samedi 16 mars 2013

Harlem Shake



Un « Harlem shake » est une vidéo présentant un groupe de personnes, souvent vêtues de costumes, dansant de manière loufoque sur le morceau Harlem Shake du compositeur de musique électronique Baauer. L'expression trouve son origine du mème internet homonyme ayant fait le buzz en février 2013 sur le site de vidéopartage YouTube.

La première vidéo, intitulée Do the Harlem Shake1, est postée en ligne le 02 février 2013 par le vidéaste burlesque japonais Filthy Frank. Elle présente quatre personnes déguisées, dansant de manière absurde dans une petite pièce, sur le morceau Harlem Shake du DJ et producteur américain de Trap music Baauer. Con los terroristas est une reprise non-autorisée de la voix de Hector el Father, un ex-chanteur de reggaetón.
Elle est suivie le jour même par une seconde vidéo, The Harlem Shake v12 , créée par The Sunny Coast Skate, un groupe de skateurs australiens. C'est cette seconde vidéo qui pose les bases de la forme esthétique reprise ensuite dans la majorité des vidéos dites Harlem shake.

Mais le Harlem shake est en fait beaucoup plus ancien. Il faut remonter aux années 80. Un mouvement avait été créé, consistant à bouger le buste sans chorégraphie ou ordre particulier. Une sorte d'anarchie dans la danse finalement, ironiquement appelé du nom du quartier d'Harlem (New York) au vu de l'anarchie dont il a réputation. Filthy Frank à l'humour marqué a malgré lui relancé ce mouvement qui en quelques jours a pris même plus d'ampleur qu'à l'époque. Le mouvement "has been" devient un mouvement "d'jeune".

Les paroles du Harlem Shake se compose de deux phrases dont Con los terroristas (prononcé /kon lo te.roˈɾis.ta/) signifiant littéralement « Avec les terroristes » en espagnol. Cette phrase est extraite du single Malades (sorti en 2006) du musicien Hector Delgado, depuis reconverti en prêtre évangélique3.
La quasi totalité des créateurs de vidéo Harlem Shake se sont alignés sur la mise en scène établie par The Harlem Shake v1, à savoir une vidéo d'une trentaine de secondes partagée en deux temps.
D'abord, une personne, souvent casquée ou masquée, danse seule au milieu d'un groupe qui se livre à ses occupations habituelles. Après un plan de coupe, l'ensemble des personnes, soudainement déguisées de façon grotesque ou bien au contraire dénudées, dansent ou s'agitent frénétiquement, souvent en utilisant des objets ou du mobilier de façon détournée, parfois en mimant des actes sexuels. De courts ralentis ponctuent parfois la séquence. Ces séquences sont au nombre de deux et durent en général 15 secondes chacune.

Si un bon nombre de médias ont comparé le phénomène viral au succès exponentiel de Gangnam Style, peu se sont attachés à tenter de l'expliquer. Si le phénomène initial d'appropriation a pu être décrit comme « un exutoire collectif qui rompt l'ordre établi pour mieux simuler le chaos » et « un carnaval organisé à l'échelle de la planète »9, son accueil complaisant par les médias et son appropriation par de nombreuses institutions officielles (équipes sportives, entreprises de média, show télévisés, grandes marques comme Pepsi ou Oasis, et même l'armée américaine) à des fins de marketing viral font dire dès la mi-février 2013 à certains journalistes que «Le Harlem Shake est le dernier avatar d'une tradition désormais bien ancrée dans les open space Page d'aide sur l'homonymie et les BDE d'école de commerce : le Youtube de groupe»10, voire qu'il est définitivement ringardisé en tant que mème Internet11.
Le 17 février 2013, un article intitulé « The Harlem Shake : derrière l'absurde, un appel à la révolution » écrit par un sémiologue apporte un point de vue approfondi : « À y regarder de plus près, passée la surprise amusée de la découverte, un sentiment de malaise s’installe. Ces personnes qui dansent vivent-elles toutes isolées dans un monde qui leur est propre ? Est-ce là l’image de la société actuelle et des relations entre ses membres ? Aucune communication apparente, chacun dans son coin, à danser, frétiller, s'ébrouer, sauter sur des canapés… » En voici un autre extrait : « "The Harlem Shake" semble ainsi s’inscrire dans la croyance ancestrale selon laquelle le désordre généré, la fin du monde symbolique permettra le renouveau Page d'aide sur l'homonymie de toute chose et la création d’un nouvel ordre. »12



Le 4 mars 2013, parait un article dans L'Humanité intitulé Les Harlem Shake surfent sur la contestation dans le monde entier, qui relate « comment une danse totalement loufoque devenue phénomène mondial fait trembler les censeurs du monde entier par sa portée contestataire. »13. Pour approfondir, voir entre autres l'article contre-culture.


En Égypte, des étudiants égyptiens sont arrêtés pour avoir dansé le "Harlem Shake"14.
En Tunisie, des étudiants ayant organisé un harlem shake sont menacés de renvoi par le ministère tunisien de l'éducation15,16. Des islamistes attaquent des étudiants organisant un Harlem Shake17. Le buzz "Harlem Shake" dérange des islamistes radicaux18. « Si le monde entier se réjouit de cette nouvelle forme de résistance, ce n’est pas le cas des responsables politiques tunisiens, qui se sont empressés de condamner cette danse jugée indécente et non conforme à la morale musulmane. »19

Notes et références

  1. Do the Harlem Shake [archive] sur http://www.youtube.com [archive], 2 février 2013
  2. The Sunny Coast Skate, « The Harlem Shake v1 [archive] » sur http://www.youtube.com [archive], 2 février 2013
  3. a et b Harlem Shake est né dans le piratage [archive] Numerama 11 mars 2013
  4. Will the Harlem Shake viral meme ever stop? [archive] sur www.cbc.ca, 15 février 2013
  5. Jean-Laurent Cassely, « Le Harlem shake est une danse qui n'a rien à voir avec le « mème » qui porte son nom [archive] » sur www.slate.fr, 17 février 2013
  6. (en) Drew Millard, « Stop Doing the Fucking Harlem Shake [archive] » sur www.noisey.vice.com
  7. Kill productivity with Harlem Shake Roulette [archive] Cnet.com 14/02/2013
  8. http://www.harlemshakeroulette.com/ [archive]
  9. Nicolas Jung, « The Harlem Shake : derrière l'absurde, un appel à la révolution [archive] » sur http://leplus.nouvelobs.com [archive], 17 février 2013
  10. Vincent Glad, « L'enfer du Harlem Shake en entreprise [archive] » sur www.slate.fr, 18 février 2013
  11. (en) Salvador Rodriguez, « Eight things killing the Harlem Shake [archive] » sur http://www.latimes.com [archive], 16 février 2013
  12. Nicolas Jung, « The Harlem Shake : derrière l'absurde, un appel à la révolution [archive] » sur www.nouvelobs.com, 17 février 2013. Consulté le 27 février 2013
  13. Les Harlem Shake surfent sur la contestation dans le monde entier [archive] L'Humanité 4 mars 2013
  14. Des étudiants égyptiens arrêtés pour avoir dansé le "Harlem Shake" [archive] France 24 23/02/2013
  15. Tunisie. Les islamistes misent sur la peur [archive] L'Humanité 27 février 2013
  16. Tunisie - Harlem Shake : "Ce n'est pas un crime de danser" [archive] Le Point 02/03/2013
  17. Tunisie: des islamistes attaquent des étudiants organisant un Harlem Shake [archive] France 24 27 février 2013
  18. Tunisie: le buzz "Harlem Shake" dérange des islamistes radicaux [archive] France 24 27 février 2013
  19. Harlem Shake en Tunisie : face à Ennahda, la jeunesse danse la Révolution [archive] http://leplus.nouvelobs.com [archive] 08/03/2013











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