dimanche 15 juillet 2012

Le chemin de croix

Dans la confession catholique, le chemin de croix (via crucis) désigne une cérémonie célébrée pour commémorer la Passion du Christ en évoquant 14 moments particuliers de celle-ci (certains issus de la tradition et non rapportés dans les écrits bibliques).

Introduction

Ces cérémonies sont fréquentes pendant le carême, et surtout le Vendredi saint.
La cérémonie comporte parfois une procession, interrompue par des prédications, des méditations et des prières, effectuée en s'arrêtant devant 14 tableaux, crucifix ou autres symboles disposés soit autour de l'église ou d'un lieu attenant (généralement une voie reproduisant la montée au Calvaire), soit dans l'église.
Par extension, le chemin de croix désigne l'ensemble des symboles matériels (tableaux, statues, plaques, crucifix, etc.) marquant les différentes « stations » de la cérémonie.

Éléments historiques

Le chemin de croix a son origine dans la liturgie du vendredi saint des chrétiens de Jérusalem.
Les Franciscains sont présents en Terre Sainte depuis 1220 et fondent en 1342 la Custodie de Terre sainte. Entre ces deux dates, suivant eux-mêmes le rite traditionnel en usage dans l'Église orthodoxe locale, ils le transposent progressivement dans leurs églises en Italie.
C'est seulement sous le pape Clément XII, en 1731, que la permission fut donnée de créer des chemins de croix dans d'autres églises que celles des Franciscains. Saint Léonard de Port-Maurice en fut un ardent propagateur. Benoît XIV, en 1741, dut en limiter l'extension à un seul chemin de croix par paroisse.

Iconographie

Pendant des siècles, Jésus fut représenté portant sa croix tout entière sur l'épaule, aidé de Simon de Cyrène, sur la route du Calvaire. Au XXe siècle, s'est répandue l'idée qu'il devait ne porter, comme tous les condamnés, que la partie supérieure de la Croix, de Jérusalem au Golgotha, le patibulum, attaché aux deux bras et portée sur les deux épaules, l'autre partie de la croix étant fichée en terre au lieu du supplice.
D'un point de vue artistique, beaucoup d'intérêt a été montré au cours des siècles pour l'analyse, la conservation et la restauration des images iconographiques associées à cette pratique : les quatorze stations ont été représenté dans les églises et en d'autre lieux de culte, parfois même à l'extérieur, par des peintures, des pièces en terre-cuite, des bas-relief ou par de réelles sculptures. Artistiquement, elles sont considérées comme faisant parti de la production thématique inspirée par la crucifixion.
L'on note, par exemple, le célèbre chemin de croix peint par Giandomenico Tiepolo entre 1747 e 1749 pour l'église Saint-Paul à Venise ou encore le chemin de croix exécuté en 1713 par Giovanni Antonio Cappello pour l'église Saint-Joseph de Brescia, conservé intégralement.

Les quatorze stations

Forme traditionnelle


Notre-Dame-des-Champs, Avranches
  1. Jésus est condamné à être crucifié
  2. Jésus est chargé de sa croix
  3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix
  4. Jésus rencontre sa mère
  5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
  6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
  7. Jésus tombe pour la deuxième fois
  8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent
  9. Jésus tombe pour la troisième fois
  10. Jésus est dépouillé de ses vêtements
  11. Jésus est cloué sur la croix
  12. Jésus meurt sur la croix.
  13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère
  14. Le corps de Jésus est mis au tombeau
Le nombre de stations a longtemps été variable, il est fixé à 14 depuis le XVIe siècle.[réf. nécessaire]

Forme suivant les Écritures.

La forme suivante est également possible. Elle s'inspire uniquement d'événements relatés dans les Évangiles, et a été instituée par Jean-Paul II 1. On y trouve aussi 14 stations.
  1. Jésus au jardin de Gethsémani
  2. Jésus trahi par Judas et arrêté
  3. Jésus condamné par le Sanhédrin
  4. Jésus renié par Pierre
  5. Jésus jugé par Pilate
  6. Jésus est couronné d'épines
  7. Jésus prend sa croix
  8. Simon de Cyrène aide Jésus à porter la croix
  9. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
  10. Jésus est cloué sur la croix
  11. Jésus promet son royaume au bon larron
  12. Jésus confie sa mère à Jean
  13. Jésus meurt sur la croix
  14. Jésus est mis au tombeau


Les 15 stations en images de la ville de Caggiano

Une quinzième station est parfois ajoutée, c'est le cas du Chemin de croix moderne de la cathédrale d'Évry.

Chemin de croix et indulgence

Dans l'Église catholique, le pieux exercice du chemin de croix est lié avec l'indulgence selon les conditions normalement établies par l'Église. Pour obtenir l'indulgence, les fidèles doivent prier en s'arrêtant à chaque station, méditant sur le mystère de la Passion. Il n'y a pas de requêtes particulières quant à la durée de la méditation, ni la nécessité d'utiliser des prières spécifiques, et il n'est pas indispensable que la méditation corresponde aux stations qui sont représentées. Chaque représentation des stations du chemin de croix devrait être bénie par un franciscain (ou par un ordinaire du lieu ou encore par un de ses délégués) et elle devrait inclure une croix en bois à chaque station. Les images sont optionnelles. La même indulgence peut être appliquer à qui ne peut pas visiter matériellement les stations s'il médite pendant trente minutes sur le Passion.

Lorsque l'on parcourt le chemin de croix


La procession des mystères de Trapani
Le chemin de croix représente, pour le fidèle, un moment de prière, de réflexion et un chemin de pénitence.
La célébration du chemin de croix est très commune lors des vendredi du carême, spécialement le vendredi saint. Fréquemment les célébrations à caractère communautaire sont accompagnées de divers chants et prières, très courant comme accompagnement musical est la séquence du Stabat Mater Dolorosa. Alors, le chemin de croix entre à faire partie de l'ensemble des représentations populaires.
Une représentation populaire importante, au Piémont, en Italie, est le chemin de croix de Antignano, un village de la province de Asti, où 140 personnes endossent des vêtements de l'époque pour évoquer à nouveau les dernières heures de la vie de Jésus. Représentation non seulement théâtrale, mais aussi liturgique qui est mise en scène seulement et exclusivement le vendredi saint. Un autre chemin de croix spectaculaire d'origine espagnole se déroule à Trapani depuis le XVIIe siècle durant le vendredi saint : la procession des mystères de Trapani.

Jean-Paul II et le chemin de croix

Comme tous les papes, Jean-Paul II conduisait publiquement un chemin de croix à Rome, au Colisée, chaque année, le soir du vendredi saint. Durant de nombreuses années il a porté personnellement la croix de Station en Station, puis, suite aux problèmes survenus après l'attentat subit et de son âge avancé, il présidait la célébration depuis une estrade sur le Mont Palatin, pendant que d'autres portaient la croix.
Chaque année, une personne ou un groupe de personnes était invité à écrire les textes des méditations pour les Stations. Certains des participants, lors des dernières années du pontificat de Jean-Paul II, n'étaient pas catholiques. Certaines années (par exemple en 1991) les Stations méditées ne suivaient pas toujours l'ordre traditionnel. Le pape lui-même a écrit les textes à l’occasion du jubilé de l'an 2000. Il utilisa alors les Stations traditionnelles et parcourait le chemin de croix chaque vendredi.

Le chemin de croix Corse

En Corse du Sud, à Sartène, se perpétue un rite singulier à l'occasion de la Paques chrétienne, le "catenacciu", In homme enchainé, visage masqué, porte une croix, enchainés,,,,, en souvenir des épreuves du Christ. Interview de Dominiquehttp://www.blogger.com/blogger.g?blogID=7500952662618442710#editor/target=post;postID=1478024015482989119 Bucchini, maire de Sartène : " je pense que le catenacciu est assez unique en Corse...c'est la cérémonie la plus importante de l'ile".VG Intérieur d'une égliseInterview Jean Tramoni, qui fut le "catenacciu" en 1945....: "j'ai fait ça pour obtenir une grâce au bon dieu, de la santé de mon enfant; je l'ai obtenu, je l'ai remercié"DP Le riteDP Procession; chants; chute à terre du catenacciu, chargé de chaines et portant la croix. Des personnes proches l'aident à se relever.





Panneau du chemin de croix d’Albrecht Altdorfer, vers 1509-1516


PREMIÈRE STATION :
Jésus est condamné à mort

L’Agneau va être immolé…
Après les affres de Gethsémani, voici la confrontation brutale entre le bien et le mal, entre l’innocence et la perversité…
Pilate affirme que Jésus n’a commis aucun crime, mais, pour faire plaisir aux juifs, il le fait flageller… puis le présente à la foule survoltée : “Ecce homo”
Mais, les juifs veulent la mort de Jésus…
Pilate alors, s’en lave les mains et laisse faire la populace : Jésus est condamné à mort “et la mort sur une croix”, comme le pire des criminels.


DEUXIÈME STATION :
Jésus est chargé de sa croix
Jésus sort du Prétoire où il vient d’être condamné à mort…
La foule crie, vocifère contre Lui, Lui qui, peu de temps avant guérissait leurs maladies, leur parlait de paix et d’amour…
Mais, cette foule manœuvrée par leurs chefs, n’a, maintenant, qu’un seul désir : voir pendu au gibet celui qui était le Messie annoncé…
Mais, ces mêmes juifs avaient l’habitude de tuer leurs prophètes…
Souvent ils se moquaient des envoyés de Dieu, quand ceux-ci ne leur annonçaient pas ce qu’ils voulaient entendre…
Jésus prend sa croix et commence son chemin douloureux…


TROISIÈME STATION :
Jésus tombe une première fois
Après la flagellation, le couronnement d’épines et l’angoissante attente de son jugement, Jésus est fatigué…
Le poids de la croix sur ses épaules meurtries lui cause d’atroces douleurs…
Jésus tombe… Mais, les bourreaux, au lieu de l’aider à se relever, le battent et se moquent de lui…
Dans son cœur, Jésus leur pardonne et prie le Père pour eux, “car ils ne savent pas ce qu’ils font”.
Avec beaucoup de peine, “l’Agneau de Dieu” se relève, reprends sa croix et continue son “chemin”…


QUATRIÈME STATION :
Jésus rencontre sa mère
La foule qui borde le chemin est nombreuse : tous veulent voir le condamné, celui qui faisait tant de miracles et qui maintenant était anéanti… condamné à mort comme un vil criminel…
Les uns l’interpellent avec une méchanceté inouïe… d’autres pleurent et se demandent pourquoi Dieu l’a-t-il abandonné… pourquoi cet Homme qui n’avait fait que du bien était ainsi traité et vilipendé par cette populace assoiffée de sang…
Dans cette foule, une femme pleure en silence… Non pas n’importe quelle femme, mais la Femme par excellence : Marie, la Mère de Jésus…
Leurs regards se croisent et leurs cœurs se parlent… Marie ne peut rien faire… et Jésus continue son chemin douloureux…


CINQUIÈME STATION :
Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Jésus est de plus en plus fatigué…
Le poids de la croix devient “un poids mondial” et il titube, prêt à tomber une fois encore…
A ce moment-là, un homme ― Simon de Cyrène ― qui revenait des champs est appelé et forcé à prendre la croix de Jésus…
Pourquoi lui, alors que tant d’autres bordaient le chemin ?
Dieu seul le sait…
Il ne le fait pas de bon cœur… il voulait simplement rentrer chez lui, auprès de sa femme et de ses enfants…


SIXIÈME STATION :
Une femme essuie le visage de Jésus
Jésus est méconnaissable…
Son corps n’est qu’une plaie…
Son visage tuméfié est recouvert de sang, suite à son “couronnement” d’épines… On voit à peine ses yeux… ses yeux dont le regard perçant avaient tant de fois scruté les cœurs…
De la foule une femme se détache ― la tradition a voulu qu’elle s’appela Véronique ― et, se servant d’un tissu blanc, elle essuie le visage de Jésus…
Son geste est courageux, car elle s’expose à la colère des soldats… Mais elle le fait et, comme récompense de son acte charitable, Jésus lui laisse son “portrait” sur le tissu…


SEPTIÈME STATION :
Jésus tombe une deuxième fois
Jésus avait repris sa croix…
Simon avait-il refusé d’aller plus loin ? Non, certes… mais il fallait que ce soit Jésus qui la porte jusqu’au bout…
Le “poids mondial” de cette croix était indéfinissable… “c’était le poids de nos péchés qu’il portait”, de tous les péchés du monde… passés, présents et à venir…
Jésus est à bout de souffle… une fois encore il trébuche et tombe sous le poids de la croix… De nouveau ses plaies s’ouvrent et saignent… le sang de la victime innocente ruisselle à terre… Mais, personne ne l’aide… on le bat plutôt, pour qu’il se relève… Jésus se relève et continue…


HUITIÈME STATION :
Jésus console les femmes de Jérusalem
La foule est toujours aussi nombreuse…
Parmi ceux qui regardent cette étrange “procession”, il y des femmes… Certaines pleurent, car elles ont pitié de cet Homme qui chemine péniblement en portant sa croix…
Jésus les regarde… “Ne pleurez pas sur moi”, leur dit-il… Mais elles pleurent car elles sont mères et, en Jésus, elles voient leurs fils… “Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants…” leur dit encore Jésus…
Mais, les femmes continuent de pleurer… leurs cœurs saignent en contemplant tant de souffrance et tant d’injustice… Pourquoi Lui ?...


NEUVIÈME STATION :
Jésus tombe une troisième fois
Jésus va bientôt arriver au Golgotha…
Mais, une fois encore, le poids de la croix devient insupportable… Il tombe…
Comme les autres fois, les coups pleuvent… Il faut qu’il se relève, qu’il reprenne sa croix et qu’il aille jusqu’au bout…
Mais comment aller jusqu’au bout quand on est à bout de forces ?...
Mais, Jésus était venu au monde pour cette mission, pour cette heure d’indicibles souffrances…
Pensant à nous, à notre salut, avec peine il se relève, reprend sa croix et marche, marche…


DIXIÈME STATION :
Jésus est dépouillé de ses vêtements
La Victime arrive enfin au Golgotha…
Qu’elle fut pénible cette montée…
Sans ménagement les soldats lui ôtent ses habits… Le sang coule de nouveau, car les vêtements étaient collés aux blessures causées par la flagellation… Jésus est nu… devant cette populace qui le regarde amusée…
Sa belle tunique “sans couture” tissée par Marie sera bientôt tirée au sort… Peu importe qu’elle soit teintée du sang de la victime…
Non loin de là la Mère Douloureuse pleure… Que ne fait-on pas à son Fils, au fruit des ses entrailles virginales… Douleur inénarrable…


ONZIÈME STATION :
Jésus est cloué à la croix
C’est le moment terrible…
Jésus est étendu sur la croix… On lui prend une main, puis l’autre et on les cloue sur le bois… Jésus se tord de douleur, soupire mais, tel l’agneau, il ne dit mot…
Ces mains qui avaient tant de fois béni, qui avaient tant de fois caressé les enfants ou partagé le pain, sont maintenant prisonnières…
Il en est de même pour ses pieds… De gros clous les attachent à la croix…
Ces pieds qui avaient sillonné tant de contrés pour annoncer la “bonne nouvelle”, qui avaient marché sur l’eau, étaient maintenant cloués au bois de l’infamie… percés de part en part…


DOUZIÈME STATION :
Jésus meurt sur la croix
Jésus est maintenant cloué sur la croix…
Marie s’approche craintive et, tendant un morceau de tissu, elle demande que l’on cache la nudité de son fils… Les soldats accèdent à sa demande et attachent le tissu autour des reins de Jésus…
Il faut lever la croix et la placée dans le trou ouvert, la caler pour qu’elle tienne…
Une fois levée, on l’installe, la laissant glisser dans le trou… La secousse provoquée fait trembler tout le corps de Jésus : ses plaies des mains et des pieds s’élargissent, car les chairs se déchirent… Jésus souffre en silence… Ses lèvres s’ouvriront pourtant, non pas pour crier, mais pour pardonner : “Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font…”


TREIZIÈME STATION :
Jésus est descendu de la croix
Après avoir demandé pardon à son Père pour ceux qui le crucifiaient, Jésus Lui rend son âme…
“Tout est consommé…” – “Père, je remets mon esprit entre tes mains…”
Quand il rendit son dernier soupir, le rideau du Temple s’est déchiré… la terre a tremblé… des morts sont ressuscités…
Certains ont cru enfin que Jésus était vraiment le Fils de Dieu…
D’autres ― plus nombreux ― continuaient à nier cette évidence et à se moquer...
Jésus était mort : on le descendit de la croix et Marie le reçut sur ses genoux… Quel déchirement pour cette Mère… “Voyez s’il y a une douleur semblable à la mienne”…


QUATORZIÈME STATION :
Jésus est mis au tombeau
Joseph d’Arimathie avait obtenu de Pilate l’autorisation d’inhumer Jésus dans son propre caveau…
Mais on craignait encore que le corps de Jésus soit dérobé par ses disciples…
Alors on a placé des sentinelles devant le sépulcre…
Il ne fallait pas que l’on dise que Jésus était ressuscité des morts… car on se rappelait tout d’un coup qu’il avait dit qu’il “reconstruirait le temple en trois jours…”
Jésus est entouré de bandelettes et recouvert d’un linceul…
Une grosse pierre est placée devant l’entrée du tombeau… “tout est consommé…”

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