Malte, en forme longue la République de Malte, en maltais Malta et Repubblika ta' Malta, en anglais Malta et Republic of Malta, est un État insulaire, membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 20043. Sans compter les cités-États, c'est le pays le plus dense du monde. C'est le plus petit État de l'Union européenne. Malte a intégré la zone euro le 1er janvier 20084.
La République de Malte se compose de huit îles, dont quatre sont habitées : Malte (Malta en maltais), Gozo (Għawdex), Comino (Kummura) et Manoel ; quatre autres sont inhabitées : Cominotto (Kemmunett), Filfla et les deux îles de Saint-Paul (Gżzejjer ta’ San Pawl). L’archipel est situé entre la mer Méditerranée orientale et occidentale à 93 kilomètres de la Sicile et à 288 kilomètres à l’est de la Tunisie5, à environ 340 kilomètres au nord de la Libye et 570 km à l’ouest de la Grèce (ou plus précisément de la Céphalonie). Sa localisation stratégique lui a valu les convoitises de nombreuses civilisations au cours des âges.
L'histoire de Malte est dès le Néolithique liée à celle de la Sicile jusqu'à l'arrivée des Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean en 1530. Napoléon chasse les Chevaliers de Malte en 1798 avant que les Maltais fassent appel à l'Empire britannique en 1800 qui en fait une colonie jusqu'à l'indépendance en 1964.
Malte n'est peuplée que vers 5400-5200 av. J.-C. par des groupes néolithiques d'agriculteurs-éleveurs-pêcheurs venant de Sicile6. Ils mettent en place une civilisation préhistorique importante qui est à l'origine des plus anciens monuments mégalithiques, encore existants, de l'histoire de l'humanité7.
Par sa position au centre de la Méditerranée l'archipel maltais est un relais évident, compte tenu de ses ports naturels. Les Phéniciens, grands navigateurs, utilisent Malte à partir du Xe siècle av. J.‑C.. Ils installent une colonie dans les îles de l'archipel vers 725 av. J.-C.8. Des Grecs s’installent également du VIIe au Ve siècle av. J.‑C. et partagent apparemment pacifiquement les îles avec les Phéniciens9. Avec le déclin de la Phénicie l’île passe sous le contrôle de Carthage en 480 av. J.-C. C'est une colonie précieuse dans la lutte que les Carthaginois mènent contre les Grecs et ensuite contre les Romains. À la faveur des guerres puniques, l’île passe sous le contrôle des Romains en 218 av. J.-C. jusqu'au démantèlement de l'empire romain en 39510. Probablement vers 445, l'île de Malte subit l'occupation Vandales et vers 477 celle des Ostrogoths11. Elle passe ensuite sous le contrôle de l'Empire romain d'Orient également dénommé Empire byzantin. La présence byzantine demeure dans l'archipel jusqu'à la conquête de Malte par les Arabes.
En 870 les Aghlabides s'emparent de l'archipel lors de la conquête de la Sicile. En 1090, les Normands, maîtres de la Sicile, menés par le comte Roger de Hauteville, s’emparent de Malte. En 1127, l’île passe sous domination sicilienne. Pendant cette période, les Maltais se rechristianisent mais conservent leur langue proche de l’arabe tunisien, tout en empruntant massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l’italien. L'archipel accueille des familles juives chassées d'Espagne en 1492.
Lorsque Charles Quint se rend une première fois en Italie en 1529 pour se faire couronner empereur par le pape Clément VII, ce dernier intercéda en faveur de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem12, un ordre hospitalier et militaire consacré en son temps à la défense du Royaume latin de Jérusalem, pour que celui-ci retrouve une souveraineté après avoir été chassé de Rhodes par les Ottomans. C’est à Bologne le 24 mars 1530, que Charles Quint signe le diplôme concédant à l’ordre « en fief perpétuel, noble et franc, les villes, châteaux et îles de Tripoli, Malte et Gozo avec tous leurs territoires et juridictions » ensemble hérité des possessions de Naples et de Sicile13,14.
Délaissant Mdina, ancienne capitale de l’île, l’Ordre installe son couvent dans le port de Birgu où le grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam fit édifier plusieurs fortifications en vue de mettre l’île en état de défense contre une éventuelle attaque des Ottomans.
Le Grand Siège intervient le 19 mai 1565 quand Mustapha Pacha et l’amiral Piali Pacha font débarquer à Marsaxlokk un premier contingent de leurs 40 000 soldats. Le grand maître Jean Parisot de La Valette ne peut opposer qu’environ 9 000 hommes dont 592 chevaliers. Le grand siège de Malte se termine le 13 septembre, après l’arrivée des renforts siciliens du vice-roi Don Garcia de Tolède, par la défaite des Ottomans qui perdent plus de 12 000 hommes dont le corsaire Dragut. Les pertes maltaises s’élèvent à environ 9 000 personnes dont des femmes, des enfants et des vieillards qui n'avaient pu être évacués en Sicile, et 313 chevaliers15,16. La victoire est célébrée avec éclat et reste une des plus grandes victoires de la chrétienté sur l'empire ottoman17.
En 1675 puis de nouveau en 1676, une épidémie de peste frappe l'île faisant 11 300 victimes sur une population estimée à 60 000 habitants.
La domination de l'Ordre prend fin en 1798 avec la prise de l’île par Napoléon Bonaparte lors de son voyage vers l'Égypte18. En 1800, les Maltais appellent les Britanniques à l’aide en raison du pillage systématique de l’île par les troupes napoléoniennes et plusieurs lois impopulaires promulguées par Bonaparte. En 1802, le traité d'Amiens ordonne le rétablissement de la souveraineté sur l'île à l'Ordre mais rencontre l'opposition du Congrès national. Les Britanniques refusent alors de rendre l’archipel à l’ordre de Malte et l’annexent officiellement à l’Empire britannique en 1816 après la signature du traité de Paris de 1814. Toutefois les Britanniques ne sont pas mieux acceptés que les Français : ils imposent unilatéralement leur langue, en interdisant la langue italienne. Ils s'accaparent du pouvoir politique et économique. Cette situation d’exploitation coloniale provoque en retour la montée de revendications nationalistes et les Britanniques doivent concéder une nouvelle constitution augmentant le nombre d’élus maltais au Conseil législatif puis reconnaître (1934) la langue maltais, mais pas l'italien comme les nationalistes le demandaient.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Malte joue un rôle important en raison de sa position stratégique qui gêne considérablement le ravitaillement des armées de l’Axe en Afrique du Nord dans leur tentative de s’emparer du canal de Suez. Cela lui vaut la Croix du roi George pour sa résistance héroïque face au blocus et aux bombardements incessants (16 000 tonnes de bombes faisant 2 000 victimes), croix qui figure aujourd’hui sur le drapeau national. Pendant la guerre un certain nombre de jeunes maltais, généralement des étudiants en Italie avant la déclaration de la guerre, qui se considéraient proches de l'Italie, se battent dans l'armée italienne pour rattacher leurs îles au Royaume ; l'un d'entre eux, Carmelo Borg Pisani, pro italien, nationaliste maltais et fasciste, après avoir participé à la campagne de Grèce avec l'armée italienne, est envoyé à Malte pour espionner l'archipel. Capturé, condamné par le Conseil de guerre, il est exécuté par les Britanniques, pour conspiration le 28 novembre 194219.
L’indépendance du pays est reconnue le 21 septembre 1964, mais Malte conserve la reine Élisabeth II à sa tête comme de nombreux pays du Commonwealth. Ce n’est que 10 ans plus tard, le 13 décembre 1974, sous l’impulsion du Premier ministre Dom Mintoff que Malte proclame la république et élit un président à sa tête. En 1984 se déroulent d'importantes manifestations contre des mesures de restriction de l'enseignement religieux et des biens du clergé. Cette même année, le pays signe des accords avec la Libye et l'URSS.
L’adhésion de Malte à l’Union européenne devient effective le 1er mai 2004, 11 ans après le début des premières négociations. Malte fait partie de la zone euro depuis le 1er janvier 2008.
Le territoire maltais est un archipel, situé au centre de la mer Méditerranée, à la frontière entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale et entre l’Afrique du Nord (cap Bon) et à 100 km du sud de l’Europe (Sicile).
Seules les quatre îles principales sont habitées : Malte, Gozo (Għawdex), Comino (Kemmuna) et Manoel. Les îlots de Cominotto et de Filfla restent sans résidents permanents. L’île de Malte mesure 27 km dans sa plus grande longueur et 14,5 km dans sa plus grande largeur. Son point culminant est le Ta'Dmejrek (253 m).
Le climat local est de type méditerranéen, avec des hivers doux et pluvieux et des étés chauds et secs. On y compte en moyenne 60 jours de pluie par an20.
Le sud de Malte n’est pas le point le plus au sud de l’Union européenne (lequel se trouve dans les iles Canaries appartenant à l'Espagne).
L’archipel maltais est situé sur la plaque tectonique africaine.
Le président de la République est élu par le parlement maltais (Kamra tar-Rappreżentanti) et nomme comme premier ministre le chef du parti vainqueur des élections. Le président nomme également, sur recommandation du premier ministre, les différents ministres du gouvernement choisis parmi les députés élus.
Le parlement est composé de 69 députés élus selon un système proportionnel. Les élections législatives ont lieu tous les 5 ans. La dernière a eu lieu en 2008.
Les 2 partis politiques sont le Parti Nationaliste qui compte 35 députés et le Parti Travailliste qui compte 34 députés. Celui qui est actuellement au pouvoir est le Parti Nationaliste : Lawrence Gonzi, leur leader, est premier ministre mais le président de la république, George Abela, est du Parti Travailliste.
- Le 16 juillet 1990, Malte présente sa demande d'adhésion à l’Union européenne.
- Le 10 décembre 1999, Malte ouvre les négociations d'adhésion (terminées le 13 décembre 2002).
- Le 8 mars 2003, 53,6 % des Maltais approuvent l'adhésion par référendum.
- Le 14 avril 2003, le Conseil européen approuve l'adhésion21.
- Le 16 avril 2003, Malte signe le traité d'adhésion (en vigueur du 1er mai 2004).
- Le 27 février 2007, Malte demande que soit examinée sa subordination aux critères de convergence.
- Le 16 mai 2007, la Banque centrale européenne22 et la Commission européenne23 publient leurs rapports sur le respect des critères de convergence par Malte.
- Le 21 juin 2007, le Conseil européen autorise l'adoption de l'euro, après la décision des chefs d'État ou de gouvernement, les ministres de l'Économie et des Finances (Ecofin) le 10 juillet 2007, abrogent la dérogation dont Malte jouit24 et fixent le taux irrévocable de conversion à 1 euro = 0,42930 livre maltaise25.
- Le 21 décembre 2007, Malte intègre l'Espace Schengen.
- Le 1er janvier 2008, Malte intègre la Zone euro.
Depuis 1993, Malte est subdivisée en 68 conseils locaux (konsilli lokali en maltais) également appelés localités, qui sont d’ailleurs l’entité administrative la plus petite : il en existe 54 sur Malte et 14 sur Gozo. Il n’y a pas d’entité intermédiaire entre ces localités et le gouvernement national.
Les ressources économiques de Malte sont le calcaire, un bon emplacement géographique et une main-d’œuvre productive. Cependant, Malte ne produit qu’environ 20 % de ses besoins alimentaires, possède des ressources en eau limitées et n’a pas de sources d’énergie qui lui sont propres. L’économie est dépendante du commerce extérieur (particulièrement en tant que point de transbordement du fret maritime), du tourisme et de l’industrie (notamment électronique et textile et des casinos virtuels). Malte répond aux standards internationaux en termes de transparence et d’échange d’information, et n’a jamais été inscrite sur la liste noire de l'OCDE, liste publiée pour la première fois en juin 2000 (Publication officielle de l’OCDE – Paris, 19 juin 2000) qui recensait les pays refusant la coopération en ces domaines26.
En 2006, Malte a conclu un accord avec la Commission européenne, qui dans les faits permet à Malte de conserver son compétitif régime d’imposition des sociétés. Cet accord a été conclu avec la Commission européenne chargée de la concurrence au nom de la solidarité entre États membres et dans le respect du Code de conduite de la fiscalité des entreprises.[réf. nécessaire]
En septembre 2007, la 24e session plénière du Comité restreint d’experts pour l’évaluation des mesures anti-blanchiment d’argent (MONEYVAL) pour le Conseil de l’Europe a adopté le rapport d’évaluation de Malte. L’évaluation s’est fondée sur les 40 recommandations du GAFI et les 9 recommandations spéciales en matière de lutte contre le financement du terrorisme. Le cadre réglementaire dont Malte s’est dotée a été évalué comme étant d’un haut niveau général, et en conformité avec la plupart des recommandations évoquées.[réf. nécessaire]
Malte a privatisé plusieurs entreprises publiques afin de préparer son entrée dans l’Union européenne en 2004. Malte et la Tunisie sont en discussions pour l’exploitation commerciale du plateau continental qu’ils partagent, particulièrement en ce qui concerne la prospection pétrolière.[réf. nécessaire]
Depuis le 29 avril 2005, la lire maltaise fait partie du mécanisme de taux de change européen, dit MCE II, en vue de l’adoption de l’euro, effective depuis le 1er janvier 2008.
Les résidents de nationalité britannique ne paient pas d’impôts.[réf. nécessaire]
Malte est l’un des pays les plus densément peuplés du monde avec une densité de population d’environ 1 250 habitants par kilomètre carré. En 1569, la population était de seulement 10 000 habitants. La population est majoritairement composée des descendants des Phéniciens, Arabes, Italiens et Britanniques. Une forte communauté d’étrangers, principalement des Britanniques, est implantée à Sliema et aux alentours. De plus, une population maghrébine (2250 en 2001) de plus en plus importante s’installe sur l’île, principalement due à l’immigration irrégulière.
Il existe une importante diaspora maltaise, le dernier recensement, réalisé en 1988, dénombrait 800 000 expatriés.
La religion d’État est le catholicisme romain mais chacun est libre d’exercer la religion de son choix car la liberté de conscience est garantie par la constitution.
Il y a 97 % de catholiques, 1 % de chrétiens non-catholiques (orthodoxes et protestants), 1 % de musulmans et 1 % sans religion.
La république de Malte reconnaît une langue nationale, le maltais et deux langues officielles, le maltais et l’anglais27. L’administration, les tribunaux emploient normalement le maltais, mais ils peuvent employer l’anglais s’ils le jugent nécessaire.
L'origine de la langue est l'arabe sicilien relexifié à partir de superstrats italien, sicilien, dans une moindre mesure français et plus récemment anglais28. En raison de son origine siculo-arabe, le maltais est classé comme langue sémitique. Globalement, le maltais est un dialecte arabe, proche des dialectes nord-africains, notamment tunisien, mais qui a été élevé au rang de langue distincte, ce qui en fait le seul dialecte arabe possédant ce statut29. C'est aussi la seule langue sémite écrite en alphabet latin complété.
La grande majorité des insulaires (95 %) parle le maltais. Cependant, en raison de la longue colonisation britannique, l’anglais joue également un rôle important dans cet État. Même si seules 6 200 personnes sont de langue maternelle anglaise, la place de l’anglais est considérable sur le plan socio-politique, car il demeure l’une des deux langues officielles de la république. Le secteur du séjour linguistique, avec plus de 40 écoles à Malte, utilise la présence de cette communauté anglophone et la place de l’anglais comme langue officielle pour proposer des cours d’anglais dans une ambiance très méditerranéenne.
Malte compte deux autres langues employées dans le pays : l’arabe (environ 7 200 locuteurs) et l’italien (environ 8 000 locuteurs) : l’italien, une des langues officielles de Malte jusqu’aux années 1930, est en tout cas compris et parlé comme langue seconde par une grande partie des Maltais.
Par ailleurs, le droit maltais ne définit pas la notion de minorité nationale : il n’existe donc aucun groupe de population reconnu comme tel. C’est pourquoi aucun instrument juridique n’a été adopté et la nécessité de lois particulières dans le domaine des langues ne s’est pas fait sentir. Il n’existe donc aucune loi visant à assimiler les minorités nationales ou à mettre en œuvre une politique générale d’intégration ou de protection. Le gouvernement de Malte déclare qu’il n’existe sur son territoire aucune minorité nationale au sens de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales. Toutefois, Malte considère la ratification (10 février 1998) de la convention-cadre comme un acte de solidarité par rapport aux objectifs de la convention30.
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