jeudi 31 octobre 2013
Les Chinois ont livré en Russie des fers à repasser et des bouilloires qui envoient des spams
Des fers à repasser et des bouilloires contenaient des puces
capables de se connecter aux réseaux, et de diffuser des virus et des
spams. Les appareils pouvaient se connecter librement via Wi-Fi à chaque
ordinateur non protégé dans un rayon de 200 mètres, pour cela il
suffisait juste de les brancher.
C'est une société de courtage qui a permis aux entrepreneurs de se rendre compte qu'il s'agissait en fait d'une contrefaçon à vocation d'espionnage.
Bien avant l'expédition de la marchandise de Chine, les spécialistes russes ont trouvé suspect le fait que le poids des colis ait quelques grammes de différence avec celui déclaré dans les documents.
Le lot a été retenu à la frontière pour que les experts puissent examiner les appareils. Il a été constaté que les puces intégrées devaient servir à diffuser les spams et les virus.
« Vous ne vous rendrez même pas compte qu'un appareil envoie quelque chose. Aucun administrateur de systèmes informatiques ne peut s'apercevoir d'une attaque, si elle provient de l'intérieur et non pas de l'extérieur de l'entreprise, via Internet", raconte Gleb Pavlov, le directeur technique de la société qui se spécialise en courtage douanier.
Pourtant, environ 30 fers à repasser, bouilloires, téléphones et enregistreurs vidéo du lot d'essai ont quand même été vendus dans les magasins de Saint-Pétersbourg. On ne sait pas encore si ces appareils « multifonctions » ont pu s'infiltrer dans d'autres régions de Russie.
Source : Vesti.ru
C'est une société de courtage qui a permis aux entrepreneurs de se rendre compte qu'il s'agissait en fait d'une contrefaçon à vocation d'espionnage.
Bien avant l'expédition de la marchandise de Chine, les spécialistes russes ont trouvé suspect le fait que le poids des colis ait quelques grammes de différence avec celui déclaré dans les documents.
Le lot a été retenu à la frontière pour que les experts puissent examiner les appareils. Il a été constaté que les puces intégrées devaient servir à diffuser les spams et les virus.
« Vous ne vous rendrez même pas compte qu'un appareil envoie quelque chose. Aucun administrateur de systèmes informatiques ne peut s'apercevoir d'une attaque, si elle provient de l'intérieur et non pas de l'extérieur de l'entreprise, via Internet", raconte Gleb Pavlov, le directeur technique de la société qui se spécialise en courtage douanier.
Pourtant, environ 30 fers à repasser, bouilloires, téléphones et enregistreurs vidéo du lot d'essai ont quand même été vendus dans les magasins de Saint-Pétersbourg. On ne sait pas encore si ces appareils « multifonctions » ont pu s'infiltrer dans d'autres régions de Russie.
Source : Vesti.ru
Mais pourquoi donc allons-nous travailler?
Traditionnellement, les entreprises scrutent leur taux
d'absentéisme: il serait, paraît-il, un bon indicateur de la qualité des
conditions –et de la vie– au travail. En réalité, avoir des salariés
trop présents n'est pas forcément une bonne chose!
Gagner
sa vie, s'épanouir, nouer des relations sociales, voire échapper aux
contraintes domestiques: on connaît tous de bonnes raisons pour
travailler. Et de tout aussi valables pour rester chez soi: maladie,
dépression, deuil, mal-être au bureau...
Et pourtant: le taux d'absentéisme varie entre pays, entreprises et populations pourtant a priori similaire. Sans que rien, concrètement, ne semble le justifier. Les Danois, ou les Finlandais, par exemple, que l'on présente pourtant comme en bonne santé et plutôt heureux, sont des champions des jours d'absence.
Et ce, alors que certains, qu'ils soient grippés, esquintés, munis
d'attelles ou de béquilles, en pleine dépression voire en traitement
pour maladie grave, continuent à se rendre au travail, parfois même
contre l'avis de la gent médicale. Au point d'interroger les sociologues
du travail, dont deux, à quelques mois d'intervalles, s'interrogent sur
ce que l'un d'eux nomme «l'énigme de la présence».
Car pourquoi sommes-nous parfois «absents» et parfois «surprésents»? Les deux notions, du reste, ne sont pas du tout antinomiques: l'absentéisme et le surprésentéisme révèlent parfois, d'une façon différente, des réalités assez proches.
Thierry Rousseau, sociologue du travail de l'Anact –l'association nationale pour l'amélioration des conditions de travail– a choisi de s'intéresser à l'absentéisme dans son ouvrage Absentéisme et conditions de travail: l'énigme de la présence.
Non, l'absentéisme serait plutôt un indicateur «composite» comme il en existe en économie: il reflèterait différents facteurs, allant de la maladie aux accidents du travail, en passant par le mal-être au travail, ou des relations délicates entre la sphère privée et celle du travail.
Intervenant fréquemment en entreprises, Thierry Rousseau illustre la nature complexe du phénomène à partir de divers exemples. Avec, in fine, quelques pistes de diagnostic: car l'absentéisme est avant tout une construction sociale, et il est indispensable d'aller au-delà des indicateurs traditionnels pour le cerner, et le combattre.
D'autant qu'à lutter «bêtement» contre l'absentéisme –en instaurant des primes aux présentéistes par exemple–, on ne résoud aucun problème: l'absentéisme se transforme alors en un surprésentéisme encore plus pernicieux. Car, note Thierry Rousseau, «le présentéisme brouille le signal qu'envoie l'absentéisme».
Le surprésentéisme, ses causes et ses dangers, tel est justement le thème de l'ouvrage de Denis Monneuse, lui aussi sociologue du travail: Le surprésentéisme. Travailler malgré la maladie.
Si l'absentéisme se calcule, le surprésentéisme, lui, reste largement invisible et ignoré des statistiques, même si quelques enquêtes commencent à être menées, notamment la dernière enquête européenne sur les conditions de travail réalisée par la fondation de Dublin en 2010. Le surprésentéisme a une définition simple: être trop présent, c'est-à-dire alors même qu'on ne devrait légitimement pas l'être. La définition, bien entendu, couvre des réalités diverses, de l'employé grippé qui se rend au bureau au cadre en souffrance au travail et qui continue pendant des mois de serrer les dents.
Le présentéisme a de nombreuses relations avec l'absentéisme: parfois, les deux phénomènes vont de pair. C'est un malade chronique, souffrant pas exemple d'un TMS (trouble musculosquelettique) handicapant mais qui juge qu'il ne peut s'absenter trop souvent au risque d'en subir des conséquences professionnelles. A l'inverse, le suprésentéisme peut causer des burn-outs, ou aggraver des états de santé déjà médiocres et provoquer un absentéisme de longue durée.
Mais comme l'absentéisme, le surprésentéisme est surtout le reflet d'une ambiance d'entreprise, qu'elle soit bonne ou mauvaise d'ailleurs: plus la pression sera forte et les relations hiérarchiques mauvaises et plus le surprésentéisme risque d'être élevé. Mais à l'inverse, ceux qui travaillent dans des équipes soudées chercheront à oublier leurs petits maux pour ne pas surcharger leurs camarades. Difficile donc d'analyser le phénomène sans se pencher finement dans la réalité de chaque entreprise.
Peur d'être remplacé, de ne pas progresser, d'être mis à l'écart, de surcharger ses collègues, d'accumuler trop de travail en retard... les raisons de venir au travail malgré la maladie sont multiples. Et l'ampleur du phénomène mal connue. Au Québec, où les enquêtes sont assez nombreuses, 40% des travailleurs ont été surprésents entre un et dix jours par an, 14% plus de dix jours, soit en moyenne 8 à 10 jours par an et par salarié. 40% des Européens ont travaillé au moins un jour dans l'année alors qu'ils étaient malades, ce taux atteignant 48% pour la France.
Si le phénomène peut être nocif pour la santé des salariés, les chefs d'entreprises feraient mieux, eux aussi, de le prendre au sérieux. Car un salarié surprésent peut, bien souvent, ne pas être aussi productif et ne pas effectuer un travail d'aussi bonne qualité. Et il peut, au final, tomber encore plus gravement malade, ou s'aigrir contre une entreprise dans laquelle il se sent obligé de venir travailler.
Selon certaines études, le surprésentéisme lié à des problèmes de santé mentale coûterait 5 fois plus que l'absentéisme que ceux-ci génèrent. Au Québec, on a évalué que le coût du surprésentéisme –quelle qu'en soit la raison– reviendrait à deux ou trois fois celui de l'absentéisme.
Bref, il ne serait nullement absurde de suivre quelques signaux avertisseurs du phénomène: état de santé apparent des salariés, prise récurrente de médicaments, perte de confiance en soi au travail, taux d'absentéisme maladie anormalement bas, jours de congés non pris, baisse de productivité, etc.
Il s'agit aussi de ne plus considérer la maladie comme un tabou au travail, pour que chacun se sente le droit au repos lorsque c'est médicalement nécessaire. Et d'envisager des alternatives au surprésentéisme: réduction temporaire de la charge de travail, travail à domicile pour certaines pathologies, etc.
L'ouvrage de Monneuse, en tous cas, ouvre un nouveau regard sur la santé en entreprise que le seul indicateur de l'absentéisme, décidément, ne suffit pas à analyser.
Catherine Bernard
Et pourtant: le taux d'absentéisme varie entre pays, entreprises et populations pourtant a priori similaire. Sans que rien, concrètement, ne semble le justifier. Les Danois, ou les Finlandais, par exemple, que l'on présente pourtant comme en bonne santé et plutôt heureux, sont des champions des jours d'absence.
Car pourquoi sommes-nous parfois «absents» et parfois «surprésents»? Les deux notions, du reste, ne sont pas du tout antinomiques: l'absentéisme et le surprésentéisme révèlent parfois, d'une façon différente, des réalités assez proches.
Thierry Rousseau, sociologue du travail de l'Anact –l'association nationale pour l'amélioration des conditions de travail– a choisi de s'intéresser à l'absentéisme dans son ouvrage Absentéisme et conditions de travail: l'énigme de la présence.
L'absence est une énigme, la présence aussi
Si la présence constitue pour lui une «énigme», c'est bien que l'absentéisme ne s'explique pas seulement par des causes objectives ou mécaniques. Il ne s'agit pas, pour lui, d'une décision totalement volontaire du salarié comme certains se plaisent à le répéter. Autrement dit, celui-ci effectuerait un arbitrage entre temps de travail et temps libre; vaut-il mieux, aujourd'hui, profiter de mon rhume pour me la couler douce, ou me montrer au travail? L'absentéisme ne s'expliquerait pas plus totalement par des conditions de travail spécifiques (postures délicates par exemple) interdisant temporairement au salarié de travailler.Non, l'absentéisme serait plutôt un indicateur «composite» comme il en existe en économie: il reflèterait différents facteurs, allant de la maladie aux accidents du travail, en passant par le mal-être au travail, ou des relations délicates entre la sphère privée et celle du travail.
Intervenant fréquemment en entreprises, Thierry Rousseau illustre la nature complexe du phénomène à partir de divers exemples. Avec, in fine, quelques pistes de diagnostic: car l'absentéisme est avant tout une construction sociale, et il est indispensable d'aller au-delà des indicateurs traditionnels pour le cerner, et le combattre.
D'autant qu'à lutter «bêtement» contre l'absentéisme –en instaurant des primes aux présentéistes par exemple–, on ne résoud aucun problème: l'absentéisme se transforme alors en un surprésentéisme encore plus pernicieux. Car, note Thierry Rousseau, «le présentéisme brouille le signal qu'envoie l'absentéisme».
Le surprésentéisme, ses causes et ses dangers, tel est justement le thème de l'ouvrage de Denis Monneuse, lui aussi sociologue du travail: Le surprésentéisme. Travailler malgré la maladie.
Si l'absentéisme se calcule, le surprésentéisme, lui, reste largement invisible et ignoré des statistiques, même si quelques enquêtes commencent à être menées, notamment la dernière enquête européenne sur les conditions de travail réalisée par la fondation de Dublin en 2010. Le surprésentéisme a une définition simple: être trop présent, c'est-à-dire alors même qu'on ne devrait légitimement pas l'être. La définition, bien entendu, couvre des réalités diverses, de l'employé grippé qui se rend au bureau au cadre en souffrance au travail et qui continue pendant des mois de serrer les dents.
Le présentéisme a de nombreuses relations avec l'absentéisme: parfois, les deux phénomènes vont de pair. C'est un malade chronique, souffrant pas exemple d'un TMS (trouble musculosquelettique) handicapant mais qui juge qu'il ne peut s'absenter trop souvent au risque d'en subir des conséquences professionnelles. A l'inverse, le suprésentéisme peut causer des burn-outs, ou aggraver des états de santé déjà médiocres et provoquer un absentéisme de longue durée.
Un salarié surprésent n'est pas forcément un cadeau pour les employeurs
Les surprésentéistes se recrutent un peu partout: bien sûr, il s'agit d'abord, en proportion du moins, des cadres qui, à la fois parce qu'ils peuvent aménager leur charge de travail plus facilement qu'un travailleur posté, et parce que leur absence est souvent mal vue, en font régulièrement trop. Des médecins, champions toutes catégories du phénomène, des travailleurs indépendants, qui ne peuvent cesser le travail sous peine de voir leur chiffre d'affaires réduit à zéro. Mais les travailleurs précaires sont loin d'être épargnés: s'absenter, lorsqu'on lutte pour décrocher un vrai travail, n'est guère un plus! D'autant que l'absence coûte financièrement cher.Mais comme l'absentéisme, le surprésentéisme est surtout le reflet d'une ambiance d'entreprise, qu'elle soit bonne ou mauvaise d'ailleurs: plus la pression sera forte et les relations hiérarchiques mauvaises et plus le surprésentéisme risque d'être élevé. Mais à l'inverse, ceux qui travaillent dans des équipes soudées chercheront à oublier leurs petits maux pour ne pas surcharger leurs camarades. Difficile donc d'analyser le phénomène sans se pencher finement dans la réalité de chaque entreprise.
Peur d'être remplacé, de ne pas progresser, d'être mis à l'écart, de surcharger ses collègues, d'accumuler trop de travail en retard... les raisons de venir au travail malgré la maladie sont multiples. Et l'ampleur du phénomène mal connue. Au Québec, où les enquêtes sont assez nombreuses, 40% des travailleurs ont été surprésents entre un et dix jours par an, 14% plus de dix jours, soit en moyenne 8 à 10 jours par an et par salarié. 40% des Européens ont travaillé au moins un jour dans l'année alors qu'ils étaient malades, ce taux atteignant 48% pour la France.
Si le phénomène peut être nocif pour la santé des salariés, les chefs d'entreprises feraient mieux, eux aussi, de le prendre au sérieux. Car un salarié surprésent peut, bien souvent, ne pas être aussi productif et ne pas effectuer un travail d'aussi bonne qualité. Et il peut, au final, tomber encore plus gravement malade, ou s'aigrir contre une entreprise dans laquelle il se sent obligé de venir travailler.
Selon certaines études, le surprésentéisme lié à des problèmes de santé mentale coûterait 5 fois plus que l'absentéisme que ceux-ci génèrent. Au Québec, on a évalué que le coût du surprésentéisme –quelle qu'en soit la raison– reviendrait à deux ou trois fois celui de l'absentéisme.
Bref, il ne serait nullement absurde de suivre quelques signaux avertisseurs du phénomène: état de santé apparent des salariés, prise récurrente de médicaments, perte de confiance en soi au travail, taux d'absentéisme maladie anormalement bas, jours de congés non pris, baisse de productivité, etc.
Il s'agit aussi de ne plus considérer la maladie comme un tabou au travail, pour que chacun se sente le droit au repos lorsque c'est médicalement nécessaire. Et d'envisager des alternatives au surprésentéisme: réduction temporaire de la charge de travail, travail à domicile pour certaines pathologies, etc.
L'ouvrage de Monneuse, en tous cas, ouvre un nouveau regard sur la santé en entreprise que le seul indicateur de l'absentéisme, décidément, ne suffit pas à analyser.
Catherine Bernard
Les macaques des Caraïbes
500 macaques sont isolés sur une petite île des Caraïbes depuis 70 ans : comment se sont-ils organisés pour vivre ensemble ?
Guerres de clans, discrimination, abus de pouvoir mais aussi gestes maternels, comportements solidaires, respects de règles sociales : une société des singes s’est constituée, pour le pire et pour le meilleur.
Trois scientifiques renommés – une psychologue, un généticien et un biologiste de l’évolution – étudient minutieusement ces primates des Caraïbes pour comprendre les racines de notre être social... et nous aider, peut-être, à penser une société humaine plus altruiste.
En 1938, l'Américain Clarence R. Carpenter introduisit des primates sur la petite île de Cayo Santiago, dans les Caraïbes. Ils ont proliféré et constituent aujourd'hui une société de mille individus, qui vivent entre guerre des clans, discriminations, abus de pouvoir, gestes maternels, solidarité et respect des lois sociales. Trois scientifiques - une psychologue, un généticien et un biologiste de l'évolution - étudient tous les rouages de cette organisation animale et les comportements des primates, tenant de comprendre les racines sociales des groupes. Cette enquête permet, également, d'aller encore plus loin en explorant la frontière entre l'état sauvage et l'état civilisé.
Guerres de clans, discrimination, abus de pouvoir mais aussi gestes maternels, comportements solidaires, respects de règles sociales : une société des singes s’est constituée, pour le pire et pour le meilleur.
Trois scientifiques renommés – une psychologue, un généticien et un biologiste de l’évolution – étudient minutieusement ces primates des Caraïbes pour comprendre les racines de notre être social... et nous aider, peut-être, à penser une société humaine plus altruiste.
En 1938, l'Américain Clarence R. Carpenter introduisit des primates sur la petite île de Cayo Santiago, dans les Caraïbes. Ils ont proliféré et constituent aujourd'hui une société de mille individus, qui vivent entre guerre des clans, discriminations, abus de pouvoir, gestes maternels, solidarité et respect des lois sociales. Trois scientifiques - une psychologue, un généticien et un biologiste de l'évolution - étudient tous les rouages de cette organisation animale et les comportements des primates, tenant de comprendre les racines sociales des groupes. Cette enquête permet, également, d'aller encore plus loin en explorant la frontière entre l'état sauvage et l'état civilisé.
En 1938, un biologiste américain a
expatrié des primates d'Asie sur une minuscule île inhabitée des
Caraïbes. Cayo Santiago, au large de Porto Rico, abrite aujourd'hui un
millier de macaques, sujets d'études pour universitaires américains.
C'est le travail de ces neurobiologistes et psychologues que décrit ici,
avec un grand souci de pédagogie, le réalisateur Jean-Christophe Ribot.
Confinés
sur un territoire d'un kilomètre de long, contraints à la cohabitation,
les singes de Cayo Santiago se sont organisés en plusieurs communautés,
hiérarchisées à l'extrême. Leurs comportements sont-ils régis par leurs
gènes ? Par des règles sociales ? Par les lois de l'évolution ?
Grâce
à une observation rigoureuse de ces primates et à des données relevées
quotidiennement, les chercheurs parviennent à dresser des schémas
comportementaux, et même à définir les traits de caractères de certains
individus. On remarque par exemple Chester, le chef des chefs, d'un
tempérament flegmatique, qui s'oppose à Tony, l'aspirant au pouvoir,
agressif avec tout le monde.
Car entre
altruisme (scènes de toilettage) et hostilité (attaque des congénères),
cette société miniature semble obéir à des lois bien spécifiques, où les
relations de pouvoir, les rapports de classes, et même une forme de
népotisme, provoquent des agissements d'une grande cruauté. On oscille
alors entre le rire et l'effroi : même primitifs, les comportements
sociaux de ces macaques renvoient forcément à l'homme — ce qui rend le
documentaire assez vertigineux. — Perrine Dutreil
À quelques encablures de Porto Rico, des singes vivent sur une petite île, Cayo Santiago,
à l’abri des prédateurs, car ils sont les seuls grands animaux sur leur
territoire, et sans devoir chercher leur nourriture, puisque des
humains la leur apportent obligeamment depuis 75 ans. Une vie de rêve,
en quelque sorte. Quoique…
« Alors que cette île pourrait être leur paradis, ils en ont fait leur propre enfer », explique l’un des scientifiques dans le film Primates des Caraïbes, en lice au festival Pariscience, à
la fois sobre, solide et d’une force étonnante. Car il s’agit bien
d’une expérience scientifique, racontée par Jean-Christophe Ribot,
réalisateur et documentariste passionné de science et, explique-t-il
lui-même, « intéressé par les questions de sociétés et de relations entre les individus ».
Une société sous l'œil des scientifiques
L’histoire commence en 1938, avec le débarquement de 400 macaques rhésus (Macaca mulatta)
achetés en Inde par le primatologue Clarence Ray Carpenter. Le but
était d’étudier comment se construira cette nouvelle société, en suivant
chacun de ses individus. L’expérience, imitée depuis en d’autres
endroits du monde, se poursuit toujours. Des chercheurs, généticiens,
primatologues et sociologues, s’installent régulièrement sur l’île pour
observer leur vie, leurs relations, leurs amours, leurs amitiés et leurs
guerres. Rappelons que les macaques sont des primates sociaux, qui interagissent fortement entre eux et forment des alliances dans des sociétés très hiérarchisées.
Pour Claude-Anne Gauthier, primatologue au Muséum
national d’histoire naturelle et qui sera présente pour accueillir ce
film au festival Pariscience, « ces expériences en semi-liberté sont
précieuses. On peut suivre les individus sur de longues périodes, et
même, avec une certaine probabilité, connaître ses géniteurs. On peut y
observer des comportements imperceptibles en milieu naturel, parfois un regard ou un clignement d’œil. Et puis, l’argent et le temps manquent souvent, aujourd’hui, pour de longues expéditions en forêt. »
Filmées il y a quelques années sur l'île Cayo Santiago par Dario Maestripieri (qui fait partie des scientifiques intervant dans le film de Jean-Christophe Ribot), des femelles rhésus sont ici observées en compagnie de petits. Elles adorent les regarder et attirent leur attention par des cris spéciaux. © Dario Maestripieri, University of Chicago
Chester le chef et Tony la terreur
En deux ans, à raison de séjours de deux semaines
sur cette île, Jean-Christophe Ribot a suivi les chercheurs pour filmer
les singes et leur petit monde. Les drames et les moments de bonheur que
l’on y voit ressemblent tant à nos expériences humaines que la
tentation de faire le parallèle avec notre société vient immédiatement. « Le risque d’anthropomorphisme est d’autant plus grand que le cinéma cherche à ce que le spectateur s’identifie au personnage, analyse Jean-Christophe Ribot. C’est pourquoi j’ai installé une certaine distance et d’abord montré ce que font les scientifiques. »
On voit ainsi des éthologues comptabiliser les interactions et les visualiser sur de grands graphes générés par ordinateur. Deux macaques en émergent : 85-B, alias Chester, le dominant du plus grand groupe, champion des relations sociales, et 07-D, dit Tony, réputé pour sa violence et ses bagarres incessantes, isolé socialement mais qui tente de séduire la femelle
du chef. Et l’on découvre une société clanique, avec sept groupes, aux
habitudes différentes. Dans le plus grand, on est souvent agressif. Dans
celui numéroté « S » et qualifié de « hippie » par les chercheurs, on est plus cool.
La bande annonce du film Primates des caraïbes, réservée aux anglophones. © Jean-Christophe Ribot, Mosaïque Films, Deep Bay Film, Arte France
Un film loin de la dérive de l’anthropomorphisme
Ce sont les scientifiques eux-mêmes qui emploient ces termes. « Pour qualifier les comportements, nous utilisons les mots de tous les jours, commente Claude-Anne Gauthier. Le
terme "réconciliation", par exemple, est employé dans son sens commun
et il recouvre une réalité, très importante chez les primates. »
Si le film de Jean-Christophe Ribot n’est pas une
séquence de téléréalité simiesque mais bien un documentaire sur des
expériences scientifiques, il n’en suscite pas moins des réflexions sur
nous-mêmes. « Je cherche à ce que le spectateur se pose cette
question : "Je projette des choses sur ces situations, pourquoi ?" C’est
là, selon moi, que se distinguent les Hommes, quand ils analysent leurs propres comportements et leurs propres pensées. »
On ne sort pas indemne de ce film, qui sera présenté au festival
Pariscience, et ce soir sur Arte (à 22 h 50), en version 52 mn. Ses
images reviendront sans doute souvent devant les yeux de ses
spectateurs…
L’emploi cadre dans l’informatique se contracte
Selon
l’Apec, les offres d’emploi dans l'informatique enregistrent un repli de
3 % au troisième trimestre. Les intentions d’embauche sur la fin de
l’année sont aussi en baisse.
Selon
l’Apec, les offres d’emploi en informatique, qui représentent toujours
plus du quart de l’ensemble des offres, enregistrent un nouveau repli de
3 % au troisième trimestre 2013. Seule l’informatique de gestion voit
son volume d’offres continuer à croitre (+11 %), et dans une moindre
mesure les postes de direction informatique (+7 %). A l’opposé, la
demande en informatique industrielle et en informatique « web, sites et
portails internet » accuse un recul important de respectivement 18 % et
14 %.
La fin de l’année ne
s’annonce pas meilleure avec des intentions d’embauche en baisse. Les
entreprises de ce secteur « activités informatiques » - c'est-à-dire
pour l’essentiel les SSII - restent prudentes. Elles sont 84 % à prévoir
de recruter au moins un cadre au dernier trimestre. Soit des prévisions
en baisse de 4 points par rapport au quatrième trimestre 2012.
Encore s’agit-il de prévisions
d’embauche, généralement surestimées. L’Apec rappelle que les SSII
pratiquent la multi-diffusion de petites annonces par anticipation de
marchés qu’elles ne sont pas sûres de remporter. Ce qui crée une
distorsion entre le volume d’offres publiées et le recrutement
effectivement réalisé. L’Apec note ainsi que plus de quatre entreprises
sur dix de ce secteur « font part d’un volume actuel d’embauches de cadres moins nombreux à celui de l’an passé à la même période ».
Ce moindre volume
d’embauches diminue d’autant la tension sur le marché de l’emploi. Dans
l’informatique, le nombre moyen de candidatures par offre s’élève
désormais à 23 contre 19 un an plus tôt. L’Apec rappelle toutefois que
la fonction reste celle dont le ratio candidatures par offre est les
plus bas. Les postes les plus difficiles à pourvoir portent notamment
sur « le développement d’applications pour Internet et le multimédia ».
Autre signe positif, l’informatique
demeure le secteur le plus ouvert à l’embauche de jeunes diplômés
directement au statut cadre. 73 % des entreprises de ce secteur qui
prévoient de recruter envisagent ce profil.
Quels sont les métiers qui rendent heureux ?
Un sondage commandé par le Nouvel Observateur témoigne de l'attachement des Français à leur travail.
"Paresseux les Français" s'interroge le Nouvel Observateur
dans un dossier consacré au "bonheur professionnel". Gros râleur et
aficionados des RTT, nous passerions volontiers pour des feignants aux
yeux du reste du monde. Un cliché une nouvelle fois mis à mal par
l'enquête réalisée par le magazine. Parmi les 5.000 actifs interrogés
par Viavoice, 73% des Français se déclarent en effet heureux au travail.
Mieux, ils entretiendraient un "rapport très fort, passionné et
identitaire à leur métier, et non pragmatique et utilitaire, comme c'est
par exemple le cas aux Etats-Unis", explique Yves Clot, psychologue du travail, au Nouvel Obs.
Comment expliquer un tel attachement au travail alors qu'il fait justement de plus en plus défaut dans notre société ? "En France, un emploi, ce n'est pas juste gagner sa vie, c'est une identité sociale et, au-delà, un élément essentiel à la réalisation de soi", poursuit le psychologue. D'ailleurs, 92% des Français jugent le travail important contre 84% en moyenne en Europe, selon le dernier Eurobaromètre.
Un sentiment d'utilité
Alors à quoi tient le bonheur au travail ? A la rémunération mais pas que... Ainsi le salaire est un facteur important de satisfaction lorsqu'il correspond aussi à une forme de reconnaissance. Mais le vrai bonheur professionnel c'est le sentiment de liberté, d'autonomie et "la latitude de faire son travail comme on l'entend", souligne le Nouvel Obs. Ainsi, 82% des personnes travaillant seules se déclarent heureuses au travail, contre 70% pour les travailleurs évoluant dans une structure de 250 à 4.999 salariés. Les plus impliqués, ou les plus présents au travail, sont aussi les plus satisfaits : 79% de réponses positives pour ceux déclarant 45 heures de travail hebdomadaire contre 73% lorsqu'ils travaillent 35 heures par semaine.
Les relations avec les collègues - et plus important avec la hiérarchie - sont aussi un facteur d'épanouissement. "Ce qui retient les salariés les plus efficaces dans une entreprise, c'est la qualité de leurs rapports avec leur supérieur direct", selon Marcus Buckingham, un consultant américain cité par le magazine. Ainsi, 94% des sondés se sachant appréciés par leur supérieur se disent professionnellement heureux.
Le bonheur est dans le pré
Les résultats du sondage permettent également d'identifier les métiers où les travailleurs se disent les plus satisfaits de leur activité. Avec 90% de répondants se déclarant heureux, les cadres de la fonction publique tiennent le haut du classement. Arrivent ensuite les agriculteurs (86%), les enseignants (85%), les artisans et commerçants (84%), les médecins, pharmaciens, dentistes (84%), les professions libérales (hors professionnels de la santé) 81% et les infirmiers, kinésithérapeutes, aides-soignants (81%). Les commerciaux (80%) et les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration (79%) ferment la marche des dix professions où le bonheur professionnel est le plus important.
Un classement qui confirme l’importance d’être autonome au travail. Mais aussi, en partie, de l’importance de se sentir utile à la société.
Comment expliquer un tel attachement au travail alors qu'il fait justement de plus en plus défaut dans notre société ? "En France, un emploi, ce n'est pas juste gagner sa vie, c'est une identité sociale et, au-delà, un élément essentiel à la réalisation de soi", poursuit le psychologue. D'ailleurs, 92% des Français jugent le travail important contre 84% en moyenne en Europe, selon le dernier Eurobaromètre.
Un sentiment d'utilité
Alors à quoi tient le bonheur au travail ? A la rémunération mais pas que... Ainsi le salaire est un facteur important de satisfaction lorsqu'il correspond aussi à une forme de reconnaissance. Mais le vrai bonheur professionnel c'est le sentiment de liberté, d'autonomie et "la latitude de faire son travail comme on l'entend", souligne le Nouvel Obs. Ainsi, 82% des personnes travaillant seules se déclarent heureuses au travail, contre 70% pour les travailleurs évoluant dans une structure de 250 à 4.999 salariés. Les plus impliqués, ou les plus présents au travail, sont aussi les plus satisfaits : 79% de réponses positives pour ceux déclarant 45 heures de travail hebdomadaire contre 73% lorsqu'ils travaillent 35 heures par semaine.
Les relations avec les collègues - et plus important avec la hiérarchie - sont aussi un facteur d'épanouissement. "Ce qui retient les salariés les plus efficaces dans une entreprise, c'est la qualité de leurs rapports avec leur supérieur direct", selon Marcus Buckingham, un consultant américain cité par le magazine. Ainsi, 94% des sondés se sachant appréciés par leur supérieur se disent professionnellement heureux.
Le bonheur est dans le pré
Les résultats du sondage permettent également d'identifier les métiers où les travailleurs se disent les plus satisfaits de leur activité. Avec 90% de répondants se déclarant heureux, les cadres de la fonction publique tiennent le haut du classement. Arrivent ensuite les agriculteurs (86%), les enseignants (85%), les artisans et commerçants (84%), les médecins, pharmaciens, dentistes (84%), les professions libérales (hors professionnels de la santé) 81% et les infirmiers, kinésithérapeutes, aides-soignants (81%). Les commerciaux (80%) et les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration (79%) ferment la marche des dix professions où le bonheur professionnel est le plus important.
Un classement qui confirme l’importance d’être autonome au travail. Mais aussi, en partie, de l’importance de se sentir utile à la société.
mercredi 30 octobre 2013
Michel Meunier, sulfureux patron des jeunes patrons
Le Centre des jeunes dirigeants vient d’élire le patron de Vigimark Sûreté VS... dont la liquidation judiciaire fait débat.
C’est en janvier 2009 que l’homme s’est fait un nom dans le milieu de la sûreté aéroportuaire : directeur général et actionnaire à 50% de Vigimark Sûreté, il rachète pour l’euro symbolique la branche sûreté aéroportuaire de l’un de ses concurrents, Derichebourg, qui vient de perdre un marché avec Aéroports de Paris (ADP) à Roissy.
Michel Meunier reprend alors la majorité des salariés, employés par une nouvelle entité créée pour l’occasion, Vigimark Sûreté VS. Ce qui deviendra à la fois un désastre social, et l’un de ses plus beaux coups.
« Derichebourg ne voulait pas salir son nom, alors il a externalisé la liquidation de la boîte à Meunier », décrypte Thierry Fressart, syndicaliste CFDT chez Vigimark Sûreté VS. Trois mois plus tard, il ne reste que 700 salariés sur les 1 100 initiaux. « On a compris que Meunier n’était pas là pour gagner des marchés mais pour accompagner notre mort », assure aujourd’hui Thierry Fressart.
Après la reprise, pertes de contrats en cascade
Car les pertes de marché se succèdent : sécurisation des avions et des colis FedEx en juillet 2009, aéroports de Bordeaux-Merignac, de Mulhouse-Bâle, enfin Air France pour le terminal 3 de Roissy, en septembre 2009. « Michel Meunier ne s’en est pas occupé, il était là pour nous liquider depuis le début », accuse le syndicaliste, qui dénonce « des négligences délibérées » :« Les mutuelles n’ont par exemple pas perçu les cotisations patronales de Vigimark sûreté VS durant toute cette période. »« Les salariés continuaient à payer la mutuelle, mais ils n’étaient pas protégés », confirme Daniel Goldberg, député PS de Seine-Saint-Denis, qui est intervenu à plusieurs reprises à l’Assemblée sur le sujet de la sûreté aéroportuaire.
Michel Meunier préfère rejeter la faute sur « les entreprises d’Etat ou dans lesquelles l’Etat est actionnaire, qui mettent un coup aux entreprises qui ne se portent pas bien : c’est dégueulasse ».
Et d’évoquer l’embarrassante affaire de la SNCF : l’entreprise publique a en effet rompu en juillet dernier son contrat de surveillance des gares avec Vigimark, lequel employait des sans-papiers... Le scandale était d’ailleurs tombé à point nommé pour Eric Besson, qui avait alors qualifié la société de sécurité d’ « esclavagiste ». « On est blanc comme neige ! », lui répond aujourd’hui Michel Meunier. « Les politiques feraient mieux de se renseigner avant de parler ! »
Appétit intact
Reste que la liquidation judiciaire de Vigimark Sûreté VS, prononcée le 18 novembre dernier, laisse 358 salariés au chômage, sans indemnités supra-légales. L’affaire illustre la nébuleuse de la sûreté aéroportuaire, que le député PS Daniel Goldberg résume ainsi :« Suite au désengagement de l’Etat dans les années 90, qui a transféré le marché de la police aux frontières à des entreprises privées, il se passe n’importe quoi : le dumping social y règne, et certains s’y précipitent, sachant que le marché est juteux. »L’épisode n’a d’ailleurs en rien entamé l’appétit de Michel Meunier : la semaine dernière, devant le tribunal de commerce de Paris, il s’est proposé pour reprendre l’un de ses concurrents en difficulté, Stim. « Il a été placé en liquidation il y a trois semaines, et il recommence pour refaire la même chose ! », s’étrangle Thierry Messart, qui dénonce « un moyen de se faire du fric facilement avec des boîtes qui sont déjà condamnées ».
Agé d’à peine 36 ans, « intelligent, toujours avec un discours conquérant, c’est un animal à sang froid qui veut toujours vous appeler par votre prénom », commente un ancien salarié.
L’homme ne manque toutefois jamais une occasion pour attaquer les syndicats. « Je l’ai rencontré une fois, à sa demande, il critiquait le rôle des syndicalistes », confirme le député Goldberg, alors que Michel Meunier dénonçait dans Libération, le 10 avril dernier, « la pauvreté du dialogue social : les syndicats ne représentent plus la masse des salariés, ils ne remplissent plus leur rôle d’intermédiation ». Tout en se disant « prêt » à être séquestré par ses salariés.
« Il nous a eus... Maintenant on déchante »
Au très feutré Centre des jeunes dirigeants, certains s’émeuvent ainsi de l’étrange ascension de l’entrepreneur. Ecoutée par tous les ministres de l’Emploi, de l’Industrie ou de l’Economie, de gauche comme de droite, l’association apolitique -qui revendique 3300 chefs d’entreprise adhérents- cultive une réputation d’ouverture, de progressisme et surtout de diplomatie.C’est elle qui, par exemple, a « testé » les 35 heures en premier, après discussion avec Martine Aubry à la fin des années 90. C’est encore elle qui se targue d’être en lien permanent avec Jean-Louis Borloo, pour appliquer des solutions issues du Grenelle de l’entreprise.
Reste ainsi à savoir comment Michel Meunier a été coopté par les anciens présidents du CJD, puis élu, avec à peine 4 voix d’avance sur son adversaire, par un collège de 130 grands électeurs, supposé garant des valeurs de l’honorable association. « On n’était pas au courant, il nous a eus... Maintenant, on déchante », commente un membre. De quoi faire jouer les Cassandre à certains jeunes dirigeants :
« Ça va exploser d’ici peu, forcément, et l’on va devoir tout reconstruire. Tout le monde commence à s’organiser, à découvrir la vérité. Certes c’est trop tard, mais on n’a plus le choix. »Ambiance garantie dans les prochaines semaines : Michel Meunier, élu dauphin le 20 novembre, prendra officiellement ses fonctions en juin. Sauf putsch d’ici là.
William Lowe, le père du PC IBM, n’est plus
William C. Lowe, qui s’était éloigné du modèle de développement propriétaire d’IBM pour lancer en 1981 le premier ordinateur personnel de la marque, est décédé à l’âge de 72 ans.
Jeune diplômé, William Lowe avait rejoint IBM en 1962 en tant qu’ingénieur de test produit. Devenu directeur d’un laboratoire d’IBM en Floride, il forma en 1980 une équipe avec l’objectif de concevoir un ordinateur en un an. Le défi a consisté à s’éloigner du modèle de développement propriétaire d’IBM et à utiliser des composants et logiciels conçus par des entreprises tierces.
Le 5150, premier PC d’IBM, enfreint les règles
Le 12 août 1981, le premier PC d’IBM, le 5150, était lancé. Il était équipé du système d’exploitation MS-DOS 1.0 développé par une jeune entreprise de l’État de Washington, Microsoft, d’un processeur Intel 8088 cadencé à 4,77 MHz, de 16 Ko de RAM et d’un ensemble d’applications. Le tout pour un prix public de 1 565 dollars, hors écran.« Deux décennies plus tôt, un ordinateur IBM coûtait jusqu’à 9 millions de dollars et nécessitait un espace de 1000 m² climatisés et une équipe de 60 personnes pour le gérer », indique la firme d’Armonk, sur son site. « Le nouveau PC d’IBM pouvait non seulement traiter l’information plus rapidement que les machines précédentes, mais il pouvait aussi être branché sur le téléviseur, lire des jeux, traiter un texte et contenir plus de mots qu’un livre de cuisine ».
IBM, qui était centré sur l’informatique d’entreprise et les systèmes complexes, a ainsi fait une entrée remarquée dans l’informatique personnelle où s’étaient déjà aventurés des acteurs comme Apple, Commodore et Atari.
À propos des premiers PC IBM, William Lowe déclara plus tard que son équipe n’avait pas alors pour ambition de « changer le monde », mais de développer un produit innovant et inciter les développeurs du groupe à travailler avec des produits de la marque.
Après avoir présidé la division Entry Systems du groupe informatique de mars 1985 à décembre 1988, William Lowe quitta IBM pour Xerox, avant de diriger en 1991 le constructeur américain d’avions privés Gulfstream Aerospace Corporation.
Abha Dawesar: Life in the "digital now"
Why you should listen to her:
Dawesar moved from India to the United States to study at Harvard, and Delhi appears at the center of her novels Family Values and Babyji. But the oversimplified genres of immigrant fiction or ethnic fiction do not appeal to her. “Those looking for a constant South Asian theme or Diaspora theme or immigrant theme will just be disappointed in the long run from my work,” she has said. “The only label I can put up with is that of a writer. And my ideas come from everywhere.”
Read more about Abha Dawesar on the TED Blog »
Eugénisme, l’éternel retour
Le père Joseph-Marie Verlinde présente son dernier ouvrage (le premier d’une trilogie), où il dévoile les racines historiques de l’eugénisme et expose ses formes contemporaines : campagnes de dénatalité, lois sur la naissance, sur la personne handicapée, sur la personne âgée, sur les traitements médicaux, etc. Un regard incisif sur nos sociétés…
Eugénisme, l’éternel retour est disponible dans notre boutique.
Pour une économie positive
« Le règne de l’urgence caractérise l’économie actuelle et
domine la société dans son ensemble. Or, sans la prise en compte du long
terme, la vie de nos contemporains deviendra un enfer. » C’est cette
idée qu’a creusée le groupe de réflexion présidé par Jacques Attali. Les
conclusions viennent de paraître aux éditions Fayard/La documentation
française. Un tremplin pour innover aussi dans la réflexion sur la
formation professionnelle…
« L’économie positive vise à réorienter le capitalisme vers la prise en compte des enjeux de long terme. L’altruisme envers les générations futures y est un moteur plus puissant que l’individualisme animant aujourd’hui l’économie de marché. Beaucoup d’initiatives positives existent déjà, de l’entrepreneuriat social à l’investissement socialement responsable, en passant par la responsabilité sociale des entreprises ou encore le commerce équitable et l’action essentielle des services publics. Elles demeurent toutefois encore trop anecdotiques : l’économie positive suppose, pour réussir, un changement d’échelle, » annoncent les auteurs.
« Créatrice d’emplois de bonne qualité, l’économie positive permettra donc en particulier de dynamiser l’emploi à forte valeur ajoutée. » Un tremplin pour innover aussi dans la réflexion sur la formation professionnelle, notamment, celle des chômeurs…
Ainsi, dans une interview accordée à LCI le 16 octobre dernier, Jacques Attali précisait : « Il faut la loi, il faut que le parlement prenne le pouvoir et le gouvernement décide que la formation professionnelle doit aller vers les chômeurs, non pas de façon homéopathique (…) Il faut déplacer 7, 8, 10 milliards vers les chômeurs pour que la formation des chômeurs permette de participer au long terme et de recréer les conditions du plein emploi. Il n’y a pas de plein emploi sans réforme de la formation professionnelle. »
Lire aussi notre chronique dans le prochain magazine de Débat formation à paraître mi-novembre.
Ch. A.
« L’économie positive vise à réorienter le capitalisme vers la prise en compte des enjeux de long terme. L’altruisme envers les générations futures y est un moteur plus puissant que l’individualisme animant aujourd’hui l’économie de marché. Beaucoup d’initiatives positives existent déjà, de l’entrepreneuriat social à l’investissement socialement responsable, en passant par la responsabilité sociale des entreprises ou encore le commerce équitable et l’action essentielle des services publics. Elles demeurent toutefois encore trop anecdotiques : l’économie positive suppose, pour réussir, un changement d’échelle, » annoncent les auteurs.
« Créatrice d’emplois de bonne qualité, l’économie positive permettra donc en particulier de dynamiser l’emploi à forte valeur ajoutée. » Un tremplin pour innover aussi dans la réflexion sur la formation professionnelle, notamment, celle des chômeurs…
Ainsi, dans une interview accordée à LCI le 16 octobre dernier, Jacques Attali précisait : « Il faut la loi, il faut que le parlement prenne le pouvoir et le gouvernement décide que la formation professionnelle doit aller vers les chômeurs, non pas de façon homéopathique (…) Il faut déplacer 7, 8, 10 milliards vers les chômeurs pour que la formation des chômeurs permette de participer au long terme et de recréer les conditions du plein emploi. Il n’y a pas de plein emploi sans réforme de la formation professionnelle. »
Lire aussi notre chronique dans le prochain magazine de Débat formation à paraître mi-novembre.
Ch. A.
mardi 29 octobre 2013
Pour conduire en Arabie Saoudite, il faut beaucoup de courage
INTERVIEW
Alors que des Saoudiennes tentent de braver la loi en prenant le volant, Sara Al Haidar, professeur à Riyad, témoigne de son quotidien et d'une société qui se questionne.
L’Arabie
Saoudite est toujours le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le
droit de conduire, ni de se déplacer sans chaperon. Les Saoudiennes, qui
contestent de longue date cette discrimination, ont relancé ce moi-ci
une campagne : des militantes ont appelé les femmes titulaires d’un
permis obtenu à l’étranger à prendre le volant et annoncé une grande
mobilisation pour ce samedi 26 octobre. L’appel, amplement relayé sur
les réseaux sociaux, a porté : au cours des deux dernières semaines,
plus d’une cinquantaine de femmes ont mis en ligne des vidéos
les montrant en train de conduire. Trois femmes membres du Majlis
al-Choura, le conseil consultatif d’Arabie saoudite, ont également
déposé pour la première fois une recommandation pour lever
l’interdiction de conduire faite aux Saoudiennes.
Inflexible,
le gouvernement a réaffirmé l’interdiction et, mardi, des extrémistes
religieux se sont regroupés devant le palais royal à Jeddah - ville
pourtant réputée plus tolérante que Riyad - pour protester contre la
campagne des femmes. Sous pression, celles-ci ont finalement fait marche
arrière. Ce vendredi les initiatrices du mouvement sont revenues sur
leur appel, expliquant qu’elles préféraient «changer l’initiative du 26 octobre en campagne ouverte pour la conduite des femmes».Sara
Al Haidar, 32 ans, habite Riyad, la capitale. Elle est professeur
d’anglais à l’université et mère de quatre enfants. Elle n’a pas eu
l’occasion de passer le permis à l’étranger et dépend d’un chauffeur
pour ses déplacements, comme la plupart des Saoudiennes.
Certaines femmes ne peuvent pas se payer un chauffeur personnel et ne peuvent pas non plus payer tous les jours un taxi. Elles sont donc complètement dépendantes de leur mari ou de leur frère avec qui elles passent leur temps à s’arranger pour être déposées ici et là.
Pour vous donner un exemple mon premier cours commence à 10 heures mais je suis au bureau dès 7h45, je ne peux pas retourner à la maison après avoir déposé mon fils à l’école parce que le chauffeur n’est pas disponible entre 8 heures et 9 heures. Mon fils finit à midi mais il doit rester à l’école jusqu’à 13 heures, je ne peux pas aller le chercher avant.
Si je veux faire du shopping je dois m’assurer que le chauffeur est libre et l’on prévoit les heures de début et de fin. Si j’ai fini de faire mes courses et que mon chauffeur ne répond pas ou que je n’ai pas de réseau, je me retrouve coincée. C’est particulièrement embarrassant quand je sors de la pharmacie avec un sac rempli de tampons hygiéniques et que le chauffeur me regarde d’un air ébahi. Ou quand il m’attend devant un magasin de lingerie !
J’ai personnellement vu deux fois des femmes au volant et c’était drôle parce que les autres conducteurs n’étaient pas spécialement surpris, ils faisaient plutôt attention à ne pas se faire rentrer dedans.
La vision manichéenne du monde qui oppose les extrémistes aux «religieux modérés» ou aux non-pratiquants ne correspond pas à la réalité que l’on vit ici. On peut être ouvert d’esprit, soutenir la conduite des femmes et être très pratiquant du point de vue religieux.
Enfin certains prétextent que l’islam n’autorise pas les femmes à conduire. Tout est une question d’interprétation des textes religieux. Pour moi c’est une instrumentalisation de l’islam, les femmes du prophète Mohammed montaient bien des chameaux, les voitures de l’époque ! L’islam interdit aux femmes d’être seules avec un inconnu, c’est pourtant ce qui se passe quand une femme paye un chauffeur pour conduire sa voiture. Une femme au volant est donc plus respectueuse de la religion qu’une femme conduite par un chauffeur!
Thomas LOUBIÈREQu’implique au quotidien l’interdiction de conduire pour les femmes ?
C’est un problème qui affecte énormément de femmes, à tous points de vue. La voiture est ici le moyen de transport par excellence et les taxis coûtent relativement chers. Certaines femmes, si elles conduisaient, pourraient trouver du travail et celles qui ont déjà un emploi amélioreraient leurs conditions de travail. De nombreuses femmes se sentiraient plus en sécurité si elles n’avaient pas à employer un chauffeur, qui vit parfois à la maison. En tant que mère de quatre enfants en bas âge, dont des triplés de 6 mois, je me sentirais cent fois mieux si je n’avais pas à les confier à un inconnu.Certaines femmes ne peuvent pas se payer un chauffeur personnel et ne peuvent pas non plus payer tous les jours un taxi. Elles sont donc complètement dépendantes de leur mari ou de leur frère avec qui elles passent leur temps à s’arranger pour être déposées ici et là.
Pour vous donner un exemple mon premier cours commence à 10 heures mais je suis au bureau dès 7h45, je ne peux pas retourner à la maison après avoir déposé mon fils à l’école parce que le chauffeur n’est pas disponible entre 8 heures et 9 heures. Mon fils finit à midi mais il doit rester à l’école jusqu’à 13 heures, je ne peux pas aller le chercher avant.
Si je veux faire du shopping je dois m’assurer que le chauffeur est libre et l’on prévoit les heures de début et de fin. Si j’ai fini de faire mes courses et que mon chauffeur ne répond pas ou que je n’ai pas de réseau, je me retrouve coincée. C’est particulièrement embarrassant quand je sors de la pharmacie avec un sac rempli de tampons hygiéniques et que le chauffeur me regarde d’un air ébahi. Ou quand il m’attend devant un magasin de lingerie !
Si une femme a le soutien de sa famille, aura-t-elle plus de chances de tenir le volant ?
Deux choses déterminent la possibilité pour une femme de conduire : le soutien de sa famille, du père, du frère ou du mari et… le courage ! Le soutien de l’homme de la famille est fondamental car c’est lui qui sera contacté par la police si sa femme ou sa fille est arrêtée pour avoir pris le volant. C’est lui qui devra aller la chercher au poste de police et il pourra la défendre face aux autorités.Qu’est-ce qui empêche les femmes de conduire?
Il n’y a pas de lois qui l’interdisent, cependant les femmes ne peuvent pas passer le permis de conduire, et sans permis… il est interdit de prendre le volant. La police a déjà arrêté des femmes conductrices qui n’avaient pas de permis, certaines ont dû payer une amende, d’autres se sont retrouvées au poste. En revanche une Saoudienne qui passe son permis à l’étranger peut l’utiliser ici sans être arrêtée. Ma mère a elle-même conduit pendant des années en Arabie Saoudite.J’ai personnellement vu deux fois des femmes au volant et c’était drôle parce que les autres conducteurs n’étaient pas spécialement surpris, ils faisaient plutôt attention à ne pas se faire rentrer dedans.
Serait-ce alors une question de culture ou de religion?
Différentes personnes auront différentes réponses à cette question. De mon point de vue, l’islam ne s’oppose pas aux droits de l’homme, ce n’est donc pas un problème religieux. Au niveau culturel, la société saoudienne est divisée sur la question de la conduite des femmes et cette division est purement fondée sur des croyances individuelles et personnelles. Certains extrémistes religieux soutiennent les femmes qui veulent prendre le volant et d’autres, très libéraux et progressistes, s’opposent au contraire à cela. L’inverse est naturellement vrai.La vision manichéenne du monde qui oppose les extrémistes aux «religieux modérés» ou aux non-pratiquants ne correspond pas à la réalité que l’on vit ici. On peut être ouvert d’esprit, soutenir la conduite des femmes et être très pratiquant du point de vue religieux.
Quels sont les arguments de ceux qui ne veulent pas voir les femmes au volant ?
Certains expliqueront que la société n’est pas prête à ça. D’autres évoquent le fait qu’en cas d’accident une femme ne pourrait pas dédommager la personne accidentée ou encore qu’elle ne pourrait pas lui venir en aide. C’est à mon sens un argument ridicule puisqu’une femme ayant un accident lorsque son chauffeur conduit doit de la même manière faire face à une situation de crise.Enfin certains prétextent que l’islam n’autorise pas les femmes à conduire. Tout est une question d’interprétation des textes religieux. Pour moi c’est une instrumentalisation de l’islam, les femmes du prophète Mohammed montaient bien des chameaux, les voitures de l’époque ! L’islam interdit aux femmes d’être seules avec un inconnu, c’est pourtant ce qui se passe quand une femme paye un chauffeur pour conduire sa voiture. Une femme au volant est donc plus respectueuse de la religion qu’une femme conduite par un chauffeur!
Redresser la barre face à la défiance d'une équipe
Règles
chahutées, hiérarchie chamboulée, décisions ou mots déplacés... La
grogne monte dans les rangs. Nouveau manager ou ancien chef, vous avez
été maladroit ou trop tranchant. Et votre équipe se braque. Comment
rectifier le tir et reprendre la main ? L'éclairage de Jean-Louis
Muller, directeur chez Cegos.
L'équipe est hostile ? Vous vous y êtes sans doute pris un peu durement lorsque vous en avez pris les rênes, vous avez hérité d'une situation dégradée ou encore, déjà en poste, vous avez fait des boulettes. Rien n'est perdu à condition de ne pas craindre la contestation. Le manager doit faire preuve de courage et savoir jouer sur l'ici, le maintenant et l'ailleurs pour rectifier le tir. Six étapes pour s'en sortir la tête haute.
1/ Nouveau chef, vos méthodes ont bousculé le ronron de l'équipe, brisé les complicités internes. Prenez du recul car la défiance n'est pas une attaque personnelle. Vous cristallisez les peurs, c'est tout. Si votre prédécesseur était très apprécié, montrez votre lucidité : " Je remplace quelqu'un d'épatant, je ne lui ressemble pas, mais avec mon style, je vais tout faire pour que ça marche. "
Si ce chef ne l'était pas veillez à respecter une solidarité managériale. Pas question de le dénigrer parce qu'il n'aurait pas su s'adapter. Puis démarrez ainsi, " j'ai senti que.. ", " on m'a dit que... ". Osez la confrontation si vous le sentez. " Il y a des incompréhensions entre nous, que peut-on faire pour bien travailler ensemble ?... ". Les langues se délieront.
2/ Chef installé vous avez commis des bourdes. Mettez vous en mode réceptif, laissez venir. " Je me fais peut-être des idées, mais j'ai l'impression que.. ". " Ai-je fait des choses qui vous ont déplu ? Est-ce lié à moi ou à la situation ? ". Surtout évitez de polémiquer pied à pied. On vous reproche de ne plus donner de feedback, d'être indisponible, d'avoir été trop sec avec un collègue etc. Récapitulez point par point pour accuser réception. " Si j'ai bien compris, j'ai perdu ma capacité d'écoute, etc. ".
En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/manager-et-organiser/redresser-la-barre-face-a-la-defiance-d-une-equipe_32606.html#iYGXWvhXQ3eJKrqc.99
L'équipe est hostile ? Vous vous y êtes sans doute pris un peu durement lorsque vous en avez pris les rênes, vous avez hérité d'une situation dégradée ou encore, déjà en poste, vous avez fait des boulettes. Rien n'est perdu à condition de ne pas craindre la contestation. Le manager doit faire preuve de courage et savoir jouer sur l'ici, le maintenant et l'ailleurs pour rectifier le tir. Six étapes pour s'en sortir la tête haute.
1. S'interroger à temps.
A la machine à café les conversations stoppent net à votre passage, les gens filent en fin de réunion, se taisent à vos suggestions... Autant de signes d'un profond malaise qui peuvent conduire jusqu'à la pétition contre vous. Sachez que les salariés fâchés vous attribuent ainsi des mauvais points et qu'à partir de 8 ou 10, leur colère sortira d'un coup. Les détecter en amont permet de déminer le conflit.2. Prendre les devants.
Il faut parler à l'équipe pour nouer un dialogue. Abordez le sujet avec simplicité au cours d'une réunion de service usuelle. N'y mettez aucun pathos- " ce n'est pas bien "- vous n'êtes pas une victime. Selon votre situation, deux attitudes sont possibles.1/ Nouveau chef, vos méthodes ont bousculé le ronron de l'équipe, brisé les complicités internes. Prenez du recul car la défiance n'est pas une attaque personnelle. Vous cristallisez les peurs, c'est tout. Si votre prédécesseur était très apprécié, montrez votre lucidité : " Je remplace quelqu'un d'épatant, je ne lui ressemble pas, mais avec mon style, je vais tout faire pour que ça marche. "
Si ce chef ne l'était pas veillez à respecter une solidarité managériale. Pas question de le dénigrer parce qu'il n'aurait pas su s'adapter. Puis démarrez ainsi, " j'ai senti que.. ", " on m'a dit que... ". Osez la confrontation si vous le sentez. " Il y a des incompréhensions entre nous, que peut-on faire pour bien travailler ensemble ?... ". Les langues se délieront.
2/ Chef installé vous avez commis des bourdes. Mettez vous en mode réceptif, laissez venir. " Je me fais peut-être des idées, mais j'ai l'impression que.. ". " Ai-je fait des choses qui vous ont déplu ? Est-ce lié à moi ou à la situation ? ". Surtout évitez de polémiquer pied à pied. On vous reproche de ne plus donner de feedback, d'être indisponible, d'avoir été trop sec avec un collègue etc. Récapitulez point par point pour accuser réception. " Si j'ai bien compris, j'ai perdu ma capacité d'écoute, etc. ".
3. Crever l'abcès.
Cette approche ne donne rien ? Alors mettez les pieds dans le plat. Dans le cas n°1 : " Comment cela se passait auparavant ? Dites-moi ce que vous ne voulez plus jamais voir dans l'équipe ? Quels sont les points sur lesquels vous voulez exprimer votre colère ? " N'hésitez-pas en employer ce mot afin que vos collaborateurs verbalisent leurs désaccords. En général la colère liée au changement est une réaction transitoire. Dans le cas n°2, prenez un exemple précis : " J'ai peut-être été trop exigeant sur le dossier Y... "4. Respecter les rebelles.
Gare à ne pas prendre en grippe les plus contestataires. Donnez-leur le même temps de parole que les autres autour de la table. Ils sont précieux car ils disent tout haut ce que les autres pensent tout bas. Remerciez-les de leur franchise (sauf insultes). Et impliquez-les en leur demandant leur avis, des pistes de solution.5. Lancer des projets.
Projetez tous ces suscpicieux dans le futur. Organisez des groupes de travail de 5 à 6 personnes sur des idées utiles, l'amélioration de la qualité, l'élaboration d'une charte d'équipe etc. Si possible, évitez les regroupements par affinités. Le bénéfice de l'opération sera double. 1/ ils n'auront plus le temps de ressasser combien leur chef ou les procédures étaient mieux avant vous ou combien vous avez été négligeant avec l'équipe. 2/ vous renforcerez l'esprit de coopération et la cohésion.6. Proposer un benchmark.
En fonction des griefs ou des projets envoyez les gens voir comment l'on s'y prend ailleurs -un service voisin, un partenaire-. Ils réaliseront que tout n'est pas rose partout ou que leurs homologues sont souvent au même régime. Ils échangeront leurs observations. Cela relativisera leur ressentiment. Songez aussi à solliciter des experts ou universitaires pour aider au traitement de tel dossier, ils apporteront de salutaires bouffées d'air fraisEn savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/manager-et-organiser/redresser-la-barre-face-a-la-defiance-d-une-equipe_32606.html#iYGXWvhXQ3eJKrqc.99
Polytechnique, ENS, Sorbonne : suivez leurs cours gratuitement
(Crédit photo : mathplourde - flickr)
Les facs et grandes écoles françaises se mettent au Mooc. Via cet
outil, elles diffusent sur le Web des cours pédagogiques conçus pour le
plus grand nombre.
Les
universités françaises n’en sont pas à confondre la souris et le mulot,
mais elles ont jusqu’ici quand même un peu loupé le virage du
numérique. C’est pourquoi elles comptent bien, ce lundi, mettre un coup
d’accélérateur majeur pour rattraper une partie de leur retard.
Plusieurs facultés et grandes écoles ouvrent les inscriptions aux Mooc
qu’elles vont dispenser gratuitement en ligne dans les semaines et mois à
venir. Aux quoi ? Aux « Massive open online course » ou « Cours en ligne ouverts à tous », sans distinction d’origine, de niveau d’études, ou d’un quelconque critère. Une révolution.
Oui, une révolution dans un pays où seuls 3% des établissements d’enseignement supérieure proposent des cours en ligne, contre 80% aux Etats-Unis. Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a fixé un cap, au début du mois d’octobre : d’ici à 2017, 20% des cours des universités françaises seront en ligne. Ce même jour, elle annonçait le lancement de la plateforme FUN – pour France Université Numérique – qui hébergera 20 Mooc conçus par des facultés et grandes écoles françaises.
Les inscriptions à ces cours sur Internet aux disciplines variées (santé, sciences humaines, juridique, management, sciences, etc.) débutent donc ce lundi, mais il faudra attendre le début de l’année 2014 pour les suivre. D’ici là, vous pouvez assister par écran interposé au premier d’une série de trois Mooc de l’Ecole polytechnique, dédié aux algorithmes et hébergé sur la plateforme américaine Coursera, fondée il y a deux ans et qui en héberge plus de 500. C’est la plus importante à ce jour.
« Cette manière d’enseigner n’a rien à voir avec ce que nous faisons habituellement », explique Antoine Flahault, professeur à la faculté de médecine Paris Descartes. Il a enregistré un Mooc sur les leçons d’une épidémie de Chikungunya dans l’Océan indien, prévu pour durer six semaines et qui sera disponible en janvier sur FUN. « Maîtrisant bien mon sujet, je pensais que ces enregistrements seraient une promenade. Il n’en a rien été », témoigne-t-il.
Ce format spécifique oblige à se poser certaines questions parfois oubliées des habitués des salles de classe ou des labos : comment s’adresser à un public très vaste, comment inciter l’apprenant à participer aux quiz, comment le faire réagir sur les réseaux sociaux. « Il faut aussi être prêt à se mettre en scène et à se heurter à des commentaires directs, voire des critiques, ce dont on n’a pas l’habitude en tant que prof. Ça peut être déstabilisant mais, au moins, les Mooc remettent la pédagogie à une place beaucoup plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui à l’université. » Antoine Flahault est persuadé que « bientôt, on ne jugera plus de la qualité d’un professeur à son nombre de publications mais au nombre de "Like" que son cours aura recueilli ».
En somme, c’est « toute une nouvelle pédagogie à apprendre », confirme Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche à l’Ecole polytechnique, où l’idée de proposer des Mooc n’a pas immédiatement suscité l’enthousiasme des professeurs. Ils ont finalement fermé les yeux sur les heures sup’ et adhéré à la volonté du directeur de « démocratiser le savoir. Car à Polytechnique, on a des cours de très bonne qualité, mais qui bénéficient au final à peu de monde ».
Chiffre révélateur : plus des deux tiers (70%) des étudiants qui suivent Coursera viennent des pays émergents, comme la Chine, l’Inde, le Brésil. Pour les pays les moins avancés, une fois qu’ils se seront dotés d’une bonne connexion Internet, les Mooc peuvent être une chance. « Et les pays en crise, comme l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, sont aussi à fond sur les Mooc, car les personnes au chômage y voient une opportunité pour s’occuper, se cultiver, pour suivre des formations qu’ils peuvent valider (certains Mooc le proposent, mais l’examen final est parfois payant, ndlr) qu’ils mettent ensuite sur leur CV », poursuit Matthieu Cisel.
« D’ailleurs, de nombreux Mooc s’orientent non pas tant vers un système d’enseignement des savoirs que vers un système de transfert des savoirs entre tous les participants. » C’est le principe d’Effets durables, le premier Mooc participatif du développement durable, lancé au début du mois d’octobre. Les sujets mis en ligne servent de « déclencheurs » à la discussion et c’est par l’échange d’informations et par la diffusion de ressources que les participants « co-créent » leur savoir et réfléchissent ensemble à la résolution de problèmes. « La co-création de savoir par les participants est un des défis majeurs de cette nouvelle forme d’enseignement. Une idée un peu révolutionnaire et qui ne manque pas de choquer certains enseignants habitués à être les seules détenteurs de la bonne parole », poursuit Matthieu Cisel sur son blog.
Oui, une révolution dans un pays où seuls 3% des établissements d’enseignement supérieure proposent des cours en ligne, contre 80% aux Etats-Unis. Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a fixé un cap, au début du mois d’octobre : d’ici à 2017, 20% des cours des universités françaises seront en ligne. Ce même jour, elle annonçait le lancement de la plateforme FUN – pour France Université Numérique – qui hébergera 20 Mooc conçus par des facultés et grandes écoles françaises.
Les inscriptions à ces cours sur Internet aux disciplines variées (santé, sciences humaines, juridique, management, sciences, etc.) débutent donc ce lundi, mais il faudra attendre le début de l’année 2014 pour les suivre. D’ici là, vous pouvez assister par écran interposé au premier d’une série de trois Mooc de l’Ecole polytechnique, dédié aux algorithmes et hébergé sur la plateforme américaine Coursera, fondée il y a deux ans et qui en héberge plus de 500. C’est la plus importante à ce jour.
Inventer de nouvelles façons d’enseigner
Fini la transmission verticale du savoir par un prof statique derrière son pupitre dispensant son cours à un amphi endormi. Fini aussi l’ opencourseware, où l’on se contente de poser une caméra face au professeur et de diffuser in extenso le cours magistral sur le Web. Avec les Mooc, place aux séquences conçues en fonction des spécificités du Web. Les cours durent de cinq à vingt minutes en moyenne, et les pointures qui les dispensent essaient d’être accessibles au plus grand nombre. Entre deux vidéos, des quiz et des QCM, des devoirs permettent à l’ « apprenant » (qui est plus souvent un employé fortement diplômé qu’un étudiant) de vérifier ses acquis. Il peut aussi échanger, via des forums de discussion hébergés par les plateformes, avec le prof ou avec les autres inscrits, qui peuvent être plusieurs dizaines de milliers à travers le monde.« Cette manière d’enseigner n’a rien à voir avec ce que nous faisons habituellement », explique Antoine Flahault, professeur à la faculté de médecine Paris Descartes. Il a enregistré un Mooc sur les leçons d’une épidémie de Chikungunya dans l’Océan indien, prévu pour durer six semaines et qui sera disponible en janvier sur FUN. « Maîtrisant bien mon sujet, je pensais que ces enregistrements seraient une promenade. Il n’en a rien été », témoigne-t-il.
Ce format spécifique oblige à se poser certaines questions parfois oubliées des habitués des salles de classe ou des labos : comment s’adresser à un public très vaste, comment inciter l’apprenant à participer aux quiz, comment le faire réagir sur les réseaux sociaux. « Il faut aussi être prêt à se mettre en scène et à se heurter à des commentaires directs, voire des critiques, ce dont on n’a pas l’habitude en tant que prof. Ça peut être déstabilisant mais, au moins, les Mooc remettent la pédagogie à une place beaucoup plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui à l’université. » Antoine Flahault est persuadé que « bientôt, on ne jugera plus de la qualité d’un professeur à son nombre de publications mais au nombre de "Like" que son cours aura recueilli ».
En somme, c’est « toute une nouvelle pédagogie à apprendre », confirme Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche à l’Ecole polytechnique, où l’idée de proposer des Mooc n’a pas immédiatement suscité l’enthousiasme des professeurs. Ils ont finalement fermé les yeux sur les heures sup’ et adhéré à la volonté du directeur de « démocratiser le savoir. Car à Polytechnique, on a des cours de très bonne qualité, mais qui bénéficient au final à peu de monde ».
Un outil pour démocratiser le savoir
« Les Mooc démocratisent l’accès à la formation et à l’enseignement », confirme Matthieu Cisel, doctorant à l’ENS Cachan, en sciences de l’éducation. Il rédige actuellement une thèse sur les Mooc et tient un blog sur le sujet. D’après l’Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne – le premier établissement d’enseignement supérieur à s’être lancé dans des Mooc francophones, en février 2013 – les Mooc pourraient bien représenter une opportunité pour les pays en développement où les infrastructures universitaires et les professeurs qualifiés manquent parfois.Chiffre révélateur : plus des deux tiers (70%) des étudiants qui suivent Coursera viennent des pays émergents, comme la Chine, l’Inde, le Brésil. Pour les pays les moins avancés, une fois qu’ils se seront dotés d’une bonne connexion Internet, les Mooc peuvent être une chance. « Et les pays en crise, comme l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, sont aussi à fond sur les Mooc, car les personnes au chômage y voient une opportunité pour s’occuper, se cultiver, pour suivre des formations qu’ils peuvent valider (certains Mooc le proposent, mais l’examen final est parfois payant, ndlr) qu’ils mettent ensuite sur leur CV », poursuit Matthieu Cisel.
Tous au Mooc pour devenir plus intelligents ?
Les Mooc sont encore essentiellement l’apanage des établissements d’enseignement. Rien d’étonnant à ce que les sujets soient souvent pointus. Mais cela devrait bientôt changer. Car la technologie elle-même va se démocratiser. « Dans un an, tout le monde pourra monter son Mooc, car Google, le MIT et l’université de Harvard s’associent pour ouvrir la technologie edX (qui permet d’héberger des Mooc, ndlr) à l’ensemble de la planète. Ça va changer les règles du jeu ! », explique le doctorant. Lui y voit une incroyable opportunité pour « l’émergence d’une intelligence collective ».« D’ailleurs, de nombreux Mooc s’orientent non pas tant vers un système d’enseignement des savoirs que vers un système de transfert des savoirs entre tous les participants. » C’est le principe d’Effets durables, le premier Mooc participatif du développement durable, lancé au début du mois d’octobre. Les sujets mis en ligne servent de « déclencheurs » à la discussion et c’est par l’échange d’informations et par la diffusion de ressources que les participants « co-créent » leur savoir et réfléchissent ensemble à la résolution de problèmes. « La co-création de savoir par les participants est un des défis majeurs de cette nouvelle forme d’enseignement. Une idée un peu révolutionnaire et qui ne manque pas de choquer certains enseignants habitués à être les seules détenteurs de la bonne parole », poursuit Matthieu Cisel sur son blog.
Des apprenants en manque d’assiduité
Mais pour que la réalisation de Mooc se démocratise vraiment, il faudra surmonter l’obstacle de son coût. Actuellement, cet outil coûte très cher à réaliser, entre 40 000 et 50 000 euros (lire cet article qui décortique les raisons d’un tel montant). S’il est gratuit pour les internautes curieux, c’est bien que d’autres paient pour eux. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a doté le FUN de 12 millions d’euros. Une somme rondelette, à mettre en rapport avec le taux d’abandon des apprenants en cours de route : sur Coursera, 90% des participants inscrits à un cours ne vont pas jusqu’au bout. Pour Matthieu Cisel, réclamer une contribution de 5 à 10 euros par formation à ceux qui veulent la suivre les inciterait à l’assiduité et garantirait un financement à ces cours d’un nouveau genre. Ce serait toujours beaucoup moins cher que de suivre des cours pour lesquels les étudiants paient parfois des fortunes...La dépression, un accident du travail comme un autre ?
De plus en plus de dossiers sont soumis à la justice en vue de faire reconnaître la dépression d’un salarié comme accident du travail. Cette qualification est possible, mais à des conditions très précises. Le point avec Maya Gédéon, avocate au Barreau de Paris, spécialisée en droit du travail.
Quelle est la définition de l’accident de travail ?
La dépression doit être causée par un fait précis, survenu à une date certaine, et doit être exclusivement liée au travail. Prenons le cas d’un ouvrier qui tombe d’une échelle et se casse le bras : l’accident du travail est bien la chute de l’échelle, qui entraîne la fracture du bras – la lésion. Dans le cas d’une dépression, le juge va rechercher quel est le fait précis, « l’accident » qui a entraîné la dépression du salarié, l’équivalent de la lésion. A ainsi été reconnue comme accident du travail une dépression survenue juste après un entretien d’évaluation, au cours duquel l’employeur avait tenu des propos humiliants à l’égard de son salarié. « L’accident » déclencheur, dans ce cas, était bien l’entretien d’évaluation.
Comment les conditions de travail peuvent-elles être prises en compte ?
Si une dépression survient à la suite d’une série d’événements ou de faits ou d’une détérioration progressive des conditions de travail du salarié, celle-ci ne pourra pas être considérée comme accident du travail, en l’absence de « fait précis survenu à une date certaine ». La jurisprudence nous donne le cas d’un suicide bien lié à des difficultés professionnelles du salarié, mais qui n’a pas été reconnu comme accident du travail car il était consécutif à une dégradation collective de l’atmosphère de travail. Un salarié victime d’une dépression à la suite d’un ensemble de difficultés au travail ne pourra donc pas demander la reconnaissance de sa maladie comme accident du travail.
Y a-t-il d’autres solutions pour faire reconnaître sa maladie ?
Si la dépression est réellement liée à sa vie professionnelle, sans cause personnelle, le salarié peut alors demander la reconnaissance pour maladie professionnelle. Mais la procédure est, là encore, très encadrée : il faut apporter la preuve que seul le travail est à l’origine de la dépression – ce qui n’est pas simple dans les faits –, mais il faut aussi que l’incapacité du salarié atteint de dépression soit supérieure à 25 %.
Dernière solution, souvent utilisée dans les cas de harcèlement moral : le salarié peut recourir à la « prise d’acte de la rupture du contrat de travail aux torts de l’employeur ». Concrètement, il s’agit d’une démission que le salarié va ensuite tenter de faire requalifier devant le juge comme licenciement sans cause réelle et sérieuse, ce qui lui ouvre droit à des indemnités et, éventuellement, à des dommages et intérêts. Mais, là encore, le salarié doit avoir un dossier solide pour faire la preuve que l’employeur a mal agi à son égard, sans répondre à son « obligation de sécurité de résultat concernant la santé physique et mentale du salarié » (article L4121-1 du Code du travail).
Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès-Ledru
Avril 2011
lundi 28 octobre 2013
Résultats enquête BeBest 2013 sur la qualité de vie au travail
Présentation des
principaux résultats de l'enquête nationale BeBest 2013 sur la qualité
de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux.
...
Le majordome
Il y a la petite et la grande Histoire dans « le Majordome », passionnant long-métrage de Lee Daniels (« Precious » et « Paperboy »), qui sort aujourd’hui sur quelque 400 écrans. D’abord celle de Cecile Gaines (Forest Whitaker) qui travailla trente-quatre ans à la Maison-Blanche, servant sept présidents américains, de Dwight Eisenhower à Ronald Reagan, en 1986.
Si l’on suit avec intérêt le destin singulier de ce maître d’hôtel placide et silencieux, on se passionne surtout pour la grande Histoire. Celle de la lutte des Afro-Américains pour l’égalité des droits : on (re)découvre les principales étapes du mouvement, emmené par Martin Luther King et Malcolm X. C’est aussi l’utilité d’un tel film de nous rappeler ce combat pour la fin de la ségrégation raciale.
De belles interprétations
Les acteurs sont au diapason des ambitions historiques. Non seulement Forest Whitaker, extraordinaire, mais aussi Oprah Winfrey, la célébrissime animatrice de télévision américaine, qui incarne l’épouse de Cecile Gaines, Gloria. Leurs « fils », Louis (David Oyelowo) et Charlie (Elijah Kelley), sont aussi de formidables personnages, l’un s’engageant dans le militantisme radical et l’autre partant faire la guerre au Viêt Nam.
Produit par les frères Weinstein, grands manitous des Oscars — ce sont eux qui défendirent « The Artist » —, « The Butler » (titre original) est taillé pour récolter de nombreux prix.
Barack Obama «ému aux larmes» par Le Majordome
Le
président des États-Unis a été touché par le film inspiré de l'histoire
vraie d'Eugene Allen, serviteur afro-américain au service des
locataires de la Maison-Blanche, de 1952 à 1986.
Le Majordome est au sommet du box-office américain depuis sa sortie il y a deux semaines, et Barack Obama n'échappe
pas à cette vague d'enthousiasme. Le président des États-Unis a confié
avoir été «ému aux larmes» par ce film inspiré de l'histoire vraie
d'Eugene Allen, un majordome afro-américain qui a travaillé directement
au service des locataires de la Maison-Blanche, de 1952 à 1986.
«Les larmes me sont montées lorsque j'ai pensé non seulement aux majordomes qui travaillent à la Maison-Blanche, mais aussi à toute cette génération de gens talentueux et qualifiés. Mais à cause de Jim Crow (lois ségrégatives abolies par le Civil Rights Act de 1964) et de la discrimination, ils ne pouvaient pas faire plus», a déclaré Barack Obama, à l'animateur de radio, Tom Joyner. «Cependant, avec dignité et ténacité, ils se sont levés et ont travaillé chaque jour et se sont débrouillés avec beaucoup d'ennui parce qu'ils espéraient quelque chose de mieux pour leurs enfants.» Dans le film, le fils d'Eugene Allen, rebaptisé Cecil Gaines, s'engage auprès des manifestants pro-droits civiques.
Le président a également salué le jeu des acteurs: «J'ai trouvé Forest Whitaker (qui interprète le majordome) merveilleux. Et Oprah (Winfrey, qui joue la femme du majordome), mon amie, sait jouer. Elle est une merveilleuse actrice, donc je suis heureux qu'ils aient tourné ensemble.»
Sa prise de position sur Le Majordome est en tout cas à l'opposé de celle de Michael Regan, fils de Ronald Reagan. Celui-ci a publié une chronique où il accuse le film de véhiculer une image raciste de son père, et d'avoir déformé la biographie du maître d'hôtel de la Maison-Blanche pour en faire un «film à message». Réalisé par Lee Daniels (Paperboy, Precious), il sera sur les écrans français le 11 septembre.
«Les larmes me sont montées lorsque j'ai pensé non seulement aux majordomes qui travaillent à la Maison-Blanche, mais aussi à toute cette génération de gens talentueux et qualifiés. Mais à cause de Jim Crow (lois ségrégatives abolies par le Civil Rights Act de 1964) et de la discrimination, ils ne pouvaient pas faire plus», a déclaré Barack Obama, à l'animateur de radio, Tom Joyner. «Cependant, avec dignité et ténacité, ils se sont levés et ont travaillé chaque jour et se sont débrouillés avec beaucoup d'ennui parce qu'ils espéraient quelque chose de mieux pour leurs enfants.» Dans le film, le fils d'Eugene Allen, rebaptisé Cecil Gaines, s'engage auprès des manifestants pro-droits civiques.
Le président a également salué le jeu des acteurs: «J'ai trouvé Forest Whitaker (qui interprète le majordome) merveilleux. Et Oprah (Winfrey, qui joue la femme du majordome), mon amie, sait jouer. Elle est une merveilleuse actrice, donc je suis heureux qu'ils aient tourné ensemble.»
Contexte symbolique
The Weinstein Co, qui distribue Le Majordome, en avait envoyé une copie à Barack Obama, sans savoir quand il le regarderait. Le moment choisi est d'autant plus symbolique que ce 28 août célèbre les cinquante ans du discours clé de Martin Luther King, dans le combat des Noirs américains pour la reconnaissance de leurs droits, au Memorial Lincoln à Washington. Barack Obama va d'ailleurs prononcer un discours-hommage au même endroit. Un fait rare, pour celui qui a toujours évité d'être symbolisé par sa couleur de peau.Sa prise de position sur Le Majordome est en tout cas à l'opposé de celle de Michael Regan, fils de Ronald Reagan. Celui-ci a publié une chronique où il accuse le film de véhiculer une image raciste de son père, et d'avoir déformé la biographie du maître d'hôtel de la Maison-Blanche pour en faire un «film à message». Réalisé par Lee Daniels (Paperboy, Precious), il sera sur les écrans français le 11 septembre.
LE MAJORDOME Bande Annonce VOST par metropolitan_filmexport
Le Majordome, réalisé par Lee Daniels, sort ce mercredi en salles et s'est inspiré de l'histoire d'Eugene Allen, un majordome, qui a été au service de huit présidents américains à la Maison Blanche. melty.fr dresse le portrait de cet homme hors du commun.
Alors que melty.fr vous proposait la critique du film événement Le Majordome, qui sort aujourd'hui en salles, la rédaction a voulu en savoir plus sur Eugene Allen, l'homme qui a inspiré le film réalisé par Lee Daniels. Le Majordome retrace l'histoire d'un afro-américain, Cecil Gaines qui officia pendant plus de trente ans à la Maison Blanche. Aux côtés de huit présidents successifs, Eugene Allen a été le témoin privilégié des grands changements de son époque. Le drame historique revient sur la lutte pour les droits civiques des noirs américains à travers les destins mêlés de ce majordome dévoué et de son fils activiste. Cecil Gaines est brillamment interprété par Forest Whitaker au côté de Oprah Winfrey dans le rôle de Gloria, sa femme. Selon le Washington Post, dans la réalité, Eugene Allen est né en Virginie en 1919 et non en Georgie puis il a travaillé en tant que serveur dans le sud des États-Unis puis à Washington dans un country club.
Plus d'actu sur Le MajordomeLe Majordome : Lenny Kravitz et Cuba Gooding Jr. parlent du film (VIDÉO EXCLU)
En 1952, il entend parler d'un poste de plongeur à la Maison Blanche
et réussit à se faire embaucher. Il a gravit les échelons jusqu'en
1981, date à laquelle il est promu au poste le plus prestigieux en tant
que majordome, celui de Maître d'hôtel sous la présidence de Ronald Reagan. Les époux Reagan avaient invité Eugene et sa femme à un dîner d'État en tant qu'hôtes, une première dans l'histoire. Dans le film, on peut voir qu'après l'assassinat de son mari, Jackie Kennedy a offert une des cravates de JFK à Gaines, ce qui est tout à fait vrai. Eugene Allen l'a même fait encadrer. Il a été marié pendant 65 ans à sa femme Helene, décédée la veille de l'élection d'Obama.En effet, le couple avait été des fervents supporters de Barack Obama, qui a d'ailleurs pleuré en voyant le film Le Majordome. Ensemble ils ont eu un fils, Charles qui a véritablement combattu au Vietnam. Contrairement à ce qui est raconté dans le film, Eugene Allen n'a jamais eu de fils engagé dans la lutte contre la ségrégation. En outre, Eugene Allen n'a pas milité pour la lutte des droits civiques. Allen est mort à Washington, en 2010, à l'âge de 90 ans. L'homme a toujours été très discret sur sa vie et a quasiment toujours refusé les invitations pour faire des plateaux de télévision, des livres ou encore du cinéma.
Si vous tombez sans parachute d’un avion dont la chute tue 95% des gens, voici comment vous pourriez survivre
Romain Pernet, le
Environ
95% des personnes qui subissent une chute libre sans parachute meurent.
Mais contrairement à ce que laisse penser cette statistique, vous avez
des chances de vous en sortir ! DGS vous détaille les différentes choses
à retenir si vous espérez survivre à une chute libre.
Vous avez de la chance : le corps humain ne continue pas de prendre de la vitesse grâce au principe de vitesse terminale :
vous ne tomberez donc pas plus vite que 195 km/h, ce qui n’est déjà pas
mal ! Voici ce que les scientifiques pourraient vous recommander pour
survivre à cette chute potentiellement mortelle…
Reprenez vos esprits
La première à chose à
faire est de reprendre ses esprits, l’oxygène étant rare à l’altitude à
laquelle les avions volent, vous vous évanouirez à coup sûr au début de
votre chute. Cependant, pas de problème vous aurez le temps de vous
réveiller : essayez de visualiser où se trouve le sol par rapport au
ciel et maintenez vous à l’horizontale. Sachez que vous avez
approximativement 4 minutes de répit pour trouver une solution à votre
chute et si vous avez un parachute à portée de main, ne tergiversez pas,
votre problème est résolu.
Tentez de vous accrocher à un débris métallique
Pas de parachute ? Pas de
problème. Partons du principe que votre avion à explosé en vol après
que vous ayez sauté. Il y aura des pièces métalliques qui accompagneront
votre descente : essayez de grimper sur l’une d’elle (large de
préférence), cela ralentira considérablement votre chute, un peu à la
manière d’un parachute.
Evitez l’eau à tout prix !
Pas de débris d’avion ? Pas de problème : cherchez un endroit dans le paysage en-dessous de vous qui pourrait accueillir votre atterrissage
et faire en sorte qu’il soit le moins violent possible. Afin de mettre
toutes les chances de votre côté, évitez à tout prix d’atterrir dans
l’eau : la seule différence avec la terre ferme est qu’elle avalera
votre corps brisé après que l’impact vous ait tué.
Cherchez une surface plus molle
Pour espérer survivre à cette terrible chute, vous avez besoin d’une surface capable d’absorber
la force de l’impact, comme la neige par exemple. Pas de neige aux
alentours ? Ne paniquez pas et essayez de repérer un marécage vaseux ou
un endroit avec de la boue : bien qu’il soit difficile de juger de
l’épaisseur de celle-ci, c’est toujours mieux que rien.
Utilisez les arbres (à condition de choisir les bons)
Eh oui, bien
qu’inconfortables, les branches des arbres auront pour effet de ralentir
significativement votre chute. A raison d’une réduction de la vitesse
d’un peu plus de 15 km/h par branche, 12 branches
pourraient suffire à sauver votre vie ! Il est cependant important de
savoir que vous risquez de vous fêler (au mieux) une côte par branche…
Enfin, les arbres sont vos amis, mais choisissez bien : évitez à tout
prix les séquoias.
En effet, les branches vous freineraient assez pour sauver votre vie
mais vous feriez une chute mortelle de plus de 15 mètres après la
dernière branche et vous finiriez tout de même par mourir.
Adoptez la bonne position
Pas de neige, pas de
boue, pas d’arbres ? Pas de problème : heurtez le sol avec la partie
antérieure de la plante des pieds. En résumé, votre but principal est de
ralentir au maximum votre chute. Chaque jambe encaissera l’impact, le
divisant par deux. Cependant, le choc les brisera ainsi que vos hanches
mais vos organes vitaux et votre tête seront préservés. De plus, évitez
d’atterrir sur le ventre ou sur le dos : essayez de tomber sur le côté.
Enfin, sachez que tomber d’un avion est moins mortel qu’une chute du
6ème étage d’un immeuble : au moins vous avez le temps de réfléchir à
« comment » et « où » heurter le sol.
Ces trois femmes ont d’ailleurs survécu à des chutes vertigineuses :
Vesna Vulović
Vesna Vulović
est une ancienne hôtesse de l’air qui a survécu à une chute libre de 10
000 mètres à 32 ans à la suite d’un crash d’avion. Elle est d’ailleurs
entrée au livre des records pour être la seule personne à avoir survécu à
une chute d’une altitude aussi haute. Lors d’un vol entre Stockholm et
Belgrade, une explosion a entraîné le crash du charter. Vesna
est la seule des 28 passagers à avoir survécu et après 27 jours de coma
et 17 mois de rééducation, elle a continué à travailler pour sa
compagnie Yugoslav Airlines durant 20 ans.
Juliane Koepcke
Juliane Koepcke avait
17 ans lorsque son avion, qui passait au-dessus de la forêt amazonienne
et qui l’emmenait rejoindre son père pour fêter Noël, s’est écrasé dans
la forêt vierge. Seule survivante de ce crash spectaculaire, la jeune
fille a également survécu à une chute vertigineuse puisqu’elle est tombé
de 3 kilomètres de haut alors qu’elle était toujours attachée à son
siège. Après ça, elle est restée seule au beau milieu de la jungle et a
dû se débrouiller pour retrouver une trace de civilisation et se faire
secourir.
Bahia Bakari
Bahia Bakari est tristement célèbre pour être la seule personne à avoir survécu au crash du vol A310 de la Yemenia
au large des Comores, qui a eu lieu en 2009. A 14 ans lors des faits,
la jeune fille est restée agrippée aux reste de l’avion pendant près de
treize heures tout en ne sachant pas nager et pendant la nuit. Elle
était tellement fatiguée par ses efforts qu’elle n’a pas pu attraper la
bouée de sauvetage que les secouristes lui ont tendue et l’un d’entre
eux a dû plonger pour l’aider à monter sur le bateau.
Cette liste d’astuces
nous parait complètement folle et improbable, pourtant, quand on y
réfléchit elle n’est pas si insensée qu’elle n’y paraît. Cependant,
l’équipe est partagée : les plus optimistes sont ravis d’avoir ces
conseils alors que les autres restent sceptiques et pensent qu’il est
tout bonnement impossible de survivre à une telle chute. Notre
correctrice Inès rêve de faire un saut en parachute : l’occasion pour
nous de le confisquer et de voir si elle s’en sortira ^_^ ! Alors, paré à
survivre si jamais vous êtes victimes de graves turbulences en avion ?
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