Brain Research
La méditation permettrait de mieux orienter son attention grâce à un meilleur contrôle du rythme cérébral
alpha, permettant ainsi d’expliquer ses effets positifs sur la douleur
ou encore la mémoire vive. C’est ce que nous expliquent ces chercheurs
du Massachusetts General Hospital, de la Harvard Medical School et du
MIT (Massachusetts Institute of Technology) dans l’édition en ligne
avancée du 22 avril de la revue Brain Research.
La
méditation peut contribuer à développer la capacité à réguler une onde
cérébrale cruciale appelé le rythme alpha. Ce rythme est sensé "baisser
le volume» des informations qui peuvent nous distraire, ce qui suggère
que la valeur de clé de la méditation serait d’aider notre cerveau à
gérer un environnement de stimulations souvent excessives. Ces
chercheurs rapportent que la modulation du rythme alpha pour mieux
orienter les signaux de l'attention s’avère plus rapide et plus marquée
entre des participants à l'étude ayant suivi un programme de 8 semaines
de méditation en comparaison de participants témoins.
«La méditation est reconnue pour améliorer de nombreuses aptitudes mentales, dont la mémoire rapide”,
explique le Pr. Catherine Kerr, du Centre d'imagerie biomédicale du
Massachusetts General Hospital, de la Harvard Medical School, et
co-auteur principal de l’étude. "Notre
découverte, à savoir que la méditation permet d’ajuster plus rapidement
les ondes cérébrales en fonctions d’écrans de distraction pourrait
expliquer son effet sur le développement de la capacité à retenir et à
intégrer rapidement des faits nouveaux."
Le rôle du rythme alpha:
Car les cellules du cerveau utilisent des fréquences ou ondes
particulières pour réguler la circulation de l'information. Une
fréquence en particulier, le rythme alpha, est particulièrement active
dans les cellules qui participent au processus de la vue et de l’ouïe
dans la couche supérieure du cerveau, le cortex. Cette fréquence
contribue à faire le tri dans les sensations ou les distractions et de
réguler le flux d’information sensorielle entre les différentes régions
du cerveau.
L'attention peut être utilisée pour réguler le rythme alpha
et, à son tour, la perception sensorielle, ont suggéré des études
antérieures. Quand un individu anticipe un toucher, une vision ou un
son, la focalisation de son attention vers le stimulus attendu induit
une baisse des ondes alpha dans les cellules corticales qui va permettre
de mieux gérer la sensation prévue, ce qui en fait "augmente le volume"
de ces cellules. Parce que la méditation a déjà été associée à des
performances améliorées sur des tâches d'attention de base, l'équipe de
recherche a souhaité examiner si les personnes formées à cette pratique
montraient une meilleure régulation de production et de l'intensité des
rythmes alpha.
L'étude a testé 12 volontaires
sains sans aucune expérience préalable de la méditation. La moitié a
suivi un programme de 8 semaines, l'autre moitié, non. Les chercheurs
ont utilisé la magnétoencéphalographie (MEG), une technique d'imagerie
de mesure des champs magnétiques induits par l'activité électrique des
neurones qui détecte l'emplacement de l'activité cérébrale avec une
extrême précision. Les chercheurs ont ainsi mesuré les rythmes alpha des
participants avant, pendant et après cette période de 8 semaines. Les
participants qui avaient suivi le programme de méditation montraient des
prises de conscience plus rapides et des ajustements de leur attention
nettement plus marqués: "Ce résultat peut expliquer aussi que la
méditation parvienne à diminuer la perception de la douleur," explique
le Dr. Kerr.
"L’amélioration
de la capacité à moduler le rythme alpha “vers le haut ou le bas”
pourrait aussi apporter aux praticiens un moyen supplémentaire pour
réguler la sensation de douleur."
L'étude
met également en lumière comment la méditation peut affecter les
fonctions de base du cerveau et suggère que la méditation peut aider
l'esprit à améliorer la régulation des courants dans des cellules
corticales ciblées. Ces résultats vont bien au-delà de la méditation et
apportent des indices sur de nouveaux moyens possibles pour aider les
gens à mieux réguler le rythme de leur cerveau désorganisé par des
troubles tels que l'hyperactivité, le déficit de l'attention…
Source: Massachusetts General Hospital “Meditation may help the brain 'turn down the volume' on distractions”
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