C'est quoi écouter ?

Les autres m'aident par leur simple présence à ne pas me transformer en monstre d'égoïsme, en écorché vif, en je-m'en-foutiste, en autobiographe de mon regretté passé, en singe savant, en individu fortifié et claquemuré, en renonçant sous séquestre, en fanatique, en dogmatique, en fondamentaliste, en raciste, en sectaire,...Les autres sont indispensables à ma santé mentale. L'enfer, c'est moi.

Suis-je assez lucide pour me tenir tête et soulager mon coeur? Suis assez intelligent pour me rappeler que je ne suis qu'un pélerin en route sur les chemins de l'évolution des espèces? Un apprenti de la vie?

Pour apprendre à entrer en relation avec les autres apprentis-humains, il convient d'écouter, d'écouter vraiment.

Ce que d'ordinaire on appelle écouter, c'est "s'écouter". S'écouter parler. N'écouter que soi-même. Dès que quelqu'un me dit quelque chose, dans mon for intérieur je suis déjà en train d'aiguiser mes contre-arguments, de prendre les armes, de me retirer de mes retranchements.

Ce n'est pas l'écoute, c'est de la défensive. Ce n'est pas de l'entente, ce sont des mesures de rétorsion. Idéologie contre idéologie. "Ma" vérité contre "tes" sornettes.

Le seul pouvoir spirituel à la portée de chacun est celui de l'écoute.
Hélas, les oreilles bouchées par la haine, le refus, la tyrannie, les opinions, le désintégrisme, l'aboulisme, l'obscurantisme, le séquestracisme, l'ostracisme et le syncrétisme...j'en passe et des meilleurs.

Pour écouter c'est simple, il suffit de s'offrir des bouts de temps, de temps en temps. c'est une nécessité, une condition de survie.

A l'avenir, on aura de plus en plus besoin de mieux s'entendre. Je prête au moins une oreille attentive -deux c'est mieux- sinon plus.
Ecouter non seulement ce que je crois entendre, mais écouter aussi entre les lignes, entre les mots, la vie et la mort...
Notre sécurité individuelle et collective en dépend.
Ouvrons toute grande la porte d'entrée, celle de l'humanité.