dimanche 31 juillet 2011

La Vallée des Temples Agrigente

Le Temple d'Héra




Dans la mythologie grecque, Héra ou Héré (en grec ancien (Attique) Ἥρα / Hêra ou en ionien Ἥρη / Hêrê), fille des Titans Cronos et Rhéa, est la femme et la sœur de Zeus. C'est aussi la sœur de Déméter, d'Hadès, de Poséidon et d'Hestia. Elle est la protectrice par excellence de la femme et la déesse du mariage légitime, gardienne de la fécondité du couple et des femmes en couche. Elle est très jalouse des infidélités de son mari Zeus.

Elle correspond à Junon dans la mythologie romaine.

Fille de Rhéa et de Cronos1, elle est dès sa naissance avalée par son père2. Elle est libérée par son frère Zeus en même temps que tous ses frères.

Après la Titanomachie, Héra devient l'épouse de Zeus3. Elle est la mère, par Zeus, d'Arès, d'Hébé et d'Ilithyie4, mais aussi d'Héphaïstos, qu'elle conçoit seule pour défier son mari et lui montrer qu'elle n'a pas besoin de lui pour enfanter5. Homère (Il. i. 578, xiv. 338, xviii. 396, xxi. 332, Od. viii. 312) et Cicéron (De Natura Deorum 3.22) font néanmoins d'Héphaïstos le fils de Zeus et d'Héra.

Les traditions post-hésiodiques attribuent à Zeus et Héra de nombreux autres enfants absents des catalogues « traditionnels ». Quintus de Smyrne, dans ses Posthomériques, leur reconnaît ainsi trois filles supplémentaires : la Charite Pasithée et les déesses guerrières Ényo (les Batailles) et Éris (la Discorde). Le pseudo-Hygin, dans la préface de ses Fables, mentionne également parmi leurs enfants la Liberté. Par ailleurs, les Scholia Theocrite citent le mimographe Sophron, qui dans un écrit intitulé Angélos nomme ainsi une fille méconnue de Zeus et d'Héra, plus ou moins identique à Hécate. Enfin, bien qu'Homère ne le précise pas explicitement, la déesse Até, personnification de la fatalité et de l'égarement, telle qu'elle apparaît dans l'Iliade, où elle est nommée "la fille aînée de Zeus", a très probablement Héra pour mère, dont elle se montre la redoutable alliée au moment de la naissance d'Héraclès (Iliade, XIX).[réf. nécessaire]


Alors que la grande majorité des mythes liés à Héra portent sur sa jalousie vis-à-vis des nombreuses aventures de Zeus, des récits minoritaires s'intéressent aux premiers moments du couple divin. L’Iliade fait ainsi allusion à la première fois où Zeus et Héra s'unissent, à l'insu de leurs parents6. Une scholie précise qu'Héra est fiancée à Zeus par Océan et Téthys après que Cronos a été envoyé au Tartare ; en secret, les deux fiancés s'unissent sur l'île de Samos. Héra donne naissance à Héphaïstos et, pour cacher sa honte, prétend qu'il est né sans père7. Une autre scholie indique qu'Héra est violée par le Géant Eurymédon alors qu'elle se trouve encore chez ses parents8. Dans une autre version encore, Héra se trouve au mont Thornax (appelé depuis le « mont des Coucous »), lorsque son frère, Zeus, la rejoint, métamorphosé en coucou9.

Héra est le plus souvent présentée comme une épouse jalouse, qui se plaît à persécuter les maîtresses de Zeus et leur progéniture10. Parmi ses victimes, Héraclès, auquel elle dépêche deux serpents11, et la nymphe Io, transformée en vache par Zeus pour la protéger mais malgré tout rendue folle par les piqûres d'un taon envoyé par Héra12. Elle se venge aussi en contrecarrant les desseins de son époux, provoquant d'incessantes querelles.

Déesse du mariage légitime, elle n'a aucun amant10. Elle est pourtant désirée par Ixion, qui s'unit avec un nuage croyant, qu'il s'agit d'elle13, ainsi que par Endymion. Selon une tradition minoritaire14, elle est assaillie par le géant Eurymédon et en conçoit Prométhée, d'où sans doute le médaillon de coupe de Douris représentant Héra assise face à ce dernier (voir ci-contre).

Un jour, exaspérée des incartades de Zeus, Héra décide de demander l'aide de ses fils pour punir le dieu volage. Ils projettent de ligoter Zeus pendant son sommeil avec des lanières de cuir pour l'empêcher de séduire les mortelles de la Terre. Mais la néréide Thétis envoie l'Hécatonchire Briarée pour les en dissuader. Zeus punit Héra en la suspendant dans le ciel par une chaîne d'or, une enclume à chaque cheville. Il ne la libère que contre la promesse de sa soumission15.

Offensée par le jugement de Pâris, qui lui préfère Aphrodite, elle se montre la plus farouche ennemie des Troyens pendant la guerre de Troie et contribue au sac de la ville.

Lorsqu'elle se dispute avec Zeus pour savoir quel sexe connaît le plus de plaisir lors d'une relation sexuelle, elle accepte que le devin Tirésias, qui avait été femme puis homme, juge la querelle. Mais lorsque celui-ci donne raison à Zeus, elle se venge en le frappant de cécité.

Franz Rolf Schröder16 avait avancé qu’il fallait rapprocher le nom d’Héra du nom indo-européen de l’année *yērā-, présents en anglais year, allemand JahrJean Haudry dans son essai La religion cosmique des Indo-européens (Archè, 1986) précise le sens de *yērā- comme la belle saison de l’année, comparables au grec et vieux russe jarǔ, printemps, belle saison. Cette étymologie révèle la nature originelle de la déesse, la signification de son union avec Zeus interprété comme Ciel-diurne : c’est le retour de la partie claire de l’année. L’Héra porteuse de vie d’Empédocle est « celle qui apporte une récolte abondante ».

Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n’est que par la suite que son union avec Zeus est interprétée comme le prototype de l’union légitime. Sa couleur symbolique est la couleur blanche theá leukốlenos, déesse aux bras blancs, divinité d’élection d’Argos « la ville blanche ». Si Héra est liée au symbolisme de la vache blanche, c’est dans la mesure où cet animal est symbole de prospérité et d’abondance. Héra est enfin liée aux Heures, ces divinités du retour du printemps et enfin aux héros dont le prototype est Héraclès celui qui a la gloire d’Héra. Le héros ainsi, selon Haudry, est celui qui né mortel, conquérant la belle saison de l’année échappe à la mort.

Héra est également la déesse du mariage et des épouses, protectrice du couple, de la fécondité et des femmes en couches — domaine qu'elle partage avec sa fille Ilithye. Sous son épiclèse de ὁπλοσμία / hoplosmía, au cap Lakinion et à Élis, elle assume une fonction guerrière. La cité de Stymphale consacre trois temples à Héra sous différentes épiclèses : Παρθενία / Parthenía (« vierge »), Τελεία / Teleía (« épouse de Zeus ») et Χήρα /




Le Temple de la Concorde



Le temple de la Concorde est, avec l'Héphaïstéion (Théséion) d'Athènes et le temple de Poséidon à Paestum, l'un des temples les mieux conservés de l'antiquité grecque. Son appellation arbitraire n'est due qu'à une inscription romaine trouvée à proximité, où figurait le mot latin concordia. Il a été construit dans les années -440 à -430.

Concorde, divinité des Romains, fille de Jupiter et de Thémis. Peu après le départ des Gauluis I Sénonais, le dictateur Camille, pour apaiser les querelles sans cesse renaissantes du sénat et du peuple, éleva le Temple de la Concorde ; cet édifice était situé au bas du Capitole. Le sénat s'assemblait souvent dans ce temple.

Lorsqu'il fit construire, en l'honneur de sa seconde épouse, le portique de Livie, entre 15 et 7 av. J.-C., en périphérie du quartier de Subure, l'empereur Auguste fit également édifier, au centre de la place, un petit temple, dédié à la déesse Concorde (Concordia Augusta), au milieu duquel, se trouvaient deux statues, celle de l'empereur lui-même et celle de Livie, respectivement représentés en Mars et en Vénus.

Le temple d'Héraclès



Héraclès (en grec ancien Ἡρακλῆς / Hêraklễs), de son premier nom Alcide, fils de Zeus et d’Alcmène, est l'un des héros les plus vénérés de la Grèce antique. La mythologie grecque lui prête un très grand nombre d’aventures qui le voient voyager à travers le monde connu des Doriens puis dans toute la Méditerranée, à partir de l’expansion de la grande Grèce, jusqu’aux Enfers. Les plus célèbres de ses exploits sont les douze travaux. Il est mentionné dans la littérature grecque dès Homère.

Héraclès correspond à l’Hercule de la mythologie romaine. L’Hercule des Romains est parfois dépeint comme moins violent que son alter ego grec dans les récits où il intervient et connaît quelques aventures se déroulant spécifiquement en Italie.

Héraclès naît à Thèbes de Zeus et d'Alcmène, femme du roi Amphitryon1. Le roi des dieux a en effet décidé d'avoir un fils capable de venir en aide aux hommes comme aux dieux2. Profitant de l'absence du mari, en guerre contre les Taphiens et les Téléboéens3, Zeus descend de l'Olympe et, prenant l'aspect d'Amphitryon4, couche avec Alcmène après avoir persuadé Hélios, dieu du soleil, de ne pas se lever pendant trois jours, faisant ainsi durer sa nuit avec la femme d'Amphitryon5. Dans la même nuit, Alcmène est également visitée par son mari de retour de campagne.

Alors qu'elle va accoucher, Zeus promet que l'enfant à naître ce jour-là régnera sur tous ses voisins6. Pour se venger des infidélités de son mari, Héra retarde la délivrance d'Alcmène en retenant les Ilithyes, déesses de l'accouchement ; elle-même fait naître avant terme Eurysthée, fils du roi Sthénélos d'Argos6. Ainsi Eurysthée, reçoit la royauté de l'Argolide à la place d'Héraclès6. Alcmène peut alors accoucher ; elle donne naissance à deux enfants : Héraclès, fils de Zeus, et Iphiclès, fils d'Amphitryon7.

Peu de temps après la naissance d’Héraclès, Hermès enlève l’enfant et le place dans le lit d’Héra endormie : aucun des fils de Zeus ne peut devenir immortel s'il n'a tété au sein de la déesse8. Affamé, le bambin s'approche de celle-ci et commence à téter. Se réveillant, Héra aperçoit l'enfant et indignée, le repousse ; le lait divin se répand dans le ciel en une traînée blanchâtre, la Voie lactée9. Dans une autre version, Alcmène abandonne son enfant par crainte de la vengeance d'Héra. Athéna convainc cette dernière d'allaiter le bébé, mais Héraclès tète trop goulûment et Athéna doit le rendre à sa mère10.

Alors qu'Héraclès est encore bébé, Héra envoie des serpents pour le tuer, mais celui-ci les étrangle sans difficulté. Alertés par les cris des femmes, Alcmène et Amphitryon accourent et trouvent les serpents morts. Amphitryon convoque alors le devin Tirésias, qui prophétise les hauts faits du héros et son apothéose11.

Dans une autre version, Amphitryon dépose lui-même les serpents pour découvrir lequel des deux enfants est le sien et lequel est le fils de Zeus12. Ce récit implique qu'Amphitryon soit au courant de l'infidélité de sa femme. Sur quelques vases de Grande Grèce, on le voit d'ailleurs empiler du bois autour d'un autel près duquel Alcmène s'est réfugiée ; il s'apprête à y mettre le feu quand Zeus envoie un éclair pour dissuader Amphitryon et deux nuages pour éteindre les flammes13.

Selon certains récits, Héraclès porte d'abord le nom d'Alcide14 (en grec Ἀλκείδης / Alkeídes, dérivé d'ἀλκή / alkế, « force, vigueur ») ; Héra le rebaptise Héraclès, c'est-à-dire « gloire d'Héra », parce que c'est à cause de ses ordres que le héros a acquis sa renommée15. Alternativement, c'est la Pythie de Delphes qui lui conseille de changer de nom après qu'il a tué ses enfants, poussé par Héra qui l'a rendu fou (voir plus bas) ; il prend ce nom de manière propitiatoire après avoir expié son crime16. Selon d'autres, le nom original du héros est Alcée, en référence à son grand-père paternel Alcée fils de Persée ; la responsabilité du changement de nom incombe alors soit à la Sibylle17, soit aux Argiens18.

Comme beaucoup de héros grecs, Héraclès est l'élève du centaure Chiron19. Des sources tardives lui donnent un grand nombre de maîtres : Castor (originaire d'Argos, à ne pas confondre avec Castor le Dioscure) pour le maniement des armes, Amphitryon pour la conduite des chars, Eurytos ou encore Rhadamante pour le tir à l'arc20.

Linos enseigne les lettres et la musique à Héraclès et Orphée. Contrairement à son demi-frère, le héros est indiscipliné et turbulent ; frappé par Linos, Héraclès tue celui-ci à coups de tabouret21 ou, selon la version, à coups de lyre22. Héraclès est accusé de meurtre, puis acquitté après avoir invoqué une sentence de Rhadamanthe consacrant le principe de légitime défense20. Parce que la fougue d'Héraclès et son manque de maîtrise de soi deviennent une menace, Amphitryon l’éloigne de la cour23. Le héros est envoyé surveiller ses troupeaux à la campagne où son éducation est reprise par Teutoros, un bouvier scythe qui lui enseigne le tir à l’arc20. Il se signale déjà par sa force et sa stature : il atteint la taille considérable de quatre coudées23.

À 18 ans24, Héraclès est invité par le roi Thespios, souverain de Thespies. Soucieux d'avoir le héros comme père de ses petits-enfants24, Thespios lui envoie chaque soir l'une de ses cinquante filles ; Héraclès croit retrouver toujours la même jeune fille et devient ainsi le père de cinquante fils, les Thespiades24. Dans d'autres versions, l'exploit est accompli au cours de sept nuits25, voire d'une seule nuit26. Dans ce dernier récit, l'une des filles de Thespios refuse d'entrer dans la couche d'Héraclès ; elle est punie en devenant prêtresse du héros et vouée à la virginité perpétuelle26. Ici, les Thespiades sont au nombre de cinquante-et-un, l'aînée et la cadette des filles de Thespios donnant naissance à des jumeaux26.

Selon l'un des récits, la raison première de la venue à Thespies d'Héraclès est le lion du mont Cithéron, qui ravage les troupeaux d'Amphitryon et de Thespios27. Héraclès abat l'animal, le dépèce et se couvre la tête de sa peau en guise de casque24.

Périérès, le conducteur du char de Ménécée (roi de Thèbes et père de Créon), a blessé mortellement Clyménos, roi d’Orchomène, en lui lançant une pierre alors qu'il se trouve dans le sanctuaire d’Onchestos, pendant l'une des fêtes de Poséidon28. Avant d’expirer, il a fait promettre à son fils, Erginos, de le venger. Erginos a vaincu le roi Créon et obligé ce dernier à lui fournir annuellement, et durant vingt ans, un cheptel de cent bêtes28. Afin de percevoir cette redevance, Erginos envoie annuellement une délégation.

Après son exploit sur le mont Cithéron, Héraclès redescend vers Thèbes et croise la route de ces émissaires. Ne supportant pas l’humiliation imposée à Créon, Héraclès tranche le nez et les oreilles à chacun d’eux et en fait un pendentif ; les percepteurs sont ainsi réexpédiés au palais d’Erginos28.

Furieux, Erginos marche contre Thèbes. Équipé d'armes données par Athéna, Héraclès mène les siens au combat, et remporte la victoire, malgré la mort d'Amphitryon pendant les combats28. Le héros impose aux Minyens d'Orchomène le double du tribut infligé à Thèbes.

En récompense de sa victoire contre Erginos, Créon donne à Héraclès la main de sa fille Mégara29, dont il a plusieurs enfants : les Chalkoarai. Leur nombre varie de deux à huit suivant les auteurs30.

Dans la version la plus ancienne31, Héraclès devenu fou32 jette ses enfants au feu33. À son réveil, Héraclès retourne chez Thespios pour être purifié puis, après avoir consulté l'oracle de Delphes, va à Tirynthe pour servir Eurysthée34. Cet accès de folie est généralement attribué à Héra, qui veut l'obliger à se mettre au service d'Eurysthée35.

Selon Euripide, l'épisode est lié à l'usurpation du trône de Thèbes par Lycos, fils de Dircé. En l'absence d'Héraclès, descendu aux Enfers pour chercher Cerbère, Lycos assassine Créon et ses fils36. À son retour, Héraclès tue Lycos 37. Frappé par Iris et Lyssa (la Folie), envoyées par Héra38, le héros devient la proie d'une rage meurtrière qui le pousse à massacrer ses enfants, les prenant pour ceux d'Eurysthée39. Mégara tente de sauver ses enfants, mais elle rejoint elle aussi le rang des victimes40. À son réveil, Héraclès revenu lucide songe d'abord à se suicider41. Thésée, qui vient d'arriver, le convainc de n'en rien faire et l'emmène à Athènes42.

Par le nombre de ses hauts faits, Héraclès se distingue de la plupart des héros grecs, comme Persée, Thésée ou Bellérophon, dont la carrière est centrée autour d'un exploit unique43. Les plus connus sont les Douze Travaux, entrepris sur l'ordre d'Eurysthée. C'est au cours du premier d'entre eux, la chasse du lion de Némée, qu'il acquiert ses principaux attributs : la massue, taillée dans le tronc d'un olivier sauvage35, et la léonté, c'est-à-dire la peau de lion.

Les Douze Travaux retenus par la tradition n'épuisent pas la liste des exploits d'Héraclès.

Il faut y ajouter des aventures secondaires, greffées plus ou moins artificiellement sur les Douze Travaux :

Héraclès prend également part à plusieurs expéditions qui constituent autant de cycles d'exploits. La première prend sa source dans une aventure survenue après la quête de la ceinture d'Hippolyte : Héraclès a tué le monstre marin qui ravageait la ville de Troie, sauvant au passage la princesse Hésione qui allait lui être sacrifiée. Le roi Laomédon, revenant sur sa promesse initiale, refuse de lui verser son salaire. Une fois les Douze Travaux terminés, Héraclès monte une expédition pour châtier le mauvais payeur44 : après avoir pris Troie, il tue Laomédon et ses fils, à l'exception de Priam. Au cours de son deuxième séjour dans la cité, il s'unit à Augé, qui lui donnera Télèphe.

Pendant son trajet de retour, Héra demande au dieu Hypnos d'endormir Zeus, puis profite du sommeil de son mari pour déclencher une tempête qui jette le vaisseau sur la côte de Cos45. Les habitants de l'île, croyant à un débarquement de pirates, attaquent Héraclès et son équipage à coups de pierre ; le héros tue alors Eurypyle, roi de l'île, et s'unit à sa fille, Chalciope, qui lui donnera Thessalos.

Le second cycle est celui de la guerre contre Augias, qui a refusé de payer son dû après que le héros a nettoyé ses écuries. Là encore, Héraclès monte une expédition, mais son armée est massacrée par les Molionides, qui profitent d'une maladie du héros pour attaquer son camp par surprise. À son tour, Héraclès les surprend dans une embuscade, puis attaque de nouveau Augias et le tue. C'est au terme de ces aventures qu'Héraclès fonde les Jeux olympiques.

Le troisième cycle est celui de l'expédition contre Pylos où, pour se venger du refus de Nélée de le purifier après le meurtre d'Iphitos, Héraclès assiégea la ville et tua son roi ainsi que tous ses enfants hormis Nestor qui se trouva être absent.

Le dernier cycle est celui d'Œchalie. Voulant se venger de n'avoir pas obtenu la main de Iole, la fille d'Eurytos, qu'il avait gagné dans le concours de tir à l'arc, Héraclès mena une expédition contre le roi. Laissant Déjanire, sa dernière épouse, à Trachis, il partit vers Œchalie (Thessalie ou Eubée) à la tête d'une armée d'alliés. Un violent combat s'engagea, dans lequel deux des fils de Céyx furent tués. Héraclès remporta la victoire et tua Eurytos ainsi que tous ses fils. Iole, qui tenta de s'enfuir en se précipitant du haut des remparts, fut soutenue dans l'air par le vent qui enfla sa robe, et redescendit sans se blesser. Elle devint la concubine du héros qui l'envoya à Trachis avec d'autres prisonniers.

Héraclès s'est marié quatre fois au cours de sa vie. Sa première épouse fut Mégara. Plus tard, devenu esclave, il fut affranchi par Omphale, reine de Lydie, et l'épousa. Il se battit ensuite contre le dieu-fleuve Achéloos pour l'amour de Déjanire. Après sa mort, il se maria sur l'Olympe avec la déesse de la jeunesse Hébé.

Héraclès a connu plusieurs relations pédérastiques : il est l'éraste d'Hylas et de son neveu Iolaos.

Héraclès épousa ensuite Déjanire, fille d’Œnée. Sophocle, dans Les Trachiniennes46, relate la façon dont Déjanire obtient une tunique empoisonnée qui est ensuite fatale à Héraclès. Au cours d'un voyage, face au grand fleuve Événos en proie à une crue exceptionnelle, Héraclès vit que, s’il pouvait facilement le franchir, il ne pouvait le faire en portant Déjanire. Se présenta alors à eux un centaure nommé Nessos qui gagnait son salaire en faisant franchir le fleuve aux voyageurs ; il offrit de porter Déjanire, tandis qu’Héraclès nagerait de son côté. Lorsqu’Héraclès arriva, il vit que Nessos tentait d’abuser de Déjanire. Il prit alors une flèche enduite du poison de l’Hydre de Lerne et la décocha entre les omoplates de Nessos. À l’agonie, ce dernier dit à Déjanire de recueillir son sang puis de l’offrir à Héraclès afin de s’assurer ainsi pour l’éternité de sa fidélité. Déjanire obéit et enduit de ce sang une tunique.

Bien plus tard Déjanire, craignant de perdre son époux qui s’était épris d’Iole la fille du roi Eurytos, remit la tunique à Lichas qui insista pour qu’il la revêtît. Héraclès sentit cependant que le vêtement le brûlait ; tentant de s’en défaire, il constata que sa peau partait avec, en lambeaux. Il comprit alors le piège dans lequel Déjanire s’était laissé prendre : le sang du centaure était souillé par le poison de l’Hydre de Lerne, qui avait tué Nessos et qui maintenant tuait le fils de Zeus. Faisant ériger un bûcher sur le mont Œta, il s’y jeta tandis que Déjanire se pendait. Zeus (Athéna ou Hermès selon les versions) le fit monter sur l´Olympe parmi les dieux .

Sur l´Olympe, Héraclès put se réconcilier avec Héra, devint immortel et fut consacré dieu des éphèbes. Il y épousa en outre la déesse de la jeunesse, Hébé, et ils eurent ensemble deux enfants. Selon d'autres versions, sa « mort » n'aurait été qu'un passage nécessaire pour se séparer des éléments hérités de sa mère mortelle, Héraclès ayant gagné son immortalité dans son enfance après avoir tété le lait d'Héra47.

Le culte d'Héraclès est répandu dans toute la Grèce, à l'exception de la Crète48 ; il s'adresse tantôt au dieu, tantôt au héros. Il arrive que les deux cultes coexistent, comme à Thasos49 ou à Sicyone50. Il est plus particulièrement rattaché aux éphèbes et au gymnase51 et se caractérise par de grands banquets de viande — la comédie se fonde sur ce trait particulier pour dépeindre Héraclès comme un glouton. Des fêtes consacrées à Héraclès, les Héracléennes (Hérakleia), sont célébrées dans plusieurs régions de Grèce.

Dans la sphère privée, Héraclès est avant tout Alexikakos, celui qui protège du mal52. Par conséquent, on retrouve son image sur des amulettes. Herakleis, « par Héraclès », est une exclamation courante, comme l'est ensuite mehercle en latin.

Héraclès est également célébré en tant qu'ancêtre des Doriens par le biais du mythe des Héraclides.

Les auteurs anciens mentionnent plusieurs cultes rendus hors de Grèce à Héraclès ou à des dieux qu'ils identifient à Héraclès. Hérodote, dans l’Enquête53, évoque un Héraclès homonyme de l'Héraclès fils d'Alcmène et plus ancien que lui, honoré en Égypte.

En Gaule, Héraclès a connu une très grande popularité chez les Celtes romanisés. Plus de trois cents sculptures le représentent, un grand nombre de statuettes en bronze, plus de cent inscriptions lui sont consacrés. Cet engouement est favorisé par le mythe des Hespérides. Selon Parthénios de Nicée, de l'union d'Héraclès et de Celtinée naît un fils, Celtos, de qui les Celtes ont pris leur nom54. Lucien de Samosate, dans une prolalia (un avant-propos) intitulée Héraclès, évoque un dieu de l'éloquence honoré par les Gaulois qu'il présente sous le nom d'Héraclès Ogmios et rapproche du dieu gaulois Ogmios.


Aucune œuvre littéraire retraçant l'ensemble des aventures d'Héraclès ne nous est parvenue. Cependant, nous savons que de telles œuvres ont existé : pendant l'époque archaïque, le poète Pisandre avait composé une Héraclide aujourd'hui perdue55 qui, selon, une épigramme de Théocrite, relatait pour la première fois les exploits du héros en détail56 ; au tout début de l'époque classique, Panyasis d'Halicarnasse compose à son tour une Héraclée (Heracleia) qui, selon la Souda, comportait 14 livres pour un ensemble de 9000 vers57. Seuls quelques fragments nous en sont parvenus. Quelques évocations d'ensemble résumant les exploits d'Héraclès se trouvent dans les tragédies, au moment de présenter le personnage (au début de La Folie d'Héraclès d'Euripide) ou bien au moment de sa mort (dans Les Trachiniennes de Sophocle). Un passage de l’Énéide de Virgile décrivant un sacrifice à Hercule comprend un rappel de ses nombreux exploits58. Beaucoup d'autres œuvres contiennent des allusions à plusieurs épisodes, comme l’Iliade et l’Odyssée59. Cependant, la plupart des œuvres de la littérature grecque ancienne ayant trait à Héraclès se concentrent sur un épisode qu'elles développent en détail, de manière très variable selon le genre littéraire auquel elles appartiennent et la perspective particulière adoptée par l'auteur.

À l'époque archaïque, le poète Créophylos de Samos compose une épopée, la Prise d'Œchalie, évoquant un conflit entre Héraclès et Eurytos, roi d'Œchalie ; seuls quelques vers et plusieurs témoignages indirects nous renseignent sur cette œuvre perdue. L'un des Hymnes homériques évoque les exploits puis l'apothéose d'Héraclès60. Au VIe siècle av. J.‑C., le poète lyrique Pindare cite Héraclès dans plusieurs de ses poèmes ; au début de l’Olympique 2 et dans l’Olympique 3, il l'évoque comme le fondateur des jeux olympiques61.

Dans le théâtre grec antique de l'époque classique, Héraclès fait l'objet (ou apparaît dans) de nombreuses tragédies. Chez Eschyle, il intervient dans Prométhée enchaîné pour délivrer Prométhée de son supplice. Sophocle consacre sa tragédie Les Trachiniennes à l'épisode de la mort d'Héraclès, et le fait apparaître plus ponctuellement comme deus ex machina pour le dénouement de son Philoctète. Euripide consacre une tragédie à La Folie d'Héraclès. Euripide fait aussi apparaître Héraclès dans son Alceste, où il le décrit d'une façon ambiguë, de la même façon que toute la pièce oscille entre tragédie et comédie62 : Héraclès est un glouton et il donne à Admète des conseils philosophiques d'ivrogne, mais il se comporte en véritable héros et assure le dénouement heureux de la pièce. Héraclès est aussi évoqué dans la comédie, mais aucune comédie grecque parmi celles qui nous sont parvenues ne lui est spécifiquement consacrée. Dans la comédie Les Oiseaux d'Aristophane, Héraclès apparaît comme un agent au service des dieux, mais sa gloutonnerie le rend aisément corruptible. Dans une autre comédie d'Aristophane, Les Grenouilles, le dieu Dionysos décide de se rendre aux Enfers, mais, comme il a peur de ne pas en revenir vivant, il se déguise en Héraclès pour se donner confiance et va demander conseil au héros au début de la pièce.

Le papyrus d'Oxyrhynchos n°2331, daté du IIIe siècle av. J.‑C., contient des fragments d'un poème relatant le combat d'Héraclès contre le lion de Némée.

Les philosophes grecs anciens s'approprient eux aussi le personnage d'Héraclès. Le philosophe présocratique et sophiste Prodicos de Céos écrit ainsi un apologue où il met en scène Héraclès jeune confronté aux discours séducteurs de deux femmes qui ne sont autres que des allégories du vice et de la vertu. Nous connaissons ce texte de manière indirecte, par l'évocation qu'en fait Xénophon dans les Mémorables63. Cet épisode allégorique, souvent appelé « Héraclès à la croisée des chemins », connaît une postérité abondante après l'Antiquité, notamment dans la peinture de la Renaissance.

À l'époque hellénistique, Héraclès apparaît dans la poésie épique et dans la pastorale. Apollonios de Rhodes, dans ses Argonautiques, lui fait prendre part à l'expédition des Argonautes, qu'il quitte après la disparition de son éromène Hylas. Théocrite consacre une idylle à « Héraclès enfant » où il relate son tout premier exploit au berceau contre les serpents envoyés par Héra ; dans « Hylas », il évoque lui aussi la disparition de l'aimé du héros64.

L'un des papyri d'Oxyrhynchos65, daté du IIIe siècle av. J.‑C., contient des fragments d'un poème consacré aux travaux d'Héraclès, en l'occurrence le combat contre le lion de Némée. Plusieurs dessins illustrent le texte.

Carole Sédillot, dans La Quête du soi : les douze travaux d'Hercule, a réalisé une étude mythologique de la figure d'Hercule dans une perspective de psychologie analytique, en la rapprochant de la notion d'homme primitif. En psychologie analytique, la dénomination d'homme primitif est employée pour désigner des processus psychiques inconscients, ayant une importance dans la vie psychique du sujet. Ces processus se nomment des archétypes72. Dans cette perspective, les épreuves d'Héraclès peuvent être interprétées comme une allégorie des épreuves rencontrées par le patient au cours du travail qu'il accomplit sur lui-même73. Dans la théorie jungienne, l'homme primitif est présent dans l'animus principalement de la masculinité de la femme : il est ce que l'on nomme un archétype. Mais cela concerne aussi l'homme. Les images et pensées psychiques associées et à laquelle s'identifie la femme, entièrement ou en partie, le sont au travers des positions intellectuelles, psychiques, d'émotions, d'actions qui renvoient inconsciemment à un modèle auquel il faudrait se tenir — un homme primitif — ou en rapport à un homme primitif. Cet « homme » est proche de modèles culturels tels que Tarzan, l'athlète, Dionysos ou en l'occurrence Héraclès.





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