Business : Facebook est une pompe à données. Vous le saviez
? Ce que vous ignorez peut-être, c'est à quel point. Des chercheurs
venaient de montrer les possibilités de profilage, simplement avec vos
'like".
Vos données personnelles, type nom, prénom, date de naissance, âge,
sexe, orientation religieuse, politique ou sexuelle, ne sont pas les
seules à pouvoir donner des informations sur vous. On s'en soucie
généralement moins que nos données "privées", mais les 'like' ('J'aime')
laissés sur Facebook et autres réseaux sociaux en disent bien plus que
ce que l'on pense.
Selon une étude publiée par les chercheurs
Michal Kosinski, David Stillwell et Thore Graepel (les deux premiers de
l'Université de Cambridge, le dernier de Microsoft Research), dans le journal scientifique américain PNAS,
le fait de déclarer aussi ouvertement ses goûts permettrait même de
retrouver assez aisément les données jugées confidentielles.
L'opinion politique retrouvée à 95%
Pour
leur étude, ils ont procédé à l'analyse automatisé des 'likes' de 58
000 personnes - volontaires - afin de déterminer, pour plusieurs
critères psycho-démographiques (utilisés notamment dans les études de
marché), de quel côté penchait la personne étudiée. Les résultats sont
étonnants.
Ainsi, les chercheurs affirment être parvenus à
distinguer correctement un homosexuel d'un hétérosexuel dans 88% des
cas, un Afro-Américain d'un Caucasien à 95%, un démocrate d'un
républicain à 95%. Les variables prédites comportent aussi le sexe,
l'âge, la religion, le statut relationnel, la taille et la densité du
réseau social, l'ethnie, etc. Le tout, en se basant simplement sur les
'likes' déposés ça et là par les utilisateurs observés.
La
religion, sujet particulièrement sensible, est un exemple parlant : la
distinction entre chrétiens et musulmans a été possible et correcte dans
82% des cas. Et ceci n'est pas tiré que de 'likes' évidents, jugent les
trois auteurs. Ainsi, les utilisateurs homosexuels n'ont été que moins
de 5% à 'aimer' des choses évidentes comme le mariage gay, par exemple.
Les données ont été récupérées par le biais de l'application myPersonality. Si le projet est terminé, il en est ressorti un site web, YouAreWhatYouLike.com, qui permet à chacun de se connecter avec son profil Facebook pour voir quelles conclusions peuvent être tirées de ses 'likes'.
Manque de transparence
Des
découvertes "étonnamment pertinentes" pour les chercheurs, qui
devraient selon eux "tirer la sonnette d'alarme". Si Michal Kosinsky,
responsable de cette recherche, a déclaré à la BBC
"apprécier les recommandations automatiques de livres", il dit pouvoir
"imaginer des situations où les mêmes données et technologies sont
utilisées pour prédire les opinions politiques ou l'orientation
sexuelle, menaçant la liberté ou même la vie."
Les chercheurs
recommandent donc de passer les 'likes' en mode privé, par exemple. Ils
vont néanmoins plus loin, et demandent plus de transparence sur
l'utilisation des données personnelles, pour éviter que ne se
développent des peurs "totalement justifiées" vis-à-vis de
l'exploitation commerciale des données privées.
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