Le président américain Barack Obama prononce un discours à Washington, le 7 octobre 2013 ( AFP / Saul Loeb)
La présidence a annoncé que M. Obama allait donner une conférence de presse à 14H00 (18H00 GMT), à l'issue d'une matinée où les démocrates, qui contrôlent la Maison Blanche et le Sénat, et leurs adversaires conservateurs, majoritaires à la Chambre des représentants, ont une nouvelle fois constaté leurs divergences.
M. Obama a bien repris contact mardi avec le dirigeant de la Chambre, John Boehner. Mais leur appel téléphonique n'a a priori accouché d'aucun progrès, à en juger par les compte-rendus que les deux parties en ont donné.
"Le président a appelé (M. Boehner) une nouvelle fois aujourd'hui pour répéter qu'il ne négocierait pas sur une loi d'orientation budgétaire ou un relèvement du plafond de la dette", a affirmé le porte-parole du chef républicain, Brendan Buck.
Pour la Maison Blanche, "le président veut bien négocier avec les républicains, une fois que la menace de la paralysie gouvernementale et du défaut aura été levée".
Barack
Obama s'exprime sur la réforme du système de santé et la paralysie de
l'Etat américain, le 1er octobre 2013 à la Maison Blanche ( AFP/Archives
/ Saul Loeb)
Passée cette échéance, et faute d'un relèvement du plafond légal de la dette (actuellement à 16.700 milliards de dollars) par le Congrès, la première économie mondiale ne pourra plus emprunter sur les marchés obligataires ni rembourser certains créanciers. L'onde de choc d'un tel défaut, sans précédent dans l'histoire américaine, serait catastrophique et dépasserait largement les frontières du pays, a prévenu l'administration Obama.
Nervosité des marchés
Ce dernier a une nouvelle fois exhorté mardi M. Boehner à organiser au plus vite un vote sur la dette, arguant que suffisamment de républicains modérés joindraient leurs voix aux démocrates pour parvenir à la majorité dans cette assemblée.
Mais M. Boehner, maître de l'agenda, refuse, exigeant d'abord des concessions de l'exécutif en matière de dépenses sociales, en particulier sur la réforme de l'assurance-maladie promulguée en 2010. "En refusant de négocier, (le chef de file démocrate du Sénat) Harry Reid et le président mettent notre pays sur une voie dangereuse", a-t-il prévenu mardi, appelant à "discuter pour trouver une solution à nos divergences".
Des agents fédéraux mis en congés forcés manifestent devant le Capitole, à Washington, le 4 octobre 2013 ( AFP / Nicholas Kamm)
Une telle crise s'était déjà produite à l'été 2011, six mois après que les républicains avaient reconquis la Chambre. Une solution avait été trouvée de justesse, mais l'épisode avait coûté aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette souveraine par Standard and Poor's.
Mais cette fois-ci, les deux parties "sont tellement braquées que les risques de défaut existent", a affirmé lundi l'ancien gouverneur républicain Tim Pawlenty sur CNN, mettant en garde contre des résultats "cataclysmiques".
Les marchés mondiaux font preuve d'une grande nervosité depuis le début de cette énième crise, et Wall Street évoluait dans le rouge mardi midi.
Cet affrontement se déroule sur fond de paralysie partielle de l'Etat fédéral américain, entrée mardi dans sa deuxième semaine. Avant de bloquer sur la dette, le Congrès n'a en effet pas réussi à se mettre d'accord sur une loi d'orientation au début de la nouvelle année budgétaire, le 1er octobre.
Les Etats-Unis, dont la croissance et l'emploi n'ont toujours pas pleinement récupéré depuis la récession de 2007-2009, sont en outre soumis depuis mars à une cure d'austérité forcée, là encore faute d'accord au Congrès sur les dépenses et les recettes de l'Etat fédéral.
Ces bridages consécutifs ont accouché d'une croissance modeste pour le pays, a constaté mardi le Fonds monétaire international, en abaissant ses prévisions de progression du PIB pour cette année et 2014. Le FMI estime que les seules coupes budgétaires vont coûter jusqu'à 1,75 point de croissance en 2013.
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