lundi 25 mars 2013

ONU : Il est temps d'énoncer de nouveaux objectifs pour le millénaire


 
 
Du 6 au 8 septembre 2000 se tenait le Sommet Millénaire au siège de l’ONU à New York. 8 grands objectifs à atteindre à l’horizon 2015 ont été définis à cette occasion. cc/Flickr/lilivanili
 
Tuteurs des grands axes de réflexion internationaux, les objectifs du millénaire pour le développement définis par l’ONU en 2000 arrivent à échéance. C’est l’occasion pour l’ONU et pour d’autres plateformes de réflexion telles que Convergences 2015 de formuler de nouveaux objectifs. S’ils peuvent paraître très théoriques, c’est à la seule condition de leur énonciation claire et solide que les concepts fondamentaux du développement pourront contribuer à l’efficacité et à la cohérence du calendrier international.
 
Du 6 au 8 septembre 2000 se tenait le Sommet Millénaire au siège de l’ONU à New York. 8 grands objectifs à atteindre à l’horizon 2015 ont été définis à cette occasion : réduire l'extrême pauvreté et la faim ; assurer à tous l'éducation primaire ; promouvoir l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes ; réduire la mortalité infantile ; améliorer la santé maternelle ; combattre les VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies ; assurer un environnement humain et durable ; et construire un partenariat mondial pour le développement.
 
Pour une philosophie du développement
 
De grands principes formulés sans le souci de leur application sur le terrain pensent les plus sceptiques. Une remarque désargentée, particulièrement prisée par les contradicteurs professionnels et autres blasés du politiquement correct, qui oublient que toute action concrète est guidée en amont par un principe théorique porteur d'une vision des moyens, des objectifs et d'une philosophie. Sans plan tactique de bataille, pas de victoire. Une vérité par ailleurs simple à énoncer mais plus difficile à mettre en œuvre car ces objectifs sont de grande ampleur, comprennent une grande diversité d’acteurs et ne peuvent se concrétiser que sur du long terme.
 
A deux ans de l’échéance, il était temps de poser les bases de la réflexion future. Un Panel de haut niveau a été mis en place en juillet 2012 par l'ONU pour définir une feuille de route pour l'après 2015. De son coté, Convergences 2015 – à l’initiative d’un forum mondial annuel fonctionnant comme une plateforme d’échanges sur les solutions innovantes de lutte contre la pauvreté et la précarité en Europe et dans le monde – a organisé le 18 février dernier un partenariat avec la Ferdil'Iddri et le ministère des Affaires étrangères une journée de débats avec des experts nationaux et internationaux.
 
Instaurer une vision partagée
 
Si le principe de cette journée appartenait au monde des idées, la manière d’aborder le débat était bien ancrée dans la réalité de la complexité du monde au XXIe siècle. Un monde pluriel, dans lequel apparaissent de nouveaux pôles de décision à l’instar de l’émergence du groupe des BRIC qui ont de plus en plus voix au chapitre. L’idée n’est pas par exemple de dicter, dans la veine d’un dogmatisme occidental qui imposerait ses vues de manière horizontale et unilatérale, son mode de conduite aux pays en voie de développement. Il s'agit de valoriser l’interaction intergouvernementale pour une vision partagée.
 
Dans cette logique, il est naturellement ressorti du forum qu’il fallait prêter l’oreille aux « retours d’expérience et bonnes pratiques venues des pays en développement afin d’être plus holistique et mieux comprendre les réalités locales » (cf. le bilan des grands axes dégagés par Convergences à l’occasion de la journée du 18 février). La vision du développement mondial se décentre, c’est ce que ce confirme la méthodologie de ces journées d’échanges, pour intégrer à sa réflexion la diversité des acteurs.
 
Une diversité de sexe, d’âge, ou encore de secteurs reflétée par la participation de 160 représentants de la société civile parmi lesquels des experts, des praticiens et des décideurs. Parmi eux, 44 % d’hommes, 56 % de femmes. Une proportion assez rare dans les processus décisionnels importants pour être remarquée ! Même diversité en termes de secteurs puisque 40 % des intervenants étaient des acteurs solidaires, 15 % des acteurs privés, 10 % des médias et 5 % des universitaires.
 
Penser et mettre en œuvre
 
Enfin, ces OMD sont loin d’être des idéaux lointains déconnectés des moyens de mise en œuvre. Les réflexions menées au cours de la journée de débat organisée par Convergence 2015 ont intégré au calendrier mondial un souci de faisabilité axé aussi bien sur les résultats que sur les moyens pour les atteindre, tout en misant sur l’empowerment des acteurs.
 
« Afin de responsabiliser les différents acteurs et favoriser leur appropriation de l’agenda, le futur cadre doit comprendre non seulement les objectifs de résultat, mais aussi des objectifs de moyen. » (Bilan de Convergences 2015)
 
Un rapport sur les avancées des OMD et les recommandations pour l'agenda du développement post-2015 sera rédigé d'ici fin mai 2013. De quoi donner davantage de corps à l’énonciation de ces grands principes. 

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