samedi 21 juillet 2012

Tino Rossi

Tino Rossi, de son vrai nom Constantin Rossi, né le 29 avril 1907 à Ajaccio, décédé le 26 septembre 1983 à Neuilly-sur-Seine, est un chanteur et acteur français. Il a vendu plus de 300 millions de disques.













Premières années - Premiers succès

Tino Rossi est né à Ajaccio, 43 rue Feschn 1. Son père Laurent est tailleur. Sa mère Eugénie se consacre à sa grande famille de huit enfants ; Constantin porte le prénom de l'un de ses frères, mort peu avant sa naissance. Dès son enfance, il aime chanter et tous ceux qui l'entourent lui reconnaissent une voix très pure. Bien que doté d'une grande mémoire, il préfère l'école buissonnière aux études studieuses. À moins de 20 ans, il rencontre Annie Marlan (1907-1981), jeune violoniste venue jouer à Ajaccio, en tombe amoureux, part avec elle sur la Côte d'azur, l'épouse à Toulon et devient vite le jeune père de Pierrette, née dans l'automne 1927n 2. Mais il a du mal à trouver un travail stable et Annie demande vite le divorce.
De retour penaud à Ajaccio, le voici changeur au casino, malheureusement détruit par un incendie en 1929. Il repart, cette fois à Marseille, en compagnie de sa deuxième épouse Faustine Fratani (1912-1985), secrétaire du directeur de feu le casino de la Cité impériale. Différents petits boulots aussi provisoires que peu rémunérateurs plus tard, il tente en vain de se faire engager au casino d'Aix-en-Provence par l'entremise du premier adjoint au maire de la ville, un ami de la famille Rossi. Installé à Aix-en-Provence, chaque soir, il retrouve au Terminus les nombreux étudiants corses de la faculté de droit et chante pour ses amis, tous (Raymond Filippi, Dominique Stefanaggi, Alfred Albertini...) futurs ténors du barreau1,n 3. C'est aussi à Aix qu'il fait la connaissance du tourneur Louis Allione, dit Petit Louis, qui le produit non sans succès sur de petites scènes de l'arrière-pays provençal (pour la première fois devant le public du village vauclusien de Lauris) en le présentant comme "Le Roi des chanteurs de charme". Constantin choisit alors de devenir Tino en se rappelant la façon dont l'évêque d'Ajaccio avait, en le bénissant lors de sa confirmation, détaché les syllabes de son prénom : "Constant-tino"2.
En 1932, à Marseille, alors qu'il arpente avec son père la rue Saint-Ferréol, son attention est attirée par une pancarte sur la devanture d'un magasin : "Enregistrez votre voix pour cent sous"n 4. Tino enregistre ainsi un disque en fer blanc qu'il destine à sa mère, comme le fera vingt ans plus tard Elvis Presley. Un représentant de la maison de disques Parlophone, présent dans la boutique, l'entend et l'invite à Paris enregistrer, moyennant 1 000 francs, son premier vrai disque, qui est aussi le premier disque de chansons corses jamais gravé puisqu'il comprend O Ciuciarella et la berceuse Ninni, Nanna3.
À Marseille, le 3 mars 1933, "en qualité de ténorino", Tino est engagé pour sept jours et quatorze représentations par Tintin Milliard à l'Alcazar avant de passer sur une autre scène mythique de la ville, le Théâtre des Variétés4.

Son contrat avec Columbia

Vient rapidement le tour de la jeune maison de disques Columbia de s'intéresser à lui. Séduit par le dynamisme entreprenant et novateur (notamment dans le domaine de la publicité) de son directeur, Jean Bérard, il signe un contrat et enregistre La sérénade de Toselli, J’ai rêvé d'une étoile, La ballade du roi d’Ys, Le tango de Marilou (son premier tube) et Venise et Bretagne, qui berça l'enfance très francophile de la reine d'Angleterre Elizabeth II5.
Le succès de ces premiers enregistrements est prometteur. Un courrier abondant commence à arriver chez Columbia. La firme comprend qu'elle tient là un poulain intéressant et l'intègre dans ses tournées, où il côtoie les grands artistes Lucienne Boyer, Damia, Pills et Tabet, Mireille, Jean Sablon...
Tino Rossi ne quittera jamais sa maison de disques (devenue une filiale de Pathé-Marconi).

De la scène à la radio

Sa carrière prend une dimension essentielle au music-hall. Après l’A.B.C., où le public lui a réservé un honnête succès, il est engagé par Henri Varna au Casino de Paris pour la revue Parade de France, consacrée au folklore des provinces. En bottes, chemise et pantalon bouffants, guitare à la main et veste sur l'épaule, il campe un chanteur corse de carte postale6 et obtient, dès le premier soir (le 14 octobre 1934), un triomphe inédit grâce à deux chansons que Vincent Scotto vient de composer pour lui, Ô Corse, île d'amour et Vieni, vieni. Les deux hommes travailleront sur bien d'autres chansons jusqu'à la mort de Vincent Scotto, en novembre 1952...
En 1936, il remonte sur la scène du Casino de Paris pour le spectacle Tout Paris chante, mais cette fois en tête d'affiche.
Parallèlement, il vend de plus en plus de disques, à savoir 80 000 par mois quand la deuxième vente culmine à 6 0007. Dans ces années 1930, l'industrie du disque balbutie et la radio n'est pas encore un objet familier. Elle va bientôt donner aux artistes une audience nouvelle, avec ce que cela représente sur les ventes de disques. Dans le cas de Tino Rossi, sa voix est tellement présente sur les ondes qu'en 1939, il demande lui-même, par écrit, aux stations de moins le programmer car il craint de lasser les auditeurs8. Si le disque et la radio ont largement stimulé la carrière de Tino Rossi, ils n'en ont pas moins trouvé en lui un support essentiel de pénétration dans les foyers...
Sa réussite tient aussi à son physique de "latin lover". Vincent Scotto rappelle, dans ses Souvenirs de Parisn 5, l'attraction qu'exerce son ami Tino sur la gent feminine : " Les femmes s’approchaient de lui avec une telle férocité que si je n’étais pas collé à lui pour monter en voiture, si dans la bousculade je me laissais distancer de quelques mètres, il me fallait renoncer à lui, et la voiture partait sans moi. Les femmes étaient avides de le voir de près, certaines se seraient laissées piétiner plutôt que de céder leur place [...]." Et d'ajouter : "Sa voix de rêve a enchanté presque tous les cœurs du monde. Quel philtre mystérieux possède cette voix pour troubler ainsi quand il chante ! On est charmé et on l’écoute recueilli. Une chanson embellit la vie, Tino embellit tout ce qu’il chante."n 6 Car Tino Rossi est devenu une idole, la première dans l'histoire de la chanson. Familièrement désigné par son prénom d'artiste, il se trouve confronté à d'inimaginables manifestations d'affection amoureuse9, dont il n'aimait guère parler10.
En toute logique, cette voix, que d'aucuns comparent à une chasse d'eau ou un robinet, est promptement sollicitée par le cinéma car il n'existe alors que les films chantants pour donner au public l'occasion de découvrir le visage des vedettes.

Une voix plein écran

Après quelques "apparitions" vocales et silhouettes, en mars 1936, sort Marinella, un film écrit exprès pour la nouvelle coqueluche du disque et de la T.S.F. au physique à la Rudolph Valentino. Le film est un triomphe. Les chansons de Vincent Scotto qu'il y interprète (Marinella, Tchi-tchi, J'aime les femmes c'est ma folie, Laissez-moi vous aimer) vont accompagner le Front Populaire. Tino Rossi ira d'ailleurs chanter pour les grévistes, notamment dans le hall des Galeries Lafayette11.
Dans la foulée, il enchaîne avec les péripéties à l'accent corse de Au son des guitares (où il lance Tant qu'il y aura des étoiles), puis tourne Naples au baiser de feu avec pour partenaires les grandes vedettes Viviane Romance et Mireille Balin, sans oublier Michel Simon, Marcel Dalio et les dialogues d'Henri Jeanson.

Vieni, vieni en tête du hit-parade aux U.S.A.

Tino Rossi (à nouveau divorcé) vit alors une histoire d'amour passionné avec Mireille Balin, une actrice à la destinée tragique12 qui, écrira-t-il, "avait tout pour ensorceler les hommes"13. La presse de l'époque ne perd d'ailleurs pas une occasion de relater les péripéties de la vie du couplen 7. Épuisé par sa jalousie et ses sautes d'humeur consécutives à ses addictions à l'alcool et aux stupéfiants, il la quittera après l'armistice de 1940, mais sans jamais l'abandonner, lui assurant discrètement, via l'association La roue tourne et en toute complicité avec son épouse Lilia Vetti14, un logement, des soins et une sépulture au cimetière de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)n 8.
En 1938, c'est le cinéma hollywoodien qui s'intéresse aussi bien à Tino Rossi qu'à Mireille Balin. Aux États-Unis, où la radio passe "du" Tino sans arrêt, il donne quelques récitals tandis que Vieni Vieni, repris par les orchestres de Benny Goodman, Rudy Vallée et Bob Crosby (le frère de Bing), est classé premier du "Top tune of the week" (le hit-parade américain de l'époque) vingt huit semaines d'affilée15, fait unique pour une chanson françaisen 9. Le maire de New York (La Guardia) baptise même Tino-Rossi l'un des quais de la ville. Mais Tino ne se plaît pas en Amérique. Il veut retrouver la France et finit par refuser les offres financièrement alléchantes d'Hollywood, qui le verrait bien en prince russe reconverti en danseur mondain dans une super-production de la Twentieth Century Fox baptisée Balalaïka. Mireille Balin, en contrat avec la Metro-Goldwyn-Mayer, fait de même, pour les mêmes raisons.
Tino poursuit sa tournée au Canada. Dans les gares, la foule se masse rien que pour essayer de l’apercevoir à une fenêtre de son train et la gare Windsor de Montréal subit une émeute en règle16.
De retour en France, il continuera encore de nombreuses années à créer au cinéma ses plus grands succès, tant dans le domaine de la variété que des airs classiques. Ainsi, pour les besoins de Lumières de Paris (de Richard Pottier, 1938), il chante l'Ave Maria de Gounod, dont La Callas dira que personne ne l'a jamais chanté aussi bien.
Puis éclate la Seconde Guerre mondiale. Si ses enregistrements se font au ralenti (aucun en 1940 car l'artiste, qui a effectué 18 mois de service militaire au 22e Bataillon de Chasseurs Alpins, est mobilisé), sa carrière cinématographique se poursuit en zone libre, en particulier avec Le soleil a toujours raison (tourné en 1941, sorti en 1943), adapté d'une nouvelle de Pierre Galanten 10, dialogué par l'auteur et Jacques Prévert. La distribution en est prestigieuse : Micheline Presle, Pierre Brasseur, Charles Vanel, Édouard Delmont, Charles Blavette et Germaine Montero. Dans ce film, réalisé par Pierre Billon, il interprète Le chant du gardian, de Louis Gasté et Jean Féline.
En 1941, dans la région de Royan, sous la direction de Jean Delannoy, qui parlera17d'un "succès mondial, peut-être le plus grand de toute [sa] carrière", il tourne Fièvres avec Madeleine Sologne, Jacqueline Delubac et Ginette Leclerc. Outre Maria (de Roger Lucchesi et Jean Féline), il y chante l'Ave Maria de Schubert, qui va vite devenir l'un de ses tubes, plébiscité notamment durant la Seconde Guerre mondiale par les prisonniers qui jonchent les planches de billets en le réclamant à Tino Rossi18. Il le chantera notamment lors de la croisière inaugurale du paquebot France, en janvier 1962 (dont il fut, à la demande de la marraine du paquebot, Yvonne de Gaulle, l'artiste invité d'honneur, assisté de l'humoriste Jean Rigaux), puis le 19 décembre 1963 sur la scène de l'Opéra de Paris (accompagné en duplex par Pierre Cochereau, titulaire des orgues de Notre-Dame de Paris) à l'occasion du grand gala de présentation du film d'Otto Preminger Le Cardinal.

Lilia Vetti pour la vie

À la fin de l'été 1941, au casino d'Aix-les-Bains, Mistinguett lui présente la belle danseuse niçoise Rosalia Cervetti, dite Lilia Vetti (1923-2003), qui deviendra la femme de sa vie, ainsi qu'il le lui chantera en 1977n 11. Il l'épouse le 14 juillet 1948 à Cassis, dont le maire S.F.I.O. est son ami le médecin et Résistant Emmanuel Agostini19. Leur fils Laurent Emmanuel, filleul du docteur Agostini, venait de naître au mois de mai. Il est à son tour devenu le père de Constantin et Jean-Baptiste, nés après la disparition de leur grand-père paternel.
En 1943, dans Le chant de l'exilé, réalisé en 1942 par André Hugon et brillamment dialogué par Yves Mirande, devenu Basquen 12, Tino Rossi chante Paquita et Ce matin même (paroles d'Édith Piaf), puis s'engage patriotiquement dans les Pionniers du Sahara, au grand dam des autorités allemandes qui voient dans ce scénario une propagande en faveur de la Résistance. Quelques mois plus tard, sort Mon amour est près de toi (de Richard Pottier), seul film tourné par Tino Rossi sous l'égide de La Continental allemande, distribuée en France par Tobis Filmsn 13. Les chansons de ce film (Madame la nuit, Quand on est marinier, J'ai deux mots dans mon coeur et Quel beau jour, mon amour) sont signées notamment Vincent Scotto, Roger Lucchesi et Francis Lopez, jeune dentiste débutant dans la chanson...
En 1944, L'île d'amour, "peut-être le meilleur film de Tino Rossi" selon Jean Tulard qui le compare à Colomba20, est également considéré comme le premier film écologiste de l'histoire du cinéma : en guerre contre un promoteur immobilier qui veut transformer son village (dont le rôle du maire est tenu par René Charpin) en station balnéaire, la population s'enflamme21... Et Tino chante Mon île d'amour, Le joyeux bandit et la Complainte corse de Roger Lucchesi. Les Allemands ayant interdit son tournage en Corse, le réalisateur Maurice Cam se replie sur la Côte d'Azur sous la surveillance étroite d'un superviseur de l'Axe qui veille à ce qu'aucun objectif militaire ne se trouve dans le champ des caméras. Tournée à son insu, la scène finale vaudra une convocation générale de l'équipe au bureau militaire22.
En 1946, alors qu'il tient un double rôle dans Destins de Richard Pottier, il débusque et crée une chanson enfouie par ses auteurs (Henri Martinet et Raymond Vincy) au fond de leurs tiroirs ; Petit papa Noël, qualifié dans ce film de "berceuse", est né...
En avril 1947, les écrans parisiens du Paramount et du Paris accueillent Le Chanteur inconnu, le second film tourné par Tino Rossi avec André Cayatte, après Sérénade aux nuages (1945). Pour les besoins de ce mélodrame à suspense23, remake d'un film de 1931 avec le ténor Lucien Muratore, entouré de Raymond Bussières, Lilia Vetti, Maria Mauban et Lucien Nat, il chante Chopin, Brahms et Lalo.
En 1948, il interprète le rôle du compositeur Franz Schubert dans La belle Meunière de Marcel Pagnol, aux côtés de Jacqueline Pagnol, de sa fille Pierrette (également comédienne dans la troupe de Robert Dhéry "Les Branquignols") et de son épouse Lilia Vetti. Ce film est le premier film français tourné en couleur grâce à la technique française mise au point dès avant la Seconde Guerre mondiale par les frères Roux. Nécessitant des moyens de projections spécifiques onéreux, ce procédé fera long feu.
En 1950, Jean Stelli réalise autour de lui Envoi de fleurs, la seule biographie filmée, et romancée, de Paul Delmet. L'occasion pour Tino Rossi de chanter à Suzanne (Micheline Francey) quelques-uns des airs les plus connus de l'artiste montmartrois de la Belle Époque... et de mourir (tuberculeux) pour la troisième et dernière fois au cinéma après une vendetta dans L'île d'Amour et un suicide dans Le gardian.

Un Noël en prison et Petit papa Noël

Durant l'Occupation, il chante à de multiples reprises Quand tu reverras ton village, "la chanson d'espoir de tous les prisonniers de guerre"24, composée pour lui par Charles Trenet, refuse un cachet conséquent pour enregistrer Maréchal, nous voilà et se fait faire, par l'oncle médecin du journaliste Yves Mourousi, des certificats de complaisance afin de ne pas honorer "certaines invitations pressantes", notamment à un gala en faveur de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, où sa participation était pourtant annoncée sur les affiches25. D'autre part, tandis qu'à Marseille, sa compagne Lilia Vetti sauve Georges Cravenne (né Cohen) d'une arrestation par la gestapo, Tino Rossi cache dans son orchestre en tant que pianiste le compositeur juif polonais Norbert Glanzberg, qui deviendra son accompagnateur après la guerre. Édith Piaf, Georges Auric et Mistinguett le protègent alors également26. Pourtant, malgré ce rempart amical, le 2 mai 1943, Norbert Glanzberg est arrêté et condamné à une peine d'emprisonnement de six mois, à Nice, pour détention de faux papiers. Tino Rossi alerte l'actrice Marie Bell. Avec la complicité de l'intendant régional de police Paul Duraffour et d'un gardien de prison corse, ils réussissent à le faire évader au mois d'août27.
Par ailleurs, une amitié corse liait Tino Rossi à Étienne Leandrin 14, comme lui habitué du Fouquet's, et il connaissait nombre de figures corses du milieu marseillais, dont le parrain Paul Carbone (mort en décembre 1943 dans le déraillement d'un trainn 15) ainsi que son associé François Spirito, qui faisaient des affaires avec les Allemands28.
Comme de nombreuses célébrités, dont la réussite attisait depuis des années bien des jalousies29, Tino Rossi est arrêté au début du mois d'octobre 1944 par des policiers qui recherchent activement un Corse. "Les Corses m'en ont assez fait voir. Foutez-moi ça au trou", lui assène l'un d'eux. À la suite d'une détention de trois mois à la prison de Fresnes, et alors qu'il a énergiquement interdit à Lilia Vetti de "donner un franc pour sa libération" au risque de le perdre30, il est exempté de toute poursuite par un juge qui estime que l'instruction montée contre lui par l'inspecteur Georges Clot, qui avait cité de "nombreux témoins" signalant son "comportement anti-français", est dénuée de fondementn 16. Tino Rossi recevra même, fait rarissime à l'époque, des excuses officielles du gouvernement31.
En 1946, avec Petit papa Noël, qu'il chante pour la première fois en public sur la scène de l'A.B.C. en 1948, il remporte un phénoménal succès. En ce premier vrai Noël depuis 1938, voici un cantique laïc qui arrive opportunément pour restaurer la plus traditionnelle des fêtes familiales et répondre aux instructions officielles (pas de chants religieux dans les écoles de la République) mises en place avec zèle par le ministre Marcel-Edmond Naegelenn 17.

Premier chanteur français à obtenir un disque d'or

Avec sa chanson fétiche, Tino Rossi devient, en 1949, le premier chanteur français à obtenir un disque d'or et, pour la circonstance, "le seul à avoir reçu ce disque en or massif 24 carats"32. Malgré l'opacité volontairement entretenue par l'industrie du disque sur ses recordsn 18, qu'il soit estimé écoulé à 5,711 millions de 45 tours (singles)33,34, "30 millions d'exemplaires"35,36, voire "35 millions, dont 20 millions pour la France seule"37, ce "véritable phénomène dans l'histoire de la chanson française"38 est unanimement considéré comme le titre le plus vendu de l'histoire du disque en France : "plus de 400 000 exemplaires écoulés" lors des fêtes de Noël 2011 selon le biographe Frédéric Valmont39. Petit papa Noël est aussi, d'après un sondage40, la chanson préférée des Français avec Ne me quitte pas de Jacques Brel.
Utilisations et adaptations les plus diverses de Petit papa Noël se sont multipliées et se renouvellent sans cesse. Parmi une interminable liste, la version en allemand (Du lieber Weihnachtsmann), enregistrée en 1999 par Mireille Mathieu, celles de Dalida (1960), Yvette Giraud (1962), Nana Mouskouri (1970), Michèle Torr et Claude François (1977), Céline Dion (1981 et 1994, en duo avec Alvin et les Chipmunks), des groupes Boney M. (1986) et Trust (1988), d'Enrico Macias (1993), de la Compagnie créole (1996), de Roch Voisine (2000), d'Henri Dès (2001), de Florent Pagny (2006), Roberto Alagna (2007)... En 2009, le jeune et célèbre baryton américain Josh Groban ainsi que les Chœurs de l'Armée rouge et ceux des enfants du Bolchoï l'enregistrent, en français. Autres variantes : le drôlatique Petit Génie Ariel entonné par le barde Assurancetourix dans l'album Astérix chez Rahàzade (1987) ; le nom du chien de la série d'animation américaine Les Simpson (télédiffusée en France depuis 1990) ; un indispensable Babucciu natale en corse (2004) ; le roman policier Petit papa Noël publié en février 2010 par François Cérésan 19 ; l'interprétation rocailleuse et subtile proposée par Arthur H dans le générique du film d'animation L'apprenti Père Noël (2010) ; la parodie d'actualité Petite Carla d'Noël (signée Michel Malher) et celle, décalée, estampillée Helmut Fritz (2011)...

De l'opérette à la télévision

Après le film Tourments (1954, de Jacques Daniel-Norman, avec Blanchette Brunoy), Tino Rossi décide de s'éloigner du cinéma. À 47 ans, il va prendre le risque de débuter dans l'opérette, non sans accepter de participer à la fresque cinématographique Si Versailles m'était conté après que Sacha Guitry lui eut dit : " M. Rossi, depuis vingt ans, votre voix fait chavirer la France. [J]e vais recréer pour vous la plus belle des fêtes vénitiennes que Versailles ait connue, à rendre envieux Louis XIV en personne. M. Rossi, voulez-vous paraître dans mon film pour chanter et nous enchanter ?"41... Et sur fond d'un grandiose feu d'artifice, le gondolier Tino Rossi chantera Fenestra bassa, une chanson italienne du XVIIe siècle qu'il n'a jamais enregistrée.
Sa carrière dans l'opérette commence officiellement le 17 décembre 1955 avec Méditerranée au Théâtre du Châtelet. L’opérette de Francis Lopez et Raymond Vincy (le parolier de Petit papa Noël) se joue jusqu'en 1957 à guichets fermés.
Elle est suivie de Naples au baiser de feu, montée au Théâtre Mogador et donnée également près de deux ans à guichets fermés avant de partir en tournée dans toute la France et à l'étranger.
En 1963, en pleine mode yéyé, le succès revient, cette fois à l'A.B.C., avec Le temps des guitares.
En 1969, il récidive avec Le marchand de soleil, de nouveau sur la scène du Théâtre Mogador, devenu le Théâtre Henri Varna-Mogador en hommage à son directeur depuis 1940, décédé le 2 avril.
Néanmoins, Tino Rossi arrive à un âge où il désire mieux profiter de sa famille et de la Corse. On ne le verra donc plus sur scène qu'à l'occasion de tournées régulières (y compris à l'étranger) et de nombreuses participations bénévoles à des galas. Ainsi, le jeudi 3 juin 1976, aux Tuileries, devant 6 000 personnes entassées sous le chapiteau de Jean Richard (et plus de 15 000 qui suivent le spectacle sur écran géant), présenté par le journaliste vedette Yves Mourousi, il chante au profit de la campagne écologique de la Ville de Paris, baptisée "Paris 2 000 espaces verts".
Parallèlement, la télévision fait de plus en plus partie intégrante de la vie des Français. Tino est très souvent invité dans des émissions qui lui sont consacrées et battent des records d'audience. Parmi une longue liste : Tino Rossi pour toujours de Jean-Christophe Averty (3 avril 1973), Numéro un de Maritie et Gilbert Carpentier (24 décembre 1977)n 20, Joyeux Noël Tino (24 décembre 1979), Le palmarès des chansons de Guy Lux (16 avril 1980) ou Le grand échiquier de Jacques Chancel (29 janvier 1981)...

Cinquante ans d'amour et entrée dans l'histoire

À plus de 75 ans, en novembre 1982, Tino Rossi remonte symboliquement sur la scène de ses grands débuts, le Casino de Paris, pour fêter son demi-siècle de carrière au cours d'un grand spectacle, mis en scène par Maritie et Gilbert Carpentier, qui mêle rétrospectives et nouvelles chansons. Chaque jour, pendant deux mois, la salle comble redouble d'applaudissements. La "générale", le 9 novembre, est l'occasion pour le Tout-Paris au grand complet de fêter un Tino Rossi radieux, qui prolonge la fête avec ses amis presque toute la nuit au Fouquet's.
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La "dernière" de Tino Rossi au Casino de Paris, le dimanche 2 janvier 1983, fut aussi sa dernière apparition en scène.
Il était depuis peu à nouveau sous contrat avec Pathé-Marconi lorsque la France stupéfaite apprit son décès, survenu à son domicile de Neuilly-sur-Seine dans la soirée du lundi 26 septembre 1983, des suites d'un cancer du pancréas qui avait nécessité une lourde intervention chirurgicale, au mois de mars, à l'Hôpital américain de Neuilly.
Tino Rossi a eu des obsèques quasi nationales, en l'église parisienne de La Madeleine, le 29 septembre. Puis, les conditions météorologiques ne permettant pas à un avion d'atterrir à Ajaccio, c'est symboliquement en voiture que Tino traversa une dernière fois sa Corse depuis Bastia, salué de village en village par les maires ceints de leur écharpe tricolore et une population dignement recueillie. Après une nuit à l'hôtel de ville d'Ajaccio, veillé par une cité en deuil, et une ultime cérémonie à la cathédrale, il fut inhumé, le samedi 1er octobre, au cimetière marin d'Ajaccio, dans la tombe qu'il avait lui même choisie au début des années 196042,43. Des visiteurs viennent s'y recueillir, par milliers, tous les ans.
Pendant cinquante ans, les chansons du "Rossignol de notre siècle"44ont accompagné tous les publics, qui lui ont assuré une égale popularité.
Pourtant, malgré l'affection populaire et les honneurs officiels, Tino Rossi, de tempérament timide45, est resté à l'abri des scandales et respectueux du public, qu'il "affronta" toute sa vie le trac au ventre. Cet épicurien latin entretenait des liens privilégiés avec ses amis d'enfance corse (qui continuaient à l'appeler "Tintin"), Vincent Scotto et l'Académicien français Marcel Pagnol, qui confia à son "frère Tino" le soin d'être son exécuteur testamentaire46. Une grande complicité l'unissait également à Maurice Chevalier, Édith Piaf, Fernandel, Charles Trenet, Joséphine Baker, Georges Brassens ou Christian Méry... Perfectionniste exigeant, doté d'un joli coup de crayon47 et grand amateur d'art (surtout de peinture), Tino Rossi a présidé le Syndicat des artistes, au début des années 195048, et su gérer intelligemment son patrimoine, notamment par l'intermédiaire de sa société de production fondée en 1948.
Grâce à ses disques, anciens ou très régulièrement réédités, à ses films (dont beaucoup sont disponibles en DVD) et à Internet, où divers blogs et pages web permettent d'accéder à des biographies et à ses chansons, y compris à l'étrangern 21, on peut retrouver ou découvrir cette superstar à la "voix de velours". Couvrant deux octaves et demi et présentant un timbre aux très riches nuances (notamment de graves), cette voix exceptionnellement "longue"n 22 trouve son origine dans une anomalie des cordes vocales de Tino Rossi (la gauche longue et fine, la droite courte, tordue et large) qui laissa un jour un médecin ORL très surpris que leur propriétaire pût chanter49.

Recordman français de la vente de disques

Tino Rossi, qui revendiquait de chanter l'amour heureux alors que son amie Édith Piaf chantait l'amour malheureux50, a enregistré 1 160 titres51 abordant tous les genres, de la chanson populaire de Vincent Scotto à la Romance de Nadir de Bizet en passant par moult mélodies classiques (largement popularisées par son interprétation), sans oublier une panoplie de chants corses. Il a vendu, dans le monde entier, des centaines de millions de disques. À l'occasion du centenaire de sa naissance, en 2007, des journaux ont avancé le chiffre de 600 millions. Lors du journal télévisé de 13 heures de TF1, le 24 décembre 2009, 700 millions ont été annoncés.
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En hommage à l'artiste, le jardin Tino-Rossi (quai Saint-Bernard, Paris, 5e) est ouvert depuis 1984.
Si quelques-uns de ces chiffres peuvent paraître excessifs au regard de certaines statistiques52, il faut tenir compte du fait que depuis le début des années 1930, le créateur de Petit papa Noël vend en grandes quantités, en France et à l'étranger, toutes les formes d'enregistrements (78 tours, vinyls, cassettes, CD, DVD, etc.), ce qui fait logiquement de lui le recordman de la vente de disques en France et le seul Français à figurer dans le cercle très fermé des champions du monde de la catégorie53.

Une légion d'honneurs

Tino Rossi fut nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 22 octobre 1952. En février 1976, le général Alain de Boissieu, gendre du général de Gaulle et alors Grand Chancelier de l'ordre, lui épingla l'insigne d'officier. Enfin, le 13 septembre 1982, à l'hôtel de ville de Marseille, le maire Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation du Président François Mitterrand, lui remit la "cravate" de commandeur54.
Portent notamment son nom : à Ajaccio, un boulevard, inauguré par lui le 14 août 1973, le vieux port, ainsi que le restaurant (de 390 places) du Palais des congrès ; un square à L'île-Rousse, également inauguré par lui en 1971, et un autre à Nogent-sur-Marne ; un jardin à Paris sur les quais de Seine (Ve arr.) ; des voies publiques dans différentes cités, par exemple à Andernos-les-Bains, Bassens, Brest, Dijon, Évreux, Fleury-les-Aubrais, Goussainville, Livry-Gargan, Lourdes, Mignaloux-Beauvoir, Montauban, Ozoir-la-Ferrière, Pierrelatte, Toulouse et Valence ; des salles à Alfortville et aux Pennes-Mirabeau, etc. Autres marques de reconnaissance et hommages : des timbres, édités en 1969 et 1990 ; une médaille frappée par la Monnaie de Paris en 1970 ; la médaille de vermeil de la Ville de Paris ; un grand prix du Disque de l'Académie Charles-Cros ; un grand prix du Midem ; plusieurs dizaines de disques d'or... Et même une rose "très parfumée" créée par Meilland en 1990. En 2011, le domaine du Scudo, qu'il avait acheté en 1952 dans le golfe d'Ajaccio pour y bâtir la maison de son cœur et de ses vacances, a reçu du ministère de la Culture le label "Maison des Illustres", attribué en métropole et dans les DOM-TOM à 111 lieux de vie qui "conservent et transmettent la mémoire de femmes et d'hommes qui les ont habités et se sont illustrés dans l'histoire politique, sociale et culturelle de la France" 55.

Filmographie

Revues, opérettes et comédies musicales

  • 1934 - Parade de France : Sur la scène du Casino de Paris, Tino Rossi figure dans les tableaux "Corse île de beauté" et "La plus grande France".
  • 1936 - Tout Paris chante (Casino de Paris) : Tino Rossi participe aux tableaux "Ceux de la légion", "Roi de cœur", "Les chansons d'amour".
  • 1982-1983 (du 4 novembre au 2 janvier) - Cinquante ans d'amour : Tino Rossi est ici au cœur du spectacle qui se joue, comme à ses débuts, au Casino de Paris. C'est l'occasion de célébrer ses noces d'or avec le public dans une revue de Maritie et Gilbert Carpentier en deux actes et dix-huit tableaux.

Bibliographie

  • Daniel Arsand, Mireille Balin ou la beauté foudroyée, éd. de la Manufacture, 1989.
  • Emmanuel Bonini, Tino Rossi, éd. du Rocher, 2003.
  • René Chateau, Tino Rossi et le cinéma, éd. René Chateau, 1993.
  • Christian Delange, Tino Rossi, éd. PAC, 1985.
  • Philippe Laframboise, Tino Rossi, éd. de la Presse, Ottawa, 1972.
  • Fabien Lecoeuvre, Petites histoires pour grandes chansons, éd. du Rocher, 2009.
  • Christian Plume et Xavier Pasquini, Tino Rossi, éd. Bréa, 1983.
  • Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, éd. Flammarion, 1993.
  • Tino Rossi, Ma vie et mes chansons, éd. Société française de librairie et d'éditions, 1937.
  • Tino Rossi, Tino, éd. Stock, 1974.
  • Constant Sbraggia, Tino Rossi l'Ajaccien, éd. La Marge, 1991.
  • Gérard Trimbach, Tino Rossi, éd. Delville, 1978.
  • Gérard Trimbach, Tino Rossi - Cinquante ans d'amour, éd. Delville, 1982.
  • Frédéric Valmont, Tino Rossi - L'éternelle romance (préface de Jean-Paul Sermonte), éd. Didier Carpentier, 2011 (un CD joint).
  • Carlos Leresche, Tino Rossi secret (préface de Jacqueline Pagnol), éd. Tom Pousse, 2012.

Notes et références

Notes

  1. Devenu le n° 45 comme en témoigne la plaque apposée sur la façade depuis le 3 août 1985.
  2. Décédée en 2011, elle fut inhumée dans la chapelle funéraire de son père, à Ajaccio.
  3. Tino Rossi aimait également retrouver chaque mois devant un repas corse Vincent de Moro-Giafferi (1878-1956), célèbre avocat (notamment de Landru) et homme politique.
  4. C'est-à-dire 5 francs de l'époque.
  5. Parus en 1947.
  6. Cette dernière phrase est gravée à l'avers de la médaille à l'effigie de Tino Rossi, signée Courbier et frappée par la Monnaie de Paris en 1970.
  7. Par exemple Match du 17 novembre 1938 ou Vedettes du 19 avril 1941...
  8. Qu'elle partage depuis 1973 avec un autre protégé de La roue tourne et de Tino Rossi, le comédien Jean Tissier.
  9. On peut aussi entendre ce tube dans le film de Frank Capra It's a wonderful life (La vie est belle), 1946, avec James Stewart et Donna Reed.
  10. Écrivain et journaliste, il travailla à Paris-Match et fut l'époux de l'actrice Olivia de Haviland.
  11. Pour leurs noces de perle dans une chanson signée G. Gustin et C. Desage.
  12. Comme Luis Mariano, qui apparaît pour l'une des toutes premières fois au début du film dans un quatuor de chanteurs.
  13. À la Libération, il sera décidé que les acteurs qui avaient tourné plus de trois films avec La Continentale seront poursuivis.
  14. Condamné à 20 ans de travaux forcés pour "intelligence économique avec l'ennemi", il se met rapidement au service de la C.I.A. Amnistié, Leandri deviendra l'un des piliers des réseaux d'un autre Corse, le résistant gaulliste Charles Pasqua.
  15. En l'église Sainte-Marie-des-Batignolles, le Tout-Paris (dont Mistinguett et Tino Rossi, qui chante l'Ave Maria) assiste à ses obsèques.
  16. Devenu, dans les années 1950, un commissaire très médiatique, Georges Clot (1907-1972) a inspiré le sulfureux personnage du commissaire Blot, brossé par Paul Meurisse dans le film de Jean-Pierre Melville Le deuxième souffle (1966), tiré d'un ouvrage de José Giovanni.
  17. Président de la Haute Cour de Justice au moment de la Libération, il est chargé de réorganiser et épurer l'Éducation nationale.
  18. Une habitude relevée, entre autres spécialistes, par le journaliste et critique musical Jean-Éric Perrin.
  19. Aux éditions Pascal Galodé.
  20. Au cours de ce show, Tino Rossi et Georges Brassens s'amusent à chanter en duo Santa Lucia. Les deux amis récidivent le 24 décembre 1979 dans Venise et Bretagne.
  21. Jusqu'en Corée du Sud où, depuis 1972, l'une de ses chansons sert de générique à une émission de radio.
  22. Qui fit dire au "prince des ténors" Tito Schipa (1888-1965) : "Tino Rossi a le plus beau legato du monde."

Références

  1. Tino Rossi, Tino, éd. Stock, 1974, ps 26-33.
  2. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, éd. Flammarion, 1993, p. 37.
  3. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., p.42.
  4. Tino Rossi, Tino, op. cit., ps 53-56.
  5. Témoignage de Mrs Margaret Rhodes, cousine germaine de la souveraine britannique, cité dans l’ouvrage d’Isabelle Rivère Elizabeth II – Dans l’intimité du règne, éd. Fayard, 2012, p. 255.
  6. Il a lui même dessiné son costume : Tino Rossi, Tino, op. cit., ps 69-70.
  7. Gérard Trimbach, Tino Rossi, éd. Delville, 1978, p. 38.
  8. Ibidem ; Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., p. 97.
  9. Tino Rossi, Tino, op. cit., ps 89-96.
  10. Interview à la Télévision suisse romande (TSR), 1er juillet 1967.
  11. Christian Plume et Xavier Pasquini, Tino Rossi, éd. Bréa, 1983, p. 47.
  12. Daniel Arsand, Mireille Balin ou la beauté foudroyée, éd. de la Manufacture, 1989.
  13. Tino Rossi, Tino, op. cit. p. 111.
  14. Tino Rossi, mon père, op. cit., p. 98.
  15. Christian Delange, Tino Rossi, éd. PAC, 1985, p. 29.
  16. Philippe Laframboise, Tino Rossi, éd. de la Presse, Ottawa, 1972, ps 50-51.
  17. Dans l'ouvrage intitulé Jean Delannoy : filmographie, propos, témoignages, éd. Institut Jacques Prévert, 1985.
  18. Témoignage de Tino Rossi lors du Grand Échiquier, 29 janvier 1981.
  19. Journal Samedi-Soir, n° 159, 24 juillet 1948.
  20. Journal Le Figaro, 15 août 2003, article de Philippe d'Hugues.
  21. René Chateau, Tino Rossi et le cinéma, éd. René Chateau, 1993, p. 63.
  22. Témoignage de Tino Rossi dans le magazine Cinémonde n° 663, 15 avril 1947, p. 16.
  23. René Chateau, Tino Rossi et le cinéma, op. cit., p. 81.
  24. Pierre Barillet, Quatre années sans relâche, éd. De Fallois, 2001, p. 121.
  25. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., p. 116.
  26. Journal Libération, art. de Hélène Hazera mis sur Internet le 21 mai 1999.
  27. Article de la journaliste webmaster Véronique Chemla, 8 juillet 2011.
  28. Documentaire télévisé L'Occupation sans relâche d'Yves Riou et Philippe Pouchain, 19 déc. 2010.
  29. Journal Le Figaro, 15 août 2003, op. cit.
  30. Témoignage de Lilia Vetti (Mme Tino Rossi) : Tino Rossi, mon père, op. cit., ps. 115-117.
  31. Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, Seconde Guerre mondiale, fichier manuel A', réf. : F° delta rés 787.
  32. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., p. 119.
  33. Christophe Guyot, « Meilleures Ventes de Musique de l’Histoire... [archive] » sur Back Stage Figures, 1er septembre 2011. Consulté le 22 mars 2012
  34. Les Meilleures Ventes Tout Temps de 45 T. / Singles [archive] sur InfoDisc. Consulté le 22 mars 2012
  35. Journal Le Figaro, 20 juillet 2011, article de Dhantony Palou dans le cadre d'une série intitulée "La France en chansons"
  36. Tino Rossi [archive] sur RFI Musique, février 2000. Consulté le 22 mars 2012
  37. Frédéric Valmont,Tino Rossi - L'éternelle romance, éd. Didier Carpentier, 2011, p. 58.
  38. Selon Fabien Lecœuvre, auteur de plus de quarante ouvrages essentiellement consacrés à la chanson française, dont Petites histoires pour grandes chansons, éd. du Rocher, 2009.
  39. Émission de R.F.I. La bande passante du 11 février 2012 (http://www.rfi.fr/emission/20120211-1-tino-rossi-eternelle-romance [archive])
  40. Effectué en 2007 par l'institut CSA[réf. insuffisante]
  41. Témoignage du producteur du film Clément Duhour repris par Frédéric Valmont dans son ouvrage Tino Rossi - L'éternelle romance, op. cit., p. 79.
  42. Emmanuel Bonini, Tino Rossi, éd. du Rocher, 2003, ps 181-201
  43. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., p.183.
  44. Magazine Paris-Match, n° 1793, 7 octobre 1983, p. 103, article de Jean Cau.
  45. Tino Rossi, Ma vie et mes chansons, éd. Société française de librairie et d'éditions, 1937, p. 37.
  46. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., p. 151.
  47. Constant Sbraggia, Tino Rossi l'Ajaccien, éd. La Marge, 1991, p. 30.
  48. Magazine Cinémonde, n° 912, 25 janvier 1952, p. 24.
  49. Philippe Laframboise, Tino Rossi, op. cit., ps 43-44 ; interview de Tino Rossi lors de l'émission télévisée Les dossiers de l'écran qui lui fut entièrement consacrée le 10 mai 1977.
  50. Entretien avec Pierre Desgraupes dans le magazine Le Point n° 393, 31 mars 1980, ps 132-146.
  51. Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, op. cit., ps 220-269.
  52. Par exemple une faisant état des ventes d'albums de 1955 à 2009 : http://www.infodisc.fr/CD_Vente_Artiste.php [archive]
  53. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_artistes_ayant_vendu_le_plus_de_disques
  54. Journal Le Provençal, 14 septembre 1982.
  55. Maisons des Illustres, nouveau label du ministère de la Culture et de la Communication [archive] sur Culture.fr. Consulté le 22 mars 2012

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