dimanche 20 décembre 2009

Lois de l’accomplissement de soi et des souhaits

Contes et sagesse
Paul Diel s’est livré à une étude philosophique et psychologique des mythes.
Per Jakez Elias évoque les conteurs bretons.
L’enseignement des contes de fées et l’accomplissement miraculeux des souhaits et des demandes. Comment utiliser par l’écrit un enseignement fondé sur l’oralité ?
Les grands transcripteurs modernes, parmi lesquels Perrault, Andersen et les frères Grimm, ont considérablement renforcé l’aspect moralisateur des contes. Comment décrypter le message originel sous ces oripeaux bien pensants ?

Médiateurs de l’inconscient
L’apport de la psychanalyse avec Freud, qui travailla surtout sur les mythes et à propos des contes dénonçait dans « L’homme aux loups », la pédagogie de la peur, et Jung, qui voyait dans les contes un exemple in vivo de formation et de transformation des archétypes.

D’autres chercheurs, Bruno Bettelheim, Marie Louise Von Franz, Jean Pascal Debailleul, Alain Curabet, d’autres, plus souvent Jungiens ont montré, dans « psychanalyse des contes de fées » combien le conte permet l’expression d’un monde intérieur refoulé et offre des modèles de résolution provisoire ou permanente des problèmes urgents.

Transmetteurs de l’initiation
Dans les années 1910, le Finnois Antti Aarne définissait la notion de « conte type » et, plus tard, proposait avec l’anglais Stith Thompson une typologie qui devint une véritable classification internationale.
Celle-ci comprend 2 340 types répartis en 4 catégories : les contes animaux, les contes merveilleux et religieux, les contes facétieux et les contes à formule ou contes en chaîne.
Dans son ouvrage « Morphologie du conte », paru en 1928 et traduit en 1958, le folkloriste russe, Vladimir Propp, à partir des travaux de l’anthropologue Afanassiev au milieu du XIXe siècle, montre que tout conte reprend un scénario unique.
Ce scénario unique est composé d’une série de 31 fonctions opératoires, parmi lesquelles entrent toujours en jeu, au minimum, un méfait initial, une mise en quête du héros, une rencontre avec un auxiliaire magique, un combat, une victoire et un retour triomphal


















A la suite du spécialiste français de l’ésotérisme rural, Pierre Saintyves qui relia, en 1923, contes merveilleux, rites initiatiques et conception de la mort (« Les contes de Perrault et les Récits parallèles), Propp, en 1946, voit dans les contes la trace d’une religion très archaïque, fondée sur le voyage des morts et la transmigration des âmes dans l’au-delà (« les racines historiques du conte merveilleux »).

Les trois fonctions

Dans son livre « mythe et épopée », France Georges Dumézil, philosophe et professeur au Collège de France, explique qu’à la fin du troisième millénaire avant notre ère des cavaliers migrateurs venus de l’est submergèrent par vagues successives la majeur partie de l’Europe et de l’Inde (Indo Européens).

Cette civilisation occidentale : Indiens, Iraniens, Grecs, Romains, Celtes, Scythes, Germains a transmis un outil classificatoire étonnant, avec une vision du monde articulé en trois fonctions :

La souveraineté séculaire et religieuse ou fonction « spirituelle » réservé au sacerdoce, au souverain magicien, grand prêtre, roi sacré, détenteur du savoir suprême, magique et juridique
La force physique et guerrière ou fonction « martiale », violente, ennemie du désordre, revenant au guerrier, au soldat, au bras séculier
La production de richesse ou fonction « végétative », nourricière, tranquille et féconde, amie de l’ordre et dévolue aux éleveurs, agriculteurs, artisans et commerçants.

Dumézil y voit l’origine de bon nombre de nos structures, y compris mentales, car cet ordre détermine les mots dont nous usons.

Ce schéma se retrouve dans les contes traditionnels où il est transposé dans le quotidien psychologique des hommes, les trois fonctions s’organisent comme suit :

La fonction spirituelle de souveraineté et de discernement lance l’impulsion des forces sous sa responsabilité. Le roi exprime un désir.

La fonction martiale revient au héros : adhésion au désir du roi, fidélité, doute, erreur, engagement et action

La fonction nourricière est remplie par la fée : le désir s’accomplit, apportant le succès et la fécondité





















La fonction Roi : le discernement
- Evaluation : Le Roi constate et compare à ce qui doit être.
Que cherches-tu ici ? Comment est né ton désir ? Pourquoi le demander maintenant ?

- Identité : Le Roi rapporte le constat à un besoin fondamental pour le bon fonctionnement du royaume.
Qu’est-ce que cela t’apporterait ?

- Permission : Le Roi rapporte ce besoin à une vision idéal, indispensable à la pérennité du royaume.

Qu’est-ce que cela apporterait aux autres ? En quoi ta quête dépasse ta propre histoire ?

- Direction : Le Roi, après le constat, rattaché à des valeurs supérieures, doit exprimer sa volonté en définissant un objectif cohérent à atteindre.

Imagine ta quête accomplie. Qu’as-tu appris dans le monde de la terre ?

La fonction Héros : L’adhésion
- Engagement : Le héros doit signifier son adhésion à la souveraineté.
Es-tu prêt à payer le prix ? Quel rituel quotidien peux-tu installer pour réussir ta quête ?

- Action : Le héros doit dissocier les forces qu’il engage du résultat immédiat et qu’importe le temps que durera la quête.

Quelles sont tes armes ? Sur qui peux-tu compter pour réussir ta quête ?

- Objection / Obstacle : Le héros trouve dans l’obstacle la solution.

Quelles sont tes peurs ? Quels sont les obstacles qui viennent des autres ? Quels sont les obstacles qui viennent de toi ?

- Stratégie : Le héros sait agir efficacement, modéliser et reproduire les stratégies efficaces, identifier et abandonner celles qui sont inefficaces.

Imagine ta quête accomplie. Sur qui peux-tu compter pour réussir ta quête ? Qu’as-tu réussi dont tu sois fier ?

La fonction Fée : La créativité
- Ressources : Sur la route, le héros trouve des ressources disponibles.

Quelles sont tes armes ? Sur qui peux-tu compter pour réussir ta quête ? Sur quoi peux-tu compter pour réussir ta quête ?

- Fécondité : Muni de l’intégralité de son potentiel de ressources, le héros ne peut pas connaître à l’avance de quoi il aura besoin au cours des confrontations des obstacles à surmonter. Il faudra qu’il rencontre la fécondité sous ses formes les plus étranges et inattendus.

As-tu vu des signes, des coïncidences qui se relient à ta quête ? A quelle sorte de magie dois-tu faire appel ?

- Intégration : Ayant obtenu ce qu’il désirait, le bon roi sait le reconnaître et laisse son royaume profiter de cet acquis, il intègre cette nouvelle richesse tandis que le héros est mis au repos.

Y-a-t-il un risque pour toi de réussir ta quête ?

- Innovation : Le changement lui-même est générateur de nouvelles possibilités.

Qu’as-tu appris dans le monde de l’air ? Que cherches tu ici ?

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