samedi 29 septembre 2012
Vous n'êtes pas obligés d'être d'accord mais la fascination des hommes pour les seins viendrait de l'allaitement
D’où vient l’amour des hommes hétérosexuels pour les seins des
femmes? Larry Young, un chercheur en neurosciences, et Brian Alexander,
journaliste à la BBC, affirment avoir la réponse.
Ils expliquent sur le Huffington Post que l’espèce humaine est la seule où les hommes massent et embrassent les seins pendant l’acte sexuel. Cette singularité les pousse à conclure que cette attirance pour les seins n’est pas biologique.
Quand les hommes hétérosexuels reçoivent un stimulus lié aux seins, ils sont plus enclins à prendre de mauvaises décisions. Une étude par exemple montre que des hommes devaient choisir entre recevoir un peu d’argent immédiatement ou une somme plus importante plus tard. Les hommes qui venaient de regarder des scènes pastorales préféraient attendre, alors que ceux qui avaient vu des femmes très dévêtues au ralenti prenaient l’argent tout de suite.
Donc les hommes aiment les seins. Les deux chercheurs avancent ensuite des explications qui ne plairont pas à tout le monde. Ils réfutent l’idée selon laquelle de gros seins montrent que la femme est en bonne santé, et donc une bonne procréatrice.
Non seulement ils affirment que la fascination pour les seins provient d’une évolution inconsciente de l’homme pour «activer des circuits puissants de liens affectifs qui aident à créer un lien maternel et amoureux» mais ce n’est pas la seule théorie où ils expliquent des comportements sexuels par les neurosciences.
Dans un extrait de leur ouvrage The Chemistry Between Us: Love, Sex and the Science of Attraction publié sur Salon, ils expliquent d’où vient l’adultère. Plus la relation est longue et la passion physique diminue, plus les liens se distendent et conduisent à l’infidélité. Ces hypothèses n’engagent que les deux auteurs.
Ils expliquent sur le Huffington Post que l’espèce humaine est la seule où les hommes massent et embrassent les seins pendant l’acte sexuel. Cette singularité les pousse à conclure que cette attirance pour les seins n’est pas biologique.
Quand les hommes hétérosexuels reçoivent un stimulus lié aux seins, ils sont plus enclins à prendre de mauvaises décisions. Une étude par exemple montre que des hommes devaient choisir entre recevoir un peu d’argent immédiatement ou une somme plus importante plus tard. Les hommes qui venaient de regarder des scènes pastorales préféraient attendre, alors que ceux qui avaient vu des femmes très dévêtues au ralenti prenaient l’argent tout de suite.
Donc les hommes aiment les seins. Les deux chercheurs avancent ensuite des explications qui ne plairont pas à tout le monde. Ils réfutent l’idée selon laquelle de gros seins montrent que la femme est en bonne santé, et donc une bonne procréatrice.
«Après tout, le sperme ne coûte pas cher. Et puisque nous [les hommes] ne tombons pas enceintes, et ne portons pas d’enfant cela ne nous coûte pas grand-chose de le diffuser. Si le but principal du sexe –du point de vue de l’évolution– est de transmettre ses gènes, il serait plus sensé d’avoir des relations sexuelles avec le plus de femmes possibles, sans prendre en compte le fait qu’elles ressemblent à des mannequins du dernier Playboy ou pas.»En fait, selon les chercheurs, cet amour pour les seins est neurologique et vient de la relation qui lie la mère à l’enfant pendant l’allaitement. Le Newscientist reconnaît toutefois que certains pourraient être «mal à l’aise» avec cette hypothèse ou carrément «sceptique».
Non seulement ils affirment que la fascination pour les seins provient d’une évolution inconsciente de l’homme pour «activer des circuits puissants de liens affectifs qui aident à créer un lien maternel et amoureux» mais ce n’est pas la seule théorie où ils expliquent des comportements sexuels par les neurosciences.
Dans un extrait de leur ouvrage The Chemistry Between Us: Love, Sex and the Science of Attraction publié sur Salon, ils expliquent d’où vient l’adultère. Plus la relation est longue et la passion physique diminue, plus les liens se distendent et conduisent à l’infidélité. Ces hypothèses n’engagent que les deux auteurs.
Photo: Bodacious/Irwin Scott via FlickrCC License by
En Allemagne, les pirates ne font plus rire personne
À la surprise générale, le Parti pirate a connu ces derniers mois une ascension vertigineuse en Allemagne. Chez les partis «offline», l'inquiétude monte.
- Des délégués du parti pirate lors d'une conférence fédérale à Offenbach le 4 décembre 2012, REUTERS/Alex Domanski -
Quand Gerwald Claus-Brunner a débarqué à l'assemblée plénière du Parlement de Berlin en salopette orange, keffieh palestinien noué sur la nuque façon pirate, les costumes-cravates l'ont d'abord regardé comme une bête curieuse. On se serait cru trente ans plus tôt, quand Joschka Fischer se pointa au Bundestag en baskets, gage que les Verts fraîchement élus allaient dépoussiérer la scène politique allemande.
«La seule chose que nous avons en commun avec les Verts à leurs débuts, c'est que nous voulons changer le système, nous prônons la démocratie participative, ce qu'ils ont relativement vite abandonné», estime celui que la presse a vite fait de surnommer «le pirate en salopette». Cet électrotechnicien de 39 ans occupe l'un des quinze sièges que les pirates ont remporté au Parlement de Berlin il y a six mois, après avoir obtenu 8,9% des suffrages aux élections régionales. Il est entré sur le tard en politique, trois ans auparavant, parce qu'avant de rencontrer les pirates il ne se reconnaissait pas dans les partis traditionnels. Comme la plupart des électeurs de son parti.
Troisième force politique du pays
Dans son bureau trône un de ces coffres au trésor dont regorgent les histoires de pirates: un cadeau de bienvenue de la fraction des Verts, rempli de pièces en chocolat. Les pirates n'ont pas tardé à mettre la main sur le seul butin qui compte vraiment en politique: selon un sondage récent, 13% des électeurs donneraient leurs voix au Parti pirate, ce qui ferait d'eux la troisième force politique du pays après la CDU et le SPD, dépassant les Verts, qui ne récoltent que 11% des intentions de vote.Un pas de géant dans la jeune histoire de ce parti qui a vu le jour à Berlin en septembre 2006, quelques mois après la création de son grand frère suédois le Piratpartiet, et qui plafonnait timidement à 2% lors des élections législatives de 2009 (plafond auquel s’est heurté le Parti pirate lors des législatives de 2012).
Forts de 27.000 adhérents, les pirates allemands ont depuis conquis le Parlement de la Sarre en mars dernier, raflant 7,4% des voix et laissant les Libéraux (FDP) sur la touche, et surtout en mai celui de Rhénanie du Nord-Westphalie, Land le plus peuplé d’Allemagne, avec 7,6% des suffrages et 20 sièges à l’assemblée locale.
Après s'être doucement moqués d'eux, les autres partis se font désormais du souci. Les pirates prennent d'assaut le débat politique avec des sujets qu'ils maîtrisent bien mieux que leurs adversaires et un programme en forme de révolution numérique: libre accès à l'information sur Internet, légalisation du partage, protection des données personnelles, transparence de la vie politique, ouverture des données publiques... Pour faire diversion, les vieux partis envoient leurs spécialistes des nouvelles technologies en première ligne, comprenant que pour se mesurer à ce parti «online», une page Facebook ou un compte Twitter ne suffisent plus pour faire illusion.
En riposte, la CDU a lancé fin mars l'association Cnetz, version nettement plus sexy de CDU-Netzpolitik, le groupe de travail dont elle s'était dotée en 2010, mais dont le discours, sur le fond, reste le même. Les membres affirment sur la page d'accueil de leur site: «Nous voulons un internet de la liberté. Sachant que pour nous, la liberté, si elle n'est pas associée à la responsabilité, n'a pas de valeur. Elle n'est pas une fin en soi, mais nous engage. C'est la différence essentielle entre la netpolitique telle que nous la comprenons et celle, arbitraire et sans responsabilité, dont parlent les autres ».
Quelques mois plus tôt, le SPD a fondé un think tank autour des questions liées au web, le D64, qui se présente comme un «centre pour le progrès digital».
Démocratie liquide
Ne se contentant pas de donner une portée politique à des thématiques longtemps confinées aux blogs de nerds, les Pirates expérimentent eux-mêmes l'exercice de la démocratie participative, et ne rechignent pas à mettre en pratique la culture du partage si chère au web. Lors de leurs meetings, où les débats s'étirent au milieu d'une forêt de laptops et de câbles enchevêtrés, les militants votent en brandissant des cartons de couleur. En place d'hôtels luxueux, les dortoirs d'une auberge de jeunesse font très bien l'affaire. Pour ne pas être coupé de sa base, le parti utilise un logiciel nommé LiquidFeedback, qui permet à ses adhérents de soumettre des propositions et de s'exprimer sur des sujets divers.Conçue comme un outil au service de la «démocratie liquide», un mélange de démocratie directe et indirecte, qui permet à chaque participant de décider lui-même dans quelle mesure il veut faire valoir ses propres intérêts ou être représenté par les autres, cette plateforme compte aujourd'hui environ 6.000 utilisateurs, et plus de 1.600 sujets en discussion. La transparence étant l'un de leurs maîtres-mots, les pirates mettent aussi un point d'honneur à filmer ou enregistrer leurs réunions, qui sont retransmises en live sur le web.
Dès leur arrivée au Parlement de Berlin, ils ont imprimé leur style décontracté dans les assemblées plénières, alternant prises de parole frisant l'insolence et repli derrière leurs écrans pour marquer leurs divergences. Ils ont aussi demandé – sans succès – à ce que les voitures de fonction mises à la disposition des parlementaires soient remplacées par des vélos et des abonnements de métro.
Allocation universelle
Les autres partis leur reprochent avant tout de ne pas vouloir se positionner en fonction du clivage traditionnel gauche-droite, refus qui cacherait selon eux un programme politique inconsistant, et de n'être qu'en somme qu'un «parti protestataire classique», selon les mots d'Angela Merkel. Pétri par la philosophie libertarienne, le vaste programme des pirates reprend notamment le principe de l'allocation universelle, un revenu de base qui serait garanti à tous les citoyens sans exigence de contrepartie, et convoque pêle-mêle l'ouverture des marchés, la légalisation des drogues, la gratuité des transports publics, la séparation de l'Église et de l'État, l'instauration de la loi du sol ou encore la mise en place d'une politique énergétique durable.«Nous nous positionnons différemment. Social-libéral est un terme qui convient bien à mon avis. Nous devons à la fois nous soucier que tous ceux qui vivent dans notre pays aient un revenu et faire en sorte que le citoyen puisse agir de la façon la plus indépendante possible de l'État. Quelque part entre la CDU et Die Linke. Nous sommes inclassables », explique Andreas Baum, 33 ans, chef de la fraction des pirates à Berlin.
«Cela va trop vite»
Le flou idéologique entretenu par les pirates leur a valu d'être au cœur de quelques scandales ces derniers mois, comme lorsque deux de ses militants ont confié être des anciens du NPD, le parti d'extrême droite allemand. Plus récemment, un des représentants des pirates en a remis une couche, se fendant d'une déclaration pour le moins douteuse dans la presse, comparant l'ascension spectaculaire de son parti à celle du parti national socialiste entre 1928 et 1933... Pour tenter de mettre fin à la polémique, les pirates envisagent de contrôler à l'avenir le passé politique de leurs représentants.Paradoxalement, les pirates commencent eux-mêmes à avoir le vertige quand ils regardent en arrière. L'angoisse a désormais chassé l'euphorie chez les plus idéalistes, comme elle s'était emparée des Verts peu après leur arrivée au pouvoir. Gerwald Claus-Brunner met en garde:
«Cela va trop vite. Le mouvement est plus grand que le Parti pirate. C'est comme une grande vague sur laquelle nous ne serions que l'écume. Nous sommes trente fois plus nombreux qu'il y a trois ans. Le problème, c'est qu'on est submergés de carriéristes. Si nous les laissons prendre trop de place, on va finir par ne plus se différencier des autres partis, c'est le grand danger. [...] Si nous n'arrivons pas à rester aujourd'hui sur la bonne piste, nous risquons de disparaître tout aussi rapidement »
Adolescent mal à l'aise dans son
corps grandi trop vite, le Parti pirate s'apprête désormais à s’engager dans la
bataille des élections législatives de septembre 2013, conscient que c’est là
que se jouera son destin.
Annabelle Georgen
Programme en 25 points
Le Programme en 25 points ou au complet : Le Programme en 25 points du Parti ouvrier allemand national-socialiste (en allemand : Das 25-Punkte-Programm der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei) est le nom donné au programme politique du Parti ouvrier allemand (DAP), tel qu'il a été proclamé le 24 février 1920 à Munich par Adolf Hitler. Le DAP devient, le 8 août de la même année, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands, et conserve ce programme.
Le programme fut approuvé par un auditoire de 2 000 personnes (si l'on en croit la description qu'en donne Hitler dans Mein Kampf1) à la Hofbräuhaus, une des plus grandes brasseries munichoises.
« Le programme du parti ouvrier allemand est un programme à terme. Lorsque les objectifs fixés seront atteints, les dirigeants2 n’en détermineront pas d’autres dans le seul but de permettre, par un maintien artificiel de l’insatisfaction des masses, la permanence du parti.
Le programme fut approuvé par un auditoire de 2 000 personnes (si l'on en croit la description qu'en donne Hitler dans Mein Kampf1) à la Hofbräuhaus, une des plus grandes brasseries munichoises.
« Le programme du parti ouvrier allemand est un programme à terme. Lorsque les objectifs fixés seront atteints, les dirigeants2 n’en détermineront pas d’autres dans le seul but de permettre, par un maintien artificiel de l’insatisfaction des masses, la permanence du parti.
- 1. Nous exigeons la constitution d'une Grande Allemagne, réunissant tous les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
- 2. Nous exigeons l'égalité des droits du peuple allemand au regard des autres nations, l'abrogation des traités de Versailles et de Saint-Germain3
- 3. Nous exigeons de la terre et des colonies pour nourrir notre peuple et résorber notre surpopulation.
- 4. Seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen, il faut être de sang allemand, la confession importe peu. Aucun Juif ne peut donc être citoyen.
- 5. Les non-citoyens ne peuvent vivre en Allemagne que comme hôtes, et doivent se soumettre à la juridiction sur les étrangers.
- 6. Le droit de fixer la direction et les lois de l'État est réservé aux seuls citoyens. Nous demandons donc que toute fonction publique, quelle qu'en soit la nature, ne puisse être tenue par des non citoyens. Nous combattons la pratique parlementaire, génératrice de corruption, d'attribution des postes par relations de parti sans se soucier du caractère et des capacités.
- 7. Nous exigeons que l'État s'engage à procurer à tous les citoyens des moyens d'existence. Si le pays ne peut nourrir toute la population, les non-citoyens devront être expulsés du Reich.
- 8. Il faut empêcher toute nouvelle immigration de non-Allemands4. Nous demandons que tous les non-Allemands établis en Allemagne depuis le 2 août 1914 soient immédiatement contraints de quitter le Reich.
- 9. Tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.
- 10. Le premier devoir de tout citoyen est de travailler, physiquement ou intellectuellement. L'activité de l'individu ne doit pas nuire aux intérêts de la collectivité, mais s'inscrire dans le cadre de celle-ci et pour le bien de tous. C'est pourquoi nous demandons :
- 11. La suppression du revenu des oisifs et de ceux qui ont la vie facile, la suppression de l'esclavage de l'intérêt5.
- 12. Considérant les énormes sacrifices de sang et d'argent que toute guerre exige du peuple, l'enrichissement personnel par la guerre doit être stigmatisé comme un crime contre le peuple. Nous demandons donc la confiscation de tous les bénéfices de guerre, sans exception.
- 13. Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd'hui à des trusts.
- 14. Nous exigeons une participation aux bénéfices des grandes entreprises.
- 15. Nous exigeons une augmentation substantielle des pensions des retraités.
- 16. Nous exigeons la création et la protection d'une classe moyenne saine, la remise immédiate des grands magasins à l'administration communale et leur location, à bas prix, aux petits commerçants. La priorité doit être accordée aux petits commerçants et industriels pour toutes les livraisons à l'État, aux Länder ou aux communes.
- 17. Nous exigeons une réforme agraire adaptée à nos besoins nationaux, la promulgation d'une loi permettant l'expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d'utilité publique - la suppression de l'imposition sur les terrains et l'arrêt de toute spéculation foncière.
- 18. Nous exigeons une lutte sans merci contre ceux qui, par leurs activités, nuisent à l'intérêt public. Criminels de droit commun, trafiquants, usuriers, etc. doivent être punis de mort, sans considération de confession ou de race.
- 19. Nous exigeons qu'un droit public allemand soit substitué au droit romain, serviteur d'une conception matérialiste du monde.
- 20. L'extension de notre infrastructure scolaire doit permettre à tous les Allemands bien doués et travailleurs l'accès à une éducation supérieure, et par là à des postes de direction. Les programmes de tous les établissements d'enseignement doivent être adaptés aux exigences de la vie pratique. L'esprit national doit être inculqué à l'école dès l'âge de raison (cours d'instruction civique). Nous demandons que l'Etat couvre les frais de l'instruction supérieure des enfants particulièrement doués de parents pauvres, quelle que soit la classe sociale ou la profession de ceux-ci.
- 21. L'État doit se préoccuper d'améliorer la santé publique par la protection de la mère et de l'enfant, l'interdiction du travail de l'enfant, l'introduction de moyens propres à développer les aptitudes physiques par l'obligation légale de pratiquer le sport et la gymnastique, et par un puissant soutien à toutes les associations s'occupant de l'éducation physique de la jeunesse.
- 22. Nous exigeons la suppression de l'armée de mercenaires et la création d'une armée nationale.
- 23. Nous exigeons la lutte légale contre le mensonge politique
conscient et sa propagation par la presse. Pour permettre la création
d'une presse allemande, nous demandons que :
- a. Tous les directeurs et collaborateurs de journaux paraissant en langue allemande soient des citoyens allemands.
- b. La diffusion des journaux non allemands soit soumise à une autorisation expresse. Ces journaux ne peuvent être imprimés en langue allemande.
- c. Soit interdite par la loi toute participation financière ou toute influence de non-Allemands dans des journaux allemands. Nous demandons que toute infraction à ces mesures soit sanctionnée par la fermeture des entreprises de presse coupables, ainsi que par l'expulsion immédiate hors du Reich des non-Allemands responsables. Les journaux qui vont à l'encontre de l'intérêt public doivent être interdits. Nous demandons que la loi combatte un enseignement littéraire et artistique générateur d'une désagrégation de notre vie nationale, fermeture des organisations contrevenant aux mesures ci-dessus.
- 24. Nous exigeons la liberté au sein de l'État de toutes les confessions religieuses, dans la mesure où elles ne mettent pas en danger son existence ou n'offensent pas le sentiment moral de la race germanique. Le Parti en tant que tel défend le point de vue d'un christianisme positif, sans toutefois se lier à une confession précise. Il combat l'esprit judéo-matérialiste à l'intérieur et à l'extérieur, et est convaincu qu'un rétablissement durable de notre peuple ne peut réussir que de l'intérieur, sur la base du principe : l'intérêt général passe avant l'intérêt particulier.
- 25. Pour mener tout cela à bien, nous demandons la création d'un pouvoir central puissant, l'autorité absolue du parlement politique central sur l'ensemble du Reich et de ses organisations, ainsi que la création de Chambres professionnelles et de bureaux municipaux chargés de la réalisation, dans les différents Länder, des lois-cadre promulguées par le Reich.
Le meilleur papa du monde !
Vous aimez votre père ? Avant de répondre, attendez d’avoir rencontré Dave Engeldow ! Il s’agit sans doute du meilleur papa qui existe au monde. Si tous les pompiers vendaient son calendrier 2013, ils feraient des bénéfices du tonnerre.
Comment notre geek en est arrivé à faire ce calendrier ?
Quand ma fille Alice Bee est née en 2010, je savais que je voulais alimenter sa vie créative et j’ai donc rassemblé une collection de photos qu’elle pourra précieusement conserver à l’âge adulte.Quant à l’auto-appellation ’meilleur papa du monde’, il la mérite amplement. Second degré, troisième degré, quatrième degré, détails, humour, rien ne manque, ne reste plus qu’à savourer !
Quand j’ai commencé à poster des photos d’Alice sur Facebook, mon intention était principalement de divertir ma famille et mes amis. J’ai été agréablement surpris de la réponse extrêmement positive que ces photos ont suscité à travers le monde.
Nous attendons d’ailleurs de savoir s’il veut bien nous adopter.
Visualisation 3D de cyber-attaques sur internet, façon Ghost in The Shell !
Internet, depuis sa démocratisation, bouillonne littéralement
d’actualités liées à la sécurité des systèmes informatiques et des
réseaux qui le composent. Difficile, cependant, pour le non spécialiste,
de s’en représenter l’importance.
Cette actualité foisonnante connait d’ailleurs une évolution frappante : nous sommes passés en un peu plus d’une décennie du petit virus mettant à mal le bon fonctionnement des ordinateurs des particuliers, jusqu’à ceux qui, créés par des États, s’attaquent aux installations nucléaires d’autres États, dans le cadre de politiques voulues et décidées de cyberguerres.
Vu la nature relativement immatérielle de la chose, il est assez difficile de se représenter ce à quoi peut bien ressembler une cyber-attaque. C’est pour cela que le NICT (Institut National des Technologies de l’Information et des Communications du Japon), a décidé de produire un système capable de représenter graphiquement les cyber-attaques, destiné à équiper dans l’avenir un certain nombre d’institutions nippones, pour aider les responsables informatiques dans leurs missions.
Pour la partie technique, cet institut a tout d’abord mis en place un système nommé Nicter, destiné à surveiller les cyber-attaques, puis un autre, le Darknet Observation Network, chargé quant à lui d’observer un panel de 190000 adresses IP japonaises regroupées par réseaux et sous-réseaux.
L’ensemble de ces deux systèmes est chapeauté par un troisième chargé de synthétiser ces données et de les afficher de manière intelligible (sous la forme d’un graphisme en 3 dimensions ré-actualisé en temps réel) qui a été nommé Daedelus. Un nom plutôt bien trouvé, puisqu’il s’agit d’un nom latin qui évoque à la fois un personnage industrieux, laborieux et capable de faire des représentations artistiques, mais aussi Dédale, le fameux architecte et statuaire athénien de la Grèce antique et constructeur du labyrinthe de Minos, en Crète, destiné à enfermer le minotaure !
D’aucun(e)s reconnaîtront au premier coup d’œil à cette vidéo de présentation de Daedalus un évident clin d’œil au graphisme employé dans le célèbre manga Ghost in the shell.
Cette actualité foisonnante connait d’ailleurs une évolution frappante : nous sommes passés en un peu plus d’une décennie du petit virus mettant à mal le bon fonctionnement des ordinateurs des particuliers, jusqu’à ceux qui, créés par des États, s’attaquent aux installations nucléaires d’autres États, dans le cadre de politiques voulues et décidées de cyberguerres.
Vu la nature relativement immatérielle de la chose, il est assez difficile de se représenter ce à quoi peut bien ressembler une cyber-attaque. C’est pour cela que le NICT (Institut National des Technologies de l’Information et des Communications du Japon), a décidé de produire un système capable de représenter graphiquement les cyber-attaques, destiné à équiper dans l’avenir un certain nombre d’institutions nippones, pour aider les responsables informatiques dans leurs missions.
Pour la partie technique, cet institut a tout d’abord mis en place un système nommé Nicter, destiné à surveiller les cyber-attaques, puis un autre, le Darknet Observation Network, chargé quant à lui d’observer un panel de 190000 adresses IP japonaises regroupées par réseaux et sous-réseaux.
L’ensemble de ces deux systèmes est chapeauté par un troisième chargé de synthétiser ces données et de les afficher de manière intelligible (sous la forme d’un graphisme en 3 dimensions ré-actualisé en temps réel) qui a été nommé Daedelus. Un nom plutôt bien trouvé, puisqu’il s’agit d’un nom latin qui évoque à la fois un personnage industrieux, laborieux et capable de faire des représentations artistiques, mais aussi Dédale, le fameux architecte et statuaire athénien de la Grèce antique et constructeur du labyrinthe de Minos, en Crète, destiné à enfermer le minotaure !
D’aucun(e)s reconnaîtront au premier coup d’œil à cette vidéo de présentation de Daedalus un évident clin d’œil au graphisme employé dans le célèbre manga Ghost in the shell.
mardi 25 septembre 2012
Eric Besson et la neutralité des réseaux
Eric BESSON, Ministre
chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Économie numérique auprès
du Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie est intervenu lors 2èmes rencontres parlementaires sur l’économie numérique pour prendre position en faveur de la régulation d'internet...
.Le ministre appuie son argumentaire en faveur de la régulation en comparant le réseau internet à un réseau autoroutier.
"Cette multiplicité d’utilisations d’un réseau unique ne pose pas de difficulté tant qu’il n’y a pas de congestion : une autoroute à six voies avec un camion sur la voie de droite, une voiture sur une voie centrale et une ambulance sur la voie de gauche ne pose aucunePremière remarque :
difficulté particulière.
Toutefois, le trafic échangé sur Internet croit globalement de 50% chaque année. Sur les réseaux mobiles en particulier, la pression est très forte avec une croissance annuelle du volume de données échangées de 250%.
Face à ce risque de saturation, se pose la question de la régulation du trafic."
Quand un trafic est congestionné, la première réaction me semble-t-il est d'identifier les points de congestion sur le réseau en question.
En restant sur la métaphore autoroutière, la décongestion efficace du trafic sur les grands centres urbains est généralement obtenue en créant des voies de contournement ou en augmentant la capacité du réseau (exemple:passage d'une voie unique à une double voie).
La suite de l'argumentaire "autoroutier"
"Mais en cas de saturation, ce seront l’ensemble des utilisateurs qui ne pourront plus avancer, y compris les particuliers utilisant leurs voitures, y compris les ambulances nécessitant un trafic accéléré."
Deuxième remarque:
Arrivé à ce point de l'argumentation, je me suis posé la question de ce que pouvait être "les ambulances" d'internet ?
Le ministre définit clairement ce que sont, selon lui, les services prioritaires.
"des services prioritaires, comme la téléphonie sur IP ou la télévision sur IP."
La télévision ... service prioriaire....
J'avoue avoir relu plusieurs fois ce passage ....
- L'internet est né du besoin d'interconnexion des réseaux afin de
permettre les échanges de données. Dans la notion d'échange, il y a une
notion de flux à double sens de circulation. J'ai un peu de mal à voir
où se situe cet échange dans la télévision sur IP...
Pour rester dans la métaphore routière du ministre, la télévision sur IP s'apparente beaucoup plus à un semi-remorque qu'au scooter du livreur de pizza.
- Ors pour décongestionner le trafic routier, les jours de grands
départs, la solution retenue sur les routes de France (et d'ailleurs)
est d'imposer des restriction de circulation aux camions pas aux
livreurs de pizza ....
- J'ai d'autant plus de mal à donner un notion de priorité à la télévision en considérant qu'elle dispose d'un canal de diffusion qui existait bien avant internet : les onde hertziennes ! Le passage à la TNT a de plus augmenté la capacité de ce réseau hertzien.
Le ministre propose donc de réguler, autrement dit de mettre fin à la neutralité du réseau au profit d'un service qui le congestionne ?
Où est la logique technique de ce raisonnement ?
Suis-je bête si la logique n'est pas d'ordre technique, c'est qu'elle doit être d'ordre économique !
C'est là que le point 7 prend toute sa saveur: "Un partage plus équitable de la valeur ajoutée de l’économie numérique".
La véritable raison de la mise en place d'une régulation d'internet se trouve dans la création d'une valeur ajoutée !
Dit de façon triviale : y a du flouze à se faire dans la régulation d'internet.
La neutralité des réseau constitue un obstacle pour la réalisation de cet objectif.
Il est donc clair que la congestion
des réseaux n'est ni plus ni moins qu'une excuse visant à valoriser , et
donc à faire payer plus cher, l'accès à certains services.
"customers should be free to pay more for a better quality of service."
dimanche 23 septembre 2012
Kate Middleton topless: depuis quand faut-il cacher ce sein...?
Les photos des seins de Kate Middleton auraient été socialement acceptables... à une autre époque.
- Un défilé en 2007. REUTERS/Marcelo del Pozo -
Mardi 18 septembre, un juge français a ordonné au magazine Closer de restituer les photos montrant Kate Middleton, duchesse de Cambridge, seins nus.
Les avocats du magazine ont avancé sans succès que ces clichés
n’étaient pas une atteinte à la vie privée car les seins nus ne sont
plus un tabou en Europe.Depuis quand montrer ses seins est-il devenu tabou dans la civilisation occidentale?
Probablement depuis 3.000 ans environ. On voit des femmes aux seins nus dans des œuvres minoennes datant de 1.500 ans av. J.-C.
Certains historiens pensent que ces femmes de l’Antiquité ne découvraient leur poitrine qu'à l'occasion de rituels religieux –les déesses plantureuses dépoitraillées ont fait l’objet de cultes depuis l’aube de la civilisation– mais certaines œuvres d’art dépeignent des activités quotidiennes, laissant penser que les seins nus ont pu alors avoir été monnaie courante.
De l’autre côté de la Méditerranée, les femmes de l’Egypte antique portaient des robes élaborées qui pouvaient soit couvrir la poitrine, soit la découvrir, en fonction du caprice de leur créateur.
Au cours des siècles qui suivirent, les seins devinrent des parties strictement intimes.
Dans l’antique Athènes, au milieu du premier millénaire av. J.-C., les femmes portaient plusieurs épaisseurs de robes fluides qui dissimulaient la forme de la poitrine. La tenue spartiate était plus osée, car elle exposait la cuisse, mais les seins restaient toujours cachés.
Une série de sculptures suggère que même les déesses grecques sont devenues plus pudiques à cette époque.
L'Aphrodite de Cnide, sculptée par Praxitèle d’Athènes au IVe siècle av. J.-C., présente la déesse nue couvrant son sexe mais laissant ses seins exposés. Or sur les copies sculptées dans les siècles qui suivirent, elle utilise son autre main pour se cacher un sein.
Une société de plus en plus patriarcale
A en croire l’évolution de ces Venus pudica sculptées, les anciens en étaient arrivés à la conclusion que la pudeur exigeait de cacher ce sein qu’ils ne voulaient plus voir.On ne sait pas exactement pourquoi les seins nus sont tombés en disgrâce dans la Grèce antique, mais certains historiens pensent que l’on peut établir un lien avec l’évolution du rôle des femmes.
Au fil des siècles, la Grèce antique se transforma en une société de plus en plus patriarcale. Les femmes se retirèrent dans leurs foyers, se montrant rarement en public, et vivaient sous la férule de leurs pères ou de leurs maris.
Parce les seins étaient depuis longtemps un symbole de fertilité féminine, il fallait qu’ils échappent aux regards.
Sous l’influence de la Bible et des traditions de l’Antiquité grecque et romaine, les femmes occidentales ont dissimulé leurs seins sous de larges atours pendant plus d’un millénaire.
L’aristocratie française fut la première à remettre ce tabou en question. Au XIVe siècle, les décolletés commencèrent à devenir plongeants et les vêtements à se rapprocher du corps, révélant la forme du sein.
Au XVe siècle, Agnès Sorel, maîtresse du roi français Charles VII, choqua la cour en apparaissant sur un tableau un sein à l'air.
On raconte que les femmes les plus provocatrices de Venise et d’Angleterre déambulaient dans les rues sans le haut au siècle qui suivit. Certains documents suggèrent même que la reine Elisabeth I en personne exhibait tout ou partie de ses seins devant ses hôtes, ce qui, si cela se révèle vrai, pourrait consoler la jeune duchesse de Cambridge.
Mais cette vogue ne dura pas, et l’interdiction généralisée de se dépoitrailler dans la société européenne s’enracina de nouveau dès le XVIIe siècle.
Brian Palmer
Traduit par Bérengère Viennot
L’Explication remercie Marilyn Yalom, auteur de A History of the Breast et du livre à paraître How the French Invented Love: Nine Hundred Years of Passion and Romance.
Civitas, l’institut qui rêvait de rechristianiser la France
En soutanes ou en costumes, ils avancent masqués. Ancrés à l’extrême droite, écoutés par l’UMP, ils sont le bras politique des intégristes catholiques. Inquisiteurs modernes, ils partent en croisade contre le mariage homosexuel et veulent fonder des îlots de chrétienté aux municipales.
- Un crucifix, lors d'une manifestation contre la pièce Golgota Picnic, le 11 décembre 2011 à Paris. REUTERS/Benoit Tessier -
Lancée le 3 septembre 2012, la pétition nonaumariagehomosexuel.com a dépassé les 13.634 signatures. Sur le site, on peut lire:«Ces exigences du lobby homosexuel nient la réalité anthropologique. Elles contreviennent à la fois aux lois de Dieu, aux lois naturelles et au simple bon sens le plus élémentaire.»Derrière cette déclaration, l’institut Civitas, le mouvement catholique qui avait été médiatisé à l’automne 2011, en mobilisant des milliers de personnes contres des pièces de théâtre jugées blasphématoires.
«Avant le vote à l’Assemblée nationale en octobre, notre objectif, largement réalisable, est d’atteindre 100.000 signatures», avoue, confiant, Alain Escada, le secrétaire général de Civitas.
«Nous allons utilisé tous les moyens disponibles. Nous voulons convaincre les évêques de rallier notre cause, mais aussi les élus, au niveau national et au niveau local. Si le projet de loi passait, les premiers concernés seraient les maires.»Encore méconnu il y a un an, l’institut Civitas revendique aujourd’hui un millier d’adhérents et 100.000 sympathisants, et serait, dans la bouche de ses dirigeants, un lobby catholique traditionaliste et apolitique, qui chercherait à influencer pacifiquement les politiques familiales, éducatives et religieuses.
Un lobby catholique
«Nous voulons être un lobby catholique dans le débat public», explique sans détours Alain Escada, un libraire belge de 42 ans. «Nous avons la volonté de chercher à influencer tous les milieux politiques. Nous sortons du clivage gauche-droite», tente de convaincre l’ancien porte-parole du Front national belge et du Front nouveau de Belgique (FNB). Il reste aussi le fondateur d’un journal, Polémique Info, qui a ouvert ses colonnes à des personnalités issues de mouvances néonazies.Aujourd’hui à la tête de Belgique et chrétienté, un lobby belge contre le racisme anti-chrétien, il voyage entre le siège de Civitas, en banlieue parisienne, et Bruxelles, où il tient une petite bouquinerie d’occasion. Alain Escada jure n’être pas très fier de son passé de militant d’extrême droite, et balaie toutes les accusations de violence de Civitas:
«Je ne prône pas la violence mais la détermination. Je ne suis pas pour le consensus mou.»En décembre 2011, pendant les deux semaines de représentation de Golgota Picnic au Théâtre du Rond-Point, des centaines de catholiques courroucés avaient siégé tous les soirs devant le théâtre, à l’appel de Civitas. En cols blancs et soutanes noires, des prêtres avaient organisé des prières de rues sous la pluie, chapelet dans une main, bible dans une autre. Mais pas que des prêtres.
«Deux types, à 3 heures du matin, sont venus avec un marteau, des bombes lacrymogènes. On a aussi retrouvé des cutters avec écrit “christ” sur les lames», se souvient Jean-Michel Ribes, le directeur du Théâtre du Rond-Point, qui assure avoir reçu «des menaces de morts d’une violence inouïe». «Ce ne sont que des gens d’extrême droite déguisés en curés», résume Jean-Michel Ribes.
«Ça ne fait pas l’ombre d’un doute que Civitas est un mouvement catholique intégriste d’extrême droite», analyse Jean-Yves Camus, politologue, spécialiste des extrémismes en Europe. «Il y a la dénonciation par Civitas d’un prétendu lobby gay, alors que Civitas agit lui-même comme un lobby», explique Marie-Cécile Naves, corédactrice du Dictionnaire de l’extrême droite. «C’est typique de l’extrême droite: “nous sommes les seuls à dire la vérité, mais on nous en empêche par des manœuvres secrètes”.»
Une longue tradition
Civitas s’inscrit dans une longue tradition historique de l’intégrisme catholique en France, depuis la Cité catholique, un mouvement de laïcs intégristes, en 1946. Son fondateur, Jean Ousset, ancien cadre du régime de Vichy, veut «former, pour en offrir le bienfait à notre pays, la France, un nombre de cadres politiques et sociaux suffisant pour être décisif». Dans les années 1950 et 1960, La Cité catholique est de plus en influente. Via sa revue Verbe, elle légitime la torture en Algérie, et s’emploie à former des soldats dans l’armée française. En 1970, son pendant religieux, la fraternité sacerdotale St-Pie-X, est créée par l’ancien archevêque de Dakar, Marcel Lefebvre. Cette nouvelle Eglise rassemble les radicaux, tous les déçus du concile Vatican II.En 1988, l’Eglise St-Pie-X se sépare du Vatican, et la Cité catholique se scinde en deux. Les ralliés à l’Eglise prennent le nom d’Ichtus, association catholique traditionaliste qui existe encore de nos jours. Les plus radicaux restent dans l’ombre de St-Pie-X, jusqu’à ce que Civitas voie le jour il y a une dizaine d’années. Une «nouvelle» association qui a compris l’importance des coups médiatiques. «Contrairement à la Cité catholique, ils arrivent à faire parler d’eux dans les grands médias», alerte Jean-Yves Camus.
«Civitas tient ses ordres de la fraternité intégriste Saint-Pie-X. Alain Escada n’est qu’un porte-parole», avance Christian Terras, rédacteur en chef de la revue catholique de gauche, Golias. Aujourd’hui, la fraternité St-Pie-X, qui négocie sa réintégration au sein du Vatican, compte 150.000 fidèles et 600 prêtres à travers le monde, dont plus de la moitié dans l’Hexagone.
Basée en Suisse, elle administre une cinquantaine d’écoles privées hors contrat avec l’Etat en France. Ses références sont Charles Maurras, Pétain ou Franco. Les liens avec l’institut Civitas, instrument médiatique et politique, sont omniprésents. Les deux hommes forts de St-Pie-X, les abbés Régis de Cacqueray à Toulouse, et Xavier Beauvais à Paris, prieur de la très influente église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ont dirigé les manifestations contre les pièces de théâtre à l’automne. L’abbé Lorens, porte-parole du mouvement en France, intervient dans les sessions de formation de Civitas, quand les écoles de la fraternité servent d’universités d’été pour les militants de l’association.
Les accointances avec l’extrême droite sont aussi politiques. Parmi les responsables de Civitas, le «cercle» proche d’Alain Escada, Léon-Pierre Durin est un ancien cadre départemental du MNR de Bruno Mégret. Bras droit d’Alain Escada, le commissaire-colonel à la retraite, Jean-Claude Philipot, est intervenu au club «Idées nations» du Front national, en décembre 2011, bien que le FN condamne officiellement Civitas.
Dans les manifestations automnales contre les pièces de théâtre, l’institut Civitas a attiré dans son sillage des groupuscules d’extrême droite violents comme le Groupe union défense (GUD) ou les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac, jeune conseiller régional évincé du FN en 2011 pour cause de salut nazi. Le 29 octobre, lors de la manifestation contre la christianophobie à Paris, qui a rassemblé 2.000 personnes, se joignaient même au cortège les islamistes de Forsane Alizza, interpellés à la suite de la tuerie de Toulouse.
Des députés UMP à l’écoute de Civitas
Mais l’influence de Civitas dépasse le cadre du militantisme d’extrême droite. Au pic des manifestations contre la christianophobie, des chrétiens modérés, des membres de l’Eglise et même des élus s’étaient montrés compréhensifs. Grâce à une newsletter de 100.000 abonnés et une lettre électronique à 40.000 élus selon l’association, Civitas s’emploie à toucher tout catholique sensible à son discours. Et trouve des relais dans les grandes entreprises ou les partis politiques.D’après nos informations, un actionnaire du groupe LVMH, proche de Jacques Buffet, cadre de Civitas, a donné son aval pour qu’un membre de l’association le représente à l’assemblée générale de la multinationale, le 5 avril 2012. Le but étant de médiatiser la question du mécénat culturel envers des œuvres jugées «blasphématoires». En avril 2011, LVMH avait été l’un des investisseurs de l’exposition du Piss Christ à Avignon.
Côté politique, si Christine Boutin et son Parti chrétien-démocrate se montrent hostiles, plusieurs députés UMP n’hésitent pas à recevoir, écouter et même appuyer Civitas. Début décembre, à la suite des manifestations contre la christianophobie, 56 députés de la majorité publient un texte commun, et s’interrogent sur le bien-fondé des subventions publiques accordées aux théâtres. Jacques Remiller, député de l’Isère et président du groupe d’études sur les relations avec le Saint-Siège, est à l’origine du texte. Il justifie son action:
«Quand il y a eu l’épisode des caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo [en novembre 2011, NDE], tout le monde est monté au créneau. Quand c’est la religion catholique, personne ne bouge.»Le député UMP jure pourtant n’avoir aucuns contact avec Civitas, «condamne leurs méthodes», et estime comme «une simple coïncidence» les manifestations de Civitas avec «un texte prévu depuis longtemps». Parmi les signataires, en majorité issus de la Droite populaire, les mémoires semblent vaciller. Aucun élu ne veut être associé à Civitas. Le député villepiniste de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, ne se souvient même plus avoir signé le texte. Le député du Nord, Christian Vanneste, qui a pourtant reçu Alain Escada et Jean-Claude Philipot en février, avait dit sur Canal+ ne pas «connaître vraiment ces personnes, ne pas savoir si elles sont intégristes». Et justifie sa signature:
«Je comprends qu’ils manifestent. Ce sont des œuvres sans génie, ni talent, qui portent atteinte à une catégorie de la population.»En février, dans l’Indre, la communauté d’agglomération castelroussine (CAC) a vendu 26 hectares de terrains militaires à l’école Saint-Michel-de-Niherne, établissement de la fraternité St-Pie-X et base arrière de Civitas. C’est ici, près de Châteauroux, qu’ont été préparées, durant l’été 2011, les manifestations contre les pièces de théâtre.
Le président de la CAC et maire UMP de Châteauroux, Jean-François Mayet, tient à louer «une école qui a fait ses preuves depuis 37 ans, avec zéro échec au bac». Et ajoute, sans pudeur:
«Ça ne me pose aucun problème que l’école dépende de St-Pie-X. Je connais bien le directeur, c’est un type bien. Tant que ces gens-là respectent la loi républicaine, je leur fiche la paix.»Valérie Boyer, députée UMP, s’est rendue en février à un loto de l’école Saint-Ferréol à Marseille, qui dépend de la fraternité St-Pie-X, et a été accueillie par la branche locale de Civitas. En tant que présidente à l’Assemblée nationale du groupe «Enseignement privé sous contrat et hors contrat», Valérie Boyer a milité et obtenu que les écoles privées hors contrat avec l’Etat puissent obtenir des dons déductibles des impôts, à l’instar des organismes de cours privés comme Acadomia.
Or, dans les écoles hors contrat, si les contrôles de l’Education nationale existent en ce qui concerne les thèses révisionnistes et les dérives sectaires, la loi républicaine n’empêche pas d’instaurer dans les programmes les valeurs et la vision de l’Eglise traditionnelle sur l’histoire ou les sciences. Mais pour Valérie Boyer, il y a aujourd’hui une stigmatisation des catholiques.
«Oui, il y a un développement de la christianophobie en France. Je le pense et je le constate.»Pourtant, pour Marie-Cécile Naves, «en France, il n’y a pas de haine contre les chrétiens, mais ce que Civitas ne supporte pas, c’est que ses principes ne soient pas appliqués par l’Etat». La sociologue ajoute:
«Parfois, les élus se “font avoir” en ne saisissant pas la différence, au niveau local, avec des associations catholiques lambda qui ont un but éducatif ou culturel, et leur donnent des subventions.»
Des îlots de chrétienté aux municipales
Mais l’institut veut aller au-delà du simple rôle de lobby politique. Depuis deux ans, Civitas a un dessein sacré: les municipales de 2014. Investir les petites communes, les villages ruraux, avec des maires sans étiquette. Alain Escada l'annonce:«Nous voulons créer des îlots de chrétienté. Dans une commune dirigée par un maire catholique, il n’y a pas de place pour le salon de l’érotisme, ni la volonté d’accueillir une mosquée.»Tout un programme, qui touche aussi l’éducation.
«Nous voulons faciliter l’existence des écoles catholiques hors contrat avec l’Etat. L’Education nationale ne propose pas une bonne vision de la société, comme avec la théorie du genre.»Au programme des manuels de biologie depuis la rentrée 2011, cette théorie ouvre le débat sur le genre et la préférence sexuels, qui pourraient être des constructions sociales et culturelles, au-delà des différences biologiques. Selon Alain Escada, «il y a cette obsession de certains hommes politiques de développer les cours d’éducation sexuelle, qui favorisent l’orientation homosexuelle». La culture, elle aussi, serait chambardée.
«L’attribution des budgets culturels devrait être plus fidèle à l’esprit français catholique. Pas de rap, de hip-hop, ni de tags. Pas de metal. Nous profiterons du mandat municipal pour contrôler le contenu des bibliothèques.»Dans un document qui sert de plan de bataille pour les municipales de 2014, Alain Escada, que nous avions quitté sympathique et avenant, écrit:
«La Croix... Par ce signe, tu vaincras. Le glaive... Proclamer la Vérité à temps et à contre-temps. Savoir être offensif. Le bouclier... Investir l'échelon local et mettre en place des îlots de chrétienté. Non pas pour s'y isoler, mais pour s'y prémunir en vue de mieux rayonner, pour faire connaître les bienfaits de la Croix lorsqu'elle est au centre de l'existence.»Mathieu Martinière
A force de trop recycler, la Suède doit importer des déchets
La Suède manque d'ordures au point de
devoir en importer depuis ses voisins. L'information a de quoi
surprendre alors que la limitation des déchets s'avère depuis de
nombreuses années un enjeu dans les pays industrialisés. C'est pourtant
ce qu'a annoncé Catarina Ostlund, conseillère principale de l'Agence
suédoise de protection de l'environnement, au groupe de radio américain Public radio international, dans un article repéré par Terra Eco.
L'origine de cette histoire, c'est le
grand succès du recyclage suédois. Seulement 1 % des ordures ménagères
suédoises finissent dans des décharges, contre 38 % pour la moyenne des
pays européens, selon les derniers chiffres d'Eurostat.
Dans le détail, 36 % de ces déchets sont recyclés, 14 % compostés et
surtout 49 % incinérés, soit le plus haut taux dans l'Union après le
Danemark (54 %), loin devant la moyenne européenne (22 %).
Au moyen d'incinérateurs de plus en plus
performants, appelés par l'industrie centres de valorisation
énergétique, cette combustion des ordures génère aujourd'hui
suffisamment d'énergie pour assurer 20 % du chauffage urbain du pays
(810 000 foyers) et un approvisionnement en électricité pour 250 000
foyers, sur 4,6 millions de ménages, détaille le Swedish Waste Management.
Mais le problème, si l'on peut le
qualifier ainsi, c'est que les capacités d'incinération du pays
s'avèrent bien supérieures aux quantités de déchets produits (2 millions
de tonnes chaque année). Pour faire tourner ses usines, et éviter de
perdre de l'argent, Stockholm a alors récemment commencé à importer des
ordures depuis l'Europe : 800 000 tonnes par an, qui proviennent
majoritairement de la Norvège voisine, où les prix encore élevés de
l'incinération rendent plus rentables un traitement dans un autre pays.
Une nouvelle preuve, s'il en est, que les déchets ont aujourd'hui une valeur marchande de plus en plus importante. "Valoriser
des déchets, au sein d'usines jouissant d'une importante efficacité
énergétique, est un pari judicieux dans un monde où le prix de l'énergie
ne cesse de grimper et alors que nous pourrions être confrontés à une
pénurie de combustibles", estime Catarina Ostlund. "Toutefois, il est aussi important pour la Suède, note Ostlund, de trouver des moyens de réduire sa production de déchets et d'augmenter leur recyclage. Mais à court terme, la valorisation énergétique des déchets est une bonne solution."
Cette incinération à grande échelle des
déchets pose toutefois la question des émissions polluantes. Selon
l'agence suédoise de gestion des déchets, la Suède a instauré une
règlementation stricte en termes de limitation des émissions, entraînant
ainsi leur réduction d'environ 90 % depuis le milieu des années 1980.
Le chlorure d’hydrogène (HCI) un gaz incolore toxique et hautement
corrosif, est ainsi passé de 8 400 tonnes émises dans le pays chaque
année en 1985 à 60 tonnes en 2007. Les oxydes de soufre (SOx),
responsables des pluies acides, ont aussi été considérablement réduits
(196 tonnes contre 3 400), de même que le plomb (51 kg contre 25 000).
Les oxydes d'azote (NOx regroupant le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2),
qui ont des impacts en termes d'effet de serre, d'acidification de
l'air, des pluies et des eaux), sont par contre restés élevés : 2 100
tonnes en 2007 (contre 3 400 en 1985). Surtout, selon le Centre national d'information indépendante sur les déchets, organisme indépendant français : "L’Institut
national de veille sanitaire insiste sur le fait que, pour mesurer les
effets des incinérateurs fonctionnant aux normes d’aujourd’hui, il
faudra attendre la fin d’une période de latence de 5 à 10 ans. Les
risques ne sont donc pas écartés, et le renforcement progressif des
normes montre qu’il est impossible de garantir l’innocuité d’un
processus comme l’incinération, dès lors qu’il implique de multiples
réactions chimiques."
Audrey Garric
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Facebook suspend sa reconnaissance faciale en Europe
Facebook a accepté de suspendre son outil de reconnaissance faciale dans l'Union Européenne et d'effacer les données collectées sur les profils de ses usagers, ont annoncé vendredi le réseau social et l'autorité irlandaise chargée de la protection des données privées (DPC).
Le réseau social a indiqué dans un communiqué avoir "accepté de suspendre" en Europe son outil de reconnaissance faciale (Tag suggest) et "travailler" avec l'autorité irlandaise pour trouver "la façon appropriée d'obtenir le consentement des utilisateurs pour ce type de technologie selon les règles européennes".Le commissaire irlandais en charge de la protection des données, Billy Hawkes, a précisé de son côté que les données concernant les "usagers existants allaient être effacées d'ici le 15 octobre" tandis que cet outil avait déjà été suspendu pour les nouveaux utilisateurs. M. Hawkes s'est dit "particulièrement encouragé" par cette décision de Facebook qui va "au delà" des "recommandations initiales" de l'autorité.
L'ALLEMAGNE SATISFAITE
Cette fonction de Facebook utilise un logiciel de reconnaissance faciale pour comparer des photos nouvellement mises en ligne avec d'anciennes photos, afin de suggérer le nom des personnes qui apparaissent sur les clichés et proposer ainsi aux utilisateurs de les identifier.
Elle s'était retrouvée depuis son lancement en 2011 en Europe dans le collimateur des organismes européens de protection des données, en raison de craintes pesant sur le respect de la vie privée des usagers. L'annonce de cette suspension intervient dans le cadre de la publication par l'autorité irlandaise, qui est compétente pour Facebook en Europe, de son rapport sur le réseau social, qu'il avait sommé en décembre 2011 de clarifier sa politique en matière de données privées. En Allemagne, où cette fonctionnalité a fait l'objet de plusieurs procédures, le ministère en charge de la protection des consommateurs s'est félicité de ce retrait.
"INSUFFISANT" POUR CERTAINES ONG
Dans son rapport, l'autorité irlandaise s'est déclaré "satisfaite" que la "grande majorité" de ses recommandations avaient "été pleinement mises en oeuvre" par Facebook. L'autorité évoque en particulier une "meilleure transparence pour les usagers sur la façon dont leurs données sont traitées", un plus grand contrôle des usagers sur les réglages, le renforcement de leur capacité à effacer des données ou la capacité de Facebook de s'assurer de sa conformité avec les règles irlandaises et européennes de protection des données. Elle indique en outre qu'un calendrier précis est prévu pour la mise en oeuvre des recommandations n'ayant pas encore été suivies par le réseau social.
La DPC avait lancé cette enquête suite à une série de plaintes venant notamment d'un étudiant autrichien, Max Schrems, qui s'est trouvé au premier plan avec son groupe de pression "Europe VS Facebook" (L'Europe contre Facebook), ou encore du Conseil des consommateurs norvégien. Max Schrems, étudiant en droit de 24 ans, était monté au créneau après avoir obtenu du réseau social une compilation de ses données personnelles de 1 222 pages répertoriant toutes ses activités sur Facebook, même ce qu'il pensait avoir supprimé.
Dans un communiqué (pdf), Europe VS Facebook a jugé ces annonces insuffisantes et dénoncé un rapport trop tiède. "L'autorité irlandaise de protection de la vie privée dit que Facebook n'a pas complètement mis en place ses suggestions et qu'il reste du travail, mais il ne semble qu'il n'y ait aucune sanction ni aucune amende pour ne pas avoir appliqué cesdemandes".
Qui a peur de la “rage musulmane”?
La Une d’un magazine américain (ci-dessous) illustre parfaitement le
message ressassé par les médias ces 15 derniers jours: le monde musulman
s’embraserait d’une colère anti-occidentaux en réaction à un film
islamophobe, et des hordes de protestataires violents nous menaceraient
tous... Mais est-ce seulement vrai? Les citoyens et les réseaux sociaux
réagissent, et le site en anglais Gawker vient de publier une satire mordante de ce battage médiatique accompagnée d’images parodiant la “rage musulmane”:
Sept infos sur la “rage musulmane” que vous ignoriez peut-être:
Comme tout le monde, la majorité des musulmans trouvent les 13 minutes de la vidéo islamophobe "L’Innocence des musulmans" ordurières et insultantes. Les protestations, qui se sont multipliées rapidement, sont notamment attisées par le néo-colonialisme des États-Unis et la politique étrangère occidentale au Moyen-Orient. De même, la sensibilité des croyants a aussi été piquée au vif par les représentations du Prophète Mahomet. Pourtant, la couverture médiatique a souvent éludé des informations importantes:
Ajoutez à cela tous les reportages et articles importants qui ont été écartés la semaine dernière pour laisser place à la Une sur les musulmans “énervés”, et ainsi surfer sur la vague démagogue du "choc des civilisations". En Russie, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Moscou en opposition au président Vladimir Poutine. Des centaines de milliers de Portugais et d’Espagnols se sont indignés lors de rassemblements anti-austérité; et plus d’un million de Catalans ont manifesté en faveur de l’indépendance.
"L’Innocence des musulmans" a été repris et promu avec des sous-titres
par des salafistes extrémistes -- les adeptes radicaux d’un mouvement
islamique soutenu depuis longtemps par l’Arabie Saoudite. Ce film était
mal fagoté et faisait un bide sur YouTube, jusqu’à ce que le
présentateur égyptien d’une chaîne salafiste, Sheikh Khaled Abdullah (à
droite), n’en fasse la promotion auprès des téléspectateurs
le 8 septembre. La plupart des musulmans insultés ont ignoré le film ou
protesté pacifiquement, contrairement aux salafistes qui,
reconnaissables à leur fameux drapeau noir, ont été à l’instigation des
manifestations les plus agressives où les ambassades ont attaquées. Les
chefs du parti salafiste égyptien ont participé aux protestations et à
l’intrusion dans l’ambassade américaine au Caire.
À l’instar des partis d’extrême droite en Europe et outre-Atlantique, la stratégie du parti salafiste consiste à séduire l’opinion publique en surfant sur des occasions de faire monter la colère des radicaux et en diabolisant leurs opposants idéologiques. Cette approche n’est pas sans rappeler celle du pasteur américain islamophobe Terry Jones (celui-là même qui a assuré la promotion du film en Occident) et d’autres extrémistes occidentaux. Quoiqu’il en soit, les modérés sont bien plus nombreux (et de loin!) que les extrémistes dans les sociétés musulmane et occidentale. Un des dirigeants des Frères Musulmans en Égypte (bien plus puissants et populaires que leurs opposants salafistes égyptiens) a écrit au New York Times: "Nous n’avons pas tenu le gouvernement ou le peuple américain pour responsables des actes de cas isolés qui ont enfreint les lois protégeant la liberté d’expression".
Sept infos sur la “rage musulmane” que vous ignoriez peut-être:
Comme tout le monde, la majorité des musulmans trouvent les 13 minutes de la vidéo islamophobe "L’Innocence des musulmans" ordurières et insultantes. Les protestations, qui se sont multipliées rapidement, sont notamment attisées par le néo-colonialisme des États-Unis et la politique étrangère occidentale au Moyen-Orient. De même, la sensibilité des croyants a aussi été piquée au vif par les représentations du Prophète Mahomet. Pourtant, la couverture médiatique a souvent éludé des informations importantes:
- On estime que 0,001% à 0,007% des 1,5 milliard de musulmans dans le monde ont participé aux protestations contre le film -– soit une infime proportion des citoyens pro-démocratie qui ont défilé lors du Printemps arabe.
- La grande majorité des manifestants étaient pacifiques. Les attaques visant les ambassades étrangères ont quasiment toutes été orchestrées ou appuyées par certains membres du mouvement salafiste, un groupe islamiste radical qui vise avant tout à salir la réputation de groupes islamistes modérés plus populaires.
- Les hauts représentants des États-Unis et de la Libye sont divisés sur la question de savoir si l’on avait projeté d’assassiner l’ambassadeur américain en Libye le jour du 11 septembre, auquel cas sa mort serait sans lien avec le film.
- Hormis des attaques de groupes radicaux en Libye et en Afghanistan, un rapport établi le 20 septembre chiffrait à zéro le nombre de victimes tuées par les manifestants.
- Quasiment tous les hauts dirigeants musulmans et occidentaux ont condamné le film, et quasiment tous les responsables musulmans et occidentaux ont condamné les violences perpétrées en réaction au film.
- La visite du Pape au Liban a coïncidé avec le pic des tensions. Cependant, les dirigeants du parti Hezbollah ont tenu à assister à son sermon, n’ont pas protesté contre la vidéo jusqu’à son départ et ont appelé à la tolérance religieuse. Oui, c’est bien ce qui s’est passé.
- Après l’attaque de l’ambassade américaine à Benghazi, des citoyens lambda se sont rendus dans les rues de Benghazi et Tripoli, avec des pancartes, souvent en anglais, pour s’excuser et dire que cette violence ne représente ni leur identité ni leur religion.
Ajoutez à cela tous les reportages et articles importants qui ont été écartés la semaine dernière pour laisser place à la Une sur les musulmans “énervés”, et ainsi surfer sur la vague démagogue du "choc des civilisations". En Russie, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Moscou en opposition au président Vladimir Poutine. Des centaines de milliers de Portugais et d’Espagnols se sont indignés lors de rassemblements anti-austérité; et plus d’un million de Catalans ont manifesté en faveur de l’indépendance.
Pas une "rage musulmane", mais une stratégie salafiste
À l’instar des partis d’extrême droite en Europe et outre-Atlantique, la stratégie du parti salafiste consiste à séduire l’opinion publique en surfant sur des occasions de faire monter la colère des radicaux et en diabolisant leurs opposants idéologiques. Cette approche n’est pas sans rappeler celle du pasteur américain islamophobe Terry Jones (celui-là même qui a assuré la promotion du film en Occident) et d’autres extrémistes occidentaux. Quoiqu’il en soit, les modérés sont bien plus nombreux (et de loin!) que les extrémistes dans les sociétés musulmane et occidentale. Un des dirigeants des Frères Musulmans en Égypte (bien plus puissants et populaires que leurs opposants salafistes égyptiens) a écrit au New York Times: "Nous n’avons pas tenu le gouvernement ou le peuple américain pour responsables des actes de cas isolés qui ont enfreint les lois protégeant la liberté d’expression".
Ce qu’ont indiqué les médias sérieux
Plusieurs journalistes et chercheurs ont analysé les manifestations pour chercher à mieux en comprendre les raisons. Parmi eux figurent Hisham Matar qui a décrit l’atmosphère de tristesse à Benghazi après l’attentat contre l’ambassadeur, Barnaby Phillips qui explore comment les conservateurs islamistes ont manipulé le film à leur avantage, ou encore Cédric Baylocq, chercheur et journaliste indépendant, qui s’attache à démonter les généralisations et stéréotypes qui sévissent en Occident et dans le soi-disant "monde musulman" . Quant à Odon Vallet, spécialiste français des religions, il explore les raisons pour lesquelles de nombreux musulmans sont si sensibles aux caricatures de l’Islam.samedi 22 septembre 2012
La gueule de l'emploi
Voici le documentaire La Gueule de l’emploi, sur les méthodes employées par l’assureur GAN pour recruter sa force de vente, diffusé sur France 2 le 6 octobre dans l’émission « Infrarouge ». Un film de Didier Cros.
Dix candidats, des commerciaux en quête de travail, sont convoqués pour une session de recrutement collectif. Ils ont deux jours pour se distinguer les uns des autres et espérer décrocher un emploi. La caméra suit ce face à face tendu qui donne froid dans le dos. Les candidats sont soumis à une avalanche de questions qui, pour beaucoup, n’ont rien à voir avec le poste auquel ils aspirent. Ils sont contraints à des batteries de tests souvent infantilisants voire humiliants. L’entretien d’embauche n’a rien d’une sinécure et ressemble plus à une entreprise de déstabilisation qu’à une évaluation réelle des compétences. Une épreuve dont on ne sort pas indemne. Entre ces scènes, dignes d’une fiction, captées dans le bureau de recrutement, les candidats livrent leurs impressions face caméra. Certains parlent « d’abattage », d’autres de « tribunal », de « classe d’école » ou encore de « jeu de bluff ». Tout est mis en oeuvre pour pousser les candidats à l’affrontement, comme dans un jeu télévisé qui consiste à éliminer le soi-disant plus faible de l’équipe. Mais, que sous-entendent les règles de ce jeu sans pitié? Que cherche-t-on au juste à travers cette mise en scène ? Le candidat idéal sans doute, mais tout aussi sûrement leur capacité à se soumettre librement. Les questions ne sont jamais hasardeuses et les réponses sont toujours formatées. Bien que toute spontanéité soit exclue, le recruteur comme le candidat se dépensent sans compter pour mimer le naturel. L’un tend des pièges, et l’autre s’efforce de les éviter. Tout cela pour un salaire fixe de départ guère plus élevé que le SMIG (le salaire minimum garanti) ; une information que les candidats ne savent même pas au départ. « Les techniques de recrutement sont un puissant révélateur de l’état du travail dans notre société. Lorsque les entretiens ressemblent à s’y méprendre aux interrogatoires de police, et l’examen d’un cursus à une étude de cas en psychiatrie, on peut légitimement considérer qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le monde du travail » a déclaré Didier Cros en réalisant ce film. Au terme de sa vision, cette considération devient une évidence. Au coeur d’un processus de recrutement, « La Gueule de l’emploi » est un regard porté sur la mécanique d’une imposture.
Arrêtez avec le « je me battrai pour vous » de Voltaire !
Deux fois en quelques heures ! D’abord, un éditeur qui invoque son
esprit « voltairien » pour justifier la publication d’un livre d’Eric Zemmour.
Ensuite, un faux Carl Lang (ex-Front national) qui flatte Pierre Haski
sur Twitter pour obtenir la publication d’une tribune sur Rue89 : « On
vous dit voltairien », sous-entendu « vous connaissez comme moi la
fameuse phrase ».
Mais Voltaire n’a jamais écrit « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » ! Il ne l’a même jamais dit.
A l’origine de cette formule, une Britannique, Evelyn Beatrice Hall qui, dans un ouvrage consacré à Voltaire en 1906, lui attribue le célèbre « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ».
Dans un documentaire de la TSR retraçant l’histoire de cette phrase, Charles Wirz, le conservateur du musée Voltaire de Genève, confirme que le philosophe n’a jamais rien dit de tel et présente même l’aveu d’Evelyn Beatrice Hall :
Dans son « The Friends of Voltaire », Evelyne Beatrice Hall a tenté
ainsi de résumer la pensée de Voltaire, notamment au moment de sa prise
de position dans l’affaire Helvétius, l’un des philosophes qui contribua
à L’Encyclopédie.
Son livre, « De l’Esprit », irrite profondément Voltaire – il qualifie le texte de « fatras d’Helvétius » dans une lettre à de Brosses du 23 septembre 1758, citée par Gerhardt Stenger – mais lui apporte son soutien face aux attaques virulentes dont il est victime après la parution de son ouvrage.
Dans ce contexte, la phrase prêtée à Voltaire ne paraît pas dépasser sa pensée. Pourtant, plusieurs amoureux de l’écrivain s’émeuvent de l’utilisation qui en est faite. On les comprend.
Plus injuste encore, il est devenu l’arme de défense de tous ceux qui se croient censurés par les-médias-dominants-la-pensée-unique-le-politiquement-correct.
Dans les années 2000, Thierry Ardisson l’a largement popularisé dans son émission « Tout le monde en parle » en le citant à tout bout de champ pour justifier la présence du moindre invité un peu controversé. Se proclamer voltairien est ainsi devenu synonyme de partisan de la liberté d’expression totale. On retrouve donc pêle-mêle Eric Zemmour, Robert Ménard, Dieudonné, etc.
Mais Voltaire n’a jamais écrit « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » ! Il ne l’a même jamais dit.
A l’origine de cette formule, une Britannique, Evelyn Beatrice Hall qui, dans un ouvrage consacré à Voltaire en 1906, lui attribue le célèbre « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ».
Dans un documentaire de la TSR retraçant l’histoire de cette phrase, Charles Wirz, le conservateur du musée Voltaire de Genève, confirme que le philosophe n’a jamais rien dit de tel et présente même l’aveu d’Evelyn Beatrice Hall :
« Je ne suis pas d’accord avec vous [...] est ma propre expression et n’aurait pas dû être mise entre guillemets. » (Voir la vidéo)
Son livre, « De l’Esprit », irrite profondément Voltaire – il qualifie le texte de « fatras d’Helvétius » dans une lettre à de Brosses du 23 septembre 1758, citée par Gerhardt Stenger – mais lui apporte son soutien face aux attaques virulentes dont il est victime après la parution de son ouvrage.
Dans ce contexte, la phrase prêtée à Voltaire ne paraît pas dépasser sa pensée. Pourtant, plusieurs amoureux de l’écrivain s’émeuvent de l’utilisation qui en est faite. On les comprend.
Nietzsche « Au soleil » avec Jennifer
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » est devenu l’un des poncifs les plus irritants des dernières années. Peut-être autant que le « ce qui ne tue pas rend plus fort » de Nietzsche, nouvel hymne de Jenifer – « ce qui ne me tue pas me rend forte » dans une chanson sur les bienfaits du soleil.Plus injuste encore, il est devenu l’arme de défense de tous ceux qui se croient censurés par les-médias-dominants-la-pensée-unique-le-politiquement-correct.
Dans les années 2000, Thierry Ardisson l’a largement popularisé dans son émission « Tout le monde en parle » en le citant à tout bout de champ pour justifier la présence du moindre invité un peu controversé. Se proclamer voltairien est ainsi devenu synonyme de partisan de la liberté d’expression totale. On retrouve donc pêle-mêle Eric Zemmour, Robert Ménard, Dieudonné, etc.
« Ce n’est pas du tout lui cette phrase »
Voltaire, défenseur de la liberté d’expression illimitée ? Une supercherie, nous répond la Société Voltaire :« Ce n’est pas du tout lui cette phrase. Prenons le credo chrétien qu’il a toujours combattu. Ou les Jésuites. Il ne les aurait jamais défendus. »Plus fort, le cas Fréron. Ce journaliste parisien, responsable du journal L’Année littéraire, détesté de Voltaire, a eu droit à une pièce « Le Café ou l’Ecossaise » rédigée contre lui mais n’a jamais eu le moindre signe de soutien à chaque fois que son périodique a été censuré par... Lamoignon de Malesherbes, un ami de Voltaire.
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