dimanche 28 juillet 2013

A Trappes, Valls appelle à "éviter les amalgames"

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
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"Cette nuit encore, les enfants doivent rester à la maison", a rappelé Manuel Valls.

Manuel Valls, a effectué une visite surprise, lundi 22 juillet, à Trappes, après une nuit marquée par de plus faibles incidents que lors des soirées précédentes. "Le calme est en train de revenir grâce à l'engagement des forces de l'ordre", a déclaré le ministre de l'intérieur.

Il a rappelé qu'il trouvait "inacceptable" et "intolérable" les violences à l'égard des forces de l'ordre. "Il y a des gens qui n'ont pas accepté le contrôle d'identité, qui n'ont pas accepté le rôle de la police", a-t-il condamné, avant de rappeler que ces actes n'étaient perpétrés que par une "minorité de voyous", "deux cents seulement".
Manuel Valls a appelé à l'apaisement et a à nouveau mis en garde contre les amalgames. "On ne peut pas confondre l'immense majorité de nos compatriotes musulmans avec une minorité qui voudrait imposer une autre loi", a ajouté le ministre.
"Nous sommes dans un Etat de droit, dans une République et la loi doit être respectée par tous (...) C'est le rôle de la police, c'est le rôle de la justice d'y veiller. Les choses ne se règlent pas simplement d'un coup de baguette magique", a déclaré le premier ministre Jean-Marc Ayrault, en marge d'un déplacement à Grenoble, en ajoutant : "Et ce qui s'est passé ces derniers jours à Trappes, c'est inacceptable." Il a également demandé à l'opposition qu'elle soit "aussi responsable" que les socialistes l'avaient été lors des émeutes de 2005.
RETOUR AU CALME
Trappes est le théâtre de violences depuis l'arrestation polémique d'un homme dont la femme avait été contrôlée jeudi par les policiers parce qu'elle portait un voile intégral sur la voie publique, ce qui est interdit en France depuis 2011. Un adolescent a été grièvement blessé à l'œil dans des affrontements vendredi soir entre 400 personnes et la police. Des incidents de moindre ampleur avaient eu lieu la nuit suivante.
Seuls quelques incidents ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi à Trappes et aux alentours, alors les forces de police étaient déployées en nombre, une tension palpable avait laissé craindre une nouvelle flambée de violences. Une source syndicale à la police a fait état de "deux à trois tirs de mortier" à Trappes et à Guyancourt, ainsi que "quelques feux de poubelles". "Les forces de l'ordre n'ont pas été visées", a ajouté cette source.
Lire (édition abonnés) : "Trappes : les raisons de la colère"
VALLS RÉPOND AUX ACCUSATIONS DE "LAXISME"
Manuel Valls a par ailleurs répondu sèchement lundi aux critiques de la droite qui ont suivi ces violences. Le président de l'UMP Jean-François Copé a notamment dénoncé lundi "les messages de laxisme" envoyé, selon lui, par le gouvernement.
Cette critique de M. Copé suivait celles de l'ex-ministre de l'intérieur M. Hortefeux, deux jours plus tôt, et de M. Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, qui a estimé lundi que la réaction des autorités à Trappes avait été "lente" et "pas assez ferme".
"Ceux qui ont dissimulé hier ne sont pas là pour nous donner des leçons aujourd'hui. Ceux qui nous ont laissé la société dans cet état devrait aussi avoir leur examen de conscience à faire", a rétorqué lundi le ministre de l'intérieur lors d'un point presse à Trappes. "Ce n'est pas moi qui (...) ait dissimulé tous les ans depuis 2006, 130 000 faits [de délinquance]. Et c'est ce que vient d'établir une inspection de l'administration", a-t-il affirmé, faisant référence à un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) qui estime que "dès 2007", près de 130 000 faits par an ont été sortis de l'outil statistique. Le rapport attribue notamment "ces anomalies" à la "politique du chiffre".
"Nous ne sommes pas en train de désigner des groupes, ou monter les communautarismes. (...) Il y a des individus qui se livrent à des actes, mais ici aucune culture de l'excuse, aucune excuse vis-à-vis de ceux qui ont commis ces violences", a assuré le ministre de l'intérieur.

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