Jacques Benveniste (12 mars 1935 - 3 octobre 2004), médecin et immunologiste français, connu du grand public pour avoir publié en 1988 des travaux de recherche sur la mémoire de l'eau donnant naissance à une controverse qui a mené à son éviction de l'INSERM en 1995.
En 1951, il obtient un baccalauréat. De 1953 à 1960, il étudie la médecine à la faculté de Paris.
À partir de 1965, il travaille à l'Institut de recherche sur le cancer du CNRS, puis en parallèle devient chef de clinique à la faculté de médecine de 1967 à 1969. Il exerce alors à la Scripps Clinic & Research Foundation en Californie.
Il atteint la notoriété en 1971 par la découverte d'un facteur activateur des plaquettes sanguines, le PAF-Acether.
En 1973, il est à l'emploi de l'INSERM où il poursuivra le reste de sa carrière. Il y dirigera plusieurs unités de recherche. Il est le conseiller de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Recherche, de 1981 à 1983.
Jacques Benveniste décède à l'âge de 69 ans lors d'une opération du cœur, le dimanche 3 octobre 2004.
Pour Éric Favereau de Libération : « Jacques Benveniste restera l’homme d’une polémique dans laquelle il aura tout gagné et tout perdu. Jacques Benveniste n’avait pas toujours été un chercheur à part. Jusqu’à sa découverte contestée, il avait été l’un des scientifiques français les plus publiés en immunologie, sa spécialité de départ, et les plus appréciés. En 1971, sa découverte d’un facteur activateur des plaquettes sanguines l’avait même placé dans tous les manuels de médecine ainsi que sur la liste des nobélisables. »
Pour le grand public, le nom du chercheur reste attaché à ses expériences réalisées dès 1984, alors qu'il était sous contrat avec les laboratoires d'homéopathie Boiron sur ce qui a été appelé la « mémoire de l'eau ». Le chercheur et son équipe affirment en 1988 être parvenus à activer la dégranulation de basophiles avec des hautes dilutions d'anticorps IgE. La réponse biologique observée est interprétée par Benveniste et son équipe comme la démonstration que l'eau avait conservé les propriétés d'une substance qui ne s'y trouvait plus. Ce résultat pouvait être vu, entre autres, comme validant partiellement le modèle de la dilution en homéopathie.
Cette publication déclenche de fortes réactions de la communauté scientifique internationale. Malgré la qualité de ses découvertes antérieures, Jacques Benveniste, qui refuse de chercher à confirmer sa théorie en utilisant un autre étalon que cette réaction de dégranulation des basophiles, finit par être discrédité comme chercheur. Il doit quitter l'INSERM en 1995, à 60 ans, mais n'abandonne pas son métier de chercheur en continuant ses recherches dans le cadre de la société Digibio qu'il a créée en 1997.
En 1991 et 1998, Jacques Benveniste reçoit le Prix parodique Ig Nobel de chimie pour son affirmation que l'eau a une mémoire et que ses propriétés pouvaient être transmises par des vecteurs ondulatoires appropriés et notamment via le téléphone et Internet1.
Un livre posthume2, paru en 2005, éclaire sa vision de ses travaux, notamment leurs aspects méconnus la « biologie numérique », et expose ce qu'il considère comme des travers du milieu de la recherche. Le laboratoire créé par Jacques Benveniste a poursuivi ses travaux après sa mort.
Le 27 octobre 2007, lors de la conférence de Lugano, en Suisse, le professeur Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine 2008, a publiquement déclaré avoir constaté lors de ses travaux sur le VIH des phénomènes décrits par Jacques Benveniste3.
Luc Montagnier a écrit en février 2008 dans son livre Les combats de la vie publié chez Lattès : « La biologie moléculaire […] a atteint des limites et elle n'explique pas tout. Certains phénomènes, comme l'homéopathie, restent mystérieux. Je fais allusion à certaines idées de Jacques Benveniste (le scientifique qui a inventé la « mémoire de l'eau ») car j'ai récemment rencontré des phénomènes que seules ses théories semblent pouvoir expliquer. Je pars d'observations, pas de croyances. Certaines choses nous échappent encore, mais je suis convaincu qu'on saura les expliquer de la manière la plus rigoureuse. Encore faut-il pouvoir mener des recherches à ce sujet ! Si l'on commence par nier l'existence de ces phénomènes, il ne se passera rien. ».
- Michel Schiff, Un cas de censure dans la Science : l’affaire de la mémoire de l’eau, Albin Michel, 1994.
- Pierre Lance, Savants maudits, Chercheurs exclus, tome 2, Guy Trédaniel, 2005.
- Francis Beauvais, L’Âme des Molécules – Une histoire de la « mémoire de l’eau », Collection Mille Mondes (Lulu Press), jan. 2007, 630 p., ISBN 978-1-4116-6875-11
- Science et pseudo-sciences, Association Française pour l'information Scientifique, no 206, novembre-décembre 1993 ; no 194, novembre-décembre 1991 ; no 183, janvier-février 1990 ; no 180, juillet-août 1989.
- Simonne Brousse, Médecine : Le grand tournant vers la médecine quantique, Éd. Dauphin, 2004, 322 p.
- Interventions sur la radio Ici et Maintenant : 24 septembre 2002 (autres liens : [2], [3])
- émission du mardi 5 octobre 2004 Homéopathie : l'avenir d'une vieille histoire ? Émission Science Culture par Julie Clarini
- Dossier consacré au Dr Jacques Benveniste sur le site de l Association AMESSI
- Association Jacques Benveniste pour la Recherche
On avait prévu de construire cela comme un dialogue. Mais cela demandait trop de travail et il y avait d'autres urgences. Je vais donc résumer à grands traits, maintenant que Jacques est mort.
Il était tout sauf
croyant. Jacques, issu d'un famille juive, ne croyait ni à Dieu, ni au
Diable. Il conservait une foi naïve en la Science. Celle-ci lui joua la
plus folle des entourloupes possibles. Je ne vais pas reprendre cette
histoire par le menu. Jacques avait un jour été confronté au problèmes
des Hautes Dilutions. Cela avait commencé par du venin d'abeille. En
injectant celui-ci dans du sang humain on provoquait une réaction de
type immunologique. Jacques était avant tout un immunologiste. Moi, je
n'y connais pas grand chose, sauf que cette réaction se traduit par un
comportement de globules blancs qu'on appelle des basophylles. Ceux-ci "
dégranulent ", libèrent des susbtances contenues dans de mini-capsules
et on parle alors de " dégranulation des basophylles ". On met le
phénomène en évidence en colorant ces trucs et on peut décompter " le
nombre de basophylles qui ont dégranulé " à l'aide d'un microscope.
Voilà donc mon Jacques
qui un beau jour suit ce qu'on lui avait suggéré. Il dilue, dilue,
jusqu' à plus soif. L'effet s'atténue, s'atténue. Eh puis, sans crier
gare le voilà qui remonte, alors qu'en fonction de cette dilution il ne
devrait plus rester la moindre molécule de venin dans cette fichue
éprouvette.
- Diluez... diluez, il reste toujours quelque chose.....
Ben envoie ce travail à
la revue Nature. Le referee l'accepte. Il est dans les normes. L'expert
estime que les auteurs sont honorablement connus. Mais avant que
l'article ne paraisse, John Maddox, le rédacteur en chef de cette
prestigieuse revue, a un coup de sang.
- Pas de ça chez moi ! Il somme Ben de retirer son article en lui disant qu'en cas de refus il lui garantit les pires ennuis.
Jacques refuse. L'article
paraît et c'est le scandale. Nature envoie à l'Inserm 200, chez
Benveniste, un commando constitué par des biologistes, plus un physicien
accompagnés par Randi, un prestidigitateur chargé de détecter les
fraudes. C'est insultant. Mais l'équipe se prête au jeu mais les
résultats s'avèrent décevants . Les bouteilles de champagne restent
tristement au frigo.
Maddox exulte, prétend
que dans le papier publié le décompte des fameux granules, effectué par
une laborantine, est entaché d'erreur. Benveniste se lancera alors dans
un combat qui, au d'années, aura raison de sa santé. Il recherche une
expérience qui soit exempte de cette faille humaine possible et trouve
le moyen d'accélérer les battements d'un coeur de rat avec je ne sais
plus quoi, mais toujours aussi dilué. Charpak, académicien, prix Nobel
de physique est invité au labo et témoin d'une expérience réussie. On
injecte ce qui, en fonction des dilutions effectuées ne devrait plus
être que de l'eau pure. Et voilà le coeur qui s'emballe sous les yeux de
l'académicien.
Charpak se retire, impressionné.
Il demande que
l'expérience soit rééditée ailleurs et cette fois c'est un échec.
Jacques ne comprends pas. Les années passent, il bataille, cherche un
protocole imparable. Certaines de ses idées idées sont fort logiques.
Les protéines vont souvent, pour ne pas dire toujours, avec un cortège
très important de molécules d'eau, qui les entourent comme un cocon.
Comment, dans ces conditions le modèle de l'Institut Pasteur "
clé-serrure " pourrait-il fonctionner ? Comment ces protéines pourraient
elles interagir puisqu'elles cheminent entourée de ce matelas qui
masque leurs formes.
Simple, dit Ben : elles communiquent à l'aide d'ondes électromagnétiques.
Le mot est lâché. En biologie, l'électromagnétisme, c'est de la sorcellerie.
- Dilutions Dangereuse....
- D'où vient l'énergie, dit un chimiste ?
- Les protéines servent d'antenne, de résonateurs. Elles exploitent l'énergie électromagnétique ambiante, explique Jacques. D'ailleurs, quand j'enferme ces molécules à l'abri d'un écran protecteur, d'une cage de Faraday, elles ne communiquent plus !
- Les protéines servent d'antenne, de résonateurs. Elles exploitent l'énergie électromagnétique ambiante, explique Jacques. D'ailleurs, quand j'enferme ces molécules à l'abri d'un écran protecteur, d'une cage de Faraday, elles ne communiquent plus !
Benveniste se lance alors
dans des expériences où il fait passer au travers une substances
biologique, dont il prétend pouvoir enregistrer la " signature ", une
onde électromagnétique, et ce qui émerge s'en va " activer de l'eau
pure ", située sur son chemin. Plus fort encore : il prétend stocker sur
disquette le signal numérique, sa signature, en quelque sorte le "
code-barre " de la biomolécule.
Entre temps l'Inserm l'a
privé de ses superbes locaux, au premier étage de l'Inserm de Clamart.
Tétu, il installe des baraquements Algeco dans la cour du labo et
reprend ses expériences. Tout cela durera des années, d'une lutte
épuisante, dommageable, pour un homme au coeur maintes fois rafistolé.
Mais Benveniste est persuadé que la Nature apportera son verdict. Tout
est une question de protocole, pense-t-il, confiant. Méthodiquement il
tente d'éliminer toute intervention humaine. Il travaille alors sur des
expériences de coagulation. Les dilutions sont effectuées par un robot,
de même que l'ensemble des manipulations.
Parfois les résultats cafouillent, mais Jacques a confiance :
- Nous ne maîtrisons peut être pas tous les
paramètres, mais nous finirons bien par déboucher sur sur totalement
reproductible. Et alors ! ....
Et alors l'affaire sera
jugée, tranchée. Il se sera suffisamment battu pour cela, épuisant ses
dernières forces. Il parcourait la planète à la recherche de subsides,
conférençait. Que de fois lui ai-je dit :
- Jacques, tu vas y laisser ta peau !
Mais il ne pouvait plus
faire marche arrière. Il avait créé " DIGIBIO " le premier " laboratoire
de biologie numérique ". Il avait trouvé des sponsors, des
investisseurs, pris des brevets. C'était la course en avant complète,
sans la moindre possibilité de retour en arrière. Jacques se battait,
se battait, ne pensait qu'à améliorer de manière irréfutable sa
méthodologie. Il finit par intéresser ... l'armée américaine à ses
recherche. Pourquoi l'armée ? Ca, mystère. Toujours est-il que lui est
ses collaborateurs se rendirent outre Atlantique, multiplièrent les
démonstrations réussies.
Les Américains furent
impressionnés, achetèrent un robot identique à la machine française et
réalisèrent sous la direction de Jacques ces étonnantes expériences.
Puis vint l'épilogue, le baissé de rideau. Quand Benveniste fut rentré en France es Américains câblèrent :
- On annule le contrat. Ca ne marche plus....
- Mais enfin ! Vous avez vu. Quand nous étions là-bas, ça marchait magnifiquement !
- Oui, oui, tout à fait. Nous ne disons pas le contraire. Mais nous avons analysé l'ensemble des expériences et découvert quel était le paramètre clé qui faisait que ça marchait.
- Et c'est ? .....
- Quand votre collègue Machin était présent à côté de la machine ça marchait à tous les coups. Mais depuis qu'il est reparti avec vous, fini... C'est aussi simple que ça. C'est lui qui fait marcher le truc, à distance.
- Mais enfin ! Vous avez vu. Quand nous étions là-bas, ça marchait magnifiquement !
- Oui, oui, tout à fait. Nous ne disons pas le contraire. Mais nous avons analysé l'ensemble des expériences et découvert quel était le paramètre clé qui faisait que ça marchait.
- Et c'est ? .....
- Quand votre collègue Machin était présent à côté de la machine ça marchait à tous les coups. Mais depuis qu'il est reparti avec vous, fini... C'est aussi simple que ça. C'est lui qui fait marcher le truc, à distance.
Jacques le savait déjà, mais refusait désespérément d'y croire. Il me disait :
- C'est bizarre. Quand ce type est là, simplement
assis à quelques mètres de la machine, ça marche mieux. Je dirais même
que ça marche à tous les coups. C'est à n'y rien comprendre..
Tout cela sentait le
paranormal à des encablures. Je peux en témoigner : c'était tout sauf la
tasse de thé de Benveniste. L'armée américaine était sa dernière
carte. Les Américains sont pragmatiques :
- Quand le copain de Benveniste est présent, ça
marche, tout le temps. Quand il n'est pas là ça ne marche plus. C'est
comme ça. Mais il reste que c'est au final un échec, donc on annule le
contrat ....
Voilà la vérité, telle
que je l'ai connue et telle que la connaissent également ses proches
collaborateurs. Un scientifique totalement rationaliste, totalement
honnête, cherchant le fil conducteur de la pure raison s'était
simplement battu, sans le savoir, avec la pire des engeances possibles,
l'interaction esprit-matière.
Ceux qui croient que la
Nature obéit au reproductible, est rationnelle, se logent le doigt dans
l'oeil jusqu'à l'épaule. C'est la plupart du temps le cas mais parfois
elle vous réserve de sales blagues, qui mettent le scientifique
complètement en porte-à-faux. Le non-reproductible, l'incontrôlable nous
laissent complètement désarmés. Je préfère les maths. Ca, c'est du
reproductible, du moins en principe.
trois fois sept ça fait vingt et un, tous les jours de la semaine....
Enfin, je dis ça, mais il y a des mathématiciens qui ont de drôles de vies. Il y a peu de temps on filmait l'interview de l'un d'eux qui nous racontait comment il parlait aux arbres, d'où il tirait sa science. Comment, étant jeune, il avait été dans une secte d'adonnant à la magie et noire et comment leur chef de file avait vendu son âme au diable pour un théorème. Un truc important, quand même. La somme des cubes des nombres entiers est un nombre irrationnel, ou quelque chose d'approchant.
Le jeune qui avait filmé
cette séquence, sous les lambris dorés, l'effaça par mégarde, à cause du
champagne. Mais c'est peut-être mieux ainsi. Ceci étant, une douzaine
de personne ont pu voir de leurs yeux, entendre de leurs oreilles ce que
je connaissais de longue date. Il y a des choses qu'on ne sait pas
classer. C'est comme ça.
Revenons à Jacques. Il
était épuisé. Il s'était trop battu. La vie se retirait de lui. Son
coeur rafistolé partait en miettes. Il est mort sur une table
d'opération. Se battre, je sais ce que c'est, que oui ! Et je me demande
pourquoi, parmi nous trois : lui, Bounias et moi, j'ai survécu. Sans
doute parce que j'ai su maintes fois décrocher pour trouver abri
ailleurs, dans un autre domaine. Dans les bandes dessinée par exemple.
C'est pour cela que j'ai fait tant de choses. Je sais ce que c'est que
d'essuyer des tirs croisés, implacables. Je repense à la phrase de Rémy
Chauvin :
- Dans notre monde université-recherche, il ne faut rien exagérer. Ca ne va jamais plus loin que l'assassinat !
Ci-après un dessin que Jacques avait encadré, dans son bureau :
Ben et Bounias sont mort " sur le front de la recherche ". Mais l'épilogue le plus fou c'est celui qu'a connu Jacques.
Je vais terminer en
citant une anecdote, qui se trouve dans le livre du gars dont j'ai
oublié le nom. Il me rappellera à son bon souvenir. Un jour un bonhomme
arrive au labo de Benveniste avec un "machine" de son invention. C'était
... un simple petite boite, vide. Pas d'alimentation, pas d'antenne,
rien. Les détails sont dans le bouquin, si on peut appeler cela des
détails. Le type leur fait une démonstration de son " appareil " qui
fait des miracles, provoque nombre de phénomènes, à la demande.
Benveniste et ses collaborateurs restent médusés. Quand l'homme repart
avec sa boite vide, un proche collaborateur de Benveniste lui dit :
- Bon, qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?
- On commence par la fermer.
- On commence par la fermer.
.
Le temps a passé. Jacques
est mort bêtement, doublé par une chimère vicieuse, lui qui était
l'honnêteté même. A une époque j'avais fait des dessins. Je les ai
retrouvés et je vous livre, en vrac. Une sorte de vide-grenier
numérique..
Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, en 2007, à Lugano
Celui-ci n'y va pas
avec le dos de la cuillère et n'hésite pas à déclarer que Jacques fut un
précurseur génial, en avance sur son temps, et sa conviction qu'un jour
on reconnaître la justesse de ses vues.
Je me rappelle l'époque
où le directeur général de l'INSERM, Lazare, avait enlevé à Jacques ses
200 mètres carrés de locaux à l'INSERM 200 de Clamart, ce qui l'avait
conduit à se résinstaller dans les baraquement Algeco, dans la cour !
Une honte absolue.
Maintes fois j'avais dit à
Jacques "abandonne, tu vas y laisser ta peau !". Mais il s'est
accroché, accroché, jusqu'à son dernier souffle, jusqu'à ce qu'il y
laisse sa vie, le coeur en lambeaux.
Ma carrière a présenté
des aspects similaires et je n'ai du la vie sauve que parce qu'elle n'a
été qu'une suite ininterrompue d'abandons : MHD en 1972 (en abandonnant à
l'Institut de Mécanique des Fluides de Marseille l'installation avec
laquelle j'avais amené en 1967 le labo en pointe au plan international),
Informatique en 1983 (j'étais sous-directeur du service informatique de
l'université de Provence), enseignement en fac des lettres,
mathématiques (retournement de la sphère, Pour la Science 1979), un come
back en MHD (1975-1986), abandon d'édition de BD chez un éditeur, en
1990, abandon rapide, dans les années eux mille, en égyptologie.
Actuellement, quasi abandon, ou sérieuse mise en veilleuse en
astrophysique, cosmologie et physique mathématique, faute d'échos
positifs (1985-2008).
Actuellement, rebond avec
Savoir sans Frontières et réédition de livres et de BD. Activités
limite-abandon en MHD et sujet OVNI. Ci après la photos du banc MHD en
cours de montage à Rochefort (état en mai 2010) :
C'est dans le style des
Algeco de Jacques, dans la cour de l'INSERM, à la différence que ce
n'est pas moi qui m'en occupe, mais un courageux technicien de 40 ans. A
la différence de Bernard Palissy, je ne brûlerai pas mes meubles.
La MHD française de
pointe, la MHD "hors d'équilibre", celle des "plasmas bitempérature",
qui nous permet de figurer au premier rang dans des ongrès
internationaux (Vilnius 2008, Brème 2009), la voilà !
Ca serait comique si ça n'était pas d'une tristesse absolue
Jacques Benveniste.
...J'avoue que cela fait longtemps que
je souhaitais pouvoir parler dans ces colonnes de mon ami Jacques. Mais,
n'étant point biologiste, je pouvais difficilement commenter
sa démarche et ses travaux, que je connais de longue date. Tout
remonte à une dizaine d'années. A cette époque
Benveniste fut intrigué par expériences faites en "haute
dilution". Il possède une solide compétence d'immunologiste,
de renommée internationale. Les recherches en question portaient
donc sur la réaction immunologique du sang humain à du
venin d'abeille. Bien que n'étant pas expert en la matière,
je me souviens que la présence de ce venin provoque dans des
lymphocytes un phénomène de "dégranulation",
dans des cellules appelées "basophiles", intervenant
dans les mécanismes de réaction immunologique, phénomène
qui peut être mis en évidence en utilisant un colorant.
L'intensité de cette dégranulation pouvait donc être
mesuré par comptage, lors d'un examen d'échantillons sous
microscope. Donc, procédure opératoire : on soumet des
échantillons de sang humain à des doses données
de venin d'abeille. La dégranulation s'opère et l'intensité
de cette réaction immunologique est alors évaluée
à travers un comptage effectué par des laborantines, l'oeil
rivé à l'oculaire de leur microscope.
...Dans un premier temps, la réponse
immunologique décroît au fur et à mesure qu'on diminue
les doses de venin.
|
... Mais,
au delà d'une certaine dilution le phénomène ne disparaît
pas, comme on devrait s'y attendre. "Pire encore", ce phénomène
de dégranulation reste encore détectable, parfaitement mesurable,
pour des dilutions telles qu'aucune molécule de venin ne devrait subsister
dans l'éprouvette. Du point de vue de la chimie classique il y a donc
une contradiction complète. "Normalement", l'effet devrait
disparaître en même temps que "l'effecteur". Si celui-ci
n'est plus présent, qu'est-ce qui cause ce reliquat de dégranulation
? La presse lança alors ce mot "mémoire de l'eau".
Précisons que cette expression trouva son origine dans la presse et
non dans la bouche de Jacques Benveniste lui-même. Un article fut envoyé
à la revue Anglaise Nature, mondialement connue. Celui-ci fut analysé
par un expert anonyme et comme, ma foi, le protocole expérimental avait
été, semble-t-il mené "dans les règles de
l'art", compte tenu des normes habituelles en biologie, l'acceptation
du papier fut signifiée aux auteurs. Sur ce Maddox, rédacteur
en chef, découvri l'affaire et se mit dans tous ses états. Comme
il lui sembla "impossible" qu'un tel résultat ne soit pas
dû à une "erreur expérimentale" il demanda séance
tenante à Benveniste de retirer lui-même son article, faute de
quoi celui-ci devait s'attendre au pire, à une contre-offensive en
règle dans la presse. Benveniste refusa et le papier parut, provoquant
un scandale. Différentes revues s'attaquèrent alors à
ce travail (dans l'article Benveniste se contentait de rapporter les faits
constatés, sans proposer d'interprétation). La revue Science
et Vie mena, en France, le combat, contre cette nouvelle "fausse science".
Dans ses colonnes les journalistes écrivirent "comment voulez-vous
qu'une molécule aussi simple que l'eau ait une mémoire ?".
Etc. On reprocha au passage à Benveniste d'avoir confié le comptage
de la dégranulation des "basophiles" à ses collaboratrices,
ce qui pouvait induire une erreur de mesure "purement humaine".
Or, et c'est pour cela que je présente ce dossier, ces expériences
viennent d'être refaites par la biologiste Marthe Ennis, de la Queen's
University de Belfast. Loin d'être une "fan" du célèbre
"Ben" cette femme avait au contraire voulu refaire ces expériences
avec une optique qui était celle du plus grand scepticisme. Mais, fait
nouveau, elle pouvait cette fois utiliser un système de comptage exempt
de toute intervention humaine, dont Jacques n'avait jamais pu disposer. Et,
surprise, ses résultats confirment ceux obtenus douze ans plus tôt
par le chercheur Français. Le "Guardian" consacre un article
à cette affaire dans son numéro du 15 mars 2001, ce travail
devant faire l'objet, en mai prochain (ce qui signifie que la communication
a été examinée par un "referee" et acceptée)
d'une publication scientifique en bonne et due forme dans "Inflammation
Research Journal".
...En France, le Quotidien du Médecin
publie un article d'une page, sous la plume de Vincent Bargouin, dans le numéro
6900 du 18 avril 2001. Citons simplement une phrase extraite du début
de l'article
- Dans les années quatre-vingt dix, tout le monde,
loin s'en faut, ne s'est pas satisfait de l'excommunication
de Jacques Benveniste et, avec lui, de toute notion apparentée
à la "mémoire de l'eau". Quelques irréductibles
ont refait les expériences. Certains l'ont fait sous le manteau, mais
d'autres l'ont dit.
...Vous avez bien lu ce mot, en
rouge. C'est une ... première.
...Cet article fait suite à
un papier d'une page publiée en Angleterre
dans le numéro du 15 mars 2001.
...Nous ne ferons pas l'historique
des tribulations de Benveniste, depuis douze années, que j'ai pu suivre,
en tant qu'ami, pratiquement au jour le jour. Un véritable chemin de
croix. Délaissant cette manip de réaction immunologique du sang
sous l'action de venin d'abeille, Jacques monta alors des expériences
où il provoqua une accélération d'un coeur de hamster
sous l'effet d'injections d'un autre type d'effecteur, toujours à des
dilutions telles que le phénomène devrait logiquement être
absent. L'accélération des battements du coeur du rat était
alors alors constatable de visu par le premier visiteur venu et Benveniste
en fit, dans son laboratoire, la démonstration devant Charpak, prix
Nobel, fort impressionné. Benveniste eut du mal, chemin faisant, à
maîtriser cette expérience. En effet, là-dedans, rien
n'est simple. Comme on ne sait pas ce qui est à l'oeuvre, comment savoir
si on maîtrise tous les paramètres expérimentaux ? Il
faut pouvoir avoir accès à tout, fabriquer soi-même sa
propre eau distillée. En toute logique, le laboratoire devrait posséder
une animalerie complètement isolée. Le système immunitaire
des animaux peut a priori être sensible à des multiples paramètres,
comme le pollen, par exemple. La première année, Benveniste
découvrit par exemple que le phénomène semblait disparaître
avec la saison froide. Le tout était de comprendre quelles devaient
être les bonnes conditions expérimentales. Apparemment, la réaction
des rats semblait moins forte quand leur corps, à la mauvaise saison,
semblait entrer dans une sorte d'état de "latence". Etc....
...Alors que des moyens sophistiqués
auraient dû être à la disposition de ce chercheur, il se
retrouva, si je me souviens bien en 1995, mis à la porte de son propre
laboratoire de l'Inserm, que j'avais visité par un "ami de longue
date" par le polytechnicien Philippe Lazar, directeur général
de l'Inserm (expression employé dans la notice nécrologique
publiée par Michel Alberganti et Jean-Yves Nau dans le Monde du 6 àctobre,
commentant la mort du chercheur, survenue quelques jours plus tôt).
Comme c'était quelqu'un de tétu, Benveniste décida de
s'installer, à l'étroit, dans des baraquements Algeco, dans
la cour du labo. Lamentable. Mais la communauté scientifique française
estima (et estime toujours) qu'il n'avait pas su faire la preuve irréfutable
de la qualité de ses résultats.
...Au passage, une simple remarque,
imaginée d'ailleurs par Souriau. Peut-on envisager une expérience
comportant des dilutions successives, où le phénomène
qu'on observe devienne insensible au taux de dilution, "l'effecteur"
ayant physiquement disparu ? Oui, répondu Souriau : prenez des bacs
d'un mètre carré, par exemple, contenant de l'eau pure en "surfusion".
Celle-ci va se prendre en glace si la moindre impureté sert de germe
à la croissance de la glace. Ce germe, cette impureté, peut
être n'importe quoi, par exemple un poil de trou de nez. Le premier
bloc gèle alors. Avec une cuillère, prélevez un centimètre
carré de glace, pris au hasard dans ce bac. Probabilité de prendre
l'impureté : une sur cent mille. Jetez cette glace dans le bac suivant.
Cette jeune glace va alors immédiatement jouer le rôle de germe
pour provoquer la prise de ce nouveau bac. Nouvau prélèvemente,
au hasard, d'un échantillon de glace d'un centimètre carré,
dans ce bas d'un mètre carré. La probabilité de récupérer
l'impureté passe alors à 10-8. Au septième
bac on est à dix moins vingt-huit. On dépasse le "nombre
d'Avogadro". Les chances que l'impureté soit dans la cuillère
sont devenues nulles. Et pourtant les bacs successifs se prennent toujours
en glace.
...Quelle pourrait être le
lien avec une expérience d'immunologie ou de biologie ? Deux physiciens
théoriciens italiens, Preparata (décédé) et Del
Giudicce avancèrent une hypothèse, il y a une dizaine d'année.
On ne sait pratiquement rien, disaient-ils, de l'état liquide de l'eau.
La théorie "classique" consiste à supposer que des
"ponts hydrogène" suffisent à créer, en deça
d'une certaine température, des liens suffisamment forts entre les
molécules d'eau pour que la transition de phase s'opère, pour
que la substance passe à l'état liquide, à une température
beaucoup plus élevée que ne le feraient des molécules
de complexités comparables comme l'ammoniac NH3 ou le gaz
carbonique CO2, ou l'anhydride sulfureux SH2.
...Mais les deux physiciens, lors
d'une réunion-débat fort agitée, dans une station de
sports d'hiver (Puy Saint Vincent) et dans le cadre d'une manifestation organisée
par le Journaliste de France-Inter Jean-Yves Casgha : "Science-Frontière",
en présence de représentants de l'Institut Pasteur, montrèrent
le résultat de simulations numériques, où on voyait le
comportement de molécules d'eau, pendant un millième de seconde,
à une température légèrement supérieure
à la température de condensation : cent degrés. Ces molécules
virevoltaient comme des folles et ceux-ci exprimèrent leur scepticisme
quant à l'efficacité de tels "ponts-hydrogène"
dans un milieu aussi agité. Sans exclure le recours à des telles
liaisons, très forte, force est de convenir que cet état liquide
de l'eau est fort mal connu. Au mieux certains physico-chimistes s'accordent-ils
à penser que l'eau liquide serait constituée d'assemblages de
molécules, liées par ces ponts, mais iles savèrent incapable
d'en préciser la structure exacte, ni d'indiquer le nombres des molécules
de H2O qui le constitueraient. Ne connaissant rien, ni à la chimie,
ni à la biochimie, je me contenterai de rapporter ces déclarations.
Mais je me souviens parfaitement que, lors de cet affrontement verbal qui
eut lieu à Puy Saint Vincent j'entendis une phrase, prononcée
par un chimiste du CNRS, qui reste encore présente dans ma mémoire
:
- Eh bien moi, je ne sais pas pourquoi l'eau est liquide
à la température ordinaire, et cela ne m'empêche pas de
dormir !
...C'est une optique. Pourtant
l'eau n'est pas une sustance rare, exotique. Comme me le faisait remarquer
Souriau à mon retour : "C'est au contraire une susbtances chimiques
extrêmement réactive qui participe à des tas de phénomènes...
d'hydratation. La prise du béton est un hydratation. Dans les immeubles
modernes, nous vivons dans des structures qui comportent une grande proortion
d'eau. Si quelqu'un arrivuit sur une planète et lâchait une goutte
d'eau à sa surface, alors qu'elle en serait dépourvue, il se
produirait aussitôt une réaction violente d'hydratation".
...A Puy Saint Vincent, Preparata
et Del Guidicce, physiciens (Preparata avait la chaire de mécanique
quantique, à l'université de Milan) avaient hasardé que
des phénomènes collectifs qui pourraient intervenir lors de
la liquéfaction de l'eau : l'apparition de "quasi-molécules"
mettant en jeu un grand nombre d'éléments H20. Qu'est-ce
qui structurerait ces "quasi-molécules" ? Un phénomène,
disaient-ils, comparable à l'effet "maser", à l'oeuvre
dans les vastes nuages moléculaires interstellaires.
...D'où viendrait l'énergie,
demandait un chimiste ? De l'énergie thermique de l'eau, répondait
Preparata. Mais, ajoutait ce chimiste, qu'adviendrait-il si on supprimait
cette source d'énergie ?
- Alors l'eau se changerait en glace, mon ami...
...Preparata et Del Giudicce suggéraient
qu'il n'y ait pas "une eau", mais "des eaux", possédant
des structures "quasi-moléculaires" différentes, déterminées
par les impuretés qu'elles contiennent. Ces structures seraient par
ailleurs "auto-reproductrices", ce qui pourrait expliquer, selon
eux, comment une certaine information pourrait être mémorisée,
en dépit de fortes dilutions. Ma foi, c'est ce que j'avais retenu à
l'époque. Il était aussi dit que dans ces expériences
de haute dilution, lorsque les échantillons d'eau pure (car elle l'était
alors) étaient portés à 70°C, les effets disparaîssaient.
On notera que cette structure de "quasi-molécules" n'est
pas incompatible avec cette invocation des "ponts hydrogène"
en tant qye facteur de laision.
...Le manque d'intérêt
des chimistes et des biologistes pour... l'eau me sidéra à l'époque.
Il n'y avait pas que ce problème de liquéfaction à haute
température. Paradoxalement, l'eau est sans doute un des plus grand
mystères de la chimie et de la biochimie. Comme le faisait remarquer
Benveniste, les biomolécules ont tendance à s'hydrater, c'est
à dire, concrètement, à s'entourer d'un véritable
cocon constitué par des dizaines de milliers de molécules d'eau.
Ben voyait difficilement comme le modèle en vogue à l'institut
Pasteur, et en règle générale dans tout le monde de la
biochimie, le sacro-saint modèle "clef-serrure" pourrait
alors fonctionner. Il imagina que les biomolécules pouvaient communiquer
à distance et non au contact, en se servant de leur enveloppe de molécules
d'eau comme émetteur-récepteur d'ondes électromagnétiques.
Ma foi, pourquoi pas ? Mais tout ceci se situait à l'opposé
des thèses dominantes.
...Les choses "empirèrent"
lorsque Jacques, il y a quelques années, imagina que l'on puisse enregistrer
les signal émis par de telles biomolécules "encoconnées".
Ainsi l'information biologique, qui constituait selon lui l'effecteur réel,
pourrait être mémorisée, codée, dupliquée.
On imagine le risque encouru par le puissant trust pharmaceutique international.
Les expériences se sont succédées, menées dans
l'exiguité de ces baraquements Algeco, qui ne font guère honneur
à notre ministère, ni au CNRS. Actuellement Jacques a automatisé
les analyses qu'il mène en utilisant de petits robots, des machines
qui déplacent un bras manipulateur qui se saisit des éprouvettes,
ajoute les réactifs, etc. Les recherches gagnent ainsi en précision
et en rigueur, toute intervention humaine disparaîssant ( Jacques a
été souvent ouvertement accusé de fraude ! ).
...Pendant un temps, ses détracteurs
l'accusèrent de "rouler" pour la société Boiron,
fabiquant des produits homéopathiques. Mais le temps passa et il fallu
bien convenir qu'il n'en était rien. Benveniste est simplement un "fou
de recherche" qui a sacrifié une carrrière qui aurait pu
être "brillante". Séduisant, doté d'esprit de
répartie, d'humour : il aurait même eu tout ce qu'il fallait
pour devenir un homme politique. Il n'avait contre lui qu'il seul défaut
: il croyait à la recherche et, dans les faits, il lui a tout sacrifié
et n'a retiré de sa démarche que ... des emmerdements. Connaissant
ses ennuis de santé, je me suis souvent demandé comment il avait
fait pour tenir aussi longtemps (trois ans, en fait, à compter du jour
où j'écrivis ces lignes, puisqu'il est décédé
é en octobre 2004). .
...Je l'avais au téléphone
aujourd'hui 25 avril 2001. Je voulais le féliciter pour cet article
publié quelques jours plus tôt, où des gens, enfin, parlaient
en sa faveur.
- Oui, mais qu'est-ce que ça change ? Nombre d'homme
politiques ont le "Quotidien du Médecin" sur leur table,
tous les matins. Et je ne vois rien venir.
...Qui bougera ? Qui sortira cet
homme courageux des baraquement où lui et son équipe (on pourrait
dire ses fidèles) campent. Je ne suis pas sûr que cette aide
viendra. Mon vieux Jacques, je crois que tu te fais des illusions. Un ministre,
c'est quelque chose qui sonne creux. Ca n'est ni fait pour agir, ni pour décider
quoi que ce soit, surtout en matière de recherche. Ca "gère
le quotidien". J'ai déjeuné une fois avec un ministre.
C'était il y a bien longtemps. Il avait invité des chercheurs
férus de micro-informatique, quand celle-ci en était à
ses tous débuts. Au dessert il nous a fait un beau discours. J'avais
envie de lui dire :
- Arrêtez. Nous ne sommes pas des électeurs.
Vous n'êtes pas à la télévision. S'il vous plaît,
pour une fois, dites-nous des choses plus intelligentes.....
...Je lui ai montré mon
logiciel de CAO, le premier qui tournait sur un micro. Je voulais l'implanter
à l'Education Nationale. Je pensais que cela réveillerait l'intérêt
des jeunes pour les choses techniques. Mais je crois qu'il a pris cela pour
un jeu vidéo.
...A quoi mènent ces démarches
à contre-courant ? On se le demande parfois. Il est tellement plus
facile de hurler avec les loups, de suivre la meute, de censurer au plus profond
de soi toute vélléité d'idée vraiment novatrice.
Car le confort d'une carrière est à ce prix, il ne faut pas
se le cacher. Qui veut réussir devra passer à côté
de son frère en difficulté et l'ignorer, si celui-là
a la majorité des collègues contre lui. Notre système
est construit comme une maffia. Il a son omertà, sa loi du silence.
Un de mes étudiants, qui a d'ailleurs eu un prix scientifiques avec
des idées qui n'étaient pas les siennes, il le sait très
bien, a fait une carrière très confortable. Il a même
été directeur régional du CNRS. Il poursuit, quelque
part, son ascension. Qui sait, on le retrouvera peut être ministre un
jour ? Il ne sera alors pas pire qu'un autre. Mais doit-on envier ces gens
? Personnellement ils m'ennuient profondément. Ils ont des regards
de poissons morts. Je préfère les Benveniste.
...Ce qui est ennuyeux, c'est de
ne pas pouvoir faire avancer des recherches, de manquer de moyens, tout en
étant témoins de gâchis absurdes. Je ne pourrais pas dire
qu'on s'y habitue. On se résigne, c'est tout.
Le site de Jacques Benveniste : http://www.digibio.com
1° juin 2001
...Je viens de reproduire d'adjoindre
à ce dossier, dans mon site, la copie originale de l'article paru le
15 mars 2001 dans le journal anglais le Guardian, ainsi que sa traduction
française. Au passage "Ben" m'a fait suivre la copie d'une
lettre envoyée à la cantonade.
|
...Cher
amis et ennemis (*)
...J'ai
reçu quelques réactions à l'article du Guardian
relatant la double reproduction de mes résultats. Je n'en ai
pas reçu de vous (toi). Or il m'avait été dit :
"faites reproduire vos résultats et on vous croira".
...Pourtant
il ne se passe rien. Je vous rappelle que Georges Charpak, dont je crois
tout ce qu'il dit, avait dit "Si c'est vrai, c'est la plus grande
découverte depuis Newton !".
...Il
semble bien que cela soit vrai.
...Alors
?
...Merci
d'éclairer ma lanterne, un peu sourde.
Jacques Benveniste
|
...L'échange
téléphonique qui a suivi :
- Que veux-tu qui puisse arriver ? Il ne se passera rien.
Quel officiel pourrait prendre ouvertement parti pour toi, décider
de t'aider matériellement ? C'est impossible. Tes travaux, ta démarche
vont à l'encontre d'une stratégie de profit, ta pharmacologie
serait frappée du sceau de la gratuité. Tu as donc immédiatement
contre toi toute l'industrie pharmaceutique, et Dieu sait si elle est puissante.
- Je sais.....
- Il te reste combien de temps d'ici la retraite ?
- J'ai 66 ans. J'ai tiré au maximum. C'est dans un
an.
- Et à ce moment le CNRS ressortira la clause liée
à l'existence d'un laboratoire : le fait que celui-ci contienne au
moins trois personnes de catégorie "A", c'est à dire
directeurs de recherche. Et si tu pars en retraite....
- Penses-tu ! On en est plus là. Depuis que je me
suis installé dans ces baraques Algeco, qui représentent cent
mètres carrés, mon labo de "Biologie Numérique"
n'a aucune existence légale, administrative. Quand je serai à
la retraite on me dira "monsieur, vous seriez gentil de dégager
les lieux", puis on virera ces baraquements en trouvant opportun, par
exemple, d'installer dans cette cour un chiotte ou un garage à bicyclette.
Et personne ne bronchera. Qui s'en soucierait ?
- C'est effarant. On se demande à quoi sert le CNRS.
On se demande si ces gens ont été mis en place pour nous aider
à faire notre travail de chercheur ou au contraire pour le contrarier
du mieux qu'ils le peuvent.
- Et toi, comment ça se passe ?
- C'est simple : après que j'aie abandonné
la MHD en 87, il y a quatorze ans, je me suis reconverti au papier-crayon.
Depuis vingt ans je n'ai pas un centime de crédits. Le dernier colloque
auquel j'aie participé, j'y suis allé à mes frais. Le
prochain, coup de chance, est en France.
- Mais ton labo te donne des crédits, un minimum
?
- Non, par un franc. J'ai fini par m'y habituer. Quand mon
matériel informatique tombe en panne, je paye ces réparations.
je n'ai pas de thésard. Sinon ceux-ci verraient leur carrière
de recherche condamnée dès le départ. Il ne se passe
pas de mois sans que des jeunes demandent à travailler avec moi. Je
suis obligé de répondre par la négative. Je ne veux pas
rééditer l'affaire Lebrun, ce gars qui avait fait une excellente
thèse assortie de publications de haut niveau, et de deux communications
dans des congrès internationaux (Japon, 1987 et Chine populaire, deux
congrès internationaux de MHD) et à qui on avait dit (ces choses-là
ne s'écrivent pas) : "comme vous avez travaillé avec Petit,
il est inutile que vous espériez trouver une place dans un quelconque
laboratoire".
- Qu'est-ce qu'il est devenu ?
- Il a monté sa boite, vingt salariés, qui
marche bien. Il fait des simulations numériques de combustion dans
des moteurs. Mais si "Lebrun ingénieur" a très bien
réussi, "Lebrun, en tant que machine à créer du
résultat scientifique de pointe", que j'avais façonné,
est parti à la casse. Gâchis complet. Et tu sais très
bien que pour faire "diverger" un gars, il faut au bas mot cinq
ans. Je n'ai pas voulu recommencer. Mais, bon... on fait des choses avec un
crayon et une feuille de papier, bien qu'au départ j'aie été
expérimentateur. Et toi, que feras-tu dans un an ?
- On pourra toujours louer un local de cinquante mètres
carrés quelque part et continuer.
- C'est de la folie ! Ca me rappelle ce labo de MHD que
j'avais installé au début des années quatre-vingt dans
une chambre de bonne d'Aix-en-Provence, sur seize mètres carrés.
- Le seul pouvoir qui pourrait s'opposer à cela,
c'est la presse.
- La presse ? Je ne sais pas s'il faut beaucoup compter
dessus.
9 décembre 2003
Il y a quelques mois mon ami Jacques était
bien pessimiste. Son principal sponsor venait de lui claquer entre les doigts
et, ne pouvant pu salarier les membres de son équipe il me disait que
la perspective de devoir fermer sa boutique (quelques éléments
Algeco) allait rapidement se profiler. Il ne pourrait même plus, me
disait-il, aligner les sommes nécessaires pour maintenir les brevets
internationaux qu'il avait pris. J'avoue que je ne voudrais pas être
à sa place. S'il y a vraiment un homme à qui s'adresse ce vers
des fables de Lafontaine :
Point de franches lippées, tout à la pointe
de l'épée
c'est bien lui. De plus il a tout misé sur ces "hautes
dilutions" et sur ce concept de "biologie numérique".
Or l'expérience montre à quel point il est inconfortable de
se situer en précuseur, de plus, isolé. De nos jours des "bandes
organisées" ratissent la science, tiennent des revues de publication
(il faut bien qu'elles soient entre les mains de groupes). Ces bandes distribuent
des labels, en général à leurs membres. Ayant vécu
moi aussi comme un Robin des Bois de la Connaissance je connais cette vie-là
et ne m'en suis tiré à chaque fois qu'en abandonnant un domaine
pour filer vers un autre.
Qu'adviendra-t-il de ce minuscule et peu
coûteux laboratoire de biologie numérique ? Nul ne le sait. Mais
il reste, j'en ai fait l'expérience, que les idées nouvelles
mettent des décennies à s'imposer et que quand elles le font
elles sont bien souvent entre d'autres mains que celles des hommes qui les
ont énoncées les premiers.
Jacques
Benveniste, opéré du coeur pour la troisième fois jeudi
30 septembre 2004
est mort deux jours après
est mort deux jours après
Et voilà. Le rideau tombe. Une
fois de plus la farce est jouée. Nous avions peur pour Jacques depuis
des années en le voyant continuer de se battre dans l'état où
il était, courir de tous les côtés pour essayer de trouver
de l'argent pour continuer à maintenir en vie le vestige de ce qui
avait été son laboratoire de recherche dans sa spécialité
: l'immunologie et qui était devenu ce qu'il avait appelé le
Laboratoire de Biologie Numérique. Il avait dû d'abord subir
il y a douze ans un pontage coronarien. Puis, après une nouvel accident
il y a deux ans on lui avait posé un stimulateur cardiaque. Cette fois-ci
c'était une valve en titane. L'opération a mal tourné
et Jacques a été emporté par une infection pulmonaire
quelques jours après.
Marche ou crève.
Voilà comme la France traite, abandonne
ses chercheurs les plus courageux et les plus hardis. En 2003 Michel
Bounias, abandonné de tous, privé de moyens de recherche, est
décédé d'un cancer dans l'indifférence générale.
Bien peu ont parlé de cet homme, auteur d'une découverte exceptionnelle.
Qui, cette fois, suivra le cercueil de Benveniste ? Charpak, l'académicien,
qui réussit à le faire condamner pour procédure abusive
après l'avoir lui-même diffamé ? Gérald Messadié,
rédacteur en chef adjoint de Science et vie, auteur de cette phrase
qui me revient en tête "comme voulez-vous qu'une molécule
aussi simple que l'eau ait une mémoire ?".
Combien comptera-t-on d'homéopathes
dans ce cortège parmi les 15.000 qui exercent en France ? Combien oseront
venir se présenter à cette cérémonie ? Il y a
quelques années, grâce à un ami industriel, Jacques avait
lancé un appel par mailing postal en sollicitant d'eux une aide matérielle.
Il leur avait suggéré de lui adresser .. le prix d'une consultation.
La mailing avait été adressé à chacun d'entre
eux. Je me souviens du dialogue téléphonique avec Jacques.
- Sais-tu combien ont répondu ?
- Non...
- Trois.
- Non...
- Trois.
29 novembre 2004 :
Tout cela n'était pas éclairci. Maintenant,
ça l'est.
Eh oui, on applaudit quand passe le funambule.
Mis au courant des ses difficultés on verse des larmes de crocodile,
ou on se gausse, on lève les yeux au ciel et on prend l'air important.
Mais quand il s'agit de mettre la main au porte-feuille pour appuyer une démarche
courageuse c'est une autre paire de manches. Et quand le funambule s'écrase
au sol, on jette de la sciure sur la piste, on passe au numéro suivant
du Grand Cirque Scientifique.
Le polytechnicien Philippe Lazar,
directeur de l'Inserm de 1982 à 1996, qui ferma son laboratoire de
la rue des Carnets, à Clamart en 1995 en le contraignant à camper
pendant les dernières années qui lui restaient à vivre
dans la cour, dans des baraquements Algeco, viendra-t-il aussi s'incliner
"devant la dépouille mortelle" d'un homme qu'il aura été
un des premiers à abattre ?
Il y a quelques jours je discutai avec
un grand professeur en faculté de pharmacie. Un homme très intelligent,
très sympathique et chaleureux. Je dirais même très ouvert.
La question de l'eau est venue sur le tapis. Toujours cette question des "ponts
hydrogène. Il me disait :
- Dans la glace, ce sont ces ponts qui crée cette
structure. La seule énergie qui subsiste se présente alors principalement,
je dirais quasi exclusivement sous forme vibratoire. Ces molécules,
tenues entre elles par ces ponts, peuvent vibrer. Mais quand la température
s'élève, cette structure se disloque. Des molécules d'eau,
revenues à l'état libre, se mettent à tourner sur elles-mêmes,
mais "pas toutes". Dans l'eau à l'état liquide ce
sont des paquets de molécules qui restent liées entre elles
par ces ponts, de moins en moins nombreux, jusqu'à ce que le passage
à l'état de vapeur les fasse disparaître complètement.
Cela a fait dire à certains que l'eau était un "quasi solide".
- Autrement dit, l'eau liquide est constitués par ces sortes de mini-cristaux de glace. Des "quasi-molécules" ?
- On peut le dire comme ça.
- Des mini-cristaux, constitués par combien de molécules d'eau fixées ensemble ?
- Ca, on n'en sait rien.
- Mais est-ce qu'on en a une idée ? Ce sont cent, mille, un millions de molécules qui forment ces agrégats solides ?
- On ne sait pas.
- Il y a quelque chose de mesurable ?
- Non.
- Si je comprends bien, l'état liquide de l'eau reste un modèle totalement spéculatif. En fait, on ne sait rien.
- Mais ce sont quand même les ponts hydrogène qui assurent la cohésion de ces sous-ensembles.
- Oui, mais vous ne savez ni combien de molécules s'assemblent pour former ces "polymères d'eau", ni quelle est leur structure.
- C'est un fait....
- En conclusion on ignore pratiquement tout de la structure du fluide le plus important de tout l'univers puisqu'il est le ciment même de la vie.
- Mais ce sont quand même les ponts hydrogène.
- Comme c'est étrange, comme c'est bizarre et quelle coincidence....
Jacques est mort. En France, c'est trop
tard. C'est toujours trop tard. Si ses idées se développent,
ça sera un jour ailleurs, dans un autre pays, comme d'habitude. Ici,
personne ne reprendra ces travaux. Son administration (recherche médicale
française) fera disparaître avec indifférence les baraquements
Algeco vétustes, restes de ce "dernier carré de la recherche",
qui encombrent encore la cour de l'unité Inserm 200 et où Jacques
se sera accroché dix ans de manière ... totalement déraisonable.
Il n'y avait pas plus de deux cent personnes
à l'enterrement, au cimetière du Père Lachaise, entre
autre parce que le Monde n'avais pas mentionné le lieu, la date et
l'heure de son inhumation. Certains fidèles, parents, amis, anciens
collaborateurs, lurent des textes, la voix souvent brisée par l'émotion.
Testard, dont le laboratoire, intégré
à l'INSERM 200 de Clamart, dans la cour duquel Benveniste avait installé
ses Algeco travaillait à dix mètres de clui-ci. N'étant
pas présent à l'enterrement il a fait lire un texte où
il a admis qu'il avait négligé son ami et voisin dans la détresse.
Il convenait, mais un peu tard, qu'il aurait pu aider son voisin et ami, simplement
en se faisant le témoin des expériences tentées par Jacques,
lequel l'avait maintes fois sollicité.
Je suis venu saluer un frère d'arme,
la gorge nouée. Je savais que les choses se termineraient ainsi, même
si cette opération chirurgicale avait été un succès.
Quand on est à ce point contré par ses collègues et matériellement
abandonné par ce que Jacques appelait "le Léviathan scientifique"
on n'a que deux options : abandonner ou s'épuiser jusqu'à en
mourir. Moi j'ai abandonné à plusieurs reprises après
avoir mené des combats empreints de la même "déraison",
des sortes de barouds d'honneur menés en solitaire, et c'est la raison
pour laquelle, sans doute, je suis encore vivant. Jacques avait refusé
de s'avouer vaincu et croyait encore à l'honnêteté et
à la rationalité du monde scientifique. Une option à
risque.
Avant sa mise en terre nous avons pu prendre
connaissance de différents communiqués publiés dans la
presse. A quelques exceptions près la teneur est la même. On
commence par rappeler un début de carrière très brillant,
"scientifiquement correct", passant par la découverte par
ce médecin de formation, devenu chercheur à l'Inserm, d'une
molécule, le PAF-acether (ou Platelet activating factor), jouant un
rôle important dans les mécanismes immunitaires. Le reste est
décrit comme une dérive. On évoque la descente effectuée
en 1988 par l'illusionniste Randi, à la demande de la revue Nature,
pour tenter de "démasquer la mystification". Peu de temps
avant John Maddox, rédacteur en chef de cette revue scientifique, qui
avait accepté de publier l'article, avait demandé à Benveniste
de le retirer, ce que celui-ci avait refusé. Le Monde commente cette
opération scandaleuse, mais ne la dénonce pas :
- Même si le piège échoue, l'objectif
est atteint : le chercheur, ses résultats et l'ensemble de son approche
sont discrédités. Refusant, non sans courage et panache, d'abandonner
ses recherches, Benveniste affichera une arrongance et une morgue envers l'institution
scientifique, qui ne cherchera alors ni à le comprendre, ni encore
moins à lui pardonner.
Le journaliste oublie de mentionner que
cette "institution scientifique" laissera ce chercheur dans un état
d'abandon matériel total pendant dix ans, jusqu'à sa mort par
épuisement, alors que l'eau constitue une réel problème,
à la fois en biologie comme tout simplement en chimie, alors que la
substance la plus présente dans les phénomènes qui sont
à l'oeuvre à la surface de la Terre est aussi la plus mal connue.
Citant Philippe Lazar, supérieur
hiérarchique de Benveniste, reponsable de la fermeture de son laboratoire
de l'Inserm en 1995 le journal Le Monde écrit, je cite :
Philippe Lazar, polytechnicien, directeur
général de l'Inserm de 1982 à 1996 et qui dit "être
un ami de longue date" du chercheur, voit, avant tout en Jacques
Benveniste un chercheur de premier plan qui est resté honnête
mais qui a été victime d'une ténébreuse
affaire. Il estime que l'homme "a fait preuve d'une insuffisance
manifeste d'esprit critique dans l'interprétation de ses résultats".
"Le phénomène qu'il avait constaté, juge-t-il, pouvait
avoir une autre cause que la dilution des substances étudiées,
par exemple la contamination répétitive de tube à tube".
Larousse : Ténèbres, obscurité
profonde, ingnorance, incertitude, empire du démon. Ténébreux
: plongé dans les ténèbres, secret et perfide, qui s'exprime
en termes obscurs.
Voilà, sans preuves à l'appui,
exprimé selon une simple opinion le qualificatif qui balaye d'un revers
de main dix ans d'efforts insensés et dommageables, d'un chemin de
croix atroce, qui s'est terminé par la mort :
L'abandon ou le cercueil.
Ce qui a tué Benveniste ça
n'est pas la maladie, c'est l'irrationalité et l'indifférence,
le refus de voir prendre en charge, avec des moyens très modestes,
des problèmes authentiquement scientifiques et évidents, touchant
à la fois à la biologie et à la physique (mais constituant
une menace évidente, à terme, pour la grosse industrie pharmaceutique).
Cachez cette recherche que je ne saurais voir.
Où était par ailleurs le
jour de l'enterrement "cet ami de longue date", qui prononça
la fermeture du labo de Benveniste en 1995 ? Pourquoi cet ancien supérieur
hiérarchique du chercheur, s'il était, comme Chevênement,
retenu ce jour-là par des tâches liées à ses fonctions,
n'a-t-il pas confié à l'un de ses subordonnés ou à
un collègue présent le soin de lire quelques mots devant la
dépouille mortelle de son "ami". Ces mots, qu'il a confié
aux journalistes du Monde, pourquoi n'est-il pas venu les prononcer à
voix haute le jour de l'enterrement, devant son cercueil ?
Je voudrais que ceux qui me lisent fassent
une simple démarche, purement symbolique. Au lieu de verser une larme
électronique en réagissant par un clic de souris, faites un
geste simple. Procurez-vous une envelope, un timbre, une feuille de papier
et écrivez une dernière lettre adressée au
Laboratoire de Biologie Numérique, 32 rue des Carnets, 94140 Clamart |
A l'intérieur, consignez vos réactions vis à vis de la mort du professeur Benveniste. On alors, mettez simplement
Adieu, Jacques
et vous signez
En date du 11 octobre 2004, huit jours
après la mise ne place de cette page, 8400 personnes l'ont consulté.
Le labo de biologie numérique a reçu un peu plus de quatre vingt
lettres, ce qui correspond au taux " standard " de réponse
des gens consultant mon site, tous sujets confondus et qui est de 1 % . Je
conjecture qu'au fil des mois ce pourcentage se maintiendra. C'est comme ça
.....
Je le répète : ce qui a tué Jacques
Benveniste, ça n'est pas la maladie, c'est l'indifférence
Hommage du professeur Montagnier, 3 ans après sa mort, lors d'un colloge de virologie à Lugano, 2007
( 6 nov 2008 ) Lien
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