Dans les théories de Jacques Lacan, il y a des références aux mathématiques, en particulier à la topologie, dont le célèbre psychanalyste se sert pour analyser l’inconscient et sa structure.
Lacan utilise de concepts mathématiques comme le ruban de Möbius et le nœud borroméen.
Dans les théories de Jacques Lacan, il y a des références à la linguistique, il a même énoncée que « l’inconscient est structuré comme un langage » et dans sa pratique de la « linguisterie » il insistera sur l’importance du « signifiant » pour l’inconscient, c'est-à-dire du mot ou de la portion de mot dans sa matérialité même (sa sonorité, ses phonèmes, son appartenance à une langue déterminé). Lacan s’appuie sur les distinctions de Ferdinand de Saussure pour qui le signe linguistique se compose d’un signifiant et d’un signifié. Le « signifié » est le concept, le sens visé par le « signifiant » qui en est l’image acoustique.
Lacan fait une analogie entre la bande de Möbius, dont la propriété est l’unilatéralité, et ce que Freud a appelé « la double inscription » où un même signifiant peut avoir des significations conscientes et inconscientes différentes.
Par exemple quand l’analyste demande au patient de parler librement, sans réprimer les associations d’idées qui se présentent et qu’il prononce la phrase suivante : « on voudrait être Anglais » qui peut également s’entendre ainsi, par homophonie : « on voudrait étrangler ».
De même que les deux faces de la bande de Möbius ne font qu’une, conscient et inconscient ne font qu’un.
Une propriété de la bande de Möbius , coupée par le milieu sur toute sa longueur, est de se transformer en bande biface, tordue sur elle-même.
Pour Lacan, le rôle de l’interprétation psychanalytique est d’opérer un coupure dans la bande unilatère du discours, afin de retrouver la bilatéralité nécessaire à l’analyse, afin de distinguer, pour un signifiant, son réseau de significations conscientes et inconscientes.
Pendant des siècles des hommes et des femmes attachèrent leur ceinture en lui faisant faire un demi-tour, mais personne n'avait eu jusqu'au dix-neuvième siècle l'idée de donner un nom à cet objet, d'une remarquable banalité. Un jour, Moebius, après avoir bouclé son pantalon, fut frappé par cette carence. N'ayant pas de nom sous la main, il décida de lui donner le sien et on l'appela désormais "Le ruban de Moebius". De nos jours, beaucoup de scientifiques on acquis une renommée, ou un surcroît de renommée en créant simplement des mots. Sir Archibald Wheeler fut un grand créateur de mots (black hole, wormhole, etc).
Lacan fait une autre analogie entre « le nœud borroméen », avec ses trois anneaux entrelacés et la structure de l’inconscient, avec sa définition de l’existence humaine reposant sur trois concepts fondamentaux ou « consistance », le réel, proche du « réel mathématique » des philosophes, le symbolique ou les mots dans leur matérialité, l’imaginaire, c'est-à-dire les images auxquels renvoient les signifiants.
Lacan assigne les initiales R,S, I aux trois ronds du nœud qui présente deux orientations différentes, lévogyre, où le rond du réel surmonte le rond du symbolique, et dextrogyre l’inverse. Le rôle de l’analyste est de déterminer chez le sujet sa structure particulière.
Mais selon Hervé Lehning, un mathématicien qui a assisté en 1972 aux conférences de Lacan, « Lacan n’est pas un mathématicien, pur ou impur et il utilise les mathématiques comme un réservoir à métaphores, parfois intéressantes, parfois insolites mais toujours inutiles ».
Pour en savoir plus : « essais sur la topologie lacanienne » de Marc Darmon, aux éditions de l’Association Lacanienne Internationale, Paris, 2004 et sténotypie de tous les séminaires de Jacques Lacan sur http://www.ecole-lacanienne.net.
MÖBIUS : http://www.mathcurve.com/surfaces/mobius/mobius.shtml
Sources : http://ymonka.free.fr/maths-et-tiques/
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