Pour moi, cette citation est un antidote à certaines
croyances du type : « On est jamais mieux servi que par soi-même. » ou
bien « Si je ne m’en occupe pas moi-même cela ne sera pas aussi bien
fait. », ou encore « Vu le temps qu’il me faudra perdre pour expliquer à
d’autres ce qu’il y a à faire et vérifier, autant le faire moi-même. »…
J’observe de manière assez fréquente la présence de ce type de
croyances qui sont toutes un frein à la délégation, et donc un frein à
sa propre croissance et celle de ses collaborateurs. Très souvent, ces
comportements sont inconscients et lorsqu’ils sont conscients, ils ne
sont pas perçus comme dommageable pour la performance globale de
l’entreprise ou du service.
Or il s’agit de réaliser que ces comportements sont bel et bien un
frein à la progression d’une équipe ou une entreprise. En effet, si du
temps n’est pas pris pour former et déléguer, la « personne qui sait
bien faire » va vite se retrouver débordée, seule à être capable
d’intervenir de façon efficace et va capter pour elle seule des
connaissances et compétences qui peuvent être clés. Autour d’elle, les
autres seront bloqués, arrêtés dans leur progression et totalement
dépendants de « celui ou celle qui sait ». Et l’ensemble de la structure
cesse alors d’évoluer et de progresser.
Globalement, cela est générateur de déséquilibre et de
non-performance. Car en effet, c’est l’effet global sur une entreprise
ou une organisation qu’il faut pouvoir appréhender et non pas seulement
la performance locale d’individus isolés.
Les raisons qui expliquent ce type de blocages sont nombreuses et
variées. Bien souvent elles reposent sur une peur de « celui ou celle
qui sait ». La peur par exemple d’être confronté à une situation
nouvelle et inconnue amène à se crisper sur ce qu’on connait et sait
faire le mieux en veillant soigneusement à en être le détenteur
exclusif.
Ou encore, la peur d’apprendre une nouvelle compétence et donc de
redevenir « débutant » dans un domaine et donc de manquer de signes de
reconnaissances pour son travail et son savoir-faire durant cet
apprentissage. C’est souvent une situation que l’on rencontre lorsqu’un
expert métier est promu manager ou responsable d’une équipe. Il devra
« lâcher » et abandonner progressivement ce qu’il sait faire le mieux,
son expertise technique pour apprendre quelque chose de neuf, le
management, dont il peut tout ignorer.
Ces situations font régulièrement l’objet de demandes de coaching de
type « accompagnement à la prise de fonction » et le coaching est une
réponse efficace pour ce type de situations.
Donc, il est vrai que nous allons vite lorsque seul nous faisons
quelque chose que nous savons bien faire et les raisons d’adopter ce
comportement sont nombreuses… Cependant, il ne faut pas occulter la
fatigue ou l’épuisement individuel que cela génère auquel se rajoute que
seul, laissant les autres derrière soi, on ne va pas bien loin…
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