Le GLORIA fait partie des cinq chants principaux de l'ordinaire de la messe catholique
Kyrie Gloria
Credo
Sanctus (avec Benedictus)
Agnus Dei
Le Gloria comprend
l'un des textes les plus longs avec le Credo -->
d'où l'intérêt de traiter successivement
ses versets dans un style musical contrasté.
Le Gloria est
une louange, dite ou chantée, composée de
trois éléments :
- Les premiers mots sont empruntés à l' Evangile selon Saint Luc, et re
- prennent le chant des anges s'adressant aux bergers, lors de la Nativité
- suit la louange proprement dite, destinée à Dieu le Père
- puis le texte s'adresse au Christ, et revêt parfois l'aspect d'une supplique , il s'achève par une évocation du Saint-Esprit.
VIVALDI, lui se
comporte avec une grande liberté face au texte
sacré : s'il lui arrive de diviser un verset en
deux, il en regroupe aussi plusieurs en un seul épisode
musical, et obtient ainsi 12 parties - chiffre éminemment
symbolique par rapport à la Sainte-Trinité
(le Père, le Fils, et le Saint-Esprit) - , là
où le plain-chant grégorien en compte 17.
Seuls les six premiers
"mouvements" du Gloria R.V. 589 de VIVALDI sont au programme
de l'épreuve 1998 du baccalauréat : cela
correspond à la partie laudative à destination
du Père.
1. Gloria in excelsis Deo | "Gloire à Dieu au plus haut des cieux." |
2. Et in terra pax (hominibus bonae voluntatis) | "Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" |
3. Laudamus Te (Benedicimus Te, adoramus Te, glorificamus Te) | "Nous Te louons,nous Te bénissons, nous T'adorons, nous Te glorifions" |
4. Gratias agimus tibi | "Nous te rendons grâce" |
5. Propter magnam gloriam Tuam | "Pour Ta gloire immense" |
6. Domine Deus (Rex coelestis, Deus pater omnipotent) | "Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant" |
L'intervalle d'octave
donne un caractère à la fois solennel et
énergique, un élan à cette introduction.
le fait de répéter la tonique ré,
avant de la "compléter" par la formule rythmique
jubilatoire, prépare
irrésistiblement à la notion de "gloire".Quant
au motif de la 2ème mesure, il est repris avec
davantage de -
en partie en diminution - mesure 4 (violons), puis mesure
6 (trompette et hautbois) pour devenir , élément
qui génèrera des séries de doubles
croches (surtout en tierces) aux violons à partir
de la mesure 8, en se superposant aux croches des autres
parties.
Jusqu'à
l'entrée du choeur, mesure 17, se déroule
ainsi une longue marche harmonique
qui s'arrête à la dominante -la-, mesure
15 (3 temps de silence), avant une formule cadentielle
amenant précisément l'intervention chorale.
Les
quatre voix apparaissent en homorythmie
, et "proclament" le mot gloria sur le rythme caractéristique
de ,
deux fois de suite sur l'accord parfait de la tonique,
puis, une mesure plus loin, de la même façon
sur l'accord de la dominante. Les mots in excelsis Deo
sont ensuite traités, deux fois également
(jeu d'écho f/p typique de Vivaldi), en valeurs
longues h , sur une tenue
de dominante ; ils peuvent ainsi exprimer la conviction
du chrétien. L'accompagnement ne comprend, ici,
que les cordes et le continuo, en
De la mes. 28 à
la mes. 59, un développement reprend les mots du
verset, plusieurs fois, en des phrases plus continues
et la la prosodie un peu variée, en respectant
toujours la scansion du mot gloria (dont le rythme s'est
transformé en ou
en
parfois) et les valeurs longues de in excelsis Deo (dont
les syllabes sont "étirées" mes. 41 et suivantes).
Ce développement est très modulant.
La ritournelle instrumentale
du début revient, parachevant la fin du développement
en ré Majeur. On retrouve les mots in excelsis
Deo jusqu'à la cadence suspensive mes. 67 (comme
mes. 15, mais avec point d'orgue ).
Les dernières
mesures font entendre brièvement le verset - rythme
-
avant la formule conclusive, triomphante, de l'orchestre.
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L'introduction de 8 mesures
présente les différents éléments
mélodico-rythmiques qui seront utilisés
tout au long de cette pièce :
- la ligne de basse est
écrite en croches répétées,
qui ne s'interrompent jamais, avec généralement
une note par mesure, sauf au moment des cadences.
- la partie d'alto ne
comporte également que des croches régulières
sur des argèges.
- les violons 1 et 2
s'échangent quant à eux, tour à tour,
trois motifs : l'un en
, le suivant en ,
et le dernier en
Ces
trois motifs ne cesseront de s'enchaîner, en imitations
avec tuilages ; le troisième
motif sera développé dans deux passages,
superposé aux deux pupitres de violons.
Le choeur entre mes.
9, avec successivement : basses, ténors une mesure
après, puis, à la fin de la phrase, altos
et sopranos reprenant une octave plus haut les mêmes
lignes vocales que les hommes. On peut penser à
des entrées de fugue - sujet, réponse...-,
mais le traitement non rigoureux du
thème fait qu'on appellera plutôt ce début
: fugato.
A noter, la tension qui
résulte du "frottement" entre sol et la dièse
(2de augmentée) ; cette "dissonance" passagère,
placée sur le mot pax, reviendra plusieurs fois
dans cette pièce. Ces premiers mots et in terra
pax hominibus sont le plus souvent chantés sur
le même rythme, parfois aussi en une phrase plus
resserrée rythmiquement.
Le traitement premier
des mots bonae voluntatis consiste en une lente montée
chromatique (en tout, un intervalle de quarte, avec
saut d'octave final) apparaissant successivement aux
différentes voix : ténors (do # ) mes. 16,
altos (fa # ) mes. 18, sopranos (do # ) mes. 22,
et basses (fa # ) mes. 24. Ensuite la prosodie
variera, sauf mes. 44 (ténors) et mes. 46
(basses) où l'on retrouve la phrase ascendante
citée. Le jeu d'entrées en imitations perdure,
pour le choeur, tout au long de ce "mouvement". Chaque
fois qu'une phrase musicale s'achève par une cadence
parfaite, aussitôt une nouvelle entrée se
fait entendre à l'une des voix.
Le
seul passage homorythmique se situe mes. 60 : les mots
"bonae voluntatis" donnent lieu à une longue et
lente vocalise, sur l'avant-dernière
syllabe. Ce type de vocalise a - depuis le Moyen-Age -
une valeur contemplative ; en outre, les huit mesures
au cours desquelles elle se déploie sont extrêment
mouvantes tonalement (les modulations sont complexes
et inattendues), et expriment ainsi un certain tragique.
La dernière phrase
génère également une vocalise, davantage
ornementale et s'appuyant sur une tenue - pédale
- de dominante aux parties instrumentales et vocales graves
(des mes. 84 à 87).
C'est dans ces deux passages
que sera développé le motif en doubles croches
répétées, joué superposé
par les violons 1 et 2.
Quatre mesures, rappelant
l'introduction orchestrale - sans jeu d'imitations cependant
concluent brièvement ce verset.
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"Nous Te louons,nous Te bénissons, nous T'adorons, nous Te glorifions" |
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Cet air pour deux solistes
est accompagné par un ensemble instrumental plus
léger : en effet, les violons 1 et 2 sont à
l'unisson ; les altos "suivent" en une sorte de contrechant
aux rythmes plus réguliers ; le continuo intervient
de façon différenciée selon les phrases
des violons.
Une partie instrumentale
de 16 mesures introduit l'air. Le thème joué
au violon peut être séparé en plusieurs
phrases (ou membres de).
La première phrase,
commençant sur une anacrouse, est en fait une gamme
de sol M, ascendante, d'abord en noires, puis avec le
rythme qui caractérise la descente de cette gamme
(
), se termine sur la dominante (demi-cadence).
La deuxième phrase
est également bâtie sur une cellule rythmique
répétée, en une marche harmonique
ascendante - il y a trois " paliers" -, et débute
aussi par une anacrouse.
La troisième phrase
comporte deux membres : l'un est une descente chromatique
en
, interrompue par des sauts de sixte, l'autre a le rôle
de formule de cadence (parfaite ) ; c'est dans
cette troisième phrase que les altos jouent les
en
"réponse" serrées aux violons.
Le thème instrumental
du "Laudamus Te" est donc basé sur trois phrases,
qui toutes trois exploitent un motif rythmique repris
3 fois sur une marche harmonqiue : = 3 ritournelles. C'est,
d'autre part, la tête de la ritournelle d'introduction
que l'on retrouve à l'entrée - décalée
- de chacune des deux sopranos.
Les solistes chantent
à 3 reprises le texte du verset, avec une progression
dans l'allongement des phrases et la mise en valeur des
verbes invoqués :
- Les premiers mots sont
présentés en alternance (et répétés
à l'identique) par les deux sopranos. Adoramus
Te est un peu orné par la soprano 1 ; mais c'est
Glorificamus Te qui est longuement vocalisé par
les deux voix à la tierce.
- Le retour du texte
(mes. 43 + levée) conserve l'écriture parallèle
des deux lignes du chant, sauf, de même que précédemment,
la 4ème expression, traitée en longs mélismes
avec imitations, puis redite en homorythmie comme conclusion
; chacune des chanteuses "prolonge" le verset, en redisant
de manière assez libre, l'une Adoramus Te 2 fois,
et l'autre Glorificamus Te orné.
- La troisième
voit les quatre invocations chantée de nouveau
à la tierce, de façon syllabique, avec ajout
du 3ème verbe (2 fois) ; enfin c'est toujours Glorificamus
Te qui donne lieu à deux longues vocalises (avec
imitations serrées) similaires à celles
de la deuxième phrase (mes. 53/54) et "échangées"
rigoureusement entre les deux parties de solistes (ce
verbe est évidemment à relier au mot-titre).
Entre chaque "redite"
du texte, l'orchestre fait entendre la première
ritournelle de l'introduction; le motif qui accompagne
le plus souvent le chant est le rythme sur
saut d'octave descendante joué en décalage
systématique entre instruments aigus et graves
et qui donne une certaine vivacité à l'ensemble.
Notons aussi que violons
et altos s'interrompent pendant les deux vocalises finales,
laissant à la dernière invocation plurielle
- 2 voix = "nous" - toute son éloquence.
C'est avec le thème
initial des seize mesures d'introduction que l'orchestre
conclut cette pièce.
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Il s'agit là de
la pièce la plus brève de toute l'oeuvre
- six mesures.
La phrase du verset est
incomplète, et, aussi bien du point de vue du texte
que musicalement, est faite pour naturellement s'enchaîner
au mouvement suivant. (De nombreux concertos de Vivaldi
comportent ainsi un mouvement lent, court mais "tendu"
harmoniquement, s'achevant par un point d'orgue suspensif
et entraînant directement le mouvement rapide qui
suit.)
Les mots: "gratia agimus
tibi" sont prononcés deux fois, sur un rythme quasi-obstiné
:
orchestre et choeur tiennent
les mêmes notes, qui constituent une harmonie par
mesure. L'écriture est donc verticale, et la structure,
symétrique : il y a un point d'orgue à la
fin de la 3ème, puis 6ème mesures, chaque
fois avec effet suspensif.
Cet adagio, sorte de
grand unisson syllabique, n'exprime pas la sérénité
d'une conviction, comme on pourrait s'y attendre, mais
plutôt une certaine tension ; celle-ci est due aux
enchaînements d'accords inattendus et même
audacieux : on module presque à chaque mesure,
et le deuxième gratias agimus tibi, partant d'un
accord suspensif, n'est qu'une suite d'autres harmonies
"tendues" (= septièmes de dominante), modulant
l'une après l'autre, pour finir en "attente" du
mouvement suivant.
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Choeur et orchestre commencent
sans introduction instrumentale, puisqu'il s'agit de la
fin de la phrase du verset.
Ce mouvement est un assez
court fugato dont chacune des voix est doublée
par l'un des pupitres de l'orchestre ; les entrées,
toutes à intervalle d'une mesure, se font de l'aigu
au grave (ordre inverse du et in terra pax).
Le thème proprement
dit est écrit sur deux mesures ; il part sur la
dominante de mi m. - degré "suspendu" juste avant
-, place les premiers mots propter magnam sur quatre noires
répétées, puis évolue en une
vocalise optimiste pour la première syllabe de
gloriam, et s'achève sans le mot tuam, avec le
rythme :
Lorsque
l'entrée se fait sur le 5ème degré,
c'est la tonique qui est vocalisée, le contraire
étant également vrai ; Vivaldi a là
recours à la mutation(9), procédé
fréquemment utilisé dans l'écriture
d'une fugue.
Chaque mesure connaît
une nouvelle entrée, soit avec le thème
initial tel que décrit plus haut, soit avec son
"raccourci" - rythmes du début et de la fin du
thème, c'est à dire -,
soit encore avec le rythme respecté, mais non l'intervalle
- saut de quarte ou de quinte - intervenant après
les quatre .
En outre, les entrées
se réalisent parfois à plusieurs, ou avec
un décalage différent. Cette variété
permanente rend la pièce foisonnante de vie. Mesure
II, les quatre parties terminent la phrase ensemble, pour
mieux repartir en un fugato plus serré, où
le mélisme sur glo- est plus développé,
modulant avec marches harmoniques, avec des valeurs rythmiques
plus longues, et qui conclut la pièce avec beaucoup
de solemnité. (Il est à rappeler la mise
en valeur des mots issus du titre de l'oeuvre, ici "gloriam
"comme "glorificamus " dans le troisième verset.)
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On retrouve ici l'introduction
instrumentale comme ritournelle, d'autant qu'il s'agit
d'un solo. Longue de près de neuf mesures, la mélodie
de l'instrument soliste qui prélude à l'air
de la soprano s'appuie essentiellement sur le tythme de
sicilienne -
- ; cela peut exprimer simplicité, confiance, tendresse,
évoquer une barcarolle dont l'assise rythmique
est un estimato - 3 croches, dont la seconde fait presque
systématiquement un saut d'octave.
L'entrée de la
chanteuse, si elle ne reprend pas exactement la ritournelle
d'introduction, lui est similaire puisqu'allant sur les
mêmes accords. Avant que le soliste instrumental
ne réapparaisse, elle a moins de rythmes de sicilienne,
mais vocalise sur le mot "pater".
Il y a véritablement
dialogue entre les deux solistes de même registre
: soit parallélisme à la tierce, soit alternance
- pas de réelle imitation.
La soprano affectionne
davantage les rythmes comme : ,
le hautbois - ou le violon - préfère la
sicilienne initiale.
Le texte du verset est
chanté trois fois, avec quelques répétitions,
et une importance grandissante donnée au mot pater
; ses mélismes se font sur des croches régulières.
Les sept mesures de conclusion
reprennent la ritournelle de l'instrument soliste, avec
une fin qui ressemble au dernier pater omnipotens de la
soprano.
La musique de VIVALDI
est reconnaissable entre toutes, que l'on sache analyser
ses spécificités où que l'on laisse
l'instinct parler. En outre, le compositeur s'est à
peu près indifféremment chargé d'écrire,
selon les commandes et les occasions, pour les répertoires
profanes et religieux, qui trahissent donc la même
"veine". Les composantes de ce style sont multiples, qui
se retrouvent dans le Gloria :
- - le goût des contrastes: il n'y a pas deux versets se succédant sans changement de formation, de tempo, de tonalité, de mesure, de rythmique, de type d'accompagenement, de caractère, d'expression, de prosodie.
- - l'emploi de la ritournelle instrumentale, qui intervient comme introduction, refrains et conclusion.
- - le dynamise irrésistible des mouvements rapides, dont les rythmes, mêmes écrits comme des cellules répétées, ne paraissent jamais gratuits, mais spontanés, naturels.
- - l'"efficacité" des formules mélodiques simples - appuis sur la tonique, la dominante, ampleur des gammes, fréquence des notes de l'arpège - qui, même insistantes, sont jubilatoires.
- - la richesse des harmonies - modulations nombreuses, enchaînements imprévisibles.
- - l'influence de l'opéra : sens mélodique, virtuosité, expressivité, recherche de l'effet.
- - la mise en valeur de certains mots, par des vocalises soit "planantes", soit virtuoses.
- - le lien entre sens du texte et élément musical - rythme martial et optimiste pour gloria, arpège descendant avant et in terra (=figuralisme), présence de deux voix pour traduire "nous" (N° 3), écriture verticale du choeur lorsqu'il s'agit d'être unanyme, fuguée pour expliquer une conviction, etc...
- - la liberté de l'inspiration, la verve.
Né à Venise
en mars 1678 et mort à Vienne en juillet 1741,
Vivaldi est connu sous le surnom de "prêtre roux".
Sa chevelure flamboyante et son ordination justifient
en effet celui-ci. En 1703, Vivaldi devient "maître
de violon" au sein de l'Ospedale della Pietà, fondation
religieuse de grande renommée consacrée
à l'éducation - essentiellement musicale
- des jeunes filles sans soutien familial. Cet établissement
constitue pour Vivaldi un lieu d'expérimentations
d'écriture, tant pour ses concertos que pour ses
oeuvres sacrées, car c'est un véritable
viver d'instrumentistes et de chanteuses d'un excellent
niveau musical. Le compositeur travaillera presque toute
sa vie - avec différents statuts - dans cette intitution
de jeunes filles, ce qui ne l'empêchera pas d'obtenir
de nombreux congés pour se consacrer à sa
carrière théâtrale (l'opéra)
et voyager. Sa réputation sera immense de son vivant,
surtout comme violoniste.
L'oeuvre instrumentale
comprend principalement des concertos (environ 500), pour
des solistes très variés, parmi lesquels
l'on peut citer les recueils L'Estro Armonico, La Stravaganza,
La Cetra d'où l'on peut extraire les Quatre
Saisons.
Des opéras (une
cinquantaine), on peut retenir Orlando furioso,
Dorilla in Tempe. Quant aux oeuvres religieuses, elles
sont essentiellement :
- des "fragments" de
messes : outre le Gloria RV 589, un autre Gloria (RB 588)
avec introduction, un Kyrie (RV 587) et un Credo (RV 591).
- des motets : Dixit
Dominus (2), Beatus Vir (2), Laudate pueri (2), Lauda
Jerusalem, Magnificat (2)...
- des compositions pour
voix seule et orchestre : Nisi Dominus, Stabat Mater,
Salve Regina...
- un oratorio : Juditha
triomphans.
Le Gloria en ré
Majeur RV 589 a été créé,
pense-t-on, en 1713, pour une fête de la Pietà.
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