mercredi 4 juillet 2012

Les poissons de Corse

On dénombre actuellement 436 espèces de poissons dans les eaux de Corse (eaux marines, douces et saumâtres).
Certaines de ces observations (Merlangius merlangus, Trisopterus luscus, Tetragonus cuvieri), très anciennes (De Caraffa, 1902 et 1929), n’ont pas été renouvelées.
Un nombre important d’espèces, considérées comme rares en raison du faible nombre de signalements (difficulté d’accès à l’information) sont plus fréquentes qu’il n’y parait (de nombreux Stomiiformes, la plupart des Myctophidae, Epigonidae, Centrolophidae, L’Aulopidae Aulopus filamentosus, Le Labridae Acantholabrus palloni, Le Triglidae Lepidotrigla cavillone,…).
Alors que certaines espèces d’origine septentrionale semblent avoir disparues de nos eaux (le merlan Merlangius merlangus, le tacaud Trisopterus luscus, voire l’esturgeon Acipenser sturio fréquent avant le XXe siècle), les populations d’autres espèces semblent également en régression comme le merlu Merluccius merluccius ou le loup Dicentrarchus labrax.A l’inverse, des espèces plus rares ou fréquentant habituellement des eaux plus chaudes sont en nette progression (la pastenague violette Pteroplatytrygonviolacea, le brochet de mer Sphyraena sphyraena, la dorade coryphène Coryphaena hippurus, le mérou brun Epinephelus marginatus, la girelle paon Thalassomapavo, le rason Xyrichthys novacula, le grondin volant Dactylopterus volitans, le baliste Balistes capriscus, la sardinelle Sardinella aurita,…). Il ne fait pas de doute que le réchauffement climatique a également un effet direct sur la répartition géographique et l’abondance des populations de poissons.
Dans le cadre de cet inventaire des poissons de Corse, on peut également citer le cas anecdotique d’Argyrosomus regius, le maigre, qui défraya la chronique au cours de l’année 2007. Alors que seulement deux signalements avaient été mentionnés par Miniconi (1994), nous observons cette espèce, dans le Cap Corse, manifestant un comportement inhabituel envers le plongeur. Suite à cette dernière observation, des captures massives (plusieurs centaines de kilos) furent réalisées, au filet, à plusieurs reprises notamment dans la région bastiaise (hiver -printemps 2007). Aucun doute ne subsiste cependant sur l’origine de ces poissons. Suite au sabotage d’une ferme aquacole ajaccienne, 80 tonnes de poissons rejoignirent le milieu naturel ! Au grès des captures, le cheminement de ces poissons pu ainsi être suivi tout au long du littoral. A ce jour, quelques individus, isolés, sont encore capturés de plus en plus occasionnellement.
En ce qui concerne les espèces dulçaquicoles, pour la plupart, leur présence dans les rivières et plans d’eau de Corse sont le fruit d’introductions humaines programmées ou incontrôlées. Une quinzaine de ces espèces, aujourd’hui acclimatées, font indéniablement partie intégrante de l’ichtyofaune de Corse. Le résultat de ces introductions, généralement préjudiciable pour les populations de poissons autochtones, présente des impacts négatifs tant au niveau génétique (brassage génétique avec la truite endémique Salma trutta macrostigma), qu’écologique (compétition avec d’autres espèces autochtones) et sanitaire (parasitoses).
Cette liste des poissons de Corse, exhaustive en l’état actuel des connaissances, reste ouverte à tous signalement nouveau !
Signalée depuis plusieurs années dans le Golfe de Gênes et à Monaco, la bécune à bouche jaune Sphyraena viridensis est sans doute déjà présente dans nos eaux où elle est vraisemblablement confondue avec Sphyraena sphyraena.
De nouvelles espèces peuvent être observées dans nos eaux. Pour différentes raisons, certaines espèces ont pu échapper à toutes observations jusqu’à ce jour (faible densité de population, espèce de petite taille, espèce de grand fond, espèce pélagique, …) soit parce que ces espèces sont nouvelles dans nos eaux (extension de l’aire de répartition géographique due notamment au réchauffement climatique, migration d’espèces lessepsiennes…).
Si vous capturez une espèce que vous ne connaissez pas, photographiez la, notez un maximum d’informations liée à sa capture (date, profondeur, engin de capture, lieu, taille, poids,…). La détermination de certaines espèces de petites tailles (Myctophidae, Gobidae,...) ne peut être réalisée qu’après examen détaillé de l’individu. Dans ce cas le spécimen doit être conservé dans de l’alcool à 70° ou à défaut congelé dans l’eau de mer.






Quelques références concernantla classification et les dernières révisions taxonomiques :



ARCULEO M., MAURO A., SCELSA G., LO BRUTTO S., CAMMARATA M. et N. PARRINELLO, 1996. Protein differences among the Mediterranean species of the genus Spicara. Journal of fish biology, 49 (6) : 1317-1322.

ESCHMEYER, W. N. (Ed.). 1998. Catalog of fishes.Special Publication 1, California Academy of Sciences, San Francisco. Volume 1 : 1–958, Volume 2: 959–1820, Volume 3 : 1821–2905.

ESCHMEYER, W. N. (ed.) Catalog of Fishes electronic version (6 May 2010). http://research.calacademy.org/ichthyology/catalog/fishcatmain.asp
HARCHOUCHE, K., MAURIN, C. 2006. Révision systématique des espèces du genre Spicara (Osteichthyes, Teleostei, Centracanthidae) des Côtes algériennes : Étude de quelques caractères ostéologiques craniens = Systematic revision of species of the genus Spicara (Osteichthyes, Teleostei, Centracanthidae) of the Algerian coasts : Some characters survey cranial osteological. Société zoologique de France. Congrès annuel N°108, Reims , Fr., 131 (1) : 53-67.
HERLER, J., R. A. PATZNER and C. STURMBAUER (2005): A preliminary revision of the Gobius auratus species complex with redescription of Gobius auratus Risso, 1810. Journal of Natural History, 39 (14): 1043 - 1075.

HEYMER, A. et C.-D. ZANDER, 1992. Le Status de Gobius auratus Risso, 1810 et description de Gobius xanthocephalus n. sp. de la Méditerranée. (Teleostei, Gobiidae). - Zool. Jb. Syst. 119 : 291-314.

NELSON, J.S., 2006. Fishes of the world. 4th ed. John Wiley and sons, Inc. Hoboken, New Jersey, USA. 601 p.

POLLARD, D.A. et P. PICHOT, 1972. Identification des espèces du genre Spicara par électrophorèse des protéines du cristallin. Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes, 36 (1) : 5-14.


WHITEHEAD, P. J. P., M.-L. BAUCHOT, J.-C. HUREAU, J. NIELSEN et F. TORTONESE (Rédacteurs). 1984-1986. Fishes of the North-eastern Atlantic and the Mediterranean (FNAM). Unesco, Paris vol. I (1984) : 1-510. , vol. II (1986) : 511-1007, vol. III (1986) : 1008-1473.

Bibliographie sommaire :

DE CARAFFA ,T. 1929. Les poissons de mer et la pêche sur les côtes de la Corse. Laffitte Reprints (1980), Marseille, 336 p.

MINICONI, R. 1994. Les poissons et la pêche en Méditerranée. La Corse. Edition Alain Piazzola et La Marge. 2 volumes. 505 p.
MINICONI, R. 2005. Complémentà l’inventaire des poissons de Corse (1994-2001). Biologie-Pêche-Localisation. Edition A Barcella. 43 p.

RIUTORT, J.-J. 1989. Première estimation des captures et de l’effort de pêche déployé par les « petits métiers » sur le littoral nord-ouest de la Corse. Etude de la biologie des principales espèces cibles. Contrat Stareso/Région de Corse. Arrêté n°88/734, Chapitre 943, Article 657 0105. 133 p.

RIUTORT, J.-J. 1998. Complément à l’inventaire de l’ichtyofaune de Corse. Signalements nouveaux de cinq espèces de poissons. Trav. Sci. Parc Nat. Reg. Res. Nat. Corse, Fr., 57 : 76-102.

ROCHE, B. et J. MATTEI. 1997. Les espèces animales introduites dans les eaux douces de Corse.Bull. Fr. Pêche Piscic., 344/345 : 233-239.
ROCHE, B. 2001. Atlas des poissons d’eau douce de Corse. DIREN de Corse. 52 p.
Sur le web, un site très complet nous renseigne sur la majorité des poissons des océans, mers et eaux intérieures du globe (30700 espèces répertoriées).
Froese R and D Pauly. Editors. 2008. FishBase. World Wide Web electronic publication. www.fishbase.org

L'oblade, ou blade (Oblada melanura), est un poisson téléostéen de la famille des sparidés, proche des dorades. C'est la seule espèce du genre Oblada

Fichier:Capo Gallo Oblada melanura.jpg

Mesurant jusqu'à 30 cm[1], il est reconnaissable à son corps fuselé, de couleur argentée, et à la tache noire cerclée de blanc qu'il porte sur le pédoncule caudal. C'est un poisson omnivore[2].
La période de reproduction de l'oblade va d'avril à juin[2].

Répartition

Abondant en Méditerranée, il est présent dans les eaux côtières jusqu'à 40 m de profondeur du sud du golfe de Gascogne jusqu'à Gibraltar[1]. Il fréquente aussi bien les fonds rocheux que la pleine eau[2].

Pêche et consommation

Sa chair est comparable à celle de la dorade, et on peut le pêcher, notamment, par la technique du rusquet.

 


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