a fréquentation des auteurs anciens à travers les manuscrits apportés en Italie par les Grecs développe dès le XVème siècle l'étude des humaniores litterae (ces lettres qui rendent plus humain) que les Romains opposaient aux diviniores litterae (lettres divines) : ces "lettres humaines", ou "humanités", longtemps mises sous le boisseau par l'Église, rassemblent les connaissances profanes dont l'homme est le centre. « Faire ses humanités » signifiera longtemps étudier les auteurs grecs et latins et s'employer à les traduire et à les commenter.
Mais ce travail de traduction et d'exégèse qui, appliqué à l'Écriture sainte, fortifie l'évangélisme, ne pouvait manquer d'inspirer aussi tous les espoirs de progrès que devaient permettre l'esprit d'examen et l'expérimentation scientifique. C'est ce deuxième sens que privilégiera le mot "humanisme", à partir du XIXème siècle, en faisant siens les mots de Protagoras : "L'homme est la mesure de toute chose". Cette confiance exaltée dans les facultés humaines préfigure l'idéal des Lumières et lui survivra dans le scientisme, même si, déjà, la Renaissance, ensanglantée par les luttes religieuses, la met copieusement à mal.
Le corpus que nous présentons souhaite évoquer ces aspects en quatre textes qui pourront faire l'objet de questions destinées à la lecture analytique ou au commentaire.
samedi 28 janvier 2012
L'humanisme
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