mardi 28 février 2012

Immense mouvement de grève en Inde

Des manifestants bloqués par des policiers à Srinagar Des manifestants bloqués par des policiers à Srinagar © AFP/ROUF BHAT

Banques, administrations et commerces sont fermés dans plusieurs grandes villes indiennes. À l'appel de onze syndicats et de centaines de petites organisations, des millions de travailleurs indiens sont en grève, notamment pour réclamer un minimum salarial.

« C'est une occasion historique. Pour la première fois, tous les grands syndicats sont ensemble pour protester contre les politiques antitravail du gouvernement », a déclaré le secrétaire général du Congrès indien des syndicats, Gurudas Dasgupta.

Le gouvernement de centre gauche a demandé, en vain, d'annuler cette grève.

Les grévistes réclament du gouvernement l'instauration d'un minimum salarial sur le plan national et le renforcement du droit du travail. Ils revendiquent notamment que 50 millions de travailleurs temporaires deviennent des travailleurs permanents.

Les ouvriers réclament des mesures pour empêcher les capitaines d'industrie de casser le droit du travail.

Par ailleurs, cette grève générale exprime aussi le mécontentement de la population contre la hausse du coût de la vie, la corruption et le désinvestissement de l'État dans le secteur public.

« Nous avons donné au gouvernement toute latitude pour discuter de ces questions. Maintenant, faire grève est pour nous la seule option », a déclaré M. Dasgupta. « Nous luttons pour nos droits contre le gouvernement qui est contre le peuple », a-t-il ajouté.

Déjà secoué par une série de scandales, le gouvernement tente de lutter depuis des mois de contrer un fort taux d'inflation en pratiquant une politique monétaire agressive. L'économie indienne a ralenti ces derniers mois.

Le gouvernement du premier ministre Manmohan Singh tente de réduire les déficits en vendant les sociétés d'État.

Des villes au ralenti

À Calcutta, en plus des banques et des commerces, les taxis et rickshaws sont restés alignés le long des trottoirs. Le métro était toutefois en service.

Selon le chef de la police de Calcutta, R.K. Pachnanda, 10 000 policiers ont été déployés, notamment dans les garages de bus et les stations de métro pour empêcher les syndicats de forcer les non-grévistes à rejoindre leur mouvement.

Une centaine de grévistes a été arrêtée dans cette ville pour obstruction à la circulation ferroviaire et routière, selon l'agence Press Trust of India.

Dans la capitale fédérale, New Delhi, il était difficile de trouver un moyen de transport.

À Bombay, le secrétaire général de l'Association indienne des employés de banque, Vishwas Utagi, a assuré qu'il y avait une « fermeture totale » du secteur bancaire. Les écoles et universités, ainsi que les chemins de fer et les services de bus, n'ont toutefois pas été affectés.

Les policiers sont intervenus lors d'une manifestation géante à New Delhi, le mardi 28 février. Un grand nombre de commerces ainsi que le secteur bancaire étaient totalement fermés. SIPA

Les policiers sont intervenus lors d'une manifestation géante à New Delhi, le mardi 28 février. Un grand nombre de commerces ainsi que le secteur bancaire étaient totalement fermés. SIPA

Des millions d'Indiens ont observé mardi 28 février une grève générale à l'appel d'un front uni de syndicats, une première selon leurs représentants, pour demander au gouvernement un renforcement du droit du travail et l'instauration d'un minimum salarial. Onze syndicats et 5.000 autres petites organisations ont signé l'appel à la grève générale pour faire pression sur le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre, Manmohan Singh, accusé d'immobilisme sur le terrain social.

Le gouvernement a demandé cette semaine, en vain, d'annuler cette démonstration de force qui a entraîné la fermeture des banques, commerces et bureaux dans plusieurs grandes villes du pays de 1,2 milliard d'habitants.

"C'est une occasion historique. Pour la première fois, tous les grands syndicats sont ensemble pour protester contre les politiques anti-travail du gouvernement", a souligné auprès le secrétaire général du Congrès indien des syndicats, Gurudas Dasgupta.

Pour un minimum salarial

Les revendications portent notamment sur la mise en place d'un minimum salarial sur le plan national, sur l'obtention de contrats à durée indéterminée pour 50 millions de travailleurs temporaires. Les ouvriers réclament aussi des mesures pour empêcher les capitaines d'industrie de casser le droit du travail. Plus largement, cette grève générale permet d'exprimer le mécontentement populaire contre la hausse du coût de la vie, la corruption ou le désinvestissement de l'Etat dans le secteur public.

"Nous avons donné au gouvernement toute latitude pour discuter de ces questions. Maintenant, faire grève est pour nous la seule option", a déclaré Gurudas Dasgupta. "Nous luttons pour nos droits contre le gouvernement qui est contre le peuple", a-t-il ajouté.

Le pouvoir, déjà ébranlé par une série de scandales de corruption, tente depuis des mois de lutter contre un fort taux d'inflation en pratiquant une politique monétaire agressive. Mais les effets ont tardé et l'envolée des étiquettes a encore durci les conditions de vie de millions de foyers modestes. L'inflation annuelle de l'Inde a toutefois connu son rythme le plus bas depuis 26 mois en janvier, à 6,55%, ouvrant la voie à un éventuel assouplissement monétaire pour contrer le ralentissement de l'économie et renforçant l'espoir que la baisse des prix se poursuive à longue échéance.

10.000 policiers à Calcutta

A Calcutta (est), traditionnel bastion syndical, la plupart des banques, commerces et bureaux sont restés fermés tandis que les taxis et rickshaws sont restés alignés le long des trottoirs. Le métro était toutefois en service. Mamata Banerjee, chef du gouvernement du Bengale occidental, dont Calcutta est la capitale, a mobilisé 1.000 bus publics pour réduire les problèmes de transport dans la mégapole. Elle avait, elle aussi, dénoncé l'appel à la grève.

Selon le chef de la police de Calcutta, 10.000 policiers ont été déployés, notamment dans les dépôts de bus et les stations de métro pour empêcher les syndicats de forcer les non-grévistes à rejoindre leur mouvement. Une centaine de grévistes a été arrêtée à Calcutta pour obstruction à la circulation ferroviaire et routière, selon l'agence Press Trust of India.

Le secteur bancaire totalement fermé

Dans la capitale fédérale, New Delhi, la circulation était un peu moins dense que de coutume et les passagers débarquant de la principale gare ferroviaire luttaient pour trouver un moyen de transport en ville.

A Bombay, le secrétaire général de l'Association indienne des employés de banque, Vishwas Utagi, a assuré qu'il avait une "fermeture totale" du secteur bancaire. Les écoles et universités ainsi que les chemins de fer et les services de bus n'ont toutefois pas été affectés.

"Nous allons étudier la réaction du gouvernement avant de décider de la suite de nos actions", a déclaré le président du Congrès indien des syndicats, affilié au parti du Congrès, au pouvoir.

Le Nouvel Observateur avec AFP
Par Le Nouvel Observateur avec AFP

Des manifestants se préparent pour une journée de grève, le 23 février 2012, à Kolkata.

Des manifestants se préparent pour une journée de grève, le 23 février 2012, à Kolkata.AFP/DIBYANGSHU SARKAR

Des millions de manifestants étaient attendus en Inde mardi 28 février après qu'un appel à la grève générale a été lancé à l'unanimité des syndicats, dont ceux affiliés au gouvernement, et réclamant un renforcement du droit du travail et l'instauration d'un minimum salarial. Onze organisations syndicales ont signé l'appel à la grève pour faire pression sur le gouvernement de centre-gauche du premier ministre, Manmohan Singh.

Ce dernier, accusé d'immobilisme par l'opposition, leur a demandé cette semaine, en vain, d'annuler cette démonstration de force. "C'est une occasion historique. Pour la première fois, tous les grands syndicats sont ensemble pour protester contre les politiques antitravail du gouvernant", a souligné le secrétaire général du Congrès indien des syndicats, Gurudas Dasgupta.


"NOUS LUTTONS POUR NOS DROITS"

Leurs revendications portent sur la mise en place d'un minimum salarial sur le plan national, sur des contrats à durée indéterminée pour quelque 50 millions de travailleurs temporaires et sur des mesures efficaces pour freiner la hausse du coût de la vie. "Nous avons donné au gouvernement toute latitude pour discuter de ces questions. Maintenant, faire grève est pour nous la seule option", a déclaré M. Dasgupta. "Nous luttons pour nos droits contre le gouvernement qui est contre le peuple", a-t-il ajouté.

Le pouvoir, déjà ébranlé par une série de scandales de corruption, tente depuis des mois de lutter contre un fort taux d'inflation en pratiquant une agressive politique monétaire. Mais les effets ont tardé et l'envolée des étiquettes a encore durci les conditions de vie de millions de foyers modestes.

Inde : grève générale contre l’inflation et l’immobilisme social | euronews, monde


Inde : grève générale contre l'inflation et... par euronews-fr


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