samedi 26 novembre 2011

SARKOZY : Le G20 ou la Guerre ?

Au programme du G20,rétsina et sirtaki
Sarkozy n'arrête pas de courir après la crise. Toujours en retard d'une guerre. Après ses fanfaronnades sur le sauvetage de l'Europe et du monde suite au sommet de Bruxelles,voilà que Papandréou lui envoie de la dynamite dans la figure,à la veille du G 20. La fibre socialiste du premier ministre grec a-t-elle eu le dernier mot en donnant la parole au peuple ? Toujours est-il que c'est un échec de plus pour le candidat de l'UMP à la présidentielle.
Le bilan de Sarkozy à la tête de l'état est cruellement vide de succès. Il n'a strictement rien de positif à présenter aux Français. Sa côte de popularité est au plus bas depuis des mois. La tentative malhonnête d'une agence de la faire décoller artificiellement après sa prestation TV n'a convaincu personne. Aucune des réformes qu'il a mises en œuvre contre vents et marées n'a abouti. Ce qui reste profondément ancré dans l'inconscient collectif des futurs électeurs c'est la bande du Fouquet's,ce sont les privilèges inconsidérés qu'on leur a accordés sans retour,c'est la république des copains,toujours solidaires pour étouffer les scandaleuses affaires. Elles sont nombreuses et concernent les plus hauts dignitaires de l'état. C'est en somme,cette philosophie absurde du tout pour les nantis,pour les riches et les puissants. Ce que ressentent consciemment la majorité des Français,durement dans leur quotidien,c'est la baisse du pouvoir d'achat,l'accroissement du chômage,la difficulté pour se soigner... C'est la certitude que si le présent est difficile,l'avenir est plus sombre encore. Conscient de ce non bilan,Sarkozy repousse l'annonce de sa candidature dans l'attente de meilleures conditions et cherche désespérément une issue dans la politique étrangère.
Malheureusement pour lui,pas de miracle non plus dans ce domaine. Il a voulu faire de sa solution de la crise européenne un pont qui le mènerait confortablement vers 2012. Il a sorti de son chapeau mille milliards d'euros chinois. Avec ce que cela suppose de contre partie en matière de souveraineté. Mais la réaction grecque vient de faire exploser ce pont. La colonisation de la Libye a eu pour résultat la remise sur orbite des fondamentalistes musulmans autrefois contenus par le régime du défunt colonel. En plus ils sont aujourd'hui armés. Sarkozy voulait une Libye démocratique,il la retrouve indépendante formellement mais instaurant la charia. C'est le triste bilan d'une guerre meurtrière de sept mois. Sarkozy n'a même pas osé une visite diplomatique officielle pour célébrer la naissance de ce nouveau régime qu'il a pourtant soutenu au prix fort. C'est dire si cet autre revers lui est cruel. Prendra-t-il le risque d'une fuite en avant vers la Syrie ?
Nul ne le sait encore. La campagne de presse contre le dictateur syrien prend de l'ampleur. Des témoignages concordants de voyageurs dignes de foi ne font pas état de ce que nous racontent les médias. Ils ont eu vent des troubles dans le Nord-Est,mais sans plus. La Syrie n'est pas un pays au bord de la guerre civile. La contestation y serait extrêmement minoritaire. Ceci étant je ne ne défends pas une dictature aussi flagrante. Si on pouvait aider les Syriens à s'en débarrasser sans intervention militaire étrangère,ce serait une très belle victoire pour la démocratie. Seulement quand des considérations géopolitiques non avouables entrent en ligne de compte,les états-majors politiques et militaires mondialisés s'assoient allègrement sur les valeurs de la démocratie. Sarkozy est un homme ambitieux,avide de pouvoir et déteste l'échec. S'il ne tire rien du G20 qui puisse le remettre en scelle pour les présidentielles,l'aventure syrienne le tenterait alors énormément.
Le G20 avait un programme : la crise de la dette en Europe bien sûr,mais aussi il était question d'aborder les inégalités dans le monde,d'un socle international de protection sociale et de la taxation des transactions financières internationales. Il m'est avis que Sarkozy,en tant qu'organisateur,mettra tout son poids pour privilégier la crise européenne et le désamorçage de la bombe grecque. De toutes façons il est fondamentalement réfractaire aux autres sujets à portée plus sociales de l'emploi du temps. Les organisations patronales du G20 ont fait le déplacement pour faire entendre leur voix. Des milliers d'antimondialistes sont aussi sur place. Dans ce concert des intérêts antagoniques crucial pour l'avenir des peuples,essentiel pour le destin politique d'un homme,le retsina coulera à flots au rythme du sirtaki..Ce sera la fête ou la guerre...

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