mercredi 1 février 2012

Une femme jette de la farine sur Hollande

Une "mal logée" lilloise de 45 ans a jeté de la farine au visage de François Hollande, perturbant brièvement une intervention du candidat PS à l’Elysée dans une manifestation sur le mal logement, porte de Versailles à Paris, avant d’être interpellée puis placée en garde à vue.

L’incident s’est produit alors que le député de Corrèze venait de prononcer son allocution à cette manifestation organisée par la Fondation Abbé Pierre, pour la présentation du rapport annuel sur le mal logement, ont constaté des journalistes de l’AFP.

François Hollande était en train de signer le "contrat social" rédigé par cette Fondation pour demander "un véritable changement d’orientation des politiques" de logement.

Une femme est montée sur l’estrade, se dirigeant vers lui un paquet sous le bras, et lui a lancé de la farine, l’atteignant en plein visage et blanchissant aussi son costume. Elle a été immédiatement été plaquée au sol par le service d’ordre, tandis que résonnaient quelques sifflets à son encontre.

Cette personne a dit à BFMTV s’appeler Claire Séguin, habiter Lille et être âgée de 45 ans. Elle s’est déclarée "absolument à bout de ressources parce que la loi n’est plus appliquée", sans plus de précision, et a affirmé qu’elle était "en train d’être assassinée à Lille par des socialistes".

Claire Séguin tient un blog "sur les atteintes aux libertés et à la vie privée", dans lequel elle se décrit comme "mal logée" et raconte ses fréquents coups d’éclat pour plaider sa cause, dans la rue ou en interpellant les politiques, comme elle l’a déjà fait avec Martine Aubry sur France Inter en décembre.

François Hollande enfariné à Paris, le 1er février 2012


François Hollande "enfariné", la réaction de... par LCP

Elle a été conduite au commissariat de police du XVe arrondissement et placée en garde à vue pour des faits de violence sans ITT (Incapacité totale de travail), a-t-on appris en début de soirée de source policière.

Interrogé ensuite par la presse porte de Versailles, François Hollande a dit n’avoir "pas vu grand-chose", évoquant l’acte "d’une personne irresponsable".

"Elle a essayé d’utiliser cette réunion à d’autres fins", a-t-il ajouté, avant de dédramatiser : "Le principal c’est d’avoir délivré le message que je voulais prononcer sur le logement et d’avoir été très bien accueilli par cette fondation".

L’entourage du candidat a indiqué à la presse qu’il était déjà prévu que sa sécurité policière soit renforcée à partir de jeudi.


Capture d'une vidéo de Claire Seguin sur Youtube.
Capture d'une vidéo de Claire Seguin sur Youtube.

Claire Seguin, qui a jeté mercredi de la farine sur le candidat socialiste, s'est fait connaître à Lille en distribuant des tracts dénonçant notamment des atteintes à sa vie privée. Sur son blog, elle explique être harcelée et espionnée.

Des griefs multiples et confus. La femme qui a jeté, mercredi, de la farine sur François Hollande lors de la présentation du rapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement, n'a pas tenu à rester anonyme. Alors qu'elle lançait de la farine sur le candidat socialiste, elle l'a également aspergé de petits papiers, contenant un paragraphe d'explication et une adresse de blog. Titré «Lille une industrie en pleine essor: le lynchage collectif», le tract s'interroge: «Les Français rétabliront-ils en 2012 mes droits humains fondamentaux bafoués depuis des années?». «Explications sur 'Un micro sur votre oreiller' traitant des atteintes à la vie privée dont je suis victime mais qui menacent tous les citoyens de demain», poursuit le manifeste. L'enfarineuse a aussi approché les journalistes de BFMTV pour se présenter. Disant s'appeler Claire Seguin, habiter Lille et être âgée de 45 ans, elle leur a confié être «absolument à bout de ressources parce que la loi n'est plus appliquée». Elle a affirmé qu'elle était «en train d'être assassinée à Lille par des socialistes».

Son blog déroule en revanche une longue liste de motifs potentiels. Dans l'entrée la plus récente, datée du jour même de l'enfarinage de François Hollande, Claire Seguin dénonce son logement précaire et le refus de son propriétaire de la reloger, sur fond «d'hostilité des services sociaux», indifférents à sa situation. «Je ne crois plus une seconde à la justice à Lille. C'est un moyen mis en œuvre pour donner un autre tour au harcèlement. A chaque étape, je m'enfonce un peu plus, en territoire socialiste, dans les sables mouvants de la misère et du déni de justice», conclut confusément Claire Seguin, qui évoque un cambriolage ayant visé ses fichiers informatiques.
Pour elle, On connaît la chanson s'inspirerait de sa vie

Sur son blog, créé en octobre 2010, Claire Seguin détaille méticuleusement ses accusations aux forts accents paranoïaques. Celle qui se dit professeur de lettres dit être victime d'une campagne de diffamation depuis qu'elle est collégienne. «Des parties de mon existence ont été utilisés pour l'écriture de scénarios», s'indigne Claire Seguin pour qui On connaît la chanson d'Alain Resnais et Ridicule de Patrice Leconte s'inspirent de son parcours. «En l'absence de réponse de la justice, j'ai mené ma propre investigation privée», se souvient-elle dans sa notice biographique écrite en anglais. «Mais ensuite j'ai été menacée. La police m'a demandé de retirer mes plaintes. Le jour où j'ai refusé, ma voiture a été fracturée», explique-t-elle. Claire Séguin assure aussi que son appartement a été placé sous écoute, que la police a refusé d'enquêter et qu'elle a été systématiquement empêchée de s'expatrier hors de France pour refaire sa vie.

Désireuse d'alerter le monde sur ses souffrances, Claire Seguin a mis en ligne des lettres adressées à Martine Aubry, maire de Lille, Nicolas Sarkozy, au porte-parole du PS Benoît Hamon et aux membres du jury du festival de Cannes. Le coup d'éclat de mercredi contre François Hollande n'est d'ailleurs pas une première. En décembre dernier, la quadragénaire avait perturbé une émission de France Inter délocalisée à Lille à laquelle était invitée Martine Aubry. Déplorant le silence de la justice, elle confiait «se sentir déchue de sa citoyenneté». «Je n'ai pas le droit au recours à la justice, je n'ai plus le droit à des soins médicaux, je n'ai plus le droit au travail, je n'en peux plus», se lamentait-elle à l'antenne de la radio.

Claire Seguin se serait aussi rendue au meeting de François Hollande au Bourget pour «distribuer ses petits papiers». Enfin le 29 janvier, rappelle Le Parisien, elle avait déployé une banderole sur la Grand-Place en marge d'une cérémonie en l'honneur de Pierre Mauroy, l'ancien maire de Lille. Nord Eclair explique également que Claire Séguin s'est fait connaître dans la capitale des Flandres «en distribuant des tracts à la sortie de différentes stations de métro du centre-ville de Lille».

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