C’est un sujet que l’on évoque à mots couverts dans les dîners
Parisiens…On connait tous dans nos entreprises des cadres de 30-35 ans,
brillants, parfaitement qualifiés mais qui gardent volontairement profil
bas par crainte d’être promus, de changer leur routine ou d’abdiquer
leur liberté.
Nombreux sont des directeurs qui rapportent également, les cas de
plus en plus fréquents de jeunes « hauts potentiels » ayant refusé un
promotion pour partir en province pour un poste moins prestigieux mais
une meilleure qualité de vie.
Il y a quelques temps, Kristi Hedges, coach spécialisée évoquait dans Forbes
le refus assumé, dans les nouvelles générations des postes de
management. Comment ce qui constituait il y a quelques années un poste
enviable a pu devenir pour certains un véritable repoussoir.
Kristi Hedges évoque certes la charge de travail découlant des
nouvelles responsabilités et pointe également le manque de formation et
de préparation des futurs cadres qui souvent ne disposent pas des
qualités humaines ou « soft skills » pour exercer le rôle. Elle détaille
également, le poids d’un management de plus en plus virtuel et de plus
en plus complexe et impersonnel alors que les budgets voyages qui
permettent les contacts réels sont en chute libre.
Mais la vraie explication réside souvent dans les attentes
irréalistes et la pression attachée au rôle de manager. L’article de
Forbes fait référence à une étude interne de Heidrick and Struggles
révélant que 40% des managers ne tiennent pas plus de 18 mois dans leur
rôle…
Ainsi de nombreux directeurs, managers confirmés Quadras et
Quinquas, évoquent sous couvert d’anonymat la perte de sens de la
fonction au fil des revirements continus des stratégies et de la
dictature du court terme. D’autres, tel ce membre du comité de
direction d’un grand groupe français ne disposant plus de la signature
pour les achats supérieurs à 10.000 Euros, n’hésitent pas à parler de
l’appauvrissement considérable de la fonction en termes de
responsabilités…Le manager 2013 un nouveau bureaucrate ?
Cette situation problématique crée une faille générationnelle entre
la génération X et la génération Y et constitue à terme un vrai problème
émergent pour le staffing majeur des postes de Senior Management.
Mieux informés, échaudés par les errements des générations
précédentes, les membres les plus talentueux de la Génération Y, savent
ce qu’ils veulent et surtout ce qu’ils ne ne veulent pas de leurs
employeurs. Ils sont par ailleurs de plus en plus nombreux à choisir le
métier d’entrepreneurs.
Doit-on redéfinir la fonction des managers comme le pense Gary Hamel,
radicalement changer un modèle hérité du siècle précédent et peu
adapté aux défis de ce nouveau siècle ou réinventer leur formation dans
l’enseignement supérieur ?
Le débat est ouvert.
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