dimanche 8 septembre 2013

Syrie : quels scénarios pour une frappe contre Assad ?



Moyen-orientMissiles ? Frappes aériennes ? Alors que les signes d'une attaque contre le président syrien, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques, se multiplient, MYTF1News fait le point sur les différentes options présentes sur la table des Occidentaux.
Qui participerait ? Face à l'opposition de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité de l'Onu, mais aussi des pays émergents comme l'Inde ou le Brésil, le groupe de pays serait restreint. Il comprendrait les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Turquie et certains pays arabes du Golfe opposés à Bachar al-Assad, notamment le Qatar et l'Arabie saoudite. Chacun interviendrait de manière différente, selon ses moyens (militaires bien sûr mais aussi financiers).

Quels types de frappes ?-L'envoi de troupes au sol ? Il est totalement exclu par tous les dirigeants concernés, Barack Obama en tête. Personne ne veut s'investir dans ce qui s'apparenterait à un bourbier. Une exception éventuelle : l'envoi de forces spéciales chargées de former les opposants -ce qui serait déjà le cas pour les Américains selon Le Figaro.
-Le tir de missiles ?C'est le scénario le plus probable. Les Etats-Unis pourraient lancer des Tomahawk à partir des navires présents au large des côtes syriennes. Ces missiles ont déjà montré leur efficacité dans le passé lors des interventions en Afghanistan ou en Irak. Dans cette optique, un 4e destroyer est en route pour rejoindre la flotte américaine croisant en Méditerranée.

-Des attaques aériennes ?
A défaut de raids aériens proprement dits, une zone d'exclusion aérienne pourrait être mise en place pour empêcher les sorties de l'aviation syrienne, dévastatrices pour les rebelles au sol dont le stock de missiles sol-air est très limité. Dans cette optique, la France pourrait jouer un rôle avec ses Rafale et Mirage, comme pour la guerre en Libye il y a deux ans. Plusieurs avions sont ainsi installés sur une base militaire des Emirats arabes unis.

Problème : les appareils de la coalition pourraient être abattus par la défense anti-aérienne syrienne. Or, vu le scepticisme des opinions publiques, notamment aux Etats-Unis, des pilotes décédés ou pris en otages pourraient rendre la guerre très impopulaire.
- La mise en place de "zone tampon" ?
Il s'agirait là de protéger les civils. Mais elle nécessite un dispositif humain important.
- Une aide militaire conséquente ?Elle serait de deux formes : l'envoi de matériel lourd, via la Turquie au Nord ; et la formation des rebelles, à l'intérieur même des zones qu'ils tiennent en Syrie ou dans les pays voisins. Jusqu'à présent, l'aide militaire occidentale est très limitée en raison de la crainte que l'armement finisse dans les mains des jihadistes combattant Bachar al-Assad en parallèle des insurgés. Seuls les pays du Golfe, Qatar et Arabie saoudite, ont réellement passé des armes, en prenant plus ou moins de libertés avec les résolutions de l'Onu sur l'embargo.

Quelle serait l'amplitude d'une intervention ?Dans le souci de ne pas embraser une région où l'équilibre géo-politique est très instable, il ne faut pas s'attendre un scénario de grande ampleur "à la libyenne". Il s'agirait plutôt de frappes ponctuelles -quelques missiles tirés pendant deux ou trois jours- et très ciblées.  Les sites visés seraient donc stratégiques -bases militaires, ponts...- ou symboliques, comme le palais présidentiel de Damas, où Bachar al-Assad ne vit plus. Détruire les stocks chimiques serait plus compliqué en raison des risques de dissémination. Cette tâche pourrait revenir aux forces spéciales lors d'opérations commando.

Quel serait le but de l'attaque ?C'est LA vraie question, à la fois politique et diplomatique. Certes, il s'agit de "marquer le coup" pour signifier que l'emploi d'armes chimiques  (interdit sur le plan du droit international) est aussi et surtout totalement inacceptable sur le plan moral.

Les Occidentaux veulent-ils pour autant renverser Bachar al-Assad rapidement ? Il semble que la réponse soit non, vu qu'il n'y a pas aujourd'hui d'alternative au sein de l'opposition, plus divisée qu'unie. Si Assad tombe, le plus probable serait la prise du pouvoir par les islamistes. Obama et consorts veulent-ils alors simplement inverser le cours de la guerre, actuellement favorable au pouvoir ? Peut-être. Mais cela implique une intervention à rallonge. 


 







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