lundi 5 décembre 2011

Clovis





Clovis devient roi des Francs en 481à la mort de son père Childéric: il n'a que 15 ans mais cet âge n'est pas choquant puisque la loi fixait la nubilité à 14 ans pour les garçons et que la moyenne d'âge était alors de 20 ans !

Il n'est à cette époque que le roi d'un modeste territoire autour de Tournai (en Belgique actuelle).



Comme son père, Clovis cumule une autorité militaire (chef des Francs) et civile (administrateur de la Belgique Seconde).

Il se marie avec une princesse thuringienne ou rhénane et son 1er fils, Thierry, nait probablement avant les conquêtes de 486. On ne sait que peu de chose concernant ce mariage car Grégoire de Tours choisi d'ignorer cette princesse paîenne et considère son fils comme un bâtard.*
Clovis et le Catholicisme :
  • CLOVIS ROI DES FRANCS


L'Evêque de Reims, Saint Rémi, entretient avec lui des contacts réguliers qui vont l'inciter à respecter l'église et à s'occuper de tous les citoyens situés sur son territoire : une étrange symbiose* et un profond respect naissent au contact de ce roi païen et de l'évêque catholique. Une lettre écrite par Saint Rémi et adressée à Clovis nous est d'ailleurs parvenue et est très révélatrice quant au rôle de conseil assuré par l'église.

C'est dans ce contexte et suite à l'encouragement de St Rémi que juste avant son avènement,* Clovis entreprend "la fusion" des francs avec les gallo-romains en donnant à tous les même droits et devoirs.

Cette "coopération" est bénéfique pour les deux partis :

- Pour Saint Rémi, ces contacts sont indispensables car il réalise que l'indépendance du clergé n'est pas possible : il doit donc composer avec les barbares, et choisit ceux qui répondent le mieux selon lui à ses critères de valeur. Les francs sont considérés comme un rempart et une épée contre l'arianisme.

- Pour Clovis, il s'agit de profiter de l'expérience et du crédit d'une église respectée par une partie des notables et écoutée par une frange de la population gallo-romaine.

Début de l'expansion franque :

Dès sa prise de pouvoir, Clovis est étriqué* dans son étroit territoire centré sur la Belgique. Il tente d'étendre son royaume avec l'aide de quelques milliers de soldats armés de lances à crochet ("framée") et de haches de jet (la fameuse "francisque")

- Il s'allie en 484 avec le roi franc rhénan

Il entre ensuite en conflit avec Syagrius, dernier représentant romain qui a hérité du pouvoir de son père Aegidius mais n'a plus de fonction officielle suite à la chute de l'empire. Il est maître de la région de Soissons et le roi franc ne peut accepter les liens étroits qu'il entretient avec les Wisigoths.

En 486, l'armée franque de Clovis écrase celle de Syagrius et pille la région conquise : c'est dans ce contexte que ce déroule le fameux épisode du Vase de Soissons. Clovis hérite ainsi de la légitimité romaine et commence l'expansion de son territoire, qui comprend désormais Soissons, Senlis et Beauvais. Clovis somme les wisigoths chez qui Syagrius s'est réfugié de lui remettre le vaincu : ces derniers s'exécutent et Clovis fait égorger Syagrius.

Il s'approprie également Paris, sa future capitale, car Geneviève s'en remet à son autorité : elle bénéficie d'une extraordinaire reconnaissance dans la population suite au courage qu'elle a manifesté lorsque les huns d'Attila étaient aux portes de Paris.

Il soumet partiellement les thuringiens en 491 : cette campagne, durant laquelle il élimine les roitelets* parents Chararic (qui s'était montré lâche durant le conflit avec Syagrius) et Ragnacaire lui permet de s'assurer tout le nord-est du pays avant de partir à la conquête du sud (contre les wisigoths) et de l'est (contre les alamans) . Le territoire de la Thuringie n'a jamais été circonscrit avec précision par les historiens : il était probablement situé sur la rive droite du Rhin.

Cette expansion reste toutefois très limitée à la fin du Vème siècle en comparaison de celle des goths.

En effet, les ostrogoths, qui étaient jusqu'alors restés sur les terres de l'empire Romain d'Orient, envahissent l'Italie avec 100 000 personnes (dont 20 000 soldats) et la bénédiction de Zénon, Empereur Romain d'Orient. Leur roi Théodoric le Grand renverse Odoacre qui avait pris possession de l'Italie, provoquant la chute du dernier empereur romain d'Occident en 476. Odoacre signe sa reddition en 493 mais est aussitôt assassiné par son vainqueur lors d'un banquet. Une période de 40 années de prospérité recommence alors en Italie, en se basant sur une administration romaine contrôlée par les ostrogoths.

Fin stratège, Théodoric mène une "politique matrimoniale" intense pour accroître son prestige et mieux se positionner en arbitre de l'Occident : il est en effet beau-frère du roi des francs (Clovis) et du roi des vandales (qui tenaient l'Afrique et la Sicile) et beau-père du roi des wisigoths (Alaric II) et du prince héritier des burgondes !

Les ostrogoths représentent donc un obstacle de plus pour Clovis, circonscrit et isolé dans son modeste territoire : à la fin du Vème siècle, Clovis reste un petit roi face au roi burgonde Gondebaud, aux rois goths Théodoric le Grand (osthrogoths) et Alaric (wisigoths). De plus, il se marginalise en étant le seul païen face à ces trois rois ariens.

La Vase de Soissons

CLOVIS ROI DES FRANCS


CLOVIS ROI DES FRANCS

Le célèbre vase de Soissons provient en fait du diocèse de Reims : il s'agit d'un vase liturgique en argent qui fut intégré au butin des francs lors de la guerre entre Clovis et Syagrius.

L'évêque de Reims Saint Rémi envoya un messager à Clovis afin qu'il restitue cet objet mais la règle de partage des prises de guerre était stricte : chaque part, y compris celle du roi, était tirée au sort. Afin de respecter les bonnes relations qu'il entretenait avec l'église et étant donné que le tirage au sort à Soissons (d'où le nom « vase de Soissons ») n'attribua pas le vase à Clovis, ce dernier le réclama en prétextant un passe-droit. Un soldat s'y opposa, frappa le vase avec une hache en disant : « tu n'auras rien que ce que le sort t'attribuera vraiment ».Clovis s'inclina, mais parvint tout de même à échanger d'autres objets contre le vase cabossé qu'il restitua à l'évêque : il n'a donc pas été cassé comme l'indiquent certains manuels d'histoire.

Lors d'une revue de son armée à Soissons bien plus tard, Clovis, qui avait la rancune tenace, remarqua que les armes de celui qui avait frappé le vase étaient mal entretenues : il les jeta à terre et tandis qu'il se penchait pour les ramasser, Clovis lui fracassa le crâne en disant : « ainsi as-tu fait à Soissons avec le vase ». Il profita ainsi du droit de vie et de mort que le Roi avait sur ses sujets.

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Baptéme de Clovis

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L'église avait besoin d'une "épée" pour combattre l'hérésie arienne* : Saint Rémi a donc tout intérêt à convertir par le baptême le roi Clovis afin que les francs deviennent les protecteurs de l'église : c'est dans ce contexte que Saint Rémi incite Clovis à demander en mariage Clothilde, une princesse burgonde catholique et nièce du roi Gondebaud.

Le roi Gondebaud accepte cette union par intérêt politique, en espérant pouvoir profiter de la bienveillance de Clovis : le mariage est célébré en 493 à Soissons et à partir de ce moment, Clothilde pousse son mari à se convertir à sa religion en tentant de vaincre ses réticences.

Clovis reste au début méfiant vis à vis de la religion catholique :

il doute de l'existence du Dieu de Clothilde suite au décès de leur 1er enfant qui meurt dans ses habits de baptême,

il est conscient que cet acte peut lui faire perdre le caractère sacré que lui reconnaissaient les francs en anéantissant le prestige de son origine réputée divine : il court le risque de se voir abandonné par une partie de son peuple.

Il va changer d'opinion à l'occasion de la bataille de Tolbiac (près de Cologne). Vers 496, tandis que Clovis combat les Alamans pour étendre son royaume sur l'actuelle Alsace et Allemagne, l'armée franque est sur le point d'être dominée malgré l'appel à tous les dieux païens de la guerre : Clovis invoque alors le Christ de Clothilde et s'engage à croire en lui et à se faire baptiser s'il obtient la victoire. Le roi des Alamans est alors tué d'une flèche, signant la débandade puis le retrait des troupes ennemies, poussant Clovis vers la victoire (la mort de leur roi était le symbole pour les Alamans de l'abandon de leurs Dieux).

Il faut toutefois noter que ces faits n'ont aucun fondement réellement historique :

Ce n'est qu'en 1539, soit un bon millénaire après l'événement, qu'un écrivain a proposé de placer à Tolbiac " la " bataille de Clovis contre les Alamans, et c'est sans aucun fondement (il y eut en fait plusieurs batailles contre les Alamans en divers lieux dans la région rhénane).

La phrase de Clovis (" Dieu de Clothilde, si tu m'entends ... ") est une anecdote édifiante dont ne font état ni Avit, ni Nizier, deux saints prosélytes* qui en auraient argument. Le marchandage prêté à Clovis (" ma conversion contre une victoire ") n'est de toute façon pas très catholique.

Pourquoi cette incertitude concernant la date du baptême ?

Elle est due au manque de données fournies par Grégoire de Tours, qui n'est pas contemporain de cette époque : ce dernier constitue, grâce à son ouvrage "L'Histoire des Francs" la principale source d'informations concernant cette époque. Les travaux récents des historiens semblent donner pour improbable l'année 496 mais confirment le 25 décembre qui est symboliquement le jour de la naissance du Christ. Puisqu'en 1896 on avait commémoré le 1400ème anniversaire du baptême de Clovis, on a conservé 1996 pour le 1500ème.

De plus, la datation en années de l'ère chrétienne inventée par un moine au VIème siècle n'apparait en Gaule qu'au VIIIe : cela complique largement la datation des événements.

Clovis se décide :

Après un temps de réflexion et de maturation, Clovis est baptisé à Reims par Saint Rémi le 25 Décembre 496 ou 498

Description du Baptême :

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Au moment où il allait être baptisé Saint Rémi lui dit : "Baisse la tête avec humilité Sicambre, retire tes colliers, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ! »
(les colliers étaient des "porte-bonheur" païens et Sicambre le nom d'une tribu à l'origine des Francs saliens).

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Le roi, après avoir confessé le Tout-Puissant, Dieu en trois personnes, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et oint du saint-chrème au moyen du signe de la croix du Christ.

Plus de trois mille hommes de son armée reçurent également le baptême le même jour.

La légende de la Sainte Ampoule

La légende de la Sainte Ampoule est évoquée dans la vie de Saint Rémi (écrit par l'archevêque de Reims Hincmar en 876) :
"Au moment du baptême de Clovis, le diacre apportant le saint chrême, pris dans l'embouteillage des fidèles, ne put arriver à temps. Mais une colombe descend du ciel, tenant dans son bec une ampoule remplie d'huile. C'est avec cette huile miraculeuse que Saint Rémi donna au roi des francs l'onction."

Il a d'ailleurs été découvert dans le tombeau de Saint Rémi une ampoule de verre remplie d'un baume parfumé comme on en plaçait dans les tombes gallo-romaines. Cette relique fut intégrée dans un reliquaire où elle formait le corps d'une colombe. Elle fut hélas détruite en 1793 et quelques fragments ont été ensuite rassemblés dans un nouveau reliquaire réalisé pour Charles X en 1820.

La tradition du sacre à Reims est ainsi initialisée pour les rois de France qui reçoivent leur pouvoir de Dieu : Charles X sera le dernier roi à être ainsi consacré en 1825.

Les traces du baptistère contemporain au baptême de Clovis ont d'ailleurs été retrouvées dans la cathédrale de Reims.

Conséquences de la conversion de Clovis au catholicisme :

Ce baptême est loin de se limiter à sa seule dimension religieuse par ses nombreuses conséquences au niveau politique :

Création de la 1ère entité politique* cohérente sur le sol de France : l'empereur d'Orient Anastase prend d'ailleurs parti pour le catholique Clovis (il recevra plus tard les insignes consulaires, signe du plus grand souverain d'Occident)

Ouverture d'une fracture décisive entre les francs et les goths ariens : le roi wisigoth Alaric ne peut supporter cette reconnaissance officielle de Clovis.

Reconnaissance aux yeux des gallo-romains, de la réputation de Clovis, notamment pour la classe sénatoriale : les rois ariens* sont désormais en porte à faux* vis à vis de la majorité de leur sujets.

Modification de la nature du pouvoir royal : la monarchie mérovingienne était élective au sein de la famille du roi et l'assemblée de guerriers pouvait déposer le roi pour désigner un remplaçant. Le baptême de Clovis légalisait donc son droit de régner au nom de Dieu et écartait du pouvoir ses parents à l'exception de sa descendance directe.

S'il ne faut pas négliger les convictions religieuses de Clovis, il est indéniable que les conséquences politiques de cet acte ont été calculées : son baptême jouera un rôle déterminant dans l'hégémonie* que Clovis finira par imposée à toute la Gaule, en le positionnant en protecteur des églises du royaume et en défenseur de la foi catholique.

Affirmation de Clovis

Clovis poursuit son projet d'expansion et d'affirmation de son pouvoir, fort du soutien de l'épiscopat* obtenu grâce à son baptême : il étend son royaume et fixe sa capitale à Paris, supprime ses éventuels "concurrents", et légifère* pour imposer les lois telles qu'il les conçoit.

Suite de l'expansion territoriale : victoire sur les wisigoths

Les wisigoths sont maîtres d'un immense territoire en ce début du VIème siècle : leur roi Alaric II règne de l'Espagne jusqu'à la Loire et de l'Atlantique à la Méditerranée, et ils ont pour prétention de s'étendre au nord de la Loire sur les terres des francs. Après une rencontre cordiale mais inefficace entre les 2 rois et des tentatives de conciliations du roi ostrogoth Théodoric le Grand, le conflit est inévitable.

Un accord secret entre Clovis et l'empereur romain d'Orient, Anastase Ier, est passé, stipulant que Clovis attaquera les wisigoths tandis qu'Anastase 1er s'occupera des ostrogoths :

Anastase Ier souhaite affaiblir la toute puissance des ostrogoths en Italie en incitant Clovis à attaquer les wisigoths, leurs frères de race.

Clovis sait qu'une alliance entre les ostrogoths et les wisigoths lui serait fatale : ce plan fonctionne puisque ces derniers se limiteront à défendre l'Italie contre l'invasion des troupes romaines et n'aideront pas les wisigoths.

Description de la bataille : Au printemps 507, l'armée franque franchit la Loire en direction de Poitiers sous le commandement de Clovis et de son fils aîné Thierry. L'armée wisigothique marche au nord pour limiter leur progression en espérant que les ostrogoths les appuieront. La rencontre a lieu dans la plaine de Vouillé près de Poitiers (un monolithe de granit signale aujourd'hui ce lieu). Un terrible corps à corps commence, jusqu'à ce que le roi Alaric II soit tué par Clovis en personne. Comme pour la bataille de Tolbiac, cette mort marque la débandade des wisigoths qui seront massacrés par les francs.

On peut donc affirmer que Clovis, qui a hérité de son père d'un modeste territoire, a véritablement fondé suite à ses conquêtes le royaume franc : les "anciennes terres gauloises" sont sous son contrôle à l'exception :

De la Provence et de la Septimanie restées aux mains des goths (qui vont d'ailleurs reconquérir dès 509 Narbonne, Orange et Avignon),

De la Burgondie : les batailles contre les burgondes de 500 à 502 ne lui permettent pas de contrôler ce territoire, mais tracent la route pour ses héritiers.

Paris, capitale du Royaume :

Clovis décide en 508 de fixer sa capitale à Paris (après Tournai en Belgique et Soissons), qui ne se nomme plus Lutèce depuis plus d'un siècle. Probablement influencé par Sainte Geneviève avant sa mort, ce choix est également justifié par la «monumentalité» de la ville héritée de Rome et par sa situation stratégique (site insulaire, voie fluviale est-ouest et route nord-sud).

Il vit probablement dans le palais construit sous l'empereur romain Julien sur l'île de la Cité : ce dernier restera résidence royale pendant plus de 1000 ans avant d'occuper une fonction de justice. Afin d'ajouter sa marque, Clovis décide de construire une basilique sur le tombeau de Sainte Geneviève, décédée vers 502. Clovis puis sa femme Clothilde y seront également enterrés : à l'image des empereurs, ce geste symbolise son souhait de reconnaissance impériale et sacrée.

Cette basilique deviendra l'église Sainte-Geneviève mais sera détruite par les Normands en 857 (seuls deux chapiteaux subsistent, exposés au Louvre et au musée de Carnavalet). Le Panthéon sera bâti sur son emplacement, et une partie de ses fondations se trouvent sous l'actuelle rue Clovis à Paris située dans le 5ème arrondissement (juste à côté de la rue Clothilde).

Le royaume mérovingien conserve Paris comme "principale" capitale jusqu'à la fin du règne de Dagobert : avec la décadence du pouvoir des derniers rois mérovingiens, Paris perdra ensuite de son importance (sous les Carolingiens, la capitale deviendra Aix-la-Chapelle en Allemagne).

Liquidation pour préserver le royaume :

Afin d'éviter le partage de son royaume avec un parent, Clovis fait assassiner au moins 12 de ses anciens frères d'armes et membres de sa famille susceptibles de lui disputer son pouvoir. Il veut ainsi réserver exclusivement son royaume à ses fils. Pour contrôler qu'il n'a oublié personne, il se plaint lors d'un banquet de n'avoir plus de parents à ses côtés : il vérifie ainsi l'accomplissement de sa tâche car aucun convive ne se manifeste !

Tous les chefs francs Saliens et Rhénans, dont il devient le roi vers 510, sont ainsi exécutés.

Clovis législateur :

Après la liquidation de ses frères d'arme lui assurant les pleins pouvoirs, Clovis souhaite donner à son royaume une base législative solide afin de se positionner en refondateur de l'état de droit.

C'est ainsi qu'il fait rédiger entre 508 et 510 un ensemble de lois (dites Lois Saliques car Clovis était un franc salien) à partir du Bréviaire d'Alaric et d'anciennes lois germaniques.

Elle consiste essentiellement à régler :

l'égalité entre tous les citoyens, qu'ils soient gallo-romains ou germains,

la liberté de mariage,

les problèmes de procédure concernant les personnes et les biens : en particulier, elle essaie de supprimer la coutume du "droit de vengeance" dans les familles en codifiant, par compensation financière, le dédommagement de la parenté en cas de meurtre ou blessure d'un des siens.

les droits de succession pour les biens fonciers (terres) : ceux-ci ne peuvent échoir qu'aux hommes. Les femmes peuvent hériter des autres biens mais pas des propriétés terriennes, ce qui les exclue des partages des royaumes.

La loi Salique est le premier code de loi à avoir été rédigé dans notre pays : si le code Napoléon n'en garde que peu de traces, la législation médiévale en fut largement imprégnée.

Clovis meurt en 511 après 30 années de règne

CLOVIS ROI DES FRANCS


CLOVIS ROI DES FRANCS

Clovis ou Chlodovechus

Né vers 466 - Mort à Paris, 511.

Roi des Francs Saliens de 481 à 511. Si la chronologie de Clovis, c’est-à-dire Louis, reste assez imprécise (elle ne nous est guère connue qu’à travers l’Histoire de Grégoire de Tours, écrite beaucoup plus tard, vers 577).

L’importance historique de Clovis ne saurait être exagéré Son père Childéric, son ancêtre Chlodion, dont il portait le nom, s’étaient emparés au cours du Ve siècle d’une partie de la Belgique Seconde et avaient étendu leur suprématie dans le nord de la Gaule, jusqu’aux approches de la Somme. Ils étaient néanmoins resté de simples chefs de tribus dont le principal centre était Tournai.

Clovis succède à Childéric en 481 et donne pour tàche de réunir l’ensemble des Francs Saliens sous son autorité. Il a l’habileté de s’attaquer d’abord au général romain Syagrius qui défend encore l’idée romaine dans le nord de la Gaule. Il triomphe de lui en 486 à Soissons dont il fait sa capitale. Cette victoire lui vaut un tel prestige que le roi des Wisigoths, Alaric II, n’ose pas refuser de lui livrer Syagrius, qui est mis à mort. Au cours des années suivantes, qu restent très obscures, Clovis s’emploie à prendre possession de la région allant de la Meuse et de la Moselle jusqu’au cours moyen et inférieur de la Loire, au besoin en supprimant certains de ses parents trop gênants Il soumet les Thuringiens et les Franc Ripuaires et réussit surtout à l’emporte sur les Alamans qui, de tous les peuple barbares qui occupent la Gaule, sont le rivaux les plus dangereux pour lui. II le met en déroute, en 506 probablement, et non en 496, comme l’affirme Grégoire de Tours. Cette victoire consacre son hégémonie dans le nord de la Gaule.

Mais son véritable coup de maître est sa conversion au catholicisme, sous l’influence de sa femme Clotilde, princesse burgonde elle-même catholique. Si l’on en croit Grégoire de Tours, Clovis aurait obstinément refusé de céder aux prières de sa femme et n’aurait fait voeu d’adopter la foi des chrétiens, si leur Dieu lui donnait la victoire, que pendant la bataille contre les Alamans, à un moment où il craignait le désastre. Son baptême est en tout cas célébré peu de temps après ce succès décisif, le 25 décembre 506, à Reims par l’évêque Remi. 3 000 hommes de son armée le reçoivent en même temps que lui Cet événement capital fait désormais de lu le champion de l’orthodoxie quand les autre souverains barbares sont tous ariens. Il lui assure le soutien du clergé, essentiel pour sa domination, et lui rallie la population gallo­-romaine. Grégoire de Tours compare le nouveau protecteur de l’Église à l’empereur Constantin.

Apportant son soutien à Godesigel dans la lutte qui l’oppose à son frère Gondebaud, il conduit une expédition en Bourgogne. Gondebaud est vaincu dans une bataille livrée sous Dijon mais réussit néanmoins à sauver son patrimoine, et les deux souve­rains finissent par se réconcilier. Ils font même alliance en 507 contre le roi des Wisigoths, Alaric II, qui est battu et tué à la bataille de Vouillé. Après ce succès fou­droyant qui lui livre l’Aquitaine, Clovis aurait, toujours selon Grégoire de Tours, reçu à Tours, des mains des ambassadeurs de l’empereur d’Orient Anastase, les insignes de consul, c’est-à-dire une consécration de sa puissance par l’autorité légitime, celle de l’empereur romain résidant à Constantinople. Mais ce récit de Grégoire de Tours doit être accueilli avec les plus grandes réserves.

Après la chute du royaume des Wisigoths, Clovis abandonne la Belgique, où ses prédé­cesseurs avaient bataillé et résidé pendant un siècle, pour s’installer définitivement à Paris, sa nouvelle capitale. Il devient enfin seul roi des Francs en faisant sans doute assassiner le vieux roi des Ripuaires, Sige­bert, et son fils Chiodéric (vers 509), tandis que d’autres rameaux du tronc franc recon­naissent plus ou moins volontairement son hégémonie. Le dernier grand acte de son règne est la réunion à Orléans, en 511, d’un concile général qui réorganise l’Église des Gaules. Bien que la moitié seulement des évêques des États de Clovis s’y soient rendus, ce concile est néanmoins le premier concile général de France et marque véritablement l’alliance du trône et de l’autel.

Quand Clovis meurt en 511, les Francs sont maîtres de la Gaule, à l’exception de la Bourgogne et l’hégémonie des chefs Saliens, qui dirigeront pendant deux siècles les destinées de la "Nation des Francs" est solidement établie. Ses quatre fils Thierry, Clodo­mir, Childebert et Clotaire se partageront son royaume.

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