Reuters/CHARLES PLATIAU
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé, mercredi 14 décembre, qu'il n'était pas question d'exclure Rachida Dati de l'UMP en réponse aux propos du ministre de la recherche, Laurent Wauquiez. "Nous avons eu un échange hier matin avec François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et Christian Jacob et nous sommes convenus tous les quatre qu'il n'était pas question d'exclure l'un ou l'une des nôtres pour les propos qu'il peut tenir, aussi excessifs soient-ils", a déclaré M. Copé lors du point de presse hebdomadaire de l'UMP.
L'entourage de Fillon a fait savoir, mercredi, qu'il souhaitait que M. Copé "règle une fois pour toutes la question" Rachida Dati.
La député européenne est en effet depuis mardi la cible de plusieurs cadres de l'UMP. Des attaques qui répondent à la publication, dans le Monde daté du 13 décembre, d'une lettre ouverte dans laquelle Mme Dati s'en prend vivement à François Fillon. La maire du 7e arrondissement est depuis plusieurs semaines en conflit ouvert avec le premier ministre qui brigue comme elle la 2e circonscription de Paris pour les législatives de 2012.
>> Lire : Lettre de Rachida Dati à François Fillon : "Votre arrivée est une faute, une faute triste"
Interrogé sur LCI mardi, le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Laurent Wauquiez, avait affirmé qu'une exclusion de Rachida Dati de l'UMP était "une question posée à Jean-François Copé", secrétaire général de l'UMP. "Je regrette l'inflation dans ses propos et dans ses attaques contre François Fillon, a déclaré le chef de file de la Droite sociale. En ce moment, il y a beaucoup d'actualité européenne, elle est parlementaire européenne. Je pense qu'elle serait plus utile de s'exprimer sur ces questions-là."
Interrogée sur RTL, le même jour, Nadine Morano a de son côté assuré que M. Fillon serait le candidat investi par l'UMP dans la 2e cirsconscription.
"Si je me réfère aux propos de Jean-François Copé ou Christian Jacob [président du groupe UMP à l'Assemblée nationale], qui ont parlé de légitimité incontestable du premier ministre, je ne trahirai pas un secret en vous disant que, sur cette circonscription, François Fillon sera investi par l'UMP. Je crois pouvoir vous dire que le premier ministre aura une quasi-unanimité sur son nom pour cette investiture", avait expliqué la ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle.
Une position reprise, mercredi matin, par Brice Hortefeux, sur la même station. "François Fillon a décidé courageusement de renoncer à une implantation solide et ancienne dans la Sarthe pour venir à Paris. C'est une bonne nouvelle pour Paris, c'est une bonne nouvelle pour les Parisiens", a souligné le vice-président de la commission d'investiture de l'UMP.
A l'inverse, le député UMP des Hauts-de-Seine, Patrick Balkany, a souligné, toujours mercredi, que le premier ministre "aurait pu choisir une circonscription qui fasse moins de problème" et qu'il fallait "donner l'exemple" quand on est "chef de la majorité". "Je comprends que le premier ministre veuille se présenter à Paris et qu'il veuille faire une nouvelle carrière à Paris. Cela dit, je pense qu'il aurait pu choisir une circonscription qui fasse moins de problème", a-t-il toutefois reconnu.
"SOLUTION PAR LE DIALOGUE"
Christian Jacob, chef de file des députés UMP a, lui, plaidé pour que soit trouvée une "solution par le dialogue" et a assuré ne pas vouloir "envenimer les choses". "Rachida Dati doit se présenter chez elle, là où elle habite et où elle est élue, à Paris", a-t-il assuré alors que Nadine Morano a enjoint l'ancienne garde des sceaux à se présenter dans le département dont elle est originaire : la Saône-et-Loire.
Rachida Dati "est très attendue dans le département de Saône-et-Loire par les élus qui lui ouvrent grands les bras sur une circonscription, la 5e, à Chalon-sur-Saône, où elle est née, où elle a grandi, où nous avons besoin de quelqu'un d'engagé et de combattant, et les élus nous ont fait savoir qu'ils l'attendaient les bras ouverts", a déclaré Mme Morano. Et d'ajouter : "Voilà une proposition que nous pouvons faire à Rachida si elle décide, et je le regrette , d'abandonner son mandat de député européen."
Des propos jugés "méprisants" par Claude Goasguen, un soutien – modéré – de Mme Dati. Lui dire de rentrer en Saône-et-Loire "c'est un dérapage aussi grave que celui de Rachida Dati à l'égard du premier ministre. Ca ne grandit pas la classe politique !" a estimé le député-maire UMP du 16e, dans les couloirs de l'Assemblée.
Le député de Paris Bernard Debré a pour sa part publié, mardi, une "lettre ouverte" à l'ancienne ministre sur son site, où il l'attaque tout aussi violemment : "Ta lettre est dramatique en ce qu'elle révèle de ta personnalité profonde, non pas de révoltée mais de petite fille gâtée par la vie. Je parle de la vie publique."
Le Monde.fr avec AFP
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