- "O Adam, habite le Paradis, toi et ton épouse; et ne mangez en vous deux, à votre guise ; et n'approchez pas l'arbre que voici ; sinon, vous seriez du nombre des injustes." Puis le Diable, afin de leur rendre visible ce qui leur était caché - leurs nudités - leur chuchota, disant : "Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous empêcher de devenir des Anges ou d'être immortels ! ". Et il leur jura : "Vraiment, je suis pour vous deux un bon conseiller". Alors il les fit tomber par tromperie.[1]
Les travestissements du Shaytan sont donc de deux types :
- soit il construit de hideuses représentations du mal pour que personne ne puisse soupçonner son existence parmi nous,
- soit il prend l'apparence du bien pour le vicier.
Le bon usage de la raison couplée aux sentiments est l'une des méthodes favorites du Shaytan. En effet, quand le Shaytan parle de sentiments, il entend l'inverse du mot qu'il prononce. Ainsi, il prononcera :
- "amour" en signifiant "haine", "mal",
- "amitié" en signifiant "détestation",
- "pardon" en signifiant "rancune",
- "bon" en signifiant "mauvais"
- "fidélité" signifiant "trahison",
- "modestie" signifiant "orgueil",
- "lumière" signifiant "ténèbres",
- etc.
Car le Shaytan sème la corruption dans l'esprit des gens et les amène progressivement d'un point à un autre, en usant de ses facultés de tromperie et de corruption pour détruire systématiquement les choses belles. Fort heureusement, les Shaytan « s'incarne » rarement dans des personnes. Les êtres purs sont les plus exposés à le rencontrer, c'est pourquoi ils souffrent souvent beaucoup. Ils sont, en effet, des proies faciles, étant incapables de comprendre rapidement que ce genre d'incarnation puisse exister tant elle est diamétralement opposée à ce qu'ils sont. Ils se laissent facilement manipuler et corrompre, surtout au travers des sentiments, si tant est qu'ils ne sont pas armés par le bouclier protecteur d'un enseignement religieux bien fait et bien assimilé.
Plus tard, dans leur chemin spirituel, les êtres purs useront de cette connaissance intime du Shaytan pour aller vers Dieu, en évitant les pièges du démon qu'ils connaissent le mieux au monde, tant ils ont souffert en sa présence.
Le Shaytan vit aussi en nous-même depuis la chute d'Adam hors du Paradis. Cela nous oblige à devoir le cerner en nous, mais en même temps nous permet de choisir entre lui et Dieu.
- Tout bien qui t'atteint vient d'Allah, et tout mal qui t'atteint vient de toi-même.[2]
Car l'ego a de nombreuses ressources et il est impossible de le terrasser complètement. Toujours satisfait d'une possession matérielle, l'ego est un générateur d'idoles. Il en construit tout le temps, et il les associe à Dieu ou, pis, il remplace Dieu par ses idoles de pacotille. Puis, il les détruit et en divinise d'autres.
Tout ce qui réside dans la sphère matérielle est le jeu de l'ego. A chaque objet des cinq sens, à chaque objet de l'intellect et à chaque objet des sentiments, l'ego se délecte, s'active. Rien ne peut le satisfaire et plus on le nourrit, plus il est fat et orgueilleux, fier de lui-même. L'ego juge, critique, crée et défait des idoles, s'approprie des créations, vole, ment, détourne, et plus que tout, il est incroyablement satisfait de lui-même.
L'ego vivant en nous, il est très vigilant à exister même sous la contrainte de la religion, du repentir ou du jeûne. Si l'on suit une voie religieuse, l'ego se glorifiera de faire le bien, s'attribuera tous les lauriers des actions justes et s'enflera d'orgueil devant les reconnaissances. C'est pourquoi, la voie même de la vertu, si elle est obligatoire, n'est pas suffisante, car l'ego domine souvent le vertueux. De fait, l'ego, comme l'essence de laquelle il provient — le Shaytan — se prend pour Dieu, alors qu'il n'est rien. Il est, en un sens, notre pire ennemi. Lutter contre lui, c'est mener la grande Jihad.
Comment lutter contre cet ego dévastateur, toujours prompt à se glorifier de tout et à tout ramener à lui ? Par de la discipline et par un long travail de polissage du coeur pour que Dieu d'y reflète. Plus que la vertu, c'est le détachement qui assèche l'ego, qui le dompte, même s'il restera toujours une menace étant donné son inventivité sans cesse renouvelée. En le réduisant, en l'affaiblissant, en l'affamant, l'ego s'assagit et ouvre la place à Dieu. Sans affaiblissement de l'ego, il n'y a pas de chemin vers de Dieu.
Derviche, suis dans ton coeur la voie du détachement. Elle est longue et difficile, pleine de périls insoupçonnés et d'une grande dangerosité. A aucun prix, ne laisse ton ego libre ; tiens-le en laisse.
Et méfies-toi de lui, toujours. Car il est et sera toujours notre plus grand péril sur la voie du Bien-Aimé.
Nom mentionné dans le texte coranique, le nom Iblis est utilisé pour désigner un djinn (créature faite de feu sans fumée) qui vivait au Paradis avec les anges par la permission de Dieu qui l'a élevé pour le récompenser de son bienfait sur Terre mais n'était pas un ange, d'où son choix d'insubordination à la demande de Dieu de se prosterner devant Adam.
Les Anges, eux, obéissent à Dieu et le louent sans s'en lasser donc ne peuvent désobéir à Dieu.
Iblis n'est donc pas un Ange mais un Djinn doté d'un libre arbitre comme les Humains, et a choisi en son âme et conscience de ne pas se prosterner devant Adam par orgueil sous prétexte qu'il a été créé de feu et Adam de terre. Iblis ira en enfer (bien que le djinn soit crée de feu, ils iront en enfer). De ce fait, Dieu l'a maudit, alors qu'il avait un statut privilégié auprès du Créateur.
Il a demandé, et obtenu de Dieu, l'existence jusqu'au Jour Dernier pour égarer l'ensemble de l'Humanité.
Associé à l'orgueil, Iblis est alors progressivement assimilé par la tradition musulmane à Satan.
Etymologie
Le linguiste Jean Klein pense que le mot grec diablos a été déformé via la langue syriaque (dans laquelle "di" est une syllabe générique initiale, qui aurait ensuite disparu à l'usage).[réf. nécessaire] Un lien possible avec le mot grec hybris (aussi écrit ubris, du grec ancien ὕϐρις / húbris) peut être établi. L'hybris est une notion grecque que l'on peut traduire par démesure. C'est un sentiment violent inspiré par les passions, et plus particulièrement par l'orgueil.Iblis dans le Coran
- « Lorsque nous avons dit aux anges الْمَلَائِكَةِ (al-mala'ikati) : 'Prosternez-vous devant Adam !' Ils se prosternèrent, à l'exception d'Iblis qui refusa et qui s'enorgueillit : il était au nombre des incrédules1. » En effet Iblis voyant que l'homme était fait d'argile et de glaise et que lui était fait de feu refusa de s'agenouiller devant la création d'Allah. Dieu lui ordonna donc de sortir du paradis. Iblis lui demande alors de lui accorder un délai jusqu'au Jugement Dernier pour qu'il puisse tenter les descendants d'Adam, afin de montrer à Dieu qu'ils étaient faibles. Dieu lui accorde cette requête, et promet l'enfer à ceux qui écouteront ses conseils en se détournant de la parole de Dieu mais lui dit aussi que ses vrais serviteurs ne le suivraient pas dans la voie du mal et de la dépravation.
- « [Iblis] dit : “ ô mon Seigneur, donne-moi donc un délai jusqu'au jour où ils (les gens) seront ressuscités”. [Allah] dit : tu es de ceux à qui ce délai est accordé, jusqu'au jour de l'instant connu” [d'Allah]. Il dit : “Ô mon Seigneur, parce que Tu m'as induit en erreur, eh bien je leur enjoliverai la vie sur terre et les égarerai tous, à l'exception, parmi eux, de Tes serviteurs élus.” [Allah] dit : “Voici une voie droite [qui mène] vers Moi. Sur Mes serviteurs tu n'auras aucune autorité, excepté sur celui qui te suivra parmi les dévoyés. Et l'Enfer sera sûrement leur lieu de rendez-vous à tous." 2. »
De la nature d'Iblis
La nature d'Iblis a fait l'objet d'une abondante littérature en islam. Pour s'en tenir au Coran, il est inclus sans qualification particulière quatre fois dans l'assemblée des anges invités à se prosterner devant Adam : S383. En revanche, il est qualifié de "djinn"4, et il lui serait fait allusion dans la S72, v. 4, n°40 intitulée post-Révélation "Les djinns" : "notre insensé". Il se dit lui-même créé du feu S7, v. 12 et S38, v. 76, les djinns étant créés avant l'homme "du feu des fournaises ardentes" : S15, v. 27, n°54. (Les anges créés de Lumière5. Il convient donc de distinguer Coran et interprétations : s'il est couramment admis qu'Iblis est le plus important des djinns,avant la création des hommes, Iblis par son adoration pure de Dieu a été récompensé et autorisé à assister à l'assemblée des anges. Après la création du premier homme Adem (Adam), Dieu ordonne à tous les anges de se prosterner, tous obéissent à l'exception d'Iblis rempli d'orgueil (Coran). Dieu dit dans le coran "J'ai créé les hommes et les djinns pour qu'ils m'adorent. Les anges ne sont faits que pour nous servir et obéir a notre volonté". Donc lorsque Dieu demande à Iblis de se prosterner, ce dernier aurait du le faire mais Dieu l'ayant créé pour servir un seul maître et Iblis obéissant à ses instincts et au premier ordre de Dieu qui était de ne servir que Lui, refuse en prétextant être fait de feu alors que l'homme était fait d'argile. L'homme a autre chose que de l'argile et de la glaise en lui car Dieu a dit : "je vais créer un homme fait d'argile et de glaise et je lui insufflerai un peu de moi même".(référence) Iblis n'étant pas le "maître du mal" mais son agent, il représente dans l'islam la part du mal dans l'homme c'est-à-dire pour être plus précis son inspirateur. Ainsi, selon la religion musulmane, Dieu a insufflé l'âme à la glaise pour en faire l'homme, et Iblis a tenté l'homme afin de lui insuffler sa part de mal.- « Tout bien qui t'atteint vient d'Allah, et tout mal qui t'atteint vient de toi-même6. »
L'avis du Coran, sourate Al Kahf (La Caverne) verset 50: "Et lorsque Nous dîmes aux Anges : «Prosternez-vous devant Adam», ils se prosternèrent, excepté Iblis [Satan] qui était du nombre des djinns et qui se révolta contre le commandement de son Seigneur. Allez-vous cependant le prendre, ainsi que sa descendance, pour alliés en dehors de Moi, alors qu'ils vous sont ennemis? Quel mauvais échange pour les injustes !"
Notes et références
- Le Coran, « La Vache », II [archive], 34 ; (ar) البقرة [archive]
- Le Coran, « Hedjr », XV [archive], 37-44 ; (ar) الحجر [archive]
- , v. 71 à 76, n°38 de la chronologie "orthodoxe"; S7, v. 11, n°39; S17, v. 61, n°50; S2, v 34, n°87"
- S18, v. 50, n° 69"
- Noor
- Le Coran, « Les Femmes », IV [archive], 79 ; (ar) النساء [archive]
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