lundi 5 décembre 2011

Faut-il sauver le système ?

J’ai été élevée comme beaucoup d’entre nous avec l’idée que la démocratie1est la meilleure organisation politique. J’ai aussi été baignée dans l’idéologie selon laquelle le capitalisme2 comme organisation de l’économie était la solution la moins pire (par opposition au communisme).
J’avais bien noté certains dysfonctionnements mais je les imputais aux boucs émissaires que l’on voulait bien me proposer (l’Europe, la mondialisation, les marchés, les banques, les politiciens incompétents, l’oligarchie politique ou économique etc.) sans chercher plus loin.
Aujourd’hui, apparemment (les indices sont plutôt flagrants), le système politique et économique c’est enrayé. Certains iront jusqu’à dire qu’il est mort 3 et il semble que ni les économistes ni les politiques n’aient de solutions vraiment viables à proposer.
Il faut reconnaitre qu’il n’est pas aisé de réfléchir dans l’urgence et que la crise pousse plutôt les acteurs à sauver les meubles (chacun les siens) qu’à se poser pour réfléchir. Le système est en faillite, que faire pour le sauver ? Peut-être faut-il plutôt se poser la question suivante. Faut-il le sauver ?
Il faut revenir à la cause finale de toute organisation humaine. Quelle est l’intention de notre organisation?

Depuis les premiers philosophes, il semble que nous pensons que le bonheur est préférable au plaisir et que le bien commun n’est pas la somme des biens individuels.
Pourtant, actuellement nous favorisons nos plaisirs au bonheur (société de consommation) et notre bien individuel au bien commun. Nous avons perdu le sens des mots et peut être aussi celui des valeurs que ces mots recouvrent.
Une petite digression à ce sujet, vous connaissez certainement cette pub «Le bonheur est dans le Vrai.» Je dis bravo au publicitaire qui a réussi à faire perdre tout sens profond à deux concepts fondateurs de notre société tout en surfant sur la vague écolo. Le bonheur, c’est donc de consommer et le Vrai est un produit (Toute ressemblance avec le Vrai de Saint Augustin est fortuite).

Parallèlement, nous proclamons tous notre attachement aux valeurs universelles que sont la bienveillance4 et l'universalisme5. Elles répondent à notre besoin de lien mais elles sont antagonistes avec d'autres valeurs tout aussi universelles que sont la réussite et le pouvoir et qui répondent à notre besoin d’acquérir et de défendre.
Sommes nous clairs sur notre rapport a ces valeurs? Qu'est ce qui compte le plus pour nous à titre individuel, le partage ou la conservation de nos biens. (s'il s'agit du partage des biens des autres, nous sommes très clairs mais les nôtres?)

Alors faut-il sauver notre système ? S'il est la victoire de la réussite et du pouvoir d'une oligarchie sur une société qui souhaite vivre dans la bienveillance et l'universalisme, il faut répondre non.
Mais que souhaitons nous vraiment et nous même à titre individuel ne préférons nous pas la réussite et le pouvoir a nos autres valeurs? Et finalement, ce qui nous chagrine n'est il pas plus le fait de ne pas appartenir à l'oligarchie dominante que le fait de cette domination. Nous voulons nous aussi profiter.

Pourtant un autre système est possible en remettant l’Homme et la Terre au centre de des décisions et des choix, à commencer par nos choix personnels. Mais le voulons nous?



1 Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple avec ces différentes variantes (directe, indirecte etc.…)
2 Un régime capitaliste existe dès lors que les individus ont le droit de posséder et de disposer librement des biens de production et des fruits de leur utilisation, ce qui implique notamment qu’ils puissent les échanger librement avec d'autres agents, et donc une économie de marché, et qu’ils puissent déterminer librement leurs arbitrages entre les différentes finalités qui leur sont ouvertes dans l’utilisation de ces moyens, dont le souci de servir les consommateurs, la rémunération des collaborateurs, la recherche du profit et l’accumulation du capital. (Définition de l’Académie française)
3 http://www.dailymotion.com/video/xmnv5y_les-matins-paul-jorion_news
4 la préservation et l’amélioration du bien-être des personnes avec lesquelles on se trouve fréquemment en contact. La bienveillance met l’accent sur le souci du bien-être des autres. (Items associés : secourable, honnête, indulgent, responsable, loyal, amitié vraie, amour adulte ainsi que [sentiment d’appartenance, un sens dans la vie, une vie spirituelle]).
5 compréhension, estime, tolérance et protection du bien-être de tous et de la nature. (Items associés : large d’esprit, justice sociale, égalité, un monde en paix, un monde de beauté, unité avec la nature, sagesse, protégeant l’environnement ainsi que [harmonie intérieure, une vie spirituelle]).

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