Vue aérienne de la plage de Coney Island, à New York, le 4 août 2012 © Getty Images/AFP/Archives Mario Tama
WASHINGTON (Etats-Unis) - (AFP) - Juillet et les douze derniers
mois aux Etats-Unis ont été les plus chauds que le pays a enregistré
depuis le début des relevés météorologiques en 1876, un phénomène que
des météorologues associent au réchauffement climatique.Cette vague de chaleur en juillet s'est accompagnée d'une sécheresse qui s'étend sur 63% du territoire continental américain, a indiqué mercredi l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).
La température moyenne a été de 25,3 degrés le mois dernier, soit 1,8 degré au-dessus de la moyenne du XXe siècle, a précisé la NOAA.
Le précédent mois de juillet le plus chaud remonte à 1936, quand le thermomètre était monté en moyenne à 25,2 degrés.
Au total, 32 Etats ont eu des températures en juillet figurant parmi les dix plus élevées des annales. La Virginie a ainsi connu un record de chaleur avec une température de 2,2 degrés au-dessus de la moyenne.
La température enregistrée en juillet 2012 a contribué à atteindre un record de chaleur pour les sept premiers mois de l'année aux Etats-Unis, ainsi que pour les 12 mois achevés en juillet, a indiqué la NOAA.
En juillet, les précipitations ont totalisé 6,53 cm, soit 0,48 cm en-dessous de la moyenne.
Des conditions de sécheresse quasiment record ont été observées dans le centre du pays, s'étendant sur près de 63% des 48 Etats du continent.
La chaleur combinée à la sécheresse sur une vaste étendue du territoire américain a créé des conditions propices aux incendies.
Ainsi plus de 800.000 hectares de forêts ont brûlé en juillet, notamment dans le Colorado (ouest), soit près de 200.000 hectares de plus que la moyenne.
En revanche, la région du golfe du Mexique et le sud-ouest du pays ont enregistré des pluies plus abondantes que la moyenne. La Californie a ainsi connu son 5e mois de juillet le plus arrosé dans ses annales.
"Le fait que nous avons enregistré des records aussi importants de chaleur et qu'ils se soient maintenus aussi longtemps --douze mois-- indique que le réchauffement du climat joue un rôle", a expliqué à l'AFP Kevin Trenberth, un des responsables du "Centre national pour les recherches atmosphériques" à Boulder (Colorado).
Il a souligné que des facteurs comme les courants périodiques du Pacifique équatorial El Nino, qui est chaud et commence à se manifester de nouveau ainsi que la Nina, froid et toujours présent, "ont sans doute une influence" dans cette vague de chaleur record aux Etats-Unis.
"Il y a de grandes variations d'une année sur l'autre aux Etats-Unis comme en Europe et en Asie", relève Kevin Trenberth. Ainsi "les étés tendent à être soit chauds et secs ou frais et humides mais il n'y a pas de combinaison des deux" la même année, a-t-il expliqué.
"Nous avons ainsi un système météorologique qui produit des vagues de chaleur plus importantes que par le passé et cela est lié au changement climatique", a souligné le scientifique.
Un rapport publié le 10 juillet par la NOAA s'était penché pour la première fois sur les liens entre le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes tout en reconnaissant la difficulté à déterminer les causes de ces événements.
"Bien que les scientifiques ne puissent pas établir de lien entre des phénomènes climatiques spécifiques et le changement du climat avec une certitude absolue, de nouvelles recherches les aident à comprendre comment la probabilité de tels événements météo augmente en réponse au réchauffement", soulignait le document.
James Hansen, éminent climatologue de la Nasa, a récemment expliqué dans une tribune au Washington Post que l'analyse des températures mondiales des soixante dernières années montrait "une hausse étonnante de la fréquence des étés extrêmement chauds".
Pour lui, la canicule de 2003 en Europe, la vague de chaleur en Russie en 2010 et la sécheresse au Texas en 2011 peuvent être attribuées au changement climatique.
© AFP
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