La musique progressive est un nom donné à une certaine approche de la composition musicale qui a été appliquée à différents genres musicaux. La terminologie de musique progressive correspond aux évolutions d'un genre musical soit par l'innovation ou soit par l'incorporation d'instruments d'autres genres musicaux. Mais cela fait aussi référence, un peu plus rare cependant, à une construction graduelle où l'énergie vient de façon progressive soit au cours d'un morceau ou soit au sein d'un même album.
La musique électronique Progressive se rapporte habituellement à un modèle de musique principalement instrumental, joué avec des synthétiseurs et influencé par divers style musicaux tels que le rock progressif, la musique classique et/ou la musique ambient. Dans ce sens, le terme a été employé depuis la fin des années 1960 pour décrire les artistes rock tels que King Crimson, puis des artistes comme Klaus Schulze, Vangelis, Jean-Michel Jarre ou Tangerine Dream.
Après l'apparition au début des années 1980 de la House à Chicago et de la Techno à Detroit, le terme Progressive a été employé en référence tout à la fois au futur de la musique, à la musique du futur et une manière futuriste de penser la musique. Stacey Pullen, producteur techno de Detroit qui n'appartient pas au genre tel qu'il est aujourd'hui défini, explique ainsi dans une interview :
"Back then, the music we called house music, techno, was also called progressive music – the meaning of 'progressive' was a futuristic way of thinking about music. That was what we called progressive."1
Depuis les années 1990, le terme désigne plus précisément différents styles de musiques électroniques de danse, tels que la Progressive House ou la Progressive Trance, dont les morceaux répondent à une structure changeant progressivement, de manière incrémentale.
La Progressive House trouve ses origines en Grande-Bretagne durant les années 1990 avec la sortie des morceaux de Guerrilla Records et de Leftfield. En 1992, les DJ anglais Sasha et John Digweed ont particulièrement popularisé ce son lors de leurs soirées au club Renaissance de Mansfield.
Le son progressif consiste typiquement en un rythme house avec des lignes de basses teintées de Dub et un déploiement progressif créant une atmosphère mélancolique. Des artistes comme Leftfield, Fluke ou encore Sasha peuvent être considérés comme s'apparentant au style Progressive House. Dans les années 2003, ce style s'est rapproché de la Techno minimale, son caractère mélodique inspiré de la Trance évoluant vers une esthétique plus proche de la Techno de Detroit - toutes proportions gardées. Les principaux représentants de ce style, toujours majoritairement britanniques, sont aujourd'hui James Holden et les artistes de son label Border Community, John Digweed et son ami Nick Muir avec le label Bedrock Records ou encore le sous-label de Anjunabeats qu'est Anjunadeep propriété de Above & Beyond.
La Progressive Trance reste relativement peu connue du grand public. Elle a les racines mélodiques de la trance sans le côté grandiloquent de ses grands arpèges de synthétiseurs. Ce style est apprécié par certains amateurs de trance et beaucoup de morceaux de trance progressive sont joués par des DJ trance comme Armin van Buuren, Tiësto, Léon Bolier, Gareth Emery, Solarstone, Dj Eco, Markus Schulz, Andy Moor, Mr Sam, Vibrasphère, James Grant, Above and Beyond et bien d'autres.
Bien que l'on puisse danser sur de la Trance Progressive, elle n'est cependant pas une musique dansante proprement dite ; l'ambiance qui s'en dégage délaisse le côté énergique pour le côté euphorique et planant.
Les morceaux de trance progressive, comme toutes les musiques progressives, sont généralement longs d'une dizaine de minutes et l'on retrouve souvent une structure où le morceaux démarre et se termine progressivement. C'est d'ailleurs à cause de cette durée que ce style est moins populaire, ne pouvant pas passer à la radio en dehors des émissions nocturnes (généralement prévues pour ce type de musique) et étant donc moins connu du grand public. Cependant, de nombreux DJs (notamment ceux nommés au paragraphe plus haut) exploite cette structure et les sonorités de la trance progressive au travers de leur mix pour amener des ambiances mélancoliques et créer une certaine euphorie chez le public. Ce sont pour les mêmes raisons que dans la pratique, elle est très souvent mélangé à de nombreux autres styles telle que la tech-trance, la techno, la psytrance ou même la house progressive et que les artistes qui affirme jouer exclusivement de la trance progressive sont inexistants.
La Progressive Psytrance (ou Minimal Psytrance, Prog...) s'est édifiée en Europe au milieu des années 2000. Ce style, représenté par Shiva Chandra, est issu du croisement entre la trance psychédélique (Trance-Goa ou Psytrance) et la trance progressive. Plus lente, plus minimaliste et beaucoup moins énergique que la psytrance, elle est souvent jouée lors de warm-up en rave party, ou en matinée/journée dans les festivals trance et est appréciée pour son côté entraînant, euphorique et jovial.
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