lundi 20 avril 2015

Le Christ est figure de la vulnérabilité

Face au mépris des droits des plus faibles et des plus opprimés, l’Église réaffirme sans se lasser que la personne vulnérable est la pierre d’angle de l’éthique. Affirmer cela, c’est mettre l’homme au centre de l’histoire humaine, rappeler en tout temps et en tout lieu sa dignité intrinsèque, prendre une « option préférentielle pour les pauvres », aller aux périphéries de l’existence, là où l’humain court le risque de l’abandon. Les chrétiens ne sont pas seuls dans cette entreprise éthique et nombreux sont les hommes de par le monde qui, partageant cette conviction authentiquement humaine, se mettent au service de l’humanité blessée. Le croyant, toutefois, est celui qui se met à l’écoute du Dieu qui lui parle chaque jour dans l’Écriture. C’est à l’écoute de la Parole qu’il retrouve la racine de ses engagements et qu’il est amené à mieux comprendre comment la foi et la charité s’interpellent. Aujourd’hui, l’Écriture lui révèle que son engagement humanitaire pour la famille humaine a sa racine ultime dans le mystère pascal. Comme le crucifié est devenu pierre d’angle de l’histoire du salut, transfigurant le mépris dont il était l’objet en puissance de guérison, l’homme vulnérable est devenu la pièce maîtresse de l’éthique. Le Christ est figure de la vulnérabilité. Il nous la révèle. Il est figure de tout homme qui peut être blessé, meurtri, rejeté par les bâtisseurs de ce monde. Les bâtisseurs de l’amour de Dieu et du prochain, eux, font route avec l’humanité et partagent le sort terrestre du monde (cf. Gaudium et spes n° 40), où tous sont appelés à suivre le bon pasteur et à devenir enfants de Dieu.

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