le 25 janvier 2012 à 06h53 , mis à jour le 25 janvier 2012 à 10h21
Dossier : Élections USA
Le président américain a prononcé mardi soir devant le Congrès le traditionnel discours annuel sur l'état de l'Union. Il a notamment annoncé des réformes fiscales visant les plus riches, une manière à peine voilée de critiquer les candidats républicains à l'investiture, et notamment Mitt Romney.
Dans un discours combatif sur l'état de l'Union en forme de feuille de route pour sa réélection, le président des Etats-Unis Barack Obama a appelé mardi à reconstruire l'économie américaine sur la base de règles identiques pour tous.
Face au Congrès où ses adversaires républicains sont en position de force, et neuf mois avant de briguer un second mandat, Obama a assuré que les Etats-Unis étaient "de plus en plus forts", et a voulu "présenter les plans d'une économie construite pour durer, où ceux qui travaillent dur en touchent les dividendes, où la responsabilité est récompensée". "Nous avons trop progressé pour revenir en arrière. Tant que je serai président, je travaillerai avec tous dans cet hémicycle pour capitaliser sur cet élan", a-t-il promis, dans un écho de sa campagne électorale de 2008, teintée d'œcuménisme.
30% d'impôts pour les plus riches
Mais il a aussi mis en garde ses adversaires en assurant qu'il allait "combattre l'obstruction par l'action" et en se disant déterminé à empêcher un retour vers les politiques ayant selon lui débouché sur la crise économique. "Nous pouvons soit nous contenter d'un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s'en sortent bien, pendant qu'une part croissante des Américains s'en sortent tout juste. Ou nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles", a-t-il ajouté.
Obama a ainsi dit vouloir une réforme de la fiscalité instituant un taux d'imposition minimal de 30% sur les revenus des millionnaires, et une remise à plat du code des impôts de façon à inciter les entreprises à produire davantage aux Etats-Unis. Son appel à réformer une fiscalité avantageuse pour les détenteurs de capitaux, héritage de son prédécesseur républicain George W. Bush, s'est déjà heurté dans le passé à l'hostilité des parlementaires de ce parti. Mais ce sujet a mis en difficulté l'un des principaux candidats à l'investiture de la formation conservatrice pour la présidentielle, le millionnaire Mitt Romney, qui a révélé mardi n'être soumis qu'à un taux d'imposition d'environ 15% puisque ses revenus proviennent essentiellement du capital et non du travail.
La paix encore possible avec l'Iran
Entamant son intervention par la mention de la fin de l'engagement américain en Irak et la mort d'Oussama ben Laden, le président a rendu hommage aux soldats de son pays en remarquant que ces militaires "ne sont pas dévorés par l'ambition personnelle. Ils travaillent de concert". "Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous suivions leur exemple", a ajouté Obama, dont la quasi-totalité des projets législatifs ont échoué au Congrès depuis qu'une majorité républicaine s'est installée à la Chambre il y a un an. Les républicains ont reproché mardi à Obama de parler de projets économiques en oubliant son mauvais bilan en matière de chômage, qui atteint 8,5% contre 5% avant le début de la récession de 2007-2009.
Dans un discours largement consacré à la politique intérieure, Obama a évoqué la concurrence économique de la Chine et s'est dit décidé à ce qu'elle s'effectue à armes égales, en promettant de combattre davantage le piratage et la concurrence déloyale attribués à ce pays, via un nouvel organisme.
Concernant le programme nucléaire iranien controversé, Obama a assuré qu'une résolution "pacifique" était "encore possible" mais que "toutes les options" restaient sur la table. Et face à l'instabilité née des révoltes contre les régimes autoritaires dans le monde arabo-musulman il y a un an, Obama, a promis que son pays resterait solidaire des forces démocratiques face à "la violence et l'intimidation".
En tournée
Dès mercredi matin, Obama va aller décliner son message économique sur le terrain. En trois jours, il visitera cinq Etats qui, comme la Floride, pourraient s'avérer cruciaux pour une réélection, de l'Iowa au Michigan, en passant par l'Arizona, le Nevada et le Colorado dans l'ouest.
"Populiste". C'est le mot qui revenait sur toutes les lèvres, hier soir, après le discours sur l'état de l'Union de Barack Obama. Le tournant remonte au mois dernier, dans un discours prononcé dans le Kansas : les inégalités, ça suffit, il serait temps que les riches le soient un peu moins et que l'Amérique s'occupe de sa classe moyenne. Pour l'élégant président, le nouveau casting n'a rien de naturel. Pendant trois ans, on l'a vu épargner Wall Street, accepter de prolonger les baisses d'impôt de George Bush, s'attaquer mollement au chômage de masse, négliger des millions de propriétaires de logement en détresse. Ce n'était pas entièrement de sa faute, avec un Congrès vent debout contre ses initiatives.
Et sa réforme du système de santé bénéficie d'abord aux classes moyennes. N'empêche : les charges de l'élégant président n'auront jamais la force d'un Roosevelt se "félicitant de la haine" que lui vouaient les banquiers et spéculateurs. Le populisme de FDR était inné et sincère, celui d'Obama est cérébral et tardif.
Virage remarquable
Le virage n'en est pas moins remarquable. Hier, le président a défendu avec force une Amérique moins inégalitaire, où les riches paieraient plus d'impôts (au moins 30%, à comparer avec les 13,9% payés par Mitt Romney en 2010), il a rappelé l'immense responsabilité des banques dans la crise, dénoncé le coût exorbitant de l'université pour la classe moyenne…
C'est la première fois qu'il donne une image aussi nettement à gauche, même si, à dix mois de la présidentielle, la plupart des mesures qu'il propose n'ont aucune chance d'aboutir. C'est la première fois, surtout, que les Républicains n'ont pas pu botter en touche en accusant le président d'attiser la "lutte des classes".
John Boehner, le speaker de la Chambre, a bien tenté de dénoncer une "politique de l'envie", mais cela ne prend plus : hier, le pays découvrait, effaré, la feuille d'imposition de Mitt Romney – les 42 millions de dollars de revenus en 2010-2011 de Mitt Romney, le compte en Suisse, la holding aux îles Caymans… Les Américains, enfin, réalisent que leurs riches le sont trop, même au pays de la sacro-sainte réussite individuelle.
- VIDEO. Le discours de Barack Obama sous-titré en français :
Barack Obama veut augmenter l'impôt des plus... par Nouvelobs
Le discours sur l'Etat de l'Union prononcé la nuit dernière par Barack Obama fut d'avantage un discours de campagne qu'un bilan de son mandat. Sa volonté de taxer les plus hauts revenus et d'augmenter les impôts des sociétés s'oppose totalement à l'approche des candidats républicains qui s'ébattent pour les primaires.
Autant le choix démocrate pour la course à la Présidence est assuré, autant l'incertitude continue de planer dans le camp adverse : les candidats républicains se succèdent un à un en tête des sondages, sans qu'aucun n'e soit arrivé à convaincre un électorat jusqu'ici visiblement versatile.
Laurence Nardon est responsable du programme Etats-Unis à l'Ifri
President Obama's State of the Union address on Tuesday might be the opportunity for the construction industry where ideas could become reality. Years have passed and promises have been just that, ideas that lead nowhere; instead the housing crisis is deeper, more Americans are looking for new jobs and corporations are still waiting economic reliefs and tax credits that could really impulse the economic recovery. The 2012 State of the Union address could be the last opportunity from this government to mark and really demonstrate what they are capable of.
The State of the Union should be focused on providing solutions and helping the construction industry with true and realistic ideas. President Obama might be focusing on:
- Present fresh ideas that could really help the foreclosure market
- Implement a payroll tax cut package .
- Improve the country's energy independence providing tax credits on renewable energy projects.
- The manufacturing area should receive a boost for the creation of new jobs.
- Establish a true plan to integrate high-speed rail in metro areas.
- Present a multi-billion plan to improve decaying US infrastructure like other fast-growing economies are establishing.
- Reduce permitting bureaucracy and establish consistent regulations for all construction projects.
- Sponsor Public Private Partnership to improve airports, power grids, transportation and water distribution systems all across America.
- Welcome new financing and business alternatives to ensure sustainable, safe and effective infrastructure performance for future generations.
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