Les Community Managers sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux. Depuis que les entreprises ont compris qu’elles devaient être présentes sur le Web pour maîtriser la communication autour de leur marque, elles embauchent ces gestionnaires de communauté pour relayer leur bonne parole. Sauf que personne ne les remet en cause… jusqu’à maintenant.
Les community managers ne rassemblent pas
Oui, ça peut surprendre, mais c’est la première des grandes mystifications des community managers. Ils ne rassemblent pas, ils divisent. Un bon community manager va cibler une population qui a les mêmes goûts ou qui partage les mêmes centres d’intérêt. Où est le rassemblement ? Ils mettent dans des groupes les blancs, les noirs, les homos, ceux qui aiment le Nutella, le Coca, le Japon ou le caca. Qu’ils le veuillent ou non, c’est exactement le contraire du rassemblement, c’est du communautarisme primaire.
Les communautés ne vous enrichissent pas
Lorsque vous rejoignez une communauté, dites-vous bien que vous n’allez pas vous enrichir. Bien sûr, vous allez pouvoir découvrir une recette au Nutella que vous ne ferez jamais. Mais en réalité, qu’allez-vous vraiment apprendre ? C’est un peu comme si vous alliez dans une manifestation contre la guerre et quand vous rencontrez une autre personne dans cette manifestation, vous lui dites : « Ah toi aussi tu es contre la guerre ? Moi aussi ». Ça vous fait une belle jambe, vous partagez le même point de vue. Mais qu’avez-vous appris ? Il n’y a pas de débat, pas d’enrichissement, pas de confrontation de point de vue. Tout le monde est d’accord pour avancer dans la même direction : celle que le community manager veut vous imposer. Le community manager veut que vous restiez entre vous, car c’est plus simple à gérer pour lui. Ne sortez pas du rang s’il vous plait, je ne veux pas voir une tête dépasser.
Les communautés vous bâillonnent et tuent Internet
Là encore, je vois des yeux qui s’écarquillent. Une voix dans votre tête dit : (lire avec l’accent bourguignon) « Comment ça ? Les communautés tuent Internet ? Il est pas bien celui-là ». Et pourtant, en rejoignant une communauté sur les réseaux sociaux, vous plantez un couteau dans le dos de l’Internet originel. Celui où Internet était un lieu ouvert et d’échanges. Car regardez un peu les communautés présentes sur les réseaux sociaux, il y a un community manager qui vous divertit et c’est tout. Vous, en tant que participant à cette communauté, vous avez le droit d’aimer ce que dit le community manager, de commenter et de partager ce qu’il dit. Vous n’êtes pas à l’origine des discussions. Le community Manager vous donne l’illusion que vous pouvez vous exprimer sans contrainte. Avant, il y avait des modérateurs, ils animaient les forums, supprimaient les commentaires qui ne respectaient pas la Nétiquette et rangeaient les discussions. Aujourd’hui, essayez de trouver une grosse communauté sur un réseau social où ce sont les fans qui lancent la majorité des sujets. Vous n’en trouverez pas. Pour la simple et bonne raison que la liberté d’expression dans les communautés sur les réseaux sociaux n’est qu’un écran de fumée. Le fan n’est pas là pour s’exprimer, mais il est là pour rendre virale la parole de l’entreprise. Ce n’est pas la fonction d’Internet, c’est la fonction d’un prospectus.
Que faire contre ce phénomène ?
Au risque de paraître paradoxal, pour lutter contre les communautés il faut les rejoindre. Inscrivez-vous dans un maximum de communautés mais uniquement dans celles avec lesquelles vous n’avez aucune affinité. Vous détestez le café ? Rejoignez la page Nespresso. Allez dire en commentaire que vous n’aimez pas le café, que leurs capsules sont polluantes, trop chères ou pas assez grosses. On s’en fiche. Lisez les commentaires, réagissez. Unissez-vous pour faire gonfler le chiffre d’une communauté et mettez vous d’accord pour la quitter tous en même temps quelques semaines plus tard. Mettez au point des méthodes aussi efficaces que celles utilisées par les Community Managers pour rendre viral leurs Jeux concours, leurs offres promotionnelles etc. Bref, prenez la parole, transformez les communautés en forum avec des voix divergentes, des engueulades, des blagues vaseuses, des détournements… Bref de l’inattendu. Car franchement, cet Internet là est sans surprise et sans saveur. Est-ce vraiment ce que vous voulez ? N’oubliez que vous faites partie de ces communautés, que sans vous, elles n’existent pas. Et au final, si ces communautés sont sans intérêt, c’est de votre faute… et de la mienne.
Et comme je ne suis pas à un paradoxe près :
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