus apprendront peu à peu à maîtriser leurs pulsions, leur agressivité et à ne plus laisser libre cours à l’expression publique de leurs passions (2).

On retrouve chez Pierre Bourdieu et sa notion d’habitus une notion proche de celle d’« intériorisation des nor­mes ». L’habitus, c’est l’ensemble des héritages culturels transmis par la famille et le milieu d’origine qui forge en nous – souvent à notre insu – une personnalité sociale particulière avec sa façon de s’exprimer, ses goûts ou ses dégoûts alimentaires ou culturels, ses capacités ou non à se mouvoir avec plus ou moins d’aisance dans un milieu donné. Pour P. Bourdieu, il le souligne avec force, un habitus n’est pas une habitude ou une routine mais plutôt une prédisposition. Le langage en est un bon exemple. Celui-ci ne fonctionne pas par des routines : chacun doit inventer de nouvelles phrases à tout moment en fonction du contexte, mais il le fait avec un vocabulaire, un accent et un style qui proviennent d’un héritage culturel. L’habitus est donc une compétence plus qu’un réflexe conditionné.

Aujourd’hui, les sociologues ont tendance à se démarquer de ces visions intégratrices de la socialisation, qui feraient des individus des « idiots culturels » selon l’expression d’Arnold Garfinkel. Désormais, on met plutôt l’accent sur les capacités individuelles à se réapproprier la culture et les règles de son milieu avec plus ou moins de distance critique. Ainsi, tous les enfants de catholiques ne deviennent pas catholiques. Les croyances religieuses des parents ne se transmettent pas automatiquement : certains les adoptent, d’autres les adaptent, d’autres enfin s’y oppo­sent. Bernard Lahire souligne quant à lui que les milieux de socialisation d’un individu sont multiples : sa famille, l’école, la télévision, les groupes de pairs…

4. La société repose sur les émotions

La vie sociale serait-elle possible sans l’existence de sentiments sociaux – amour, attachement, empathie… –, sans ces émotions sociales que sont la honte, la culpabilité, la sympathie, la fierté et sans cette soif d’amour que l’on appelle la quête de reconnaissance ? Longtemps, la sociologie et les sciences sociales ont ignoré les émotions sociales en considérant qu’elles relevaient du domaine de la psychologie.

Depuis peu, les choses changent et la logique des sentiments a été réintroduite dans la sphère du social. On s’intéresse à l’empathie, à la confiance, à l’amour et à la haine comme ferments du lien social.

La quête de reconnaissance est ainsi envisagée comme un besoin humain (individuel et collectif) fondamental. Pour le philosophe allemand Axel Honneth, cette lutte pour la reconnaissance peut s’appliquer à trois sphères de la sociabilité humaine : 1) le cercle des relations primaires (famille, amis) ; 2) la sphère du travail (la reconnaissance du travail accompli) ; 3) la sphère publique (reconnaissance des minorités, des victimes) (3).

Le cas du travail est emblématique. Le manque de reconnaissance est devenu l’un des leitmotive des organisations modernes. « On n’est pas reconnu »   : cette même plainte lancinante s’élève de tous les milieux professionnels, du policier au travailleur social, de l’enseignant au chercheur, du cadre à l’artisan. Il existe aujourd’hui plusieurs bonnes raisons pour que les salariés estiment que leur travail n’est pas reconnu.

Pourquoi les sociétés 
se déchirent-elles ?
 La logique des sentiments est présente à tous les étages de la vie sociale, notamment dans notre société de service où les activités de soins (le care) prennent une place considérable, de la garde des enfants à la prise en charge des personnes âges. Cette prise en charge spécifique des personnes par d’autres personnes ne peut reposer que sur le pouvoir, l’échange ou le partage d’une culture commune. La qualité de cette relation dépend aussi d’émotions sociales – compassion, amour – sans lesquelles les relations interpersonnelles sont invivables.

Le pouvoir, l’échange, la culture, les affects : toutes les sociétés humaines composent avec ces quatre éléments fondamentaux pour tenter d’intégrer les individus au sein d’ensembles plus vastes.

Mais chacune de ces forces d’intégration comporte en elle une force de désintégration. Le pouvoir entraîne des contre-pouvoirs, d’où des conflits. De même, si l’échange est peut-être l’un des piliers du lien social, il n’est pas de contrat sans rupture de contrat (dans le travail, dans les couples). Si une société repose sur une culture commune, elle suscite toujours des contre-cultures, des sous-cultures, des déviances et des divergences. Il n’est d’intégration sans exclusion. Enfin, l’amour n’existe pas sans le désamour ou la haine, attachement rime avec détachement, fidélité avec infidélité, confiance avec méfiance, sympathie avec antipathie. Et la soif de reconnaissance, lorsqu’elle est frustrée, produit aussi du ressen­timent. Chaque force d’agrégation contient aussi un ferment de désagrégation.

NOTES
(1) Tout en ayant à l’esprit qu’aucun auteur ne formule une réponse unique et que pour fabriquer une société, il faut plusieurs ingrédients.
(2) Le modèle d’intériorisation des normes de Norbert Elias est proche de la théorie freudienne du refoulement (la culture est là pour refouler les pulsions et rendre la vie sociale possible).
(3) Axel Honneth, La Lutte pour la reconnaissance, Cerf, 2000

samedi 21 février 2015

2015 : année de la chèvre de bois vert




Le premier calendrier astrologique est apparu sous le règne de l'empereur Huang Di au 3ème millénaire avant Jésus-Christ.

Les empereurs chinois avaient interdit la pratique de l'astrologie en dehors de la cour, de peur, qu'elle puisse aider leurs adversaires.

L'astrologie chinoise se base sur des notions d'astronomie, de religion ainsi que sur le calendrier chinois traditionnel.
Une légende raconte que Bouddha, avant de mourir, avait appelé tous les animaux vivant sur terre et seulement douze d'entre eux se sont présentés devant lui. Il appela chaque année du cycle lunaire du nom des 12 animaux venus lui dire adieu. Et dans l'ordre d'arrivée : le rat, le buffle, le tigre, le lapin (ou lièvre), le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre (ou bouc), le singe, le coq (ou phénix) , le chien et enfin le cochon.

Cette légende explique de façon métaphorique la naissance du zodiaque chinois. L'animal qui domine votre année de naissance aura une influence considérable sur votre vie, votre caractère et sur votre destin.

La chèvre règnera sur l'année chinoise qui débutera le 19 Février 2015 et prendra fin le 7 février 2016.
Dans l'astrologie chinoise, la chèvre occupe la huitième position du cycle zodiacal chinois. Les natifs de l'année de la chèvre sont à la fois sympathiques et timides, affables et plutôt pessimistes. Le calme, la fiabilité, l'intelligence et la créativité qui les caractérisent en font des personnes très agréables à fréquenter.


Communication, Stratégie, Synergie, Sens de la Vie

Communiquer ... pour s’afficher et exister, cela ne suffit pas !
Exister ... pour rentrer en relation, mais quels types relations ?
Entrer en relation ... pour faire connaissance, et littéralement "naitre avec" ?
Être avec pour essayer de vivre en créativité et en synergie.
C’est l’objet du livre de Stephen R.Covey, "La troisième voie".

Management Stratégique,
1- Etudier, Analyser, Auditer, Comprendre, 360°
2- Marge de manoeuvre, Possibilités, Faire des choix, S'orienter, Evoluer
3- Conduire le changement, Mettre en oeuvre, Réaliser, Accomplir,  et repartir à 0 pour aller au 1

Seul, aller vite, ... ensemble, aller plus loin
Convaincre, Motiver
 Mobiliser les énergies, les bonnes volontés
1+1=3 ou la force de la synergie, la négociation, l'intersubjectivité, 
Découvrir un sens à la Vie, donner du sens à l'action.

1 seule Vérité : Nous allons tous mourir un jour ou l'autre.
1 seule question : Qu'est-ce que tu fais des minutes qu'il te reste à vivre sur terre ?

Pilule rouge ou pilule bleu ?

En France, le nombre de mosquées de 1976 = 150 à 2011 = 2 368

Liste des Mosqués en France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_mosqu%C3%A9es_de_France




Alsace :
67 - Bas-Rhin (43 mosquées)
68 - Hautet-Rhin (34 mosquées) 
24 - Dordogne (6 mosquées)
33 - Gironde ( 31 mosquées)
40 - Landes (2 mosquées).
47 - Lot-et-Garonne (18 mosquées)
64 - Pyrénées-Atlantiques (5 mosquées)
03 - Allier (13 mosquées)
15 - Cantal (2 mosquées)
43 - Haute-Loire (3 mosquées)
63 - Puy-de-Dôme (27 mosquées)
14 - Calvados (8 mosquées)
50 - Manche (7 mosquées)
61 - Orne (10 mosquées)

> > 21 - Côte-d'Or (21 mosquées)
58 - Nièvre (5 mosquées)
71 - Saône-et-Loire (21 mosquées)
89 - Yonne (17 mosquées
22 - Côtes-d'Armor (3 mosquées)
29 - Finistère (7 mosquées)
35 - Ille-et-Vilaine (10 mosquées)
56 - Morbihan (10 mosquées)
18 - Cher (9 mosquées)
28 - Eure-et-Loir (17 mosquées)
36 - Indre (2 mosquées)
37 - Indre-et-Loire (9 mosquées)
41 - Loir-et-Cher (8 mosquées)
45 - Loiret ( 29 mosquées
08 - Ardennes (11 mosquées)
10 - Aube (23 mosquées)
51 - Marne (22 mosquées)
52 - Haute-Marne (12 mosquées)
2 A - Corse-du-Sud (8 mosquées)
2 B - Haute-Corse (8 mosquées)
25 - Doubs (27 mosquées)
39 - Jura (15 mosquées)
70 - Haute-Saône (12 mosquées)
90 - Territoire - de - Belfort (8 mosquées)
27 - Eure ( 26 mosquées)
76 - Seine-Maritime (35 mosquées)
75 - Paris (60 mosquées)
77 - Seine-et-Marne (64 mosquées)
78 - Yvelines (68 mosquées)
91 - Essonne (40 mosquées)
92 - Hauts-de-Seine (51 mosquées)
93 - Seine-Saint-Denis (146 mosquées)

94 - Val-de-Marne (66 mosquées)
95 - Val-d'Oise (88 mosquées)
11 - Aude (19 mosquées)
30 - Gard (32 mosquées)
34 - Hérault (41 mosquées)
48 - Lozère (2 mosquées)
66 - Pyrénées-Orientales (22 mosquées)
19 - Corrèze (7 mosquées)
23 - Creuse (4 mosquées)
87 - Haute-Vienne (10 mosquées)
                                                         54 - Meurthe-et-Moselle (35 mosquées)
55 - Meuse (19 mosquées)
57 - Moselle (48 mosquées)
88 - Vosges (18 mosquées)
09 - Ariège (8 mosquées)
12 - Aveyron (5 mosquées)
31 - Haute-Garonne (25 mosquées)
32 - Gers (8 mosquées)
46 - Lot (4 mosquées)
65 - Hautes-Pyrénées (3 mosquées)
81 - Tarn (13 mosquées)
82 - Tarn-et-Garonne (9 mosquées)
59 - Nord (103 mosquées) Pas bien
62 - Pas-de-Calais (39 mosquées)
44 - Loire-Atlantique (19 mosquées)
49 - Maine-et-Loire (12 mosquées)
53 - Mayenne (4 mosquées)
72 - Sarthe (11 mosquées)
85 - Vendée (2 mosquées)
02 - Aisne (13 mosquées)
60 - Oise (34 mosquées)
80 - Somme (15 mosquées
16 - Charente (4 mosquées)
17 - Charente-Maritime (5 mosquées)
79 - Deux-Sèvres (5 mosquées)
86 - Vienne (3 mosquées)
04 - Alpes-de-Haute-Provence (7 mosquées)
05 - Hautes-Alpes (0 mosquée) PARFAIT
06 - Alpes-Maritimes (42 mosquées)
13 - Bouches-du-Rhône (98 mosquées)
83 - Var (28 mosquées)
84 - Vaucluse (32 mosquée
01 - Ain ( 38 mosquées)
07 - Ardèche (15 mosquées)
                                                         26 - Drôme (10 mosquées)
38 - Isère (49 mosquées)
42 - Loire ( 44 mosquées)
69 - Rhône (82 mosquées)
73 - Savoie ( 20 mosquées)
74 - Haute-Savoie (38 mosquées)

Pourtant, ils se plaignent de n'avoir pas de mosquées pour prier.

Il y a un total de 2 248 mosquées déclarées en France.

La France est envahie petit à petit et nos églises disparaissent au profit des mosquées.

Mosquées en Norvège : Allah bonheur !!!

Le gouvernement Saoudien et de Riches Donateurs privés d'Arabie Saoudite, voulaient financer des Mosquées en Norvège à hauteur de dizaines de millions d'euros. Légalement, ils en ont le droit.
Conformément à la Loi Norvégienne il est permis aux Pays étrangers de soutenir financièrement les communautés religieuses, mais vu l'importance des sommes, le gouvernement doit approuver le financement.

Or, le Ministère des Affaires Étrangères vient non seulement de refuser d'approuver ce financement, mais il a également répondu au Centre Islamique Tawfiiq, qu'il serait " Paradoxal et contre nature d'accepter le financement venant d'un pays qui n'accepte pas la liberté religieuse..»

Le Ministre Norvégien des Affaires Étrangères Jonas Gahr Støre a déclaré au Journal VG :
" Nous aurions pu simplement dire Non, le Ministère n'approuve pas. Mais, nous avons profité de l'occasion pour ajouter que l'Approbation serait paradoxale, tant que vouloir établir une Communauté Chrétienne en Arabie Saoudite sera considéré comme un crime ".
Encore une Nouvelle qui nous parvient par le net. Elle est pourtant transmise par toutes les agences de presse, mais probablement sur une fréquence que le Service Audiovisuel National Français ne reçoit pas...... Alors diffusons nous-même !

vendredi 20 février 2015

Conseils en cas d'attaque - Conseils de Sécurité



1. le coude est la partie la plus solide de notre corps. Si vous êtes assez proche pour vous en servir, allez-y !
2. Si un voleur vous demande votre porte-monnaie ou votre sac à main : NE PAS LUI DONNER EN MAINS PROPRES!. Lancez-le loin de vous. Il y a de fortes chances pour qu'il se précipite sur l'objet, au lieu de vous attaquer. PROFITEZ-EN POUR VOUS ÉLOIGNER EN COURANT LE PLUS VITE POSSIBLE !
3. Si vous avez été enfermée dans un coffre d'auto : enfoncez les phares arrière, puis passez votre bras dans l'ouverture et agitez-le frénétiquement. Cela attirera l'attention de tous à l'exception du conducteur. Un conseil qui a déjà sauvé des vies.
4. Dès que vous entrez dans votre auto : Verrouillez les portes et partez. Les femmes ont tendance à s'asseoir un moment dans leur auto pour faire leurs comptes, écrire une note, etc., par exemple, après avoir travaillé ou avoir été faire les magasins. NE RESTEZ PAS ASSISE DANS VOTRE AUT0 STATIONNÉE, PORTES NON VERROUILLEES ! Un prédateur peut vous observer et saisir l'occasion de se glisser du côté passager pour vous forcer de le conduire quelque part, un pistolet braqué sur votre tempe . Si un prédateur se trouve déjà à l'arrière dans l'auto, et braque son pistolet sur vous, NE SUIVEZ PAS SES ORDRES ! Je répète : NE SUIVEZ PAS SES ORDRES ! Arrangez-vous plutôt pour endommager votre auto: choisissez un obstacle et appuyez sur l'accélérateur. N'ayez pas peur : votre coussin gonflable vous protègera. C'est la personne sur le siège arrière qui encaissera le coup. Dès que l'auto s'immobilise, sortez et courez. Une solution si vous ne voulez pas qu'on retrouve votre corps dans un endroit perdu.
5. Quelques conseils de prudence dans les stationnements et les garages :
A.) Soyez vigilante.. Regardez autour de vous. Inspectez l'intérieur de votre véhicule : le siège arrière, l'espace devant le siège passager avant.
B.) Si vous êtes stationnée à côté d'une camionnette, entrez dans votre auto de l'autre côté. La plupart des tueurs en série attaquent leurs victime pendant qu'elles ouvrent la porte de leur auto, pour les entraîner dans leur camionnette.
C.) Observez les autos stationnées de part et d'autre de votre auto.. Si vous voyez un homme assis seul, surtout s'il est du côté de votre auto, peut-être est-il préférable de retourner à votre bureau ou au centre commercial et de demander l'aide d'un garde ou d'un policier pour vous raccompagner. MIEUX VAUT AGIR AVEC PRUDENCE (Mieux vaut être paranoïaque que mort.)
6. PRENEZ TOUJOURS
l'ascenseur au lieu des escaliers. (Les cages d'escalier sont des lieux de crimes parfaits ! Surtout la NUIT!)
7. Si un prédateur a une arme à feu mais ne vous tient pas, COUREZ ! Les chances qu'une balle vous atteigne ne sont que De 4 sur 100 et même si c'est le cas, les balles n'atteindront QUE RAREMENT un organe vital. COUREZ ! Si possible en zigzaguant !
8. En tant que femme, nous essayons toujours d'être gentille : LAISSEZ LA GENTILLESSE DE CÔTÉ ! Vous risquez d'être violée ou tuée. Ted Bundy, le tueur en série, était un homme beau et bien éduqué. Il comptait TOUJOURS sur la sympathie des femmes afin de les enlever : il marchait avec une cane, il boitait, il demandait de l'aide pour entrer dans son véhicule.
9. Rappelez-vous l'histoire du bébé qui pleure. Une femme a entendu des pleurs de bébé qui semblaient provenir de sa porte d'entrée Plutôt que d'ouvrir, elle a appelé la police car cette situation, tard dans la soirée lui semblait bizarre. La réponse de la police ne s'est pas faite attendre :
"Surtout, n'ouvrez pas !" Ensuite, il a semblé à cette femme que le bébé avait rampé sous une fenêtre. Elle avait peur que le bébé aille jusqu'à la rue et se fasse heurter par une auto. À nouveau, le policier lui dit : SURTOUT, N'OUVREZ PAS. Il l'informa qu'il était possible qu'un tueur en série essaie d'apitoyer des femmes à l'aide d'un enregistrement de pleurs de bébé pour ensuite pénétrer chez elles. Ce fait restait à vérifier mais il confirma que la police avait reçu plusieurs appels de femmes qui avaient entendu un bébé pleurer dehors lorsqu'elles étaient seules la nuit !
S'il vous plaît, N'OUVREZ PAS si vous entendez des pleurs de bébé. Ce message devrait probablement être pris au sérieux parce que l'histoire pleurs de bébé a été mentionnée dernièrement à la télévision lors du programme America 's Most Wanted » qui parlai d'un tueur en série en Louisiane.
10.Si vous roulez et que l'on vous jette des œufs sur votre pare-brise (chose plutôt étonnante et inhabituelle) ne faites SURTOUT PAS fonctionner vos essuie-glaces ni ne pulvérisez de l'eau. Les œufs, lorsqu'ils sont mélangés avec de l'eau, deviennent laiteux et vous n’y verrez absolument plus rien du tout. Vous serez alors contraint(e) de vous arrêter et serez victime d'un vol qualifié. Ceci se passe en bande organisée. Par exemple du haut d'un pont, on vous jette des œufs et ensuite d'autres complices se trouvant sur le bas côté de la route viennent vous sauter sur le véhicule avec tout un attirail pour vous déstabiliser et vous voler.
CONSEIL DE PRÉVENTION :
LAISSEZ COULER les œufs sur votre pare-brise sans tenter de nettoyer. Continuez à rouler et éloignez-vous le plus possible du lieu. Arrêtez vous dans un endroit sûr avant de procéder au nettoyage en profondeur des œufs sur le pare-brise. C'est la dernière technique utilisée par les voleurs Un dernier conseil : Ne jamais crier « À l'aide ! » mais plutôt "AU FEU !" les gens vont sortir pour le feu mais rarement pour aider.
Ça peut aussi désarçonner l'agresseur, il se demandera s'il a affaire à un fou ou une folle et il pourrait bien vous lâcher su place.. (ref: formation en autodéfense pour femmes). Finalement, j'aimerais que vous fassiez parvenir ce message à un maximum de monde car Il pourrait sauver une/des vie(s)...
BREF : Partagez sans modération ...

Le message du Pape François pour le Carême 2015 en intégralité

Le Pape François serre la main d'une fidèle à l'audience générale du 18 juin 2014 - AP
 
27/01/2015 12:44

(RV) Document - Le Pape François a rendu public ce mardi son message écrit pour le Carême 2015, intitulé « Tenez ferme » (Jc5,8).

« Chers frères et sœurs,
Le Carême est un temps de renouveau pour  l’Église, pour les communautés et pour chaque fidèle. Mais c’est surtout un « temps de grâce » (2 Co 6,2). Dieu ne nous demande rien qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu  lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn4, 19). Il n’est pas indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par notre nom, il prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons. Chacun de nous l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive. Mais il arrive que, quand nous allons bien et nous prenons nos aises, nous oublions sûrement de penser aux autres (ce que Dieu le Père ne fait  jamais), nous ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux injustices qu’ils subissent… alors notre cœur tombe dans l’indifférence : alors que je vais relativement bien et que tout me réussit, j’oublie ceux qui ne vont pas bien. Cette attitude égoïste, d’indifférence, a pris aujourd’hui une dimension mondiale, au point que nous pouvons parler d’une mondialisation de l’indifférence. Il s’agit d’un malaise que, comme chrétiens, nous devons affronter.
Quand le peuple de Dieu se convertit à son amour, il trouve les réponses à ces questions que l’histoire lui pose continuellement. Un des défis les plus urgents sur lesquels je veux m’arrêter dans ce message, est celui de la mondialisation de l’indifférence. L’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous, chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de chaque Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous réveillent. Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. À travers l’incarnation, la vie terrestre, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre le ciel et la terre, s’est définitivement ouverte. Et l’Église est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à  la proclamation de la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga5,6). Toutefois, le monde tend à s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être surprise si elle est repoussée, écrasée et blessée. C’est pourquoi, le peuple de Dieu a besoin de renouveau, pour ne pas devenir indifférent et se renfermer sur lui-même. Je voudrais vous proposer trois pistes à méditer pour ce renouveau.

1. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1 Co12,26) – L’Église
La charité de Dieu qui rompt ce mortel enfermement sur soi-même qu’est l’indifférence, nous est offerte par l’Église dans son enseignement et, surtout, dans son témoignage. Cependant, on ne peut témoigner que de ce que l’on a éprouvé auparavant. Le chrétien est celui qui permet à Dieu de le revêtir de sa bonté et de sa miséricorde, de le revêtir du Christ, pour devenir comme lui, serviteur de Dieu et des hommes. La liturgie du Jeudi Saint, avec le rite du lavement des pieds, nous le rappelle bien. Pierre ne voulait pas que Jésus lui lave les pieds, mais il a ensuite compris que Jésus ne veut pas être seulement un exemple de la manière dont nous devons nous laver les pieds les uns les autres. Ce service ne peut être rendu que par celui qui s’est d’abord laissé laver les pieds par le Christ. Seul celui-là a « part » avec lui (Jn13,8) et peut ainsi servir l’homme. Le Carême est un temps propice pour nous laisser servir par le Christ et apprendre ainsi à servir comme lui. Cela advient lorsque nous écoutons la Parole de Dieu et recevons les sacrements, en particulier l’Eucharistie. En elle, nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ. Grâce à ce corps, cette indifférence, qui semble prendre si souvent le pouvoir sur nos cœurs, ne trouve plus de place en nous. Puisque ceux qui sont du Christ appartiennent à l’unique Corps du Christ et en lui personne n’est indifférent à l’autre. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie » (1 Co12,26).
L’Église est une communio sanctorum parce que les saints y prennent part, mais aussi parce qu’elle est communion de choses saintes : l’amour de Dieu révélé à nous dans le Christ ainsi que tous les dons divins. Parmi eux, il y a aussi la réponse de tous ceux qui se laissent atteindre par un tel amour. Dans cette communion des saints et dans cette participation aux choses saintes personne n’a rien en propre, et ce qu’il possède est pour tout le monde. Et puisque nous sommes liés en Dieu, nous pouvons faire quelque chose autant pour ceux qui sont loin, que pour ceux que nous ne pourrions jamais rejoindre par nos propres forces, puisque nous prions Dieu avec eux et pour eux, afin que nous nous ouvrions tous ensemble à son œuvre de salut.

2. « Où est ton frère ? » (Gn4,9) – Les paroisses et les communautés
Il est nécessaire de traduire tout l’enseignement de l’Église universelle dans la vie concrète des paroisses et des communautés chrétiennes. Réussit-on au cœur de ces réalités ecclésiales à faire l’expérience d’appartenir à un seul corps ? Un corps qui en même temps reçoit et partage tout ce que Dieu désire donner ? Un corps qui connaît et qui prend soin de ses membres les plus faibles, les plus pauvres et les plus petits ? Ou bien nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage en faveur d’un monde lointain mais qui oublie le Lazare qui est assis devant sa propre porte fermée ? (cf. Lc16,19-31). Pour recevoir et faire  fructifier pleinement ce que Dieu nous donne, il faut dépasser les frontières de l’Église visible dans deux directions. D’une part, en nous unissant à l’Église du ciel dans la prière. Quand l’Église terrestre prie, s’instaure une communion de service réciproque et de bien qui parvient jusqu’en la présence de Dieu. Avec les saints qui ont trouvé leur plénitude en Dieu, nous faisons partie de cette communion dans laquelle l’indifférence est vaincue par l’amour.
L’Église du ciel n’est pas triomphante parce qu’elle a tourné le dos aux souffrances du monde et se réjouit toute seule. Au contraire, les saints peuvent déjà contempler et jouir du fait que, avec la mort et la résurrection de Jésus, ils ont vaincu définitivement l’indifférence, la dureté du cœur et la haine. Tant que cette victoire de l’amour ne pénètre pas le monde entier, les saints marchent avec nous qui sommes encore pèlerins. Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Église, convaincue que la joie dans le ciel par la victoire de l’amour crucifié n’est pas complète tant qu’un seul homme sur la terre souffre et gémit, écrivait : « Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Église et les âmes » (Lettre 254, 14  juillet 1897). Nous aussi, nous participons aux mérites et à la joie des saints et eux participent à notre lutte et à notre désir de paix et de réconciliation. Leur bonheur de jouir de la victoire du Christ ressuscité nous est un motif de force pour dépasser tant de formes d’indifférence et de dureté du cœur. D’autre part, chaque communauté chrétienne est appelée à franchir le seuil qui la met en relation avec la société qui l’entoure, avec les pauvres et ceux qui sont loin. L’Église est, par nature, missionnaire, et elle n’est pas repliée sur elle-même, mais envoyée à tous les hommes.
Cette mission est le témoignage patient de celui qui veut porter au Père toute la réalité humaine et chaque homme en particulier. La mission est ce que l’amour ne peut pas taire. L’Église suit Jésus Christ sur la route qui la conduit vers tout homme, jusqu’aux confins de la terre (cf. Ac1,8). Nous pouvons ainsi voir dans notre prochain le frère et la sœur pour lesquels le Christ est mort et ressuscité. Tout ce que nous avons reçu, nous l’avons reçu  aussi pour eux. Et pareillement, ce que ces frères possèdent est un don pour l’Église et pour l’humanité entière. Chers frères et sœurs, je désire tant que les lieux où se manifeste l’Église, en particulier nos paroisses et nos communautés, deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence !

3. « Tenez ferme » (Jc5,8) – Chaque fidèle
Même en tant qu’individus nous sommes souvent tentés d’être indifférents à la misère des autres. Nous sommes saturés de nouvelles et d’images  bouleversantes qui nous racontent la souffrance humaine et nous sentons en même temps toute notre incapacité à intervenir. Que faire pour ne pas se laisser absorber par cette spirale de peur et d’impuissance ? Tout d’abord, nous pouvons prier dans la communion de l’Église terrestre et céleste. Ne négligeons pas la force de la prière de tant de personnes ! L’initiative 24 heures pour le Seigneur, qui, j’espère, aura lieu dans toute l’Église, même au niveau  diocésain, les 13 et 14 mars, veut montrer cette nécessité de la prière. Ensuite, nous pouvons aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église. Le Carême est un temps propice pour montrer cet intérêt envers l’autre par un signe, même petit, mais concret, de notre participation à notre humanité commune.
Enfin, la souffrance de l’autre constitue un appel à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. Si nous demandons humblement la grâce de Dieu et que nous acceptons les limites de nos possibilités, alors nous aurons confiance dans les possibilités infinies que l’amour de Dieu a en réserve. Et nous pourrons résister à la tentation diabolique qui nous fait croire que nous pouvons nous sauver et sauver le monde tout seuls.
Pour dépasser l’indifférence et nos prétentions de toute-puissance, je voudrais demander à tous de vivre ce temps de Carême comme un parcours de formation du cœur, comme l’a dit Benoît XVI  (cf. Lett. Enc. Deus caritas est, n. 31). Avoir un cœur miséricordieux ne veut pas dire avoir un  cœur faible. Celui qui veut être miséricordieux a besoin d’un cœur fort, solide, fermé au tentateur, mais ouvert à Dieu. Un cœur qui se laisse pénétrer par l’Esprit et porter sur les voies de l’amour qui conduisent à nos frères et à nos sœurs. Au fond, un cœur pauvre, qui connaisse en fait ses propres pauvretés et qui se dépense pour l’autre.
Pour cela, chers frères et sœurs, je désire prier avec vous le Christ en ce Carême : « Fac cor nostrum secundum cor tuum » : « Rends notre cœur semblable au tien » (Litanies du Sacré Cœur de  Jésus). Alors nous aurons un cœur fort et miséricordieux, vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer en lui-même et qui ne tombe pas dans le vertige de la mondialisation de l’indifférence. Avec ce souhait, je vous assure de ma prière afin que chaque croyant et chaque communauté ecclésiale parcourt avec fruit le chemin du Carême, et je vous demande de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde.

Du Vatican, le 4 octobre 2014, Fête de saint François d’Assise