14/12/2011 | Mise a jour : 12:34
Dans le sud de la Chine, les 13.000 habitants de Wukan, en lutte contre des expropriations forcées, sont encerclés depuis une semaine par un millier de policiers.
Isoler pour mieux mater la contestation? Près de 1000 policiers sont déployés depuis près d'une semaine autour du village de Wukan, dans le sud de la Chine, dont les 13.000 habitants protestent contre des expropriations forcées.
Tous les accès au village sont bloqués.
Les habitants de ce village de la province du Guangdong accusent depuis plusieurs mois les autorités locales de saisir leurs terres sans offrir de compensations. Celles-ci affirment au contraire suivre la procédure légale.
Depuis jeudi, un nombre croissant de policiers maintient donc un blocus autour du village, où les habitants poursuivent leurs manifestations quotidiennes. Les autorités ont indiqué que la police anti-émeute et les pompiers ont été déployés avec des canons à eau afin d'«assurer la stabilité».
Elles assurent par ailleurs avoir réglé certains des litiges à l'origine des troubles et avoir révoqué deux responsables locaux. Mais la tension est montée d'un cran dimanche lorsqu'un homme, arrêté en septembre après avoir pris la tête de manifestations ayant dégénéré, est mort en détention. Les autorités assurent qu'il est décédé de cause naturelle, tandis que les villageois accusent la police de l'avoir battu à mort.
«Nous avons encore un peu d'eau et de nourriture»
Malgré le blocus, les villageois se disent déterminés à ne pas céder. «Nous voulons que le gouvernement central s'occupe de notre problème. Nous n'abandonnerons pas la lutte, nous voulons que les cadres corrompus soient arrêtés», a déclaré un homme par téléphone, sous le couvert de l'anonymat. «Nous avons encore un peu d'eau et de nourriture, mais plus pour longtemps», a-t-il ajouté. «Toutes les entrées (du village) sont bloquées et seulement quelques femmes et enfants ont le droit de passer après avoir été questionnés. La présence des journalistes est absolument interdite», a témoigné un autre habitant. Un photographe de l'agence France-Presse a d'ailleurs été appréhendé à un poste de contrôle, puis ramené sous bonne escorte dans la métropole de Shenzhen, à 250 km de là.
Le cas de Wukan est symbolique d'un pays où les expropriations sont devenues un problème aigu. De plus en plus de paysans accusent en effet les cadres locaux corrompus de s'enrichir sur leur dos en revendant leurs terres à des promoteurs pour des projets de construction. Sans surprise, la presse chinoise est extrêmement discrète sur les événements de Wukan, et les recherches sur Internet avec le nom du village ont été bloquées par les censeurs.
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