mercredi 4 décembre 2013

Rencontrez le premier cyborg officiellement reconnu par un gouvernement

neil harbisson cyborg 3
Il s’appelle Neil Harbisson. Il est le premier cyborg au monde à être officiellement reconnu par un gouvernement. Pour lui, la technologie va être progressivement intégrée dans le corps humain « pour augmenter nos capacités, notre connaissance et notre perception de la réalité. » Et l’appareil qu’il porte sur la tête lui permet d’entendre et de ressentir les couleurs.
Si je vous parle de Neil Harbisson aujourd’hui, c’est qu’il vient de donner une longue interview au magazine Dezeen. Et comme c’est en anglais, je souhaitais vous faire découvrir cet homme passionnant et vous donner quelques extraits croustillants.
Avant de commencer, il faut savoir que Neil Harbisson est malade. Il souffre d’une maladie rare qui s’appelle l’achromatopsie. Elle l’empêche de voir les couleurs. Oui, il voit tout en gris et en basse-définition en plus. En tant qu’artiste, il a grandi en se disant qu’il ratait quelque chose. L’esthétisme de notre environnement influence nos comportements ou notre humeur.
Il a donc décidé de fabriquer l’Eyeborg, un appareil qui convertit les couleurs en onde sonore. Devant, il y a un capteur de couleurs. L’information est envoyée à une puce qui transcrit cette couleur en vibration à l’arrière de son crâne. Cette vibration est alors captée par son oreille interne via la conduction osseuse. Les infrarouges sont les sons les plus graves, les ultraviolets sont les sons les plus aigus.
neil harbisson cyborg passeport
L’exploit de Neil Harbisson est d’avoir obtenu en 2004 un passeport où sur la photo il porte son eyeborg. L’appareil est ainsi une partie indissociable de son identité, ce qui en fait le premier cyborg reconnu au monde.
Il explique que « devenir un cyborg était progressif. Tout d’abord, je sentais que l’Eyeborg me donner de l’information. Après, il me donnait de la perception, et après un moment, il m’a donné des sensations. C’est quand j’ai commencé à ressentir la couleur et que j’ai commencé à rêver en couleur que j’ai senti que l’extension faisait partie de mon organisme. »
neil harbisson cyborg
Harbisson recharge son Eyeborg grâce à un câble USB qui se fixe à l’arrière de son crâne. Dans le futur, « le but est de ne plus utiliser l’électricité mais de trouver des moyens de charger la puce [dans ma tête] avec ma propre énergie corporelle. Ça pourrait être la circulation sanguine, mon énergie cinétique, ou peut-être que l’énergie de mon cerveau pourrait charger la puce dans le future. »
« Au lieu d’utiliser la technologie ou de la porter constamment, nous allons commencer à devenir de la technologie. »
En 2010, Harbisson a fondé la Cyborg Foundation, une organisation dont la mission est « d’aider les humains à devenir cyborgs, à promouvoir l’utilisation de la cybernétique en tant que partie du corps humain et de défendre les droits cyborg tout en encourageant les gens à créer leurs propres extensions sensorielles. »
Et si on lui pose la question des droits qu’il aimerait que les cyborgs aient. Sa réponse est simple : « Les droits de l’homme, mais appliqués à ceux qui portent de la technologie intégrée à leur corps. Il y a des lieux publics dont l’accès est interdit à ceux qui portent des appareils électroniques et c’est pourquoi nous défendons les droits des cyborgs. Nous défendons leurs droits d’aller dans ces lieux. Nous ne voulons pas créer de nouveaux droits, mais simplement défendre les droits de base. »
Et pour terminer sur l’influence de la cybernétique sur le design, l’art et la mode dans le futur, notre cyborg répond que : « la bonne chose avec la cybernétique, c’est qu’elle vous permet d’avoir de nouveaux sens. Quand vous avez un nouveau sens, vous pouvez vous exprimer à travers lui d’une manière qui n’a jamais été explorée avant dans la mode, l’architecture ou n’importe quelle autre forme d’art qui existe. On pourra exprimer ce que nous sommes grâce à l’exploration de ces toutes nouvelles possibilités offertes par ces nouveaux sens. »
Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’interview en anglais sur Dezeen. Et si l’Eyeborg vous intéresse, vous pouvez aller voir l’article sur Sciences-mag où il y a également une vidéo.
SourcesDezeen Magazine Cyborg FoundationViaSciences-Mag

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