Les cas de précarité énergétique ont augmenté fortement l'an dernier en France, sous l'effet de la crise et de la hausse des factures d'électricité et de gaz, indique le Médiateur national de l'énergie dans son bilan 2011, publié mardi 20 mars.
Le Médiateur, une autorité administrative indépendante qui a démarré ses activités en 2008, a vu son nombre de saisines augmenter de 14 % l'an dernier, à huit mille quarante-quatre, peut-on lire dans son rapport annuel, une progression un peu moins forte que l'explosion enregistrée lors des précédents exercices. Mais sur ce total, le nombre de dossiers liés à des difficultés de paiement a grimpé de 80 % par rapport à 2010, et a représenté plus de 15 % de l'ensemble des saisines, a calculé le Médiateur.
"La crise économique et la hausse du coût de l'énergie ont aggravé le phénomène de la précarité énergétique", c'est-à-dire la difficulté à payer ses factures d'électricité ou de gaz, et poussé de plus en plus de ménages modestes à demander une médiation, explique l'institution. Le Médiateur rappelle au passage que les tarifs réglementés du gaz ont augmenté de 25 % en deux ans, et ceux de l'électricité de 8 %.
Le Médiateur propose par ailleurs des mesures pour mieux lutter contre cette montée de la précarité énergétique, jugeant insuffisants les dispositifs existants - comme les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz, dont l'attribution vient d'être rendue automatique pour tous les ménages éligibles -, même s'ils vont "dans le bon sens".
Il propose notamment l'instauration d'une trêve générale des coupures du 1er novembre au 15 mars pour l'ensemble des consommateurs, sur le modèle de la trêve hivernale des expulsions locatives (une trêve des coupures d'énergie est déjà appliquée mais seulement pour certains consommateurs), et l'instauration d'un "chèque énergie", qui viendrait se substituer aux tarifs sociaux.
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