Vendredi dernier, sur le site de Vélizy d'Alcatel Lucent, le syndicat CFDT a distribué un tract pour une Charte éthique pour le management, qui a pour objectif de sensibiliser les managers et les cadres dirigeants de l'entreprise à la prise en compte des salariés. « Elle vise surtout à diminuer les pratiques préjudiciables à la pérennité de l'entreprise », précise le tract, en proposant notamment de « bannir toute pratique discriminatoire, malhonnête, irrespectueuse ou ayant des fins purement personnelles ».
Cette proposition de charte vise à présenter un ensemble de règles d'exemplarité, de solidarité et d'équité que les managers du groupe de télécommunications s'engageraient à respecter. Il s'agit d'une réponse au code de bonne conduite que les salariés d'Alcatel Lucent sont incités à signer. « On demande aux salariés d'être exemplaires, mais on s'aperçoit que le management ne l'est pas forcément », expose Lubiku Miankeba, délégué syndical CFDT de Alcatel Lucent France (ALF). Ce dernier fait référence aux parachutes dorés de Serge Tchuruk et Pat Russo, ainsi qu'à la « retraite chapeau » que vient de se faire voter Ben Verwaayen, le directeur général du groupe, « alors que la part variable des cadres d'ALF a diminué en moyenne de 70 % l'année dernière », ajoute Roland Tutrel, également délégué syndical.
La charte a amélioré la situation chez GFI
Chez GFI, une telle charte existe déjà depuis un an, mise en place suite à un mouvement de grève des salariés, qui a notamment soulevé des pratiques « brutales » de management au sein de la SSII. Cette charte visait à rappeler aux managers quelques principes de base comme le respect mutuel, la convivialité ou l'équité. « Si nous avons constaté une amélioration du comportement de certains managers sur certains points — courtoisie quotidienne par exemple — nous pouvons témoigner de la persistance de pratiques scandaleuses telles que des pressions sur certains salariés pour leur faire accepter ou refuser dans les cinq minutes des missions à l'autre bout de la France, qui disparaissaient la veille de leur démarrage, ou pour faire accepter des conditions indignes de remboursement des frais de mission », déclare Alexis Zadounaïsky, délégué syndical SUD Groupe GFI pour l'UES GFI Informatique. La charte des managers de GFI n'a été diffusée qu'à l'encadrement, afin de ne pas pointer les dérives constatées, l'objectif étant de « continuer à améliorer la culture d'entreprise et la fierté d'appartenance au groupe GFI ».
Enfin, chez SQLI, la méthode est plus avancée, avec la mise en place de formations pour les managers sur la méthode de « communication non-violente », un processus de communication centré sur l'empathie, l'écoute et le dialogue.
Toutes ces initiatives sont les bienvenues à la veille de l'échéance rendant obligatoires les négociations sur la prévention des risques psychosociaux.
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