L’égocentrisme est caractérisé par une tendance
à ramener tout à soi. Les égocentriques se focalisent principalement
sur leur propre intérêt et considèrent leur opinion comme la plus
importante. Les individus égocentriques sont incapables de comprendre
pleinement les avis de leur entourage.
« Égocentrisme » est formé à partir de deux termes latins : ego (« moi ») et centrum (« aiguillon », « centre »). Étymologiquement, cela signifie donc « ne penser qu'à soi-même ».
Pour Jean Piaget
l'égocentrisme est un stade normal du développement de l'enfant qui
perçoit le monde à partir de son propre point de vue, par exemple
lorsque, interrogé, il dit que la "lune le suit" parce qu'il la voit se
déplacer. Ce point de vue psychologique développemental est dénué
d'aspect péjoratif. Pour Piaget qui s'est tout le temps opposé à
l'adulto-centrisme, un enfant ne peut se décentrer, faire preuve
d'altruisme qu'à partir du moment où il sait distinguer ce qui est « de » et « à » lui de ce qui est à autrui. Pour
Jean Jacques Menestrel, l'égocentrisme est un processus intelligent qui
amène vers un amour propre de soi renforcé et naturel[réf. insuffisante].
Égocentrisme et complexes sont souvent liés, en effet les personnes
complexées passent beaucoup de temps à s'observer et pensent que le
reste du monde les observe également.
La plupart des recherches se focalisent sur le développement de
l'égocentrisme durant la jeune enfance, mais également durant
l'adolescence1. David Elkind (en)
est l'un des premiers chercheurs à avoir découvert la présence de
l'égocentrisme durant l'adolescence et à la fin de l'adolescence. David
Elkind explique que « le jeune adolescent, des
suites de changements psychologiques, se centre principalement sur ses
propres intérêts. Il ne réussit pas à différencier ce que les autres
pensent de lui et ses propres pensées de lui-même, et croit que les
autres se centrent sur son apparence et sa conduite2. » Cette explication montre que l'adolescent est égocentrique car il n'arrive pas à s'identifier auprès des autres.
La prévalence de l'égocentrisme sur les individus semblerait diminuer entre 15 et 16 ans3.
Cependant, les individus d'âge adulte sont susceptibles d'être
égocentristes ou d'avoir des comportements considérés égocentriques
(Tesch, Whitbourne & Nehrke, 1978)4. Frankenberger a testé les niveaux d'égocentrisme chez des adolescents (14-18 ans) et adultes (20-89 ans)5.
Il a été découvert que ces tendances égocentriques se répandaient de
plus en plus dès le début de l'âge adulte. Baron et Hanna ont observé
152 participants et testé la présence de signes permettant de voir leur
niveau d'égocentrisme6.
Ils ont testé des individus âgés entre 18 et 25 ans. Les participants
montrant des signes de baisse d'humeur ont un haut niveau
d'égocentrisme.
L'égocentrisme se rapproche également de la mégalomanie et du narcissisme.
L'égocentrique se préoccupe avant tout de sa personne et pense qu'il
est la première préoccupation des autres. Contrairement à l'amour-propre, l'égocentrisme ne consiste pas à s'aimer plus que les autres (ce qui est naturel)[réf. nécessaire]
mais plutôt à aimer le regard des autres sans s'aimer véritablement.
L'égocentrique ne s'aime pas tel qu'il est mais tel qu'il paraît aux
autres, il pense être la seule cause du bonheur ou du malheur des
autres, il peut se prendre pour le sauveur, le tyran ou le martyr de
ceux qui l'entourent. L'égocentrisme diffère en cela de l'égoïsme
que paradoxalement, l'égocentrique se soucie énormément des autres
(sans pour autant les aimer) puisqu'il s'estime selon le regard et le
jugement des autres. Par opposition, l'allocentrisme est la tendance à faire d'autrui le centre de l'univers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.