31 janvier 2013 17:12, Les mots ont un sens, par Napakatbra
6
milliards de dollars de perte dûs à un trader fou : la banque ne
considérait pas ses investissements comme étant risqués, et avait
refourgué la gestion des risques à un débutant qui manipulait des
données sous un fichier Excel en multipliant les coquilles...
En mai dernier, le géant bancaire JP Morgan Chase annonçait avoir été
floué de 2 milliards de dollars par Bruno Iksil, un trader français
surnommé la "baleine de Londres"
pour la démesure des positions qu'il prenait sur les marchés (≈ 100
milliards $). Un "petit Kerviel" disait-on alors, devenu grand...
puisque le montant des pertes liées à ses périlleux placements a
finalement atteint les 6.2 milliards de dollars ! Il se pourrait même
que le "cachalot de la Tamise" batte son mentor de la SocGen sur le fil,
selon la banque, qui vient de publier un rapport sur la question. 236
000 caractères, 36 500 mots, bref, près de 130 pages où l'on en apprend
des vertes et des pas mûres. A se tordre... comme une baleine.
Un service de contrôle Excellent !
Cornegidouille ! Le portefeuille géré par le service dans lequel
exerçait Bruno Iksil n'était pas déclaré comme étant "à risques". Et
personne n'a rien trouvé à redire. Morbleu ! La gestion interne des
risques était effectuée... sur une simple feuille Excel ! Par un seul "expert"
qui n'avait auparavant jamais entendu parler de "risques", sans aucune
formation et sans aide. Les données que notre bonhomme utilisait étaient
copiées/collées à partir d'autres fichiers Excel, d'où de nombreuses
erreurs, comme ont pû le constater les enquêteurs. Les modèles
d'évaluation des risques étaient obsolètes, utilisés à tort, de façon
inadéquate, ou encore mis en oeuvre de façon erronée. Comme cette
formule qui utilisait la somme de deux nombres, alors qu'il fallait en
utiliser la moyenne. Une petite faute de frappe qui divisait par deux
l'évaluation du risque d'un produit. Un détail...
Curieusement, cette info n'a pas vraiment fait la Une. Ni de ce
côté-là de l'Atlantique, ni de l'autre... Il faut dire que plusieurs
clampins ont été virés. Que le pédégé a décidé de s'auto-flageller en
réduisant drastiquement ses revenus (10 millions de dollars pour 2012,
soit une baisse de 50%). Que la banque a promis que l'on ne l'y
reprendrait plus, et que la FED l'a sommée de... "continuer à améliorer son programme de gestion des risques" ! Tout est donc rentré dans l'ordre. Ouf...
[Sources : documentcloud.org, dealbook.nytimes.com, nj.com, romandie.com, wikipedia.org]
Si le dirlo de JP Morgan a perdu ses primes, il pourra toujours se consoler avec ce petit bonus (offert par WarrantMarrant) :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.