dimanche 4 décembre 2011

Pierre Rabhi

Pierre Rabhi : "Mon Eglise, c'est toute cette beauté qui m'entoure"

Pierre Rabhi1 (Kenadsa, Algérie 1938) est un agriculteur, philosophe et essayiste français d'origine algérienne, inventeur du concept « Oasis en tous lieux ».

Il défend un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et préservant les ressources naturelles, l'agroécologie, notamment dans les pays arides2.

Il est le père de l'ingénieur Vianney Rabhi3, l'inventeur du procédé du moteur MCE-5, un dispositif permettant de rendre le taux de compression variable dans les moteurs à pistons et de Sophie Rabhi-Bouquet, présidente de l'écovillage du Hameau des Buis4.

Pierre Rabhi est né en 1938 à Kenadsa près de Béchar, une oasis dans le sud de l'Algérie dans une famille musulmane. Sa mère meurt alors qu'il est âgé de 4 ans5, ses frères sont encore vivants et vivent à Bechar et Kenadsa.

Son père, qui était forgeron, musicien et poète, se préoccupe de l'avenir du jeune Pierre, et lui fait alterner l'école coranique et l'école française. Il y est confié à un couple de Français, un ingénieur et une institutrice, venus travailler à la Compagnie des Houillères de son village natal . Plus tard, son père sera contraint de fermer son atelier et de travailler à la mine, ce qui marqua la réflexion et la pensée de son fils.

Il quitte Kenadsa pour Oran avec sa famille d'adoption et y réalise deux années d'études secondaires.

Ainsi, Pierre Rabhi a partagé son enfance entre la culture catholique occidentale et le monde musulman, jusqu'à l'âge de 14 ans. À l'âge de 16 ans, à Oran, il choisit de se convertir au christianisme. Il commence à travailler, d'abord dans la dentisterie, puis en tant qu'employé de banque.

Lorsque la guerre d'Algérie éclate en 1954, il se trouve dans une situation de double exclusion, rejeté par son père pour s'être converti[réf. nécessaire] et par son père d'adoption qui l'avait mis à la porte suite à un conflit, juste au début de la guerre.

Il décide de partir s'installer en France à Paris.

Il trouve un poste d'ouvrier spécialisé; dans l'entreprise où il travaille, il rencontre Michèle avec qui il se mariera plus tard5.

Tous deux nourrissent le rêve de s'extraire de leur vie urbaine et pensent à l'agriculture. Il rencontre le docteur Pierre Richard, un médecin, écologiste et visionnaire qui s'occupait à l'époque de la création du Parc national des Cévennes, et qui les encourage dans leur démarche.

Ils décident alors de se rendre en Ardèche pour s'y installer définitivement en 1960, précédant le mouvement néorural de la fin des années 1960.

Ils se marient à Thines. Pierre Rabhi devient père et, sans aucune connaissance agricole, s'inscrit dans une Maison familiale rurale et obtient un diplôme.

Après trois ans comme ouvrier agricole, en 1963, il devient lui-même paysan dans les Cévennes ardéchoises. Il se lance dans l'élevage caprin avec l'intention de ne pas reproduire les mêmes modèles de productivisme, et expérimente l'agriculture biodynamique.

Après des débuts difficiles, ils acquièrent assez d'expérience pour accueillir et conseiller à partir de mai 1968 d'autres néo-ruraux. Quinze années leur seront nécessaires pour parvenir à vivre de leur ferme.

En 1978, il est chargé de formation à l'agroécologie par le CEFRA (Centre d'études et de formation rurales appliquées)6.

À partir de 1981, il se rend au Burkina Faso en tant que « paysan sans frontière » à la demande du gouvernement de ce pays et avec le soutien du CRIAD (Centre de relations internationales entre agriculteurs pour le développement).

En 1985, il crée un centre de formation à l'agroécologie à Gorom-Gorom 7, avec l'appui de l'association Le Point-Mulhouse6.

En 1988, il fonde le CIEPAD (Carrefour international d'échanges de pratiques appliquées au développement) avec l'appui du conseil général de l'Hérault. Il met en place un « module optimisé d'installation agricole », de programmes de sensibilisation et de formation, et le lancement de nombreuses actions de développement à l'étranger (Maroc, Palestine, Algérie, Tunisie, Sénégal, Togo, Bénin, Mauritanie, Pologne, Ukraine…).

En 1992, il lance le programme de réhabilitation de l'oasis de Chenini-Gabès en Tunisie.

Depuis 1994, il anime le mouvement « Oasis en tous lieux », visant à promouvoir le retour à une terre nourricière et la reconstitution du lien social.

La même année, il fonde l'association "Les Amis de Pierre Rabhi", rebaptisée en 1998 "Terre et Humanisme8". L'association a pour activité la promotion et la transmission de l'agroécologie.

En 1997 et 1998, il intervient à la demande de l'ONU dans le cadre de l'élaboration de la convention de lutte contre la désertification (CCD) et est appelé à formuler des propositions concrètes pour son application.

De 1999 à 2001, il lance de nouvelles actions de développement au Niger (région d'Agadez) et au Mali (région de Gao).

En 2002 il fait une pré-campagne présidentielle où il obtient 184 parrainages d'élus et qui donne naissance au Mouvement appel pour une insurrection des consciences (MAPIC)9.

En 2003 il rencontre Michel Valentin avec lequel il crée en 2004 les Amanins, un site agro-écologique dans la Drôme sur la commune de La Roche-sur-Grane. L'association les Amanins sans but lucratif travaille autour de trois axes ; l'agriculture, l'éducation et la construction, sous la question « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants, quels enfants laisserons-nous à la planète ? »

Pour l'élection présidentielle de 2007 il est non-candidat, et pour celle de 2012 il lance une campagne "Tous candidats"10.

Il anime régulièrement des conférences ou des ateliers sur les thèmes de la simplicité volontaire et de la décroissance. Considéré comme artisan de l'altermondialisme, il fut invité lors du Forum social européen, et a intitulé un de ses exposés « Donner une âme à la mondialisation ». Il crée en 2007 le « Mouvement pour la Terre et l'Humanisme » appelé ensuite « Mouvement Colibris11 », dont la mission est d'aider chacun à construire, à son échelle, de nouveaux modèles de société fondés sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme. Il a fait partie du comité éditorial du mensuel français La Décroissance et est vice-président de l'association Kokopelli qui œuvre à la protection de la biodiversité (à la production et distribution de semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique) et à la régénération des sols cultivés.

En 2011, il reçoit le Prix du Développement Durable du Lycée Champollion.


http://terre-humanisme.org/article73.html

http://www.pierrerabhi.org/blog/

http://www.colibris-lemouvement.org/

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